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pour le message, la question ou la remarque.
Cuba – D.R.
Novembre 2023
François
revient sur ma Réaction du 21 novembre intitulée Omission :
« La laïcité, vocable n'apparaissant pas dans
la loi de 1905, est devenue le poison de notre République. Chacun lui donne le
sens qui l'arrange. Chacun oublie que la loi de 1905 n'a jamais disposé de
l'islam. Enfin chacun oublie que cette loi fut l'outil nécessaire pour que
L'Église catholique romaine cesse de s'occuper du temporel. Cet outil -
semble-t-il - n'est plus adapté aux temps actuels. Les principes sous-tendus
(art. 1 et 2) devraient être insérés dans notre Constitution. Mais la laïcité
devrait être clairement définie (loi) et être accompagnée (cette loi) de
dispositions pratiques évitant de sombrer d'une part dans le laïcisme et
d'autre part, permettant de recadrer l'islam. Le christianisme est interdit
dans les pays musulmans. Pourquoi ne pas se limiter à tolérer l'islam en France
? Enfin, il faudrait rappeler aux élus territoriaux que le judaïsme, le
catholicisme et le protestantisme peuvent être aidées et soutenues localement
en tant qu'associations (cultuelles) participant à la vie locale. Le laïcisme
ne doit pas avoir droit au chapitre : ce n'est ni une philosophie, ni une
religion. »
– Pourquoi, en effet, ne plus se référer à la Loi
de 1905 et en reformuler le contenu dans la Constitution ? Quant à
recadrer l’islam au sens où vous l’entendez, je pense au contraire qu’il conviendrait de
lui conférer enfin une place, conforme à nos conceptions civiques, au sein de
la République. Nous n’avons aucune raison de nous conformer
aux pratiques d’autres pays.
Ces derniers temps,
des jeunes femmes plaisantes à regarder m’envoient des messages de ce genre.
Là, c’est Claudine, texto :
« Bonjour, si le chant des oiseaux apporte
l'harmonie et le chant du coq apporte l'espérance alors que mon message vous
apporte la joie je suis vraiment impressionné pas votre profil et votre
personnalité j'admire beaucoup votre Bon Sens de l'humour je n'écris pas
habituellement dans la section des commentaires mais je pense que tu mérites ce
complément. j'ai essayé de vous envoyer une demande
d'ami ici mais cela n’a pas put aboutir. Donc je ne pense pas si vous pouvez
cliquer sur mon profil et m'envoyer une demande d'ami où écrivez
moi Via message facebook. Je crois que nous
pouvons être de bons amis. Merci et j'attendrai votre demande et au plaisir de
vous lire. »
– Aucun doute c’est flatteur. D’autant que j’en
compte déjà une dizaine dans le genre. À moins qu’en fait ce soit toujours la
même sous différents prénoms. Si je vais voir la page Facebook de la donzelle, je
trouve en général la photo d’une blonde éblouissante pourvue de laiteux appâts.
Je ne suis pas sûr que le même éclat m’apparaîtrait si
je donnais suite… Bref, c’est de la prostitution adaptée aux réseaux sociaux,
et il est vrai que c’est moins pénible, je gage, que faire le trottoir. C’est
quand même le genre de chose qui m’attriste.
Pierre m’a
envoyé cette réponse à la Réaction du 7 concernant les Juifs et
intitulée C’est ainsi :
« Je suis bien d'accord avec ton commentaire
mais je pense qu'il y a bien du monde sur cette première marche, les Juifs
n'étant malheureusement pas seuls à être touchés (ou tués, violés, etc.) en
tant que ce qu'ils sont. »
– C'est vrai. Le Juif n'est pas plus victime que
les autres victimes de la violence inhérente à l'espèce. Seulement chez nous,
quand on en arrive au Juif, c'est un signe. Le signe que cette fois, c'est bien
nous qui sommes visés, là tout de suite après. C'est du moins mon
sentiment.
Toujours sur ma
Réaction du 30 intitulée Delorme la Récup’, voici ce qu’en dit
Claudine :
« J'avais envie d'ajouter ceci à ta réaction
:
J'ai constaté ce que tu dénonces, il y a
longtemps déjà, à Lyon, lors d'une rencontre pour une interview pour Réforme avec Jean Costil,
à l'époque responsable du poste Cimade de la ville.
Il se plaignait de l'entrisme de Delorme dans la région, au point que les
responsables locaux, politiques ou culturels croyaient que c'était lui
l'équipier Cimade ! Je vois qu'il n'a pas changé et
j'étais étonnée que dans l'article du Monde
sur l'anniversaire de la Marche (j'ai marché 24 km avec eux !), Costil ne soit pas cité, au point que je l'ai pensé mort...
Qu'en-est-il ? […] »
– Cette réponse m’amène a
corriger mon texte du 30 sur un point : contrairement à ce que je laissais
entendre, Delorme n’était pas équipier de la Cimade
lors de la Marche des Beurs, c’était le cas du seul Costil.
Par ailleurs, ce dernier est mort, en effet, en 2020.
Octobre 2023
Ayant lu ma Réaction du 30 intitulée Delorme la Récup’, Jean-Christophe y
répond ainsi :
« Les "lois" implacables de la
médiatisation viennent façonner les réécritures de l'histoire, même dans
l'esprit de ceux qui en étaient les acteurs. Le drame dans la réécriture de
l'histoire que tu évoques, ce n'est pas qu'il y aurait une intentionnelle
récupération ou ingratitude consciente, c'est que l'acteur a fini par être
persuadé de cette lecture révisionniste du fait du vedettariat
médiatique. »
– C’est peut-être un point de vue un peu trop iréniste. Bien sûr, notre abbé n’est sans doute pas tout à
fait conscient d’avoir à la longue tiré la couverture à lui. Mais il se trouve
que tout un aspect du comportement catholique va dans le sens d’un effacement
des protestants, considérés au fond comme une sorte de compagnie chrétienne
supplétive, marginale. Je me souviens de l’acharnement des autorités
catholiques montpelliéraines à tenter à tout prix de ramener la radio locale
protestante dans le giron « œcuménique » de la catholique Radio
Maguelonne. Les protestants se seraient alors trouvés à leur place :
inclus.
Réponse de
Frédéric à Marc (voir ci-dessous) :
On nous enseigne que la cause de la violence,
dans nos sociétés judéo-islamo-chrétiennes, est à chercher dans le monothéisme.
Quand vous demandez quelle est la cause de la violence dans les sociétés
asiatiques, par exemple, on vous répond qu’elle n’a rien à voir avec la
religion ! Cela ne me paraît pas très logique. D’autre part, les grandes
idéologies, quasi-religieuses, du XXème siècle, nazisme et stalinisme,
n’étaient pas monothéistes non plus ! D’où leur venait alors leur
violence ? Il me semble alors qu’il en est du monothéisme comme du
reste : la violence humaine l’utilise comme elle le fait de toute chose. »
– Je suis d’accord. Mais parler de monothéisme,
c’est parler de Dieu. À ce sujet, il me semble que la question est plutôt celle
de l’image que l’on se fait de lui. Et compte tenu de ce que vous dites, cela
suppose un combat permanent, intellectuel, culturel, spirituel, destiné à
démasquer cette exploitation que l’on fait de l’image de Dieu dans la religion.
C’est par exemple la raison d’être de ce débat très actuel sur sa ″Toute-Puissance″ qui a cours aujourd’hui.
Réponse de Marc
à ma Réaction du 16 intitulée Où est le Christ ? :
« Je me demande parfois ce qu'est le
"monothéisme", dans les religions dites telles... Si on juge l'arbre
à ses fruits, ils s'y trouvent plein de pépins, sinon pire. »
– Ce n’est pas faux ! Ceci dit, il y a aussi
du raisin, ou des figues. Difficile de juger quand tout l'intérêt médiatique se
porte sur les gros pépins, rarement sur les bons fruits.
Par ailleurs, ce n'est pas une spécificité du
monothéisme, les grandes religions asiatiques ne font pas mieux, dans la
pratique, bouddhisme compris.
Denis n’est pas
d’accord avec ma Réaction du 3 intitulée Silence,
qui concernait le Synode général de l’Église catholique :
« Je ne vois pas pourquoi nous devrions nous
taire. Nous sommes concernés nous aussi par la crise des Églises. Voir les
analyses de Danièle Hervieu-Léger et Jean-Louis Schlegel (Vers l'implosion ?),
qui parlent justement de crise systémique... »
– Que voici donc une réaction typique d’un
universitaire ! Il entre en discussion avec ses pairs, dans une démarche
livresque, et il me semble que l’essentiel lui échappe. Le vécu des gens. Quand
un couple ami est en crise, il vaut mieux n'intervenir que si l'on en est
prié... Et même alors, il faut savoir que l'on sera toujours plus ou moins à
côté de la plaque, faute d'un profond ressenti commun.
Ma Réaction du 26 septembre intitulée Avise ! concernait
la situation en Arménie, dont je disais craindre la disparition. Elle
a suscité cette réponse chez François : « Mais c'est déjà fait
Jean... malheureusement ! Ce ne sont pas des remèdes à la
Aznavour qui protègent ou protégeront l'Arménie. Les Européens se
moquent de l'Arménie comme d'une guigne. Quant à la France, elle entonne son
hymne guerrier "Paroles, paroles, paroles..."
Nous avons trois bases militaires aux EAU.
Pourquoi ne pas installer nos forces en Arménie ? Terre amie et
chrétienne. »
– Non, ce n'est pas encore fait, hélas. Il reste
aux Turcs à se ménager un couloir pour se joindre aux Azéris, par exemple ; ou
aux Russes, surchargés, à lâcher Erivan une fois pour toutes ; enfin aux
Iraniens à attaquer les Azéris, comme ils menacent de le faire, déclenchant un
conflit général dont l'Arménie paierait le prix, etc. Par ailleurs, les
Etasuniens ne veulent pas approcher si près de l'Iran, cela risquerait de
dégénérer. Alors ce péril, qui menace l'Arménie depuis des siècles, pourrait
finir par survenir demain, les astres étant désormais alignés pour cela.
Restent, je le maintiens, les Européens...
Septembre 2023
Le 26, j’ai
posté une Réaction qui visait les médias, Rappel aux médias. Mes copains protestants n’ont pas
manqué d’en profiter pour réagir sur un autre sujet, le catholicisme et
nous ! Ainsi Pierre-Yves : « Certaines formes de protestantisme
sont pourtant de pâles copies du catholicisme. » Ou Richard :
« Nous sommes une composante de l'Église "catholique" mais pas
romaine. […] Ce sont deux conceptions de la catholicité et, en fait, de la
communion, qui s'opposent : l'une univoque et hiérarchique, l'autre plurielle
et en générale fédérative. » Ou encore Denis, ou Christophe :
« Oui, nous n'associons pas la communauté universelle à une institution
humaine. » Ou bien Philippe ou François…
– Je les adore, mais je trouve que pour des gens
du Livre, ils pourraient faire un effort pour lire ce qui est écrit ! Ceci
dit, c’est vrai que le catholicisme est peut-être en train de… Voyez, moi
aussi !
Ma Réaction du 20 intitulée Affreusement triste a suscité chez
François cette réponse :
« Très belle image ! L'Arménie qui ne
sortira jamais de ses malheurs. Israël a pu fondé un
nouvel État fort et redouté. Pourquoi l'Arménie est-elle un État faible et
tourmenté. »
– Tu vois le danger de ta question ? La réponse
qui sort aussitôt, c'est parce qu'ils n'ont pas les qualités des Juifs... (réponse d'ailleurs tout aussi antisémite, en un sens, que
son contraire). Ma réponse : l'Arménie sortira de son malheur quand on la
laissera assez respirer pour tenter d'y parvenir. Ce qui n'a plus existé depuis
des siècles, étranglée qu'elle est en permanence par trois gros méchants.
Pour Bernard,
la lecture de ma réaction
du 10 élégamment intitulée Ouin, ouiiin ! inspire
ceci :
« Dans le monde des bannis du protestantisme
bien pensant je demande le camarade Jean Alexandre ! »
– Faut pas exagérer, je suis
pas si banni, loin de là ! Ceci dit, je ne parle pas beaucoup de ma
personne, sur ce site, sauf dans la notice consacrée à cela, comme c’est
l’usage. Non que le moi soit forcément haïssable à mes yeux, mais il est
ennuyeux à lire quand il s’agit de celui d’un ou d’une autre !
Michel a lu ma Réaction du 29 août intitulée Culturel, et cela lui a rappelé des souvenirs décalés sur la
question :
« Quand je déambulais à Marrakech, dans le
années 1970, quand j'étais en djellaba et babouches tout le monde me parlait
arabe ; quand j'étais en pantalon et chemise, on ne me parlait que français.
J'en déduis quoi ? RIEN, sauf que pour beaucoup l'habit fait le moine. Dans les
années 1990, à Jérusalem, du simple fait de mon nom, et sans rien connaitre de
mes convictions politiques ou religieuses, j'étais poussé à "faire mon alya." En
revanche, en Chine, en 1997, personne ne m'a pris pour qui que ce soit, j'étais
seulement un non-Chinois. »
– Au Maroc, la djellaba te faisait musulman et la
chemise, toubab ; en Israël, c’est ton nom qui te faisait juif ; mais
en Chine, tu étais juste un autre, par ton visage, aurais-tu parlé le mandarin
des dignitaires. Il y a toujours une bonne raison qui t’annonce comme nôtre ou
autre… de sorte que l’on puisse au besoin te chasser ou te détruire. Ou même
t’accueillir !
À la lecture de
ma Réaction du 31 août intitulée Appellation, Lydie s’est trouvée un
tantinet agacée :
« On dirait que vous avez un problème avec
les mères, à moins que ce soit avec les femmes en général ! Que
voulez-vous dire au juste ? Il me semble que les mères valent bien les
pères, vous ne croyez pas ? »
– Euh, oui, tout à fait, pour le moins ! Ce
que je pense, c’est que les pères adoptent l’enfant dont leur femme vient
d’accoucher, c’est un geste d’amour et de confiance qu’elles n’ont évidemment
pas besoin de faire ! À moins d’avoir plusieurs partenaires mâles, elles
savent d’où vient cet enfant, non ? Si bien qu’elles sont dans une
relation différente de celle des pères. Voyez l’histoire de Joseph, dans
l’évangile, il accepte comme son fils l’enfant dont le père est Dieu. Marie,
elle, ne peut pas se dire qu’une Mère céleste l’a conçu avec elle. Il se peut
qu’un jour les femmes puissent porter un gêne mâle en
sus du leur, mais pour le moment, le géniteur reste nécessaire. Si la femme est
une mère et que Dieu l’est aussi, alors cela pose en effet un problème à
l’homme que je suis : dans l’histoire, je disparais… Or vous pourrez
constater que, dans ma réaction, j’en
accepte le principe si jamais telle dame y tient. Bref, si vous ne voulez plus
de moi, dites-le !
Août 2023
Ma Réaction du 24 intitulée Logique a fait réagir aussi Maxime :
« Et depuis le temps que la France devrait
légaliser (ou dépénaliser) le cannabis, par exemple… Ça réglerait déjà beaucoup
de problèmes. »
– Possible. Il faudrait peut-être faire comme les
États-Unis, faire un test dans quelques départements, en autorisant par exemple
les buralistes à en vendre sous certaines conditions. Tant qu’on n’aura pas
essayé, on ne saura pas ce que ça donne. Mais généraliser ainsi la vente sous
contrôle du cannabis n’empêchera pas les salopards de développer en revanche le
trafic des autres drogues… plus nocives.
Richard prolonge ma Réaction du 9 intitulée Zou ! :
« Après la suspension du service militaire,
les forces armées ont été entièrement reconfigurées et professionnalisées en
vue d'opérations extérieures. On est passé d'une stratégie centrée sur la
dissuasion à une stratégie d'intervention. Trente ans après, le résultat n'est
pas vraiment convaincant. »
– Effectivement. C’est pourquoi, concernant les
pays sahéliens et plus généralement, j'ai eu suffisamment l'occasion de
considérer à quel point notre relation actuelle avec l''ex-Afrique française
est nocive pour les deux parties. Je pense qu'il faut y mettre fin de façon
claire et nette.
Toma a répondu ainsi à ma Réaction du 11 intitulée Un mot :
« Einstein disait : Dites moi ce que vous
entendez par Dieu et je vous dirai si j’y crois. » Pour ma part, lorsqu’on
me demande : « Avez-vous la
foi ? » je réponds invariablement : Dieu seul le sait. Car en
effet, il y a des croyants qui croient croire et des non croyants qui ne savent
pas qu’ils croient. Comme le disait un moment le frère Charles :
« Mon Dieu, si tu existes fais le moi connaître. »
– En effet, c’est Dieu qui donne la foi, qui
n’est pas particulièrement une croyance mais surtout un lien personnel et
ecclésial.
Il y a des pluriels qui évitent la question du genre, c’est ce que relève Pascale à propos de ma Réaction
du 2 intitulée Métier :
« Tout à fait d’accord (juste, si je peux me permettre, tu me pardonneras,
ici très paradoxalement le « x » nous sauve la mise) (pardon). »
– Très juste, il évitait de préciser de quel
genre on parle, mais il présentait à mes yeux de mec pas sérieux l'avantage de
jouer avec le nom de Quentin Dupieux. Veuille agréer
toutes mes excuses. Je ne vais pas essayer de me défiler en ajoutant qu’avec
les pieux, j’embrasse aussi toutes les pieuses. Ce qui ne serait vrai qu’en
partie.
Juillet 2023
Michel commente ainsi ma Réaction du 23 intitulée En guerre : « Lorsque nous étions plus jeune nous rêvions d’un avenir
meilleur pour nos enfants. À présent nous redoutons un avenir terrifiant pour
nos petits-enfants ; et nos enfants n’ont pas l’air de s’en rendre
compte. »
– Je suis moins pessimiste sur l’état d’esprit de
nos enfants, mais il est vrai qu’ils ont été formés dans l’inexistence de la
guerre totale. Pour eux, elle est une réalité exotique, un irréel de l’ordre
d’un passé lointain. De moins en moins de gens l’ont connue chez nous. Des très
vieux. Et mon expérience à ce sujet est que le ressenti qu’elle créait en nous
n’est pas transmissible. Aussi pensent-ils souvent qu’elle ne les concerne que
de loin. D’autant que la Russie, l’Ukraine, pour eux, au départ, c’était une
réalité lointaine, ça ne s’imprimait pas dans les consciences comme le font par
exemple les pays voisins, l’Angleterre ou l’Allemagne. Mais ça change.
Richard a des doutes quand à la fiabilité de ma Réaction du 8 intitulée Parole donnée :
« Ben oui. Mais il y a quand même des moments où la question se pose.
Surtout quand le gamin ou la gamine te teste, pour voir. »
– Je
maintiendrai ! (Richard habite aux Pays-Bas). Ma réponse : m'en fous,
tu fais partie de la famille que ça te plaise ou non et quoi que tu fasses. C’est quand même pas les mômes qui vont commander ! De
plus, si ta parole ne vaut rien à leurs yeux, je te
raconte pas comment ils vont se comporter !
Juin 2023
Ma Réaction du 6 intitulée Toujours eux a inspiré Joël :
« Bien sûr que c’est normal de
faire payer ces salauds de pauvres. D’abord il y en a plus que de riches donc
ils sont plus rentables, et en plus ils sont sales, méchants, brutaux, malpolis
et j’en passe. Beaucoup sont en plus étrangers, immigrés, ce qui n’arrange rien
pour leur cas ! Vive la France ! »
– Heureusement que je te connais car je ne suis
pas sûr que tous les lecteurs comprendront ton humour acide, qu’ils jugeront
mal placé, ou même qui te prendront au mot et seront horrifiés, mais c’est un
style, genre imitation d’un certain discours hélas existant.
Marielle a commenté ma Réaction du 18 juin concernant Missak Manouchian, intitulée Affiche rouge, et lui a ajouté
ceci : « Avec sa femme - elle a reçu la plus belle lettre d’amour que
je connaisse. Ensemble dans la même cérémonie et le même tombeau. »
– C’est en effet une belle chose d’associer Mélinée Manouchian au salut rendu
enfin à son mari et camarade. Au vrai sens de cette parole biblique, ils ne
formaient qu’une seule chair, une seule existence déchirée par les barbares.
À ma vive surprise, ma Réaction du 12 intitulée Regret ? n’a
pas été comprise par plusieurs lecteurs
alors que je la croyais évidente. On m’a demandé des éclaircissements, ce que
j’ai peu aimé faire. À la place, je me serais volontiers satisfait de donner
cet exemple, parmi d’autres possibles :
– Dans une rue d'un quartier populaire de Paris,
imité par une petite équipe, je glissais sous les
essuie-glace des voitures en stationnement, le long d'une rue, une
invitation à une soirée à l'église luthérienne locale. Le titre en était
"Et si on parlait d'amour !" Un Monsieur entre deux âges, me voyant
faire, intrigué, regarde le titre de loin, me suit et attrape la feuille que je
viens de déposer sur une voiture, mais à peine en a-t-il reconnu l'origine
qu'il sursaute, comme effrayé, jette la feuille et part presque en courant.
Surpris, j'éclate de rire.
Pour Yves, ma Réaction du 5 intitulée
Langue est contre-productive : « C'est cela ! Comme cela l'arabe
deviendra la seule langue maîtrisée. C'est déjà difficile pour les enfants
vivant dans un foyer où l'arabe est utilisé d'apprendre le français et surtout
de ne pas avoir de difficultés à écrire de gauche à droite... »
– Je pense que l'apprentissage de l'arabe
international, par exemple à partir de treize ans, le français devenu langue courante,
ne peut qu'aider à se situer ceux qui le parlent à la maison sous des formes
locales. Je rappelle qu'à cet âge, les enfants juifs sont censés maîtriser la
lecture de l'hébreu, tout aussi différent du français que l'est l'arabe.
Jean n’apprécie pas ma réaction du 14 mai intitulée Provoc : « C’est bien vite faire son deuil des trois générations
suivantes qui restèrent fidèles à leur foi en dépit des multiples épreuves.
Beaucoup de ruraux, de petites gens et même quelques-uns parmi les élites alors
que tant d’autres allaient à la soupe. Mais qui s’intéresse encore à eux
? »
– Ce sont justement ceux dont je dis qu’ils
étaient de culture genevoise. Du solide, permettant de « résister »,
mais impropre à la survie dans l’environnement indifférent d’aujourd’hui.
Sommes-nous tellement plaisants, faisons-nous tellement envie, pour nos
compatriotes ?
D’autre part, faire le deuil des uns ne signifie
pas ne pas faire le deuil des autres, bien au contraire, car en l'occurrence,
1610, année de l'assassinat de Henri IV, signe la venue de nouvelles guerres
civiles, de persécutions redoublées, du développement d'un pouvoir central de
plus en plus absolutiste dont l'exagération explique en partie la fureur
révolutionnaire ultérieure. Pendant ce temps, donc, le huguenot souffre et
résiste, privé de la joie, de la liberté et de la légèreté de ceux dont je
parle et dont je déplore l'effacement.
Mai 2023
Ma Réaction en série du 26
intitulée Bête et méchant a provoqué de nombreuses réponses, dont celle de Bernard :
« C’est ce qui s’appelle la gestion raisonnée de la grande pauvreté. Il
faut la disperser pour la rendre invisible. Un chouïa par ci, un chouïa par là.
Les bobos qui vont déferler dans la capitale n’auront pas à se pincer le nez ou
à fermer les yeux. La place sera nette. Reste à savoir si les déplacés ne
seront pas tentés de regrimper très vite vers la capitale où ils trouvent mieux
à se nourrir dans certaines poubelles qu’en province ? La technique utilisée
est ancienne mais elle n’a jamais donné les résultats escomptés. Et pour cause.
Elle est totalement indigne et scandaleuse. Un sparadrap sur une jambe de bois.
Avec les milliards engloutis dans la méga teuf il y
aurait de quoi résorber l’essentiel des situations de détresse. Mais cela ne
présente aucun intérêt pour les bénéficiaires des Jeux. Qui ne pensent qu’aux
retombées pour eux. Les sales types dont tu parles, Jean. »
– Les Jeux olympiques semblent habitués à
tourmenter les pauvres, ainsi que le rappelle Marielle : c’est « ce
qu’a fait Pékin en saccageant la vieille ville pour créer un « Pékin Potemkine
» pour ses JO. » Plus grave encore, les Jeux de Séoul ont permis aux
Coréens de raser les quartiers défavorisés qui empêchaient les promoteurs de
construire ultérieurement des cités de style cage à poules.
Ma Réaction du 18
intitulée Un ton en dessous ! a suscité de nombreuses
mais rapides réponses positives dont celle-ci, de Christiane :
« Bravo Jean ! Tu as exactement les mots qu'il faudrait réussir à faire
circuler... Vaste programme ! »
– Excellente vision de la réalité : c’est
juste mais ça ne passe pas, ça ne circule pas, ce n’est pas à l’ordre du jour…
Les gens préfèrent s’engueuler, peut-être. Mais peut-être aussi manquons-nous
d’instances régulatrices universellement reconnues, comme l’ont été longtemps
l’École et les Églises ? Car en quoi ou en qui croire aujourd’hui quand on
est un Français lambda ? La science est incompréhensible, la philosophie
est l’affaire des m’as-tu-vu, la religion est déconsidérée, l’école n’est plus
un magistère, la politique n’ouvre pas un avenir, la finance échappe aux
simples gens, le travail les ennuie… Il faut être bien courageux pour subir un
tel vide sans déraper !
Virginie a des doutes concernant ma Réaction du 17
intitulée Prédiction ? : « En Chine, ils sont bouddhistes, et
si ce n'est pas suffisant, le taoïsme rythme la vie et le confucianisme la
codifie. A priori, ça ne laisse pas beaucoup de place pour ce type de
christianisme. Et si besoin le PCC veillera au grain. »
– Le fait est pourtant que le nombre des évangelicaux ne cesse d'augmenter en Chine malgré la
surveillance dont ils font l'objet, d’ailleurs comme toutes les confessions
chrétiennes. Bien sûr, les évangélicaux, étant
notoirement d’origine étatsunienne, sont sans doute plus surveillés que
d’autres, mais les actives missions coréennes, entre autres, montrent que les
religions asiatiques peuvent faire place au message évangélique. Un jeune
Coréen, récemment converti, me disait qu’il avait préféré cette voie parce
qu’il s’agissait pour lui de la religion de la liberté et de
l’efficacité ! Un point de vue très asiatique.
Ma Réaction du 8 mai
intitulée Tristesse a rappelé des
choses à ma vieille amie Raymonde :
« Bien sûr, la guerre n’est jamais finie car elle revient toujours. J’en
sais quelque chose car j’y participais déjà quand j’avais dix ans à passer des
messages ! Mon père m’envoyait dire une phrase dans le village à côté
comme « Mon tracteur est en panne » et moi je savais bien que ce
n’était pas vrai, mais sans comprendre la raison. J’ai compris à la
Libération. »
– J’ai reçu un autre message de ce genre, de
Jean. J’aurais pu ajouter le mien, mon histoire de sac de sable destiné à une
barricade, à Paris cette fois, en 44. Et un autre de Gilbert, un ancien
d’Algérie rescapé d’une embuscade. Ce qui prouve que les vieux me lisent !
Et que la guerre, cette saloperie, compte aussi sur les enfants !
Ma Réaction du 26 avril
intitulée Culte a suscité cette
réflexion chez Richard :
« C'est le corolaire du 10ème commandement : "Tu ne susciteras pas la
convoitise de ton prochain." Pour Max Weber, c'est une version alternative
de l'accumulation primitive du capital. Et comme ça n'est pas bien non plus de
thésauriser, tu es bien obligé d'investir dans de nouveaux outils de travail.
Et comme tu ne peux pas les utiliser tout seul, faut
bien que tu embauches quelqu'un d'autre pour les faire fonctionner. »
– Sauf qu’à l’époque, le travail concernait plus
une famille élargie, au sens antique, qu’un seul bonhomme. Les enfants, les
femmes, les jeunes frères et leur famille, etc., et au besoin quelques serviteurs
obligés, débiteurs insolvables ou prisonniers. Jamais cet individu encloisonné en lui-même que nous sommes.
Bruno a répondu ainsi à ma Réaction du 22 avril intitulée Les écouter aussi :
« La question c'est aussi de savoir pourquoi il y a une privatisation d'un
bien commun subventionné à 70% par l'ensemble des contribuables ? Ce qui donne
peut-être à chacun le droit de dire ce qu'il en pense. Quels sont les arguments
des propriétaires des bassines (subventionnées aux deux tiers) ? Cela
m'intéresse. »
– Je ne sais pas, je n'ai pas posé cette
question. Toutefois, j'imagine qu'ils diraient qu'il est vrai que les bassines
sont subventionnées, mais pas l'eau. Celle-ci est de l'eau de pluie, on ne te
fait pas payer l'eau de pluie quand tu la récupères, de même qu'on ne fait pas
payer les industriels qui pompent l'eau des rivières, du moins je crois. Mais
sur l'ensemble de la question, je n'ai pas de certitude, sauf une : les grosses
têtes qui prônent la violence pour faire avancer l'écologie sont des cons.
Avril 2023
Bernard a lu ma Réaction du 19 intitulée Logique, qui lui a inspiré ceci : « Toujours les mêmes salauds de pauvres qui
emmerdent le monde, coûtent trop cher aux honnêtes gens et sont sources
d’insécurité ! Il faut les bouter hors de France ou les anéantir à coups de
matraques ! Sus à la vermine ! Coupons l’herbe sous les pieds de Marine.
Faisons au moins aussi bien sinon mieux qu’elle !! Et nous garderons le
pouvoir. Ce qui est l’objectif essentiel de notre politique prétendument bonne
pour le pays. Tout le monde n’y verra que du feu ! Haro sur les étrangers et
sur tous ceux qui nous défrisent ! »
– Oui, et en plus, ces salauds-là vont se tirer
au moment où on a besoin d’eux vu le manque de main-d’œuvre !
De Marielle, suite à ma Réaction du 14 intitulée Réconciliation : « Une ″démarche de réconciliation″ suppose un vocabulaire
approprié et ça ne va pas être facile… Déjà saint Paul a essayé. 2 Corinthiens,
chapitre 5. Et ce ne fut pas très efficace… »
– Non seulement, mais on est loin de seulement y
penser, chez nous. On pense à garder sa chasse gardée africaine menacée par des
vilains.
Quant à l’efficacité des vues de l’Apôtre Paul
sur la question, il en est d’elles comme de bien d’autres, émises par lui. Même
chrétiens, les gens sont peu sensibles aux poussées de l’Esprit !
Ma Réaction du 4 intitulée
Éthique a suscité cette réponse chez Dominique : « Bah, ce sont les apparatchiks religieux
qui s’expriment et non pas le résultat de référendum interne à chaque
confession chrétienne, à chaque religion... Au vu des sondages sur le sujet, bien
des "croyants" ont un avis très personnel. Idem sur le droit à
l’avortement. »
– Je m'exprimais en mon nom, parlant de ceux des
protestants qui sont partisans d’une éthique de la responsabilité, personnelle
et collective, celle que revendiquent la plupart de nos exégètes et
théologiens. Il va de soi que d'autres ont une opinion différente tout à fait
respectable à mes yeux. Grâce à Dieu, le protestantisme est divers. C'est
pourquoi je ne parle pas de façon systématique, ne disant pas que les protestants
sont de tel ou tel avis sur la question, mais qu'ils sont moins négatifs, c'est
mon sentiment, que d'autres confessions religieuses.
Cédric complète à sa manière ma Réaction du 28 mars intitulée Trahison :
« L'histoire se répète car c'est la même chose à partir de la fin du
XVIIIème siècle, lorsque la monarchie se convertit aux théories des
physiocrates et cesse de réguler le marché des grains. »
– Le parallèle avec ce que nous vivons est
intéressant, et si l’histoire se répète… la convulsion sociale violente, la
Révolution, est à notre porte. Gare aux pouvoirs établis ! Au XVIIIème
siècle, c’est finalement la bourgeoisie, fer de lance du Tiers État, qui en a
bénéficié : quel milieu social en profiterait aujourd’hui ? On ne saurait
l’imaginer, je trouve.
Mars 2023
Ma Réaction du 18
intitulée Amen !, qui demandait
une décléricalisation des Écritures
bibliques a suscité ceci chez Marielle : « Pour y arriver c’est facile
: une traduction sans les sous-titres liturgiques des péricopes. Soit l’audace
des retitrages comme la Bible du Semeur, soit le
texte nu avec seulement numéros chapitre versets, comme certaines versions Segond. On lit ou relit le texte sans les réflexes préjugés
« ah oui c’est Le Mauvais Riche et le Pauvre Lazare » ou « Parabole de l’enfant
prodigue ».Vu un retitrage de cette parabole : « Le
conte du père et de ses deux fils ». Mon cher Kuen
encourage son lecteur à retitrer le passage à
méditer, et cet exercice est en soi-même une méditation… »
– Pas si simple. Il faut savoir que la traduction
porte aussi le point de vue du traducteur. Exemple : il n'est pas écrit
"Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre", mais "En un
commencement, etc." Changement de perspective : il n'existe pas là de
commencement absolu, mais Dieu crée aussi un commencement, le temps apparaît.
Autre exemple, différent : en grec, hupokritai signifiait imposteurs, pas hypocrites, on passe
du social au moral, point de vue quasi constant des religieux. La liste des
exemples est assez fournie pour que l'on se dise qu'a existé très tôt un
mouvement tendant à comprendre les Écritures en ce sens : individualisant et
moralisant.
Olivier fait écho ainsi à ma Réaction du 12 intitulée Instantané : « Globalement je ne regarde plus Présence protestante avec
ses airs de fausse modernité, cette façon de vouloir faire populaire,
d’aguicher le chaland... quelque chose de démagogique au détriment d’un contenu
construit... d’un message au monde d’aujourd’hui, autre qu’une bouillie
lénifiante... J’adhère au point de vue de Jean. Je m’étais déjà exprimé en ce
sens il y a quelques années. Il en ressort une sorte de mièvrerie qui n’apporte
pas grand chose ni en terme de compréhension, ni en terme de posture. Dans ce
sens, et pour être plus juste, il y a quelques trop rares fois des reportages
qui marquent un engagement, une articulation conviction/action... »
– La raison de cette faiblesse ? J'imagine un
manque d'intérêt pour une exploitation de notre immense trésor culturel,
spirituel et théologique allant d'Abraham à nos jours, au profit d'un objectif
promotionnel supposé missionnaire valant dans l'immédiat. Contrairement à ce
que font les juifs, dont les émissions sont souvent intéressantes. Ils sont
sûrs d'eux-mêmes, pas nous.
Paul a du mal à accepter les termes de ma Réaction du 5 intitulée
Au
fond : « Sans être ni pour ni contre la réforme des retraites,
souvenons nous que l'abolition de la peine de mort en France était minoritaire
en 1981. Donc l'opinion et encore plus le Peuple ne sont pas des entités
probantes, ni existantes à mes yeux. »
– Je suis d'accord, en fait, pour moi la notion
de Peuple souverain est de l'ordre du principe, rarement du vécu, mais elle
reste valide à moins d'abolir la République. On a les totems qu'on a.
Mitterrand a fait un coup de force, tout comme il arrive au peuple d'en faire
un de son côté, mais souviens-toi tout de même que l'enjeu, décider à froid de
la vie ou de la mort d'un humain, avait une autre portée.
Ma Réaction du 28 février intitulée Dansez, maintenant a suscité cette
réponse de Marielle : « Je suppose que c’est une prédication contre
la danse et le bal et les chansons rocks. Déjà sermons de ce genre en province
française au XIXème siècle. La haine contre ces arts par les évangéliques
américains est presque aussi violente que les institutions musulmanes. »
– Ce n’était pas
cela. Le ton était plutôt à la mise en garde paternelle teintée d’humour.
N’oubliez pas qu’il s’agissait d’une Église évangélique africaine, dans
laquelle il convenait justement de chanter et danser pour le Seigneur. C’était
plutôt, à mes yeux, une réaction justifiée selon laquelle même la piété la plus
authentique peut devenir source d’autojustification. De propre justice, comme
on disait autrefois chez les huguenots. J’ai trouvé géniale cette façon
lapidaire de dire une grande et complexe vérité.
Février 2023
Mathieu répond ceci à ma Réaction du 22 intitulée Origines : « Je suis tout à fait d'accord avec le propos, mais cela me fait
penser à une chose annexe : lorsque je décris ma famille, je dis
"d'origine protestante" (sans préciser "française"), compte
tenu de l'importance culturelle que cela a pour nous, bien que nous n'ayons pas
été élevés dans la religion. »
– Oui, la religion comporte toujours une culture
spécifique, faite plus de façons de voir ou de comportements que de notions ou
de représentations. Cela peut se maintenir peu ou prou pendant plus d’une
génération après l’abandon de la pratique religieuse. De plus, cette marque
peut se présenter de façon négative, par un rejet actif de cet héritage. On
observe aussi que le point de vue global sur la religion d’origine reste
souvent marqué par une vision dépassée de celle-ci, tant les confessions
évoluent bien plus qu’on ne le croit, surtout de nos jours.
À propos de ma Réaction du 12
intitulée Voltairien, Daniel m’envoie
ceci : « N'êtes vous pas fatigués de tous ces efforts pour défendre
des théodicées qui bafouillent depuis des siècles ? Si vous avez des solutions
pour justifier le Mal quel que soit ses formes, je suis preneur. »
– En ce qui me concerne, je ne suis pas dans
cette recherche, j’ai d’ailleurs remarqué que les Écritures vont souvent dans
un autre sens. Qui est responsable du malheur ? À
cette question, Jésus ne répondait pas. Il proposait qu'on en conçoive la
nécessité d'un changement de comportement (Luc 13).
Un de mes poèmes récents (Job, in Lette à l’angelesse,
éd. Jas sauvages) se terminait ainsi : en
un souffle ténu Dieu leur répondrait / il n’y a pas de pourquoi.
Ma citation de la chanson La Butte
rouge (Réaction du 10) a bouleversé
René : « Merci pour le couplet de La Butte rouge. C’est vrai qu’elle
est très actuelle en Ukraine aujourd’hui, avec ce tyran de Poutine qui va
sûrement crever tranquillement dans son lit. Mais cette chanson me rappelle
beaucoup ma mère. Son père est mort devant Verdun, elle en parlait souvent,
elle pleurait en écoutant ces chansons-là. J’ai été bercé par ces souvenirs de
la guerre de 14, et même aujourd’hui ça me bouleverse. Tu as bien fait de
rappeler ça. »
– Merci à toi, mon René, je vois que nous sommes
sur la même ligne. Moi, c’est mon grand-père, Auguste Alexandre, qui est mort
coupé en deux par un éclat d’obus. Mon père avait trois ans, pupille de la
Nation comme ils disaient. Cela ne l’a jamais quitté.
François fait de l’humour à propos de ma photo du 4, la page
de couverture de mon dernier livre, Lette à l’angelesse : « C'est pénible ces protestants surtout luthériens qui font leur
pub. On se croirait chez Drucker. Jamais on verrait ça avec un Reformé. Non
jamais ! »
– Nous autres luthériens, ça nous vient d'une
histoire où il était question d'un affichage sur la porte d'une église…
Janvier 2023
Toma n’aime pas quand je critique les catholiques, comme dans ma Réaction
du 25 intitulée Chiffres :
« Toujours la bonne vieille provocation facile
protestante sur les saints catholiques. 40000, je trouve qu’il n’y en pas assez
car chacun est appelé à devenir saint. Il devrait y en avoir autant que de
population.
Définition pour moi d’un saint : c’est une
personne qui par son vécu nous montre où il ne faut pas forcément aller car
c’est une voie particulière et difficile, mais nous dit que c’est à nous aussi
de faire de même : « Soyez dans votre propre vocation, dans votre propre
plénitude. Vous êtes merveilleux et unique au monde. »
Psaume : Je te rends grâce Seigneur pour la merveille que je suis.
Mantra à se répéter tous les jours.
Quant à la sainteté du Christ : il est
parfait et plein du Saint-Esprit : Soyez
parfaits comme notre Père céleste est parfait. Si lui le
dit…
Paix force et joie, et n’ai pas peur on te lit et
t’apprécie. »
– Mon cher Toma, tout d’abord, merci pour ton
mantra, je m’en souviendrai. Ceci dit, si tu relis bien ce que j’ai écrit, tu
verras que c’est au journaliste que je m’en prends, pas aux catholiques.
Toutefois, il est vrai que ces derniers sont aussi touchés par ricochet. À ce
sujet, voici une expérience que j’ai faite :
Une amie catholique, devenue veuve, avait décidé
de faire des vœux de consécration et elle m’avait invité à cette cérémonie.
L’évêque, qui me connaissait, était évidemment présent. Dans l’église, je
m’étais placé au second rang, au bord de l’allée centrale, ce qui fait que
j’étais en vue directe de l’évêque, installé dans le chœur. Arrive un moment où
il faut se lever et où commence la litanie des saints : un saint est
nommé, et l’assistance répond « Saint Untel, priez pour
nous ! », et ça dure comme ça pendant longtemps longtemps…
car il y a beaucoup de saints. L’évêque me regardait, stupéfait de me voir dans
cette situation (comme moi), l’air de se demander ce que je pouvais bien penser
de cela et semblant comprendre que j’étais tombé dans un piège (sans méchanceté
du tout, bien sûr).
Voici ce que je pensais : « J’aimerais
bien m’asseoir car j’ai mal au dos, mais cela blesserait mon amie, elle
penserait que je désapprouve. D’ailleurs, je désapprouve, cette histoire n’a
aucun sens, si vous voulez prier Dieu, vous n’avez qu’à le faire directement,
il est à l’écoute, pourquoi passer par des sous-fifres ? » Puis on
s’est rassis.
Dans les Écritures, en particulier dans les
Épîtres, on nomme saints les membres
de l’Église, non quelques héros de la foi ou modèles de comportement. C’’est
Dieu qui les sanctifie. À cette aune, je suis saint moi aussi, comme les
autres. Toutefois, Jésus disait : « Pourquoi m’appelez-vous saint, un
seul est saint ! »… même pas lui, alors ?
À la sortie, je dis gentiment au frère de mon
amie que cette litanie m’avait été pénible. Il me répond : « Oui, ma
sœur aurait pu la raccourcir un peu. » Les catholiques ne se rendent pas
compte, le plus souvent, de ce que certaines de leurs pratiques nous choquent,
nous les protestants. La réciproque est sans doute vraie.
Mais nos pratiques font moins mal au dos.
« En toute franchise, m’écrit la camarade Micheline à propos de ma Réaction d’hier 22 intitulée Bigamie,
je ne vois pas l’intérêt de s’allier à la Pologne qui est plutôt du genre
catho-facho, non ? »
– Facho un jour, libéral un autre. La Pologne est
une démocratie, avec élections, le jour où elle virera de bord, la France,
elle, sera peut-être devenue facho, non ? Surveille la mère Le Pen…
Claude n’a pas attendu pour protester contre Tuerie, ma Réaction du 14 : « Il n’y a pas plus cynique que cette
évocation de la mort absurde et inutile de milliers d’hommes destinés à la
fosse par la folie d’un dictateur ! Or on dirait que tu t’en
amuses… »
– Si tu le comprends comme ça, collègue, c’est
que tu n’as pas perçu le désespoir sous-jacent à cette tentative d’humour noir.
Ou bien c’est que j’ai raté ma tentative. J’ai une faiblesse pour les Russes de
base, les Popofs, justement, et ce massacre me
bouleverse.
La Réaction du 6 intitulée
Tchort znaïet a
déplu à Thomas, qui m’a écrit une longue
lettre acerbe dont j’extrais ce début qui résume parfaitement le tout :
« Je garde ma pitié pour les Ukrainiens ! Les Russes n’ont qu’à se
rebeller au lieu d’obéir à leur tyran… »
– Bien entendu, mais ils sont tenus dans
l’ignorance de ce qui se passe réellement. De plus, c’est sans doute plus
facile à dire qu’à faire pour des Popofs de base,
formés à l’obéissance.
Voici ce que j’ai posté sur mon compte Facebook :
Ya platchou s rousskimi matieryami. Je pleure avec les mères russes. Et je
pleure avec les enfants ukrainiens. A ya platchou s oukrainskimi dietmi.
Décembre 2022
François le facétieux m’envoie cet ours à propos de ma Réaction du 25 intitulée L’enfant-roi :
« Jean, le dénuement qui était mien dans mon enfance ne m'a pas permis de
fréquenter l'École du dimanche dont les tarifs n'étaient pas accessibles au
fils d'ouvrier que j'étais.
Bref tout ça pour dire que je ne sais pas ce
qu'est Noël. C'est à quelle page dans la Bible ? Est-ce que les musulmans
fêtent Noël ? Jésus, qu'avait-il reçu comme cadeaux ?
Merci par avance pour ton éclairage savant et
néanmoins théologique.
Avant de conclure, dis-moi si le Père Noël c'est
Jésus. J'avoue que je suis perdu.
Vous les pasteurs vous avez déjà rencontré Jésus
et le Père Noël ?
RSVP cher Jean.
Noyeux Joël ! »
– Je lui réponds ceci sur le même ton :
L'École du Dimanche était et reste gratuite pour
tout le monde. Il est encore temps pour toi d'y aller. Le mot Noël évoque la
naissance de Jésus, histoire que l'on trouve au début des évangiles selon
Matthieu et Luc. Les musulmans font ce qu'ils veulent à ce sujet. Jésus a reçu
de l'or, de l'encens et de la myrrhe et je suppose que cela lui a bien servi
pour survivre avec ses parents quand ils étaient des migrants poursuivis par le
méchant roi Hérode, qui tuait les enfants tout comme Poutine et d'autres. Le
Père Noël n'est pas Jésus mais une création publicitaire de la marque Coca Cola,
au départ. Je ne peux pas répondre pour les collègues, mais j'ai rencontré
Jésus, répondant à son invitation, par exemple quand il est planqué dans un
bout de pain et une gorgée de vin. Mais là, faut le croire. J'ai
jamais rencontré le Père Noël bien que j'aie cru l'entendre de nuit quand
j'étais couché, il y a longtemps.
« Votre réaction du 22 décembre, Le
signe, ne m’a pas parue très claire,
m’écrit Abi. Car à Noël, fêter le Prince de la paix n’arrêtera
pas la guerre, c’est certain, que peut-on ajouter à cela ? Vous croyez que
les gens qui font la guerre vont se convertir en masse par miracle ? »
(Voir à la
page Réaction)
– Je constate qu’effectivement, je n’étais pas
clair ! Je voulais dire plus simplement que, guerre ou pas, tous ces gens
n’ont pas d’autre avenir, au bout du bout, que celui que leur propose dès
maintenant l’enfant de Noël, qu’ils le croient ou non.
Tout au plus peut-on ajouter que s’apercevoir de
cela, de ce signe, pour peu que cela soit un jour le cas de l’un ou l’autre,
rend moins belliqueux, plus conscient de l’atroce stupidité qu’est la guerre…
qui ne s’arrêtera pas pour autant.
Je reçois ceci d’un cher ami, Toma, de Lezay (Deux-Sèvres) :
« Le monde vit de grandes
turbulences. Le religieux y est même atteint. Qu'importe, il nous reste à
chacun le spirituel et la foi brut des premiers
chrétiens...
Un prêtre du Mellois
est mis sur la touche pour cause de pédophilie. Je l'aimais pourtant bien, ce
prêtre, et je prie maintenant pour lui et surtout pour ses petites victimes...
Un couple protestant et pasteurs amis veulent
maintenant divorcer... Quelle misère ! Quel exemple donnons nous à tous ceux
qui cheminent cahin-caha et bringuebalant ? Il faut parfois beaucoup pleurer,
comme Pierre après son reniement.
Nous avons trois poules : une blanche, Roxane une noire Gitane et une
rousse, Pépète. Elles nous causent et nous leur causons.
Dans le jardin les oiseaux piaillent car j'ai
oublié de mettre du grain.
Il faudrait avoir le courage des oiseaux en hiver... »
– C’est une bonne chose de parler aux animaux, La
parole est un des aboutissements heureux de l’histoire de la vie au long des
siècles. Parfois, cependant, la parole donnée, lors de vœux, par exemple, ne
tient pas ses promesses. Un seul est saint.
Ma Réaction du 7 intitulée
Défi cosmique a suscité ces mots chez
Michel : « Nous n'avons plus
besoin des "Guignols de l'info" puisque nous avons d'autres guignols
sur la scène publique. Nous n'avons ni penseurs ni praticiens du politique.
Seulement des gesns (je ne sais comment les nommer)
qui se partagent des parts de marché. »
– Certes, ce personnel est frelaté, usé, et
courbatu à nos yeux mais il lui reste une assez grande capacité de malfaisance,
guignolesque ou non. Peut-être vont-ils, par inadvertance, vers de folles
catastrophes (ce qui se dit mabboul en hébreu biblique) ?
Christophe n’aime pas que l’on touche à tout se qui se relie au capitalisme, je le sais depuis longtemps. C’est pourquoi il n’a
pas aimé ma Réaction du 30 novembre intitulée C’est
mal : « Propos confus pleins de préjugés et de jalousie.
"L'égoïste, c'est toujours l'autre" disait Milton Friedman. »
– J'accepte "confus", je te défie
d'être tout à fait pertinent sur ce sujet en deux lignes, surtout quand
celles-ci sont teintées d'humour. Mais par ailleurs, c'est ton habitude, tu
extrapoles en me prêtant des intentions et des sentiments que je n'éprouve pas.
C'est que tu ne sais rien du rapport que j’entretiens avec les Étatsuniens. Je
ne les jalouse pas. Et si préjugé il y a – qui peut en juger pour
soi-même ? –, tu n’en es pas dépourvu toi non plus.
Novembre 2022
Ma Réaction du 24
intitulée Destruction suscite ceci
chez Michel : « À ceci près
que la honte n’est pas au programme des dirigeants russes. Ils livrent guerre
sainte a des traitres et des hérétiques (catholiques
grecs par exemple).
– Bien sûr, mais plus
tard, le peuple russe ne s'en exonèrera pas pendant longtemps. La culpabilité
lui pèsera sur les épaules et je plains les enfants qui devront, adultes, la
porter.
Ma Réaction du 11
intitulée Poilus a suscité cette
réponse d’Étienne : « Ne
pensez-vous pas qu’un grand nombre de ces hommes ait eu réellement le sentiment
et la volonté de se sacrifier pour la Patrie ? Parmi eux, n’y avait-il que
des moutons menés à l’abattoir ? Je ne le crois pas ! Voyez comment
se comportent les Ukrainiens d’aujourd’hui, sont-ils manipulés, selon
vous ? »
– Vous avez raison, je regrette d’avoir donné
l’impression que tous étaient purement et simplement des victimes sacrifiées.
Mais ce n’est pas contradictoire avec l’opinion selon laquelle ils ont été aussi, en même temps, manipulés et
sacrifiés…
Marielle répond ceci à ma Réaction du 3 intitulée Immigration :
« Vous et moi avons le souvenir où les usines de voitures recrutaient des
immigrés exprès de pays étrangers pour leur travail à la chaîne. Mais les
Algériens de Citroën étaient des citoyens de départements français devenus
indépendants… »
– Je me souviens de cela, en effet, à ce
« détail » près : ces Algériens n’avaient jamais été
« citoyens » français au plein sens du terme, ils dépendaient alors
d’un statut particulier.
À ma Réaction du 26 octobre, Modernisme, Richard répond ceci : « Il n'y a pas que dans la Bible que les dieux ne cessent de
nous faire des embrouilles et ce depuis une antiquité antérieure à l'invention
de l'écriture. L'histoire est quand même ce qui se transmet oralement le plus
spontanément, parfois avec le support de l'image au fond d'une grotte. La
chance de la théologie chrétienne, c'est que contrairement à l'Olympe, notre
ciel n'abrite qu'un seul protagoniste. Ce qui limite quand même un peu les
dégâts ».
– À mon sens, les choses s’inversent dans les
Écritures bibliques en ce sens qu’il s’agit, en profondeur, d’une histoire de
Dieu. Un dieu problématique, critique, tragique, même. C’est nous qui lui
faisons des embrouilles !
Octobre 2022
Après avoir lu mon dernier recueil de poèmes intitulé Lettre à l’angelesse (Marseille, éd. Jas
sauvage), Yves fait connaître son point de vue sur ma poésie. Il lui est plutôt
favorable : « Contre le "sel
de la mer (qui) a noirci, a figé nos figures", la poésie de Jean
Alexandre relève de la pratique du sourcier. Elle fore et crée les lieux de
l'émergence, de la vie et de l'émerveillement. "Pour le sourcier qui le fera/le monde sortira". Une ample
respiration, une lecture du souffle. »
– Ce n’est pas rien, d’autant qu’Yves est lui
aussi poète, et pas le dernier ! Je ne peux que le remercier de son
indulgence. Chaque fois que je reçois ce genre de félicitation, je suis
d’autant plus saisi par une sorte d’aphasie que, à vrai dire, cela m’arrive
rarement !
Paul n’a pas raté ma Réaction du 15 intitulée Chiche ! : « Nestlé... ceux qui ont offert du lait en poudre pendant les sècheresses du
Sahel ? Total... on connait leur CV long comme un jour sans pain, Shell qui
vient de lâcher poussivement 100 millions de $ au Nigeria pour marée noire, BP
à qui l'on doit la plate-forme Deepwater Horizon de
sinistre mémoire. Quand aux banques... ben ce sont des banques ce qui est déjà
une insulte. »
– Qu’est-ce qu’il a, Paul, contre les
banques ? On lui a refusé un prêt ? Ou bien fait-il allusion à leur
manie de créer des bulles financières ? Quant aux autres de ses cibles, ma
foi, il a bien raison de ne pas oublier leurs méfaits ! Leurs valeurs se
résument à une seule : faire du fric pour leurs actionnaires.
Mon amie Marielle, catholique et paroissienne du Sacré-Cœur à Paris, n’est pas d’accord avec ma Réaction du 12
intitulée Pauvre Louise. Plutôt que
de polémiquer, elle nous envoie cette précision : « Le square Willette
(anarchiste dessinateur du Chat Noir et autres lieux) a été débaptisé par les wok de la Ville de Paris pour ses écrits réactionnaires. On
l’a baptisé Louise Michel qui a été institutrice rue Becquerel à Montmartre -
elle fut témoin du mariage de son élève Mathilde Mauté
et de Paul Verlaine le 11 août 1870 à l’église ND de Clignancourt (actuelle
place J Joffrin). »
– Grand salut d’amitié à Marielle, grande
lectrice de Bible et d’histoire religieuse, passionnée par son quartier
montmartrois. Et pardon de lui avoir fait de la peine, mais, comme disait
l’autre, je ne peux autrement…
François a lu ma Réaction du 30 septembre intitulée L’homme nu. Il y ajoute ceci : “Et comme disait
Johann Wolfgang von Goethe : "Dream no small dreams for they have no power
to move the hearts of men.”
– Je traduis :
“Ne rêve pas de petits rêves car il n’ont
pas le pouvoir de changer le cœur
des hommes.” Certes, certes, mais
du rêve à l’engagement, il y a une différence,
une grosse !
Ma Réaction du 30 septembre intitulée L’homme nu a suscité ces mots
chez mon ami Toma : « Il est d’ailleurs fort agréable de faire du
naturisme en pleine nature lorsque le temps est beau et la mer belle.
Mais trêve de blague, le jeune homme qui repart
fort triste, j’en suis sûr, est également celui qui, la nuit de l’arrestation
au Mont des Oliviers, voulut suivre Jésus mais, les gardes l’ayant
attrapé, il leur échappa en laissant en leurs mains son vêtement. Il s’enfuit
tout nu dit l’évangile… Il a eu un sursaut de courage à vouloir suivre le
Christ mais celui-ci fut de courte durée. Puisqu’il eut peur d’être jugé avec
Jésus (et je le comprends), il ne lui reste que sa nudité pour s’enfuir et pour
pleurer .Je ne sais si c’est exact mais ça me plait de le croire. »
– Il est certain qu’il existe un point commun
entre les deux : ils s’en vont plutôt que se lancer. De là à dire qu’il
s’agit du même, effectivement, on ne peut l’assurer. La tradition suppose qu’il
s’agissait de Marc. L’important consiste, je pense, entre cette contradiction
entre le dire ou l’engagement et le faire qui s’ensuit. Dans ces récits, on met
aussi en relief la seule figure qui ne cale pas mais accomplit son engagement,
celle du Christ.
Septembre 2022
Ma Réaction du 14
intitulée Efficacité a suscité cette
remarque de la part de Richard :
« Le plus surprenant, c'est que consigner, transmettre et constituer en
bibliothèque ces textes prophétiques, ça demandait des moyens financiers qui
n'étaient pas à la portée du vulgaire. Ce sont les riches qui ont trouvé utile
de transmettre ces textes. Le message politique est assez clair : si vous ne
prenez pas suffisamment soin du peuple, il n'y aura personne pour défendre les
murs de la ville quand l'ennemi sera à ses portes. »
– Sans doute, mais au départ de la conception des
Écritures, ce sont des prêtres, vilipendés par les prophètes, qui ont inclus
ces derniers dans la liste des livres à lire... Saluons cette honnêteté
intellectuelle !
François répond ainsi à ma Réaction du 8 intitulée Rappel : « Tu es
sûr ? Ils meurent surtout pour eux ce qui est logique. Avant cette guerre, nous
les Occidentaux n'avions que faire de l'Ukraine, des États Baltes, etc.
Aujourd'hui la bonne conscience pousse à soutenir l'Ukraine. Demain un autre
malheur chassera le précédent. Il en va ainsi des crashs d'avion, des
glissements de terrain, des inondations, des incendies géants, etc. Notre
mémoire semble être celle de l'instant. »
– Ces dernières remarques sont certes
pertinentes, mais justement, sur le point de la prise de conscience de notre situation
géopolitique, les temps changent. Poutine nous l’a fait savoir, c’est aussi
l’Union européenne qui est visée, donc aussi la France. Pour imiter Brassens,
je dirais : « Ne touchez pas à mon amie l’Ukraine, je suis
derrière ! »
Ma Réaction du 29 août
intitulée Coquecigrue, qui réagissait
à un article de l’hebdomadaire Marianne déclarant que « d’après
la science, Dieu n’existe pas », a suscité cette réponse de Michel :
« C’est surtout stupide. "La"
science n’existe pas. Il y a des sciences. De plus "la science" ne
parle pas. Des scientifiques expriment des opinions fondées soit sur leurs
connaissances soit sur leurs fantaisies. Ceci est le b a
ba de l’épistémologiste (un gros mot, je
sais). »
– Bon, ben je suis d’accord, je me contente
d’ajouter une définition du mot épistémologie : « Partie de la
philosophie qui étudie l’histoire, les méthodes, les principes des
sciences » (Le Petit Larousse 2021).
Août 2022
Richard, qui est un pinailleur à qui il arrive d’avoir raison, n’a pas
apprécié la phrase d’entrée de la première page de ce site, "Nos récits sacrés nous disent : sois capable de
changer", due à la rabbine Delphine Horvilleur.
Il écrit : « La formule sonne bien, mais
l'emploi de l'impératif pose problème. À moins que celui qui donne l'ordre
donne aussi les moyens de l'exécuter, autrement dit te rende apte au changement
du point de vue simultané de tes dispositions intérieures et des circonstances
extérieures. Mais même dans ce cas, en quoi recevoir la capacité offerte de
changer te place-t-il automatiquement dans l'obligation de le faire ? Peut-être
est-ce cela qui fait de ces histoires des récits à part à défaut d'être
"sacrés". Si ces récits parlent mieux du changement que les recueils
de sagesse, c'est parce que le changement est de l'ordre de l'événement et
advient dans un temps et un lieu déterminés. La capacité au changement s'y
révèle pratiquement (ou non) et suscite le témoignage sous la forme d'une histoire
qu'on raconte. Si nous avons pu changer, c'est sans doute que cette capacité
nous avait été préalablement donnée. La formulation à l'indicatif présenterait
l'avantage d'annoncer simultanément la loi (tu dois changer) et l'évangile (tu
peux changer). »
– On ne peut pas
demander à une rabbine d'annoncer l'évangile. Ceci dit, bien sûr, Richard a raison, mais l’idée forte était tout de même
la nécessité de changer, impératif très actuel ! On se dira donc
plutôt : « Tu peux changer ! » ce qui serait déjà une bonne
nouvelle.
Dominique a été personnellement interpelée par ma Réaction du 19
intitulée Œcuménisme :
« J’ai été baptisée catholique (avec une part d’ancêtres vaudois) recevant
l’évangile du dimanche jusqu'à la crise agnostique où la politique m’a
mobilisée. Sur le divan de la psychanalyse m’est revenue la foi. J’ai appris à
louer Dieu avec les orthodoxes, qui m’ont enseigné la patristique et
l’iconographie. Puis retour au protestantisme pour une vie ecclésiale plus
"démocratique" en attendant la prochaine aventure... Je reste de
confession orthodoxe. Mon ambition est de devenir chrétienne,
un long chemin...
Nota : je n’ai pas choisi ce parcours œcuménique,
il s’est totalement imposé à moi. »
– Je devine, à vous lire, un parcours qui ne
m’est pas étranger… Il se trouve que je n’ai pas rencontré directement
l’orthodoxie, si ce n’est par l’étude ou par quelques rares amis. Comme
beaucoup, ce qui me réchauffe en elle c’est le chant. Il en est de même de la
psychanalyse, que je n’ai réellement abordée que par la lecture, mais je
conçois assez bien qu’elle puisse amener à dé-couvrir la foi. Merci pour
votre témoignage.
On ne saurait plaire à tout le monde, Virginie n’a pas aimé ma Réaction du 13
intitulée Cercle :
« Désolée, je n’ai pas aimé du tout ce que vous avez écrit sur la chasse
aux migrants, comme vous dites. Je vous signale que déjà l’expression la chasse
aux migrants est très malvenue. On ne les chasse pas, on les renvoie chez eux,
et poliment encore ! J’ajoute que les lois de la République sont décidées
par des gens élus, ce ne sont pas des idées qui leur sont arrivées en l’air.
Donc, désolée, je trouve que vous êtes malhonnête en écrivant cela. »
– Sur ce sujet, je pense que les gens dont vous
parlez ont un métro de retard sur l’opinion, c’est-à-dire sur les électeurs.
L’opinion publique a commencé à intégrer les faits, comme le manque criant de
main d’œuvre ou l’affaire des jeunes apprentis renvoyés alors que leurs patrons
tenaient à eux. Ceux qui sont au Pouvoir n’ont même pas réussi à avoir la
majorité au Parlement, demandez-vous pourquoi. Les temps changent.
Richard, ayant lu ma Réaction du 3 intitulée Sobriété, va un peu plus loin dans l’humour : « Je
n'ai jamais compris ce que le beurre apportait aux épinards surtout
hachés. » D’où ma réponse :
– Tu n'es pas normand, ça se voit. Si tu l'étais,
tu comprendrais que la bonne question, c'est : qu'est-ce que les épinards
apportent au beurre, compte tenu du fait qu'on a déjà la crème ?
La fin de ma Réaction de ce jour,
intitulée comme il se doit Lundi, mais
déjà parue ailleurs samedi dernier, a suscité alors cette protestation de
Carine : « Pourquoi écrivez-vous que la religion chrétienne
d’aujourd’hui est devenue tellement casse-pied ? Je m’inscris en
faux ! D’abord, pourquoi dite chrétienne ? Le christianisme est la
religion du Christ ! Si vous voulez dire qu’elle Lui est infidèle, c’est
une façon de voir car la religion de Jésus est justement le pardon. Vous
connaissez des chrétiens qui ne reconnaissent pas d’être des pécheurs ? En
plus, c’est vous qui dites qu’elle est casse-pied, j’ai l’impression que vous
avez des expériences négatives, mais parlez pour vous ! »
– Il y a donc deux désaccords entre nous.
D’abord, pour dire le vrai, je ne tiens pas tellement aux mots « dite
chrétienne ». Allez, je les retire, car ils sont source de malentendu dans
un texte aussi lapidaire. Mais que la religion chrétienne soit perçue comme
casse-pied par l’immense majorité de la population française (pour le moins),
cela, je le maintiens, c’est à cela que je faisais allusion, trop rapidement,
j’en conviens.
Juillet 2022
De Marielle, à propos de ma Réaction du 21 concernant Michel Onfray et intitulée Glose :
« Il est centré sur lui-même. Donc il ne peut que se tromper sur un
univers qu’il ne peut concevoir ni même envisager. Cela dit, il a un bon
vocabulaire. »
– L’ennui est qu’il rassemble un tas de gens, centrés sur lui-même, et qui le croient
expert. Écrire élégamment pour dire des bêtises est l’une des tares classiques
de notre littérature.
De Bruno, cette réflexion, suite à ma du 2 intitulée Civisme : « Je suis d'accord pour
arrêter individuellement de gaspiller. Mais j'exige que la gabegie collective
soit sanctionnée. Je me rappelle qu'en 1974, mon père avait civiquement réduit
notre consommation de fuel de chauffage en suivant les conseils de nos
politiques (et déjà convaincu par avance, grâce à René Dumont, Jacques Ellul et
Bernard Charbonneau entre autres). Je me rappelle aussi comment il a pesté
contre la décision unilatérale de réduire en 1975 la consommation de fuel
domestique par rapport à 1974. En clair, les quelques personnes aillant agi de
manière civique et responsable se trouvaient flouées. »
– Se trouver floué est souvent le cas de ceux qui
anticipent sur les mesures raisonnables à prendre. Ils en paient généralement
les conséquences. Ça me rappelle ce dit de la sagesse militaire : ayant
reçu un ordre, attendre le contrordre !
Juin 2022
Pour Lucile, ma Réaction du 24 intitulée On change la donne sent le
soufre : « Autrement dit, ça y est, la Nupes est déjà
condamnée ? Plus de solidarité ? Vous faites bien partie des sociaux
traitres ! »
– C’est net ! Mais peut-être pas trop
pertinent. Je me contentais de noter un fait lié à la nouvelle constitution de
l’Assemblée. Lors de la création de la Nupes, les socialistes, verts ou communistes
ne se sont jamais engagés à suivre tous les choix de La France Insoumise los
des débats parlementaires.
Yves a lu ma Réaction du 10
intitulée Blocus et y répond
ainsi : « La Russie rentre en guerre, elle est sanctionnée
et riposte en instaurant le blocus d'Odessa. Rien de surprenant, c'est dans
tout conflit le principe de l'escalade. Nota : il y a avait déjà des sanctions
avant janvier. »
– C'est ça, la Russie bloque l'approvisionnement
en blé des pays pauvres pour punir les pays riches qui la sanctionnent... Il
vous faut vraiment trouver des excuses aux Russes quoi qu'il arrive à ce que je
vois !
De Toma, cette réponse à ma Réaction du 6 : « Cher Jean, suite
à ton billet d'humeur "mantra" je pense qu'il y a au
moins cinq catégories de citoyens. […]
- Il y a ceux qui ont trouvé leur élu(e) :
il en existe encore. Tout n'est pas pourri.
- Ceux qui ne vont pas voter comme cet
excellent philosophe français (Onfrey ou BHL?) qui
aimerait bien voter pour le meilleur mais celui-ci ne fait jamais
partie de la liste des candidats.
- Ceux qui croient qu'aucun citoyen ne va changer
sa vie par un bulletin de vote et voient parfois, lorsque le vote est mauvais,
l'Europe maestrichienne se charger de le corriger.
Tout ça c'est de la philo mais, comme le
disait Victor Hugo, philosophons ça peut aider à digérer.
- Ceux qui votent blanc en attendant qu'ils
soient comptabilisés et qui sont en passe de devenir le premier parti de
France. Ils respectent trop la démocratie pour la dérégler en votant. À quand
la proportionnelle ? […]
- Il y a ceux dont les bulletins sont considérés
comme nuls. Dans mes relations je connais quelqu'un qui, aux dernières
présidentielles, a voté Emmanuel Zemour. Son bulletin
a été considéré comme nul. De quel droit ? Je trouve son analyse "forfine".
- Maintenant il y a ceux qui votent sous la
contrainte le choix de charybde en scylla. Cela fait que nous avons maintenant
plus des votes protestataires que des votes d'adhésion. Ceux qui croient
enfin que le pays des Droits de l'homme ne l'est justement plus...
L'urne propice aux factuels épanchements
peut décrire le vase de nuit tout simplement
On n'est pas dans la merde. »
– Cher Toma, je te trouve bien pessimiste. Quoi que
disent ou pensent ceux que tu évoques, le vote sera acquis. À eux de voir. Par
ailleurs, je te signale que Zemmour se prénomme Éric,
et Macron, Emmanuel : il votait pour qui, ton
gars ? Macremmour ou Zemmacron ?
Enfin, je ne classerais certainement pas Onfray parmi
les excellents philosophes. Quant à BHL, j’ai aussi un doute.
David note ceci à propos de ma Réaction du 31 mai intitulée Bardella :
« M. Bardella n'a qu'une grille de lecture : les
immigrés et leurs descendants, il ignore les facteurs sociaux et
économiques. »
Ce que Daniel complète ainsi : « Parmi
les facteurs sociaux et économiques qui accompagnent en partie l’immigration il
y a aussi le ressentiment post colonial et le suprémacisme
islamique. Difficile d’en estimer la prévalence mais l’argument social est un
peu simplifié à gauche. »
– L’égalitarisme républicain voudrait que les
prestations publiques offertes dans les Yvelines et en Seine-Saint-Denis, par
exemple, soient les mêmes, ce qui est loin d’être le cas. Compte tenu du retard
accumulé, il faudrait même qu’elles soient supérieures dans les zones moins
dotées. Quant aux questions culturelles ou religieuses, je pense à cet
aphorisme : « Il n’y a pas d’amour, il n’y a que des preuves d’amour »,
et j’ajouterai : des preuves de respect.
Mai 2022
Ma Réaction du 21
intitulée Patriarche a suscité cette
remarque à Michel : « Tu n’avais qu’à être orthodoxe au
lieu de protester ; tu aurais pu toi aussi porter des beaux déguisements. »
– Michel a su discerner quels sont mes penchants
cachés. J’ai toujours envié mes confrères des autres confessions à cause de
leur liberté à l’égard du ridicule vestimentaire. Qu’ils s’habillent de draps
de lit ou de rideaux colorés et bigarrés, qu’ils y ajoutent au besoin de la
dentelle, cela, encore, ne me titille pas vraiment, mais ce sont les chapeaux
que je leur jalouse. Certains sont carrément psychédéliques ! Un regret,
cependant, l’abandon de la tiare par les papes récents, un signe de la perte de
sens comique du catholicisme ? Quant à nos robes austères, noires comme le
cœur du diable, agrémentées seulement de deux bouts de ruban blanc parfois
humides de sueur, elles ne nous font pas honneur. On sent les types qui veulent
faire sérieux… Médiocre ambition !
Marion répond ainsi à ma Réaction du 6 intitulée Liberté de culte : « On enrage de voir ce
manque de discernement et cette inhumanité systématique dans le traitement des
dossiers des gens. »
– Il faut bien comprendre que le but de tout cela
se résume à ceci : refuser tant qu’on peut l’asile à ces gens-là, sinon
nous serons envahis ! Comme si un Zemmour
insidieux se logeait depuis longtemps, ni vu ni connu, dans la logique de nos
institutions.
L’ami Fabien répond ainsi à ma Réaction du 9 intitulée Dilemme : « Jean, les partis de gauche ont
enfin compris qu'il fallait travailler avec le premier parti en terme
d'adhésion ou de vote ! Enfin pour le moment. Je ne crois pas que ce soit de la
soumission mais, ou une conscience, sinon un calcul. »
– J’avoue avoir cédé à mon goût du jeu de mots.
Toutefois, on ne peut éviter de considérer que la France Insoumise s’impose aux
autres composantes de la gauche en ce qui concerne les candidatures, et ne leur
a pas laissé beaucoup de jeu en matière de programme.
Ma Réaction du 4 intitulée
Oui mais a suscité cette réponse de Marie :
« Qui vous dit que la [France Insoumise] est loin de la Sociale démocratie
? Avez-vous lu leur programme ou est-ce simplement un "feeling" ? La
presse les nomme "Gauche radicale" mais la presse française n’est pas
indépendante... (Voir le dernier rapport de Reporters
sans frontières). Relisez le programme de l’Union de la gauche et vous
verrez que la tonalité en est très proche, planification écologique en moins.
Ne restons pas prisonniers de nos intérêts et habitudes de pensée : l’heure est
grave et Macron n’est qu’un dangereux bavard. »
– J'ai lu et approuve en grande partie ce programme,
raison pour laquelle je voterai pour cette union. Permettez-moi cependant de
craindre un peu la façon dont cela serait mis en musique en cas de victoire :
on connaît son Mélenchon depuis longtemps, si vous me permettez un
"feeling" né d'une longue expérience.
Avril 2022
Toma m’écrit ceci après avoir regardé, le 18, la page d’accueil de ce
site (on y voyait ma bobine et il y était question de l’impossibilité de
rencontrer un homme normal) : « J’ai mis ta photo en papier peint de mon
ordi tu as tout du prophète biblique (celui qui fout un peu la
trouille).
Quant aux différents courants du protestantisme,
je crois que tous ont des charismes différents ainsi que pour l’Église catho ou
orthodoxe. Maintenant il émerge même une nouvelle sorte de croyant, celui qui
est interpellé par Jésus mais qui n’appartient à aucune Église .J’aime selon
mon humeur vagabonder de l’une à l’autre. Suis-je une sorte d’abeille ?
D’ailleurs, où qu’on puisse se tourner, Dieu est là.
Concernant l’être normal, dans mes chiottes se
trouve le livre de Miller « Lire aux cabinets », qui dit :
‘Méditer sur le problème du jour ou sur ses problèmes personnels est la
dernière chose que désire l’individu NORMAL’. La société a besoin de
transgresseurs pour éviter que nous ne devenions que normaux et fades. »
– Le
problème des transgresseurs, c‘est que quand tout le monde se veut
transgresseur il n’y a plus de transgression, que de la pâte molle en bordel.
Ma Réaction du 20
intitulée Guerre a inspiré ceci à
Bruno : « Les USA vivent de la guerre depuis combien de
temps ? Et la France ? Nous n'appartenons pas à une des nations les moins
bellicistes. C'est sans doute pour cette raison que le pouvoir en France dérive
si facilement vers l'autoritarisme. »
– Les États dont tu parles font, comme d'autres,
la guerre de façon structurelle, certes, mais à chaque fois pour acquérir ou
défendre un bénéfice substantiel. C'est une constante de l'histoire humaine. Ce
que je me demande, c'est si le régime russe actuel, par exemple, n'a pas la
guerre comme finalité. C'est juste une question, au vu de l'inadéquation entre
le but recherché et la méthode employée.
Andriamanganiaina répond ceci à ma Réaction du 11
intitulée Quinauds :
« Manque d'humilité ? Trop d'ego ? Un désert de cinq ans donc pour se
mettre ensemble sur un Programme commun de gauche avec une sincère stratégie de
conquête du pouvoir. Appel aux jeunes de corps et... d'esprit. »
– Vous avez raison, l’important est maintenant de
se tourner vers l’avenir, et votre proposition pourrait déjà commencer à se
mettre en œuvre avec les élections législatives... si toutefois les mêmes
appareils ne commettent pas la même stupidité !
De François, en réponse à ma Réaction du 8 intitulée Beurk : « Trop d'hommes et de femmes d'Église
sont rongés de l'intérieur par un mal ancien : l'angélisme. Angélisme vs
évangélisme, un débat éternel où le politiquement correct rejoint l'angélisme
pour apaiser les bonnes âmes. Eh bien non ! les Russes
sont en l'affaire de fieffés salopards. Mais ne soyons pas naïfs non plus, qui
dit guerre, dit saloperies. Caïn s'est reproduit comme un lapin depuis les origines.
Abel ne l'a jamais été. Quant aux pasteurs à côté de la plaque, tu me les
adresses. Je me ferais une explication de texte avec une joie non
feinte. »
– Bouh ! Ils vont
frémir de peur. Mais ce n’est pas l’angélisme qui pousse ces pasteurs à douter
systématiquement des infos transmises par les médias occidentaux, c’est une
sorte de complotisme systématique tout azimut
(certains par rejet de l’ordre économico-politique occidental, d’autres pour
combattre une supposée bien-pensance chrétienne). Le
fond de la chose résidant dans une volonté de se montrer au-dessus de la foule
bêlante à laquelle nous appartenons tous… sauf eux. Bref, c’est
pas joli-joli.
Ma Réaction du 31 mars
intitulée Nullards ? concernant
le cabinet de conseil McKinsey a inspiré cette réponse à
Pascale : « Pas juste l’administration : les universités sont
remplies de séminaires et instituts de recherche spécialisés, mais auxquels les
pouvoirs publics ne pensent pas comme à des ressources possibles et mieux
informées, sur le temps long, que des experts multicartes (qui d’ailleurs
pompent souvent les dits spécialistes). »
– Les gens qui nous dirigent viennent des
"grandes écoles", plutôt que des universités, ceci expliquant en
partie cela. De plus, il est à présumer qu’avant de gouverner ils ont eu
recours à ces cabinets au cours de leur vie professionnelle. Quoi qu’il en
soit, il s’agit d’une forme de pensée préformée et standardisée qui a oublié de
se soumettre à l’autocritique
.
Mars 2022
Ma Réaction du 22
intitulée Dénazification a suscité
cette réponse chez Richard, qui parle ainsi des Russes :
« La base, quand même, ce sont deux invasions en provenance d'Europe
occidentale en deux siècles (Napoléon, Hitler). À partir de là, il y a une mise
en abîme : ils craignent l'Occident, l'Occident craint que cette crainte ne les
incite à anticiper sur une attaque de sa part, l'Occident s'arme en fonction de
cette éventualité, ce qui augmente la crainte des Russes d'un attaque par l'Occident,
et ainsi de suite. »
– Certes, il y a peut-être là pour eux, à la
rigueur, des raisons de craindre une répétition mais les conditions sont tout
autres. Les invasions précédentes se trouvaient mêlées par ailleurs à un contexte
de guerre déjà existant, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Quant au nazisme
supposé du régime ukrainien actuel, il s’agit d’une falsification de la
propagande russe. Il existe tout autant de néonazis en Russie qu’en Ukraine,
sinon plus. Le groupe Wagner ne le cède en rien au bataillon Azov ukrainien en
ce domaine, sans doute est-il même, aujourd’hui, beaucoup plus pernicieux que
lui.
« J'aime bien les deux premiers tiers de cette réflexion – m’écrit Olivier
après lecture de ma Réaction
du 15 intitulée La tragédie d’aujourd’hui –, et je pense que notre
force n'est pas de vivre dans des pays parfaits, mais de vivre dans des pays où
l'on a le droit de dire qu'ils ne sont pas parfaits !
Par contre, je ne suis pas sûr que l'emploi de la
force, fût elle économique, soit maintenant la seule option possible. N'est-ce
pas reconnaître l'irrémédiable défaite de nos démocraties, qui n'ont pas réussi
à partager les ressources avec le reste du monde ? N'est-ce pas donner raison à
ceux qui nous critiquent ?
Est-il vraiment trop tard pour "proposer aux
uns et aux autres un effort commun de redéfinition de nos relations sur une
base cette fois communautaire, pacifique et équitable ?" »
– À mon sens, l'emploi de la force nous est imposée dans l'urgence. Je ne vois pas comment ramener
autrement le Russe en Russie avant qu'il ait tout cassé et n'en conçoive
d'autres excès. Est-ce pour nous une défaite ? Oui, sans aucun doute, et la
conséquence d'une succession de fautes, mais pas irrémédiable à terme. Cela
dépendra de nous. Quand à la recherche d'une redéfinition commune des relations
de l'Union européenne avec le reste du monde, je ne pense pas qu'il soit trop
tard pour s'y efforcer, bien au contraire.
François répond ainsi à ma Réaction du 5 intitulée L’ennemi : « Yes but Jean, Poutine n'est pas câblé comme les
cartésiens occidentaux comme si le cartésianisme était la valeur de référence.
Poutine est un être froid formaté par ses années au KGB. Il n'appréhende pas
les sujets comme tout un chacun. Il a ses objectifs et il s'y tient quoiqu'il
puisse en coûter. Nous, nous avons peur de notre ombre. À quoi sert notre force
de dissuasion, si nous ne dissuadons personne ? Je maintiens que face à la
force, seule la force est d'utilité. Lorsque la situation militaire s'équilibre
alors la diplomatie peut proposer des portes de sortie mais pas
l'inverse. »
– Hors du terrain de guerre, nous sommes plus
forts que Poutine. C'est là, avec les sanctions, que nous nous efforçons de le
dissuader. C'est notre façon de manier la force. Le faire sur le terrain
lui-même reviendrait à instaurer un état de guerre au niveau continental,
niveau où l'ennemi est aujourd'hui plus fort que nous, ce qui, entre autres,
n'aiderait en rien les Ukrainiens.
À suite de ma Réaction du 26 février
intitulée Rêve, Daniel écrit : « Trente
pays contre un seul, ça veut dire un coût divisé par trente de notre côté, et multiplie
par trente côté russe. Et là, soudainement, les Allemands ne cherchent plus du
gaz mais des blindés car ils réalisent enfin qu’ils sont a
poil. »
– Angela Merkel est une
fille de l’Est européen, elle parle russe aussi bien qu’allemand, elle n’a jamais
cru que le fil pouvait être coupé entre la Russie et l’Allemagne, ou en tout
cas, elle a tout fait pour qu’il tienne, d’où, en partie, son pacifisme. Et
d’où en tout cas le gaz russe, tellement pratique, surtout quand on se défait
du nucléaire. Aujourd’hui, la réalité a rattrapé les Allemands, et Mutti est partie. Ça change tout. Ceci dit, on ne refait
pas une armée et une défense en six mois, et pour le moment, l’Allemagne est à
poil, ce qui ne nous arrange pas. Si on m’avait dit dans ma jeunesse qu’un
jour, je regretterais que les Allemands soient pacifistes !
Février 2022
À la lecture de ma Réaction du 21 intitulée Naïve espérance, Yves me
trouve effectivement naïf : « Décloisonner les quartiers difficiles,
vous plaisantez ! Sans doute vivez-vous dans quelques quartiers bourgeois pour
construire des propos aussi décalés.... on pourrait presque pensez que les
personnes en difficultés en France sont toutes issues du continent Africain...
Ces quartiers se communautarisent poussant un peu plus loin ceux et celles qui
ne veulent pas se faire happer. Les pauvres en campagne ne transforment pas
leur village en lieu d'insécurité. C'est donc aux causes racines qu'il faut
s'attaquer en quittant le discours d'excuses servi depuis des années par une
gauche aveugle et racoleuse. »
– Yves caresse une vision du monde des banlieues
quelque peu orientée, je trouve. J’en parle d’expérience, ne lui déplaise. Mais
ce qui est en question à propos de leur décloisonnement est bien plus concret
que ses vues : il s’agit de mesures à développer qui visent à permettre
aux habitants de ces quartiers ou cités de disposer des mêmes moyens de vie
pratique que ce dont disposent les autres lieux de la République. Rien de plus,
rien de moins (cela valant également, mutatis
mutandis, pour les zones rurales). Exemples : autant de facilité de
déplacement, de bus, de métros, de taxis, d’ambulances, de cars, de trains, de
liens inter-cités, voire de vélos libres qu’ailleurs. Et tout autant protégés,
ce qui signifie autant de forces de l’ordre formés. Et pour la circulation des
idées, autant d’enseignants expérimentés œuvrant dans autant d’établissements
scolaires équipés de la même manière qu’ailleurs, de médiathèques et de
librairies, de cinémas et de théâtres, d’universités… Etc. Après cela, on
pourra parler des ravages dus au communautarisme. « L'amour de la
démocratie est celui de l'égalité » écrivait Montesquieu.
Ma Réaction du 14 intitulée
Laïcité a suscité ceci chez Michel :
« On défend souvent cette idée que la sécularisation "à la
catholique" est la matrice de la laïcité républicaine. Sans convaincre
parce que l'histoire est têtue : la pensée de l'institution catholique, ancrée
sur la préservation de son pouvoir sur les consciences et sur la société, et la
volonté de la République de garantir définitivement la liberté de conscience
par la séparation des Églises et de l'État, ont été au plus haut point
antagonistes, et ce dès la Révolution. La politique n'est pas moins têtue :
tout le catho-tradi, et l'épiscopat dirigeant en
sous-main, ont animé les "manifs pour tous", autrement dit la
résolution de conformer le mariage civil, contrat institué par la République,
sur la doctrine et les normes qui configurent le mariage religieux catholique.
Soit le dessein le plus complètement cléricaliste qui
soit – et qui se prolonge s'agissant de la PMA, et plus encore de la
reconnaissance du droit pour chacun de mourir dans la dignité. Je crois bien
avoir lu que la "Primat" de l'Église luthérienne de Suède est non
seulement une femme (ahurissant vu de Rome ?), mais une femme homosexuelle et
mariée comme telle : si telle est bien la réalité, on rêve un peu plus d'être
Suédois... »
– Inutile d'aller si loin, Michel trouvera une
telle situation dans l'Église protestante unie de France. Dans notre pays, la
laïcité a été édictée en loi en 1905 par l’action concertée des protestants et
des libres penseurs, qui étaient d’ailleurs parfois les mêmes. On sait que
cette loi, dite de 1905, n’a pas été acceptée par l’Église catholique, qui en a
obtenu en 1907 un aménagement dont l’effet est justement d’effacer l’aspect
librement associatif de la loi de 1905.
Yves a lu ma Réaction
du 9 intitulée Sécheresse et lui
répond : « L'immigration n'est pas la solution. Il faut
que la France mène une vraie politique d'aide au développement et surtout cesse
ses ingérences économiquement intéressées. »
– L’immigration n’est pas la solution pour qui,
pour nous ? On peut toujours dire ce qu'on veut, quand les peuples
bougent, ils bougent, serait-ce illogique. On ne les arrête pas si facilement
car il s’agit d’une démarche inorganisée, au moteur totalement individuel et
dispersé. Au bout du compte, il n’y aura plus ou moins de solution que si les
pays de départ prennent les choses en main, eux qui subissent cette déperdition
de force vive. Il nous faut cesser de penser que le salut doit nécessairement
venir de nous.
Ma Réaction du 31 janvier
intitulée Vote a suscité cette
réponse chez Bruno : « Je n'ai toujours pas compris que
l'on puisse confier autant de pouvoir à une personne en acceptant de jouer le
jeu de cette constitution qui permet si facilement les abus de pouvoir et
l'impunité. Quelle que soit la probité de la personne choisie, c'est un pousse au crime. »
– Certes, mais pour le moment, nous n’avons pas
le choix ! Et plus généralement, tout système basé sur la représentation
de tous par un seul présente ce risque, à quelque niveau que ce soit, de la
commune à la République. Voire à la simple association. La question est donc de
savoir s’il existe suffisamment de possibilités de contrôle, de mise en demeure
ou de renvoi éventuel. Ce n’est pas le cas chez nous actuellement. Comment
éviter cet excès de pouvoir à l’avenir ? Peut-être en limitant les
pouvoirs de la présidence, en introduisant une dose de proportionnelle au
Parlement, et en rendant impossible qu’un seul parti y détienne la majorité
absolue ? Bref, plus de pouvoir parlementaire, ceci sans aller jusqu’aux
exagérations de la Troisième République. D’autres possibilités de changement
existent, supposant une mutation beaucoup plus radicale, comme la république
des conseils, mais l’expérience historique a montré que celle-ci était très
susceptible d’être renversée par une faction de type totalitaire.
Janvier 2022
Voici un écho de Philippe à ma Réaction du 23 intitulée Aux morts ! : « L'opinion publique malienne est allée en
se radicalisant. Deux coups d'État, bientôt couronnés par un troisième. Les
attaques terroristes, le marasme militaire, toute chose pour désigner un
bouc-émissaire. Les dirigeants locaux comme les puissances étrangères, Paris en
tête. Une campagne de détestation de la France a coagulé la crise dans
l'ensemble du Sahel, embrassant le mal-être des jeunes, et pas seulement. En
face, la rhétorique pédante de Macron. Les habitudes
autistes des élites dans l'Hexagone, l'indifférence raciste et le mépris du
reste de la population française... »
– En réponse à cette dernière phrase, je ne crois pas que la
moitié des Français soient racistes, même tout bas. Ce qui est ressenti comme
tel par les Noirs n'est pas toujours de cet ordre. La répétition mécanique de
stéréotypes anciens, de type colonial, ne signifie pas nécessairement une
adhésion réelle. Sinon, comment expliquer l'accroissement rapide du métissage ?
Par ailleurs, les sujets abordés par la droite et l'extrême-droite sont eux
aussi plus complexes que cela et ne touchent pas spécifiquement les personnes à
peau sombre. Ils mêlent racisme, xénophobie, peur de l'invasion, peur ou haine
de l'islam, etc.
Alain répond ainsi à ma Réaction du 20 intitulée Déplacé : « Le changement
climatique est un sujet éminemment européen et planétaire. Yannick Jadot a donc interpellé le président de la République pour
mettre ces préoccupations au cœur de la présidence de l'Europe. […] Eh bien
assumons-le : oui, on a apprécié qu’un moment de la campagne présidentielle
française se déroule dans cette enceinte européenne trop peu connue du grand
public français, sous le drapeau étoilé, avec des interventions politiques,
certes polémiques mais – même pour le RN – sur des sujets de fond. D’avoir eu droit,
non pas à un débat feutré mais clivant. Des attaques d’un côté, des réponses
d’Emmanuel Macron, elles-mêmes très politiques, de
l’autre. »
– C'est sans doute le point de vue de Libération, entre autres, ce n'est pas
le mien, qui suis opposé à Macron tout autant que
d'autres. En général, la recherche du clivage me paraît plus une posture qu'un
élément utile du débat. Comme aurait dit un vieil ami Briard, "Clive,
cliveras, tu sais pas qui te clivera !"
Ma Réaction du 10 intitulée
Tri a suscité cette réponse de
Toma : « Je vois que tu as fait un premier tri. C’est
super ! Pour ce qui reste à voter à gauche, alors laissons gagner la
droite et Macron. De toute manière la gauche est
morte ou du moins elle va retrouver sa véritable vocation : celle d’être
une opposition, un contre pouvoir n’étant pas fait ou peu pour gouverner. Que
la droite prenne les rênes et qu’étant en place elle soit obligée de faire des
réformes de gauche… »
– C’est fou le nombre de gens qui ont tellement envie
que la gauche disparaisse qu’ils en viennent à croire que c’est arrivé !
Il est vrai qu’elle est en mauvaise posture aujourd’hui, néanmoins l’ensemble
des intentions de vote, selon les sondages, lui donne encore un quart des voix
sur l’ensemble des votants. Elle n’est dépassée, ce faisant, que par l’extrême
droite. Quant à la possibilité de voir la droite prendre des mesures de gauche,
c’est ne pas voir que la politique, ce n’est pas une collection de mesures ou
de réformes, mais une tendance de fond qui donne à ces mesures ou réformes, au
bout du compte, leur poids réel sur les gens. C’est ce que l’on voit avec Macron.
Serge répond ainsi à ma Réaction du 3 intitulée Gauche : « Je suis heureux de constater que je
ne suis pas le seul qui, malgré l'âge, est encore plein d'espoir !! L'espérance
c'est croire que l'utopie est la réalité de demain ! »
– Bien que peut-être un peu ironique, voilà une
pensée bienvenue pour commencer l’année, je trouve ! Demain, en effet, ne
nous apportera rien de bon sans la
parole qui invente, construit et espère ce bon-là.
En écho à ma Réaction du 1er
intitulé Hein ?, Toma propose ce
vœu du Nouvel An : « Et si c'était le moment que nous
passions
de "l'enchosement" au
partage,
du religieux au spirituel,
de la guerre en nous-mêmes à la paix avec la Terre,
ou tout simplement de la peur à l'amour ? »
– J’ai bien sûr envie de répondre Chiche ! mais
je sais à quel point ces bonnes intentions du début d’année s’oublient vite et
combien le retour à nos bonnes vieilles ornières est rapide. Aussi faut-il, je
pense, ne pas oublier de calculer l’avantage qu’on peut en recevoir en retour.
C’est pourquoi j’ai tenu à rappeler que l’enjeu est le bonheur.
Décembre
Stéphane approuve ainsi ma Réaction du 20 intitulée Noël ? : « "Relecture"
intéressante au regard de l'aujourd’hui. J'entends par relecture le fait de
lire régulièrement les textes pour comprendre l'ici et maintenant.... l'éternel
présent. Lire les textes anciens pour aujourd'hui... »
– Merci. Je n’appellerai pas cela "éternel
présent", pour ma part. Il s’agit plutôt pour moi de la rencontre de deux
historicités étrangères l’une à l’autre. La relecture de l’une peut devenir
alors une chance de créativité au sein de l’autre. Je veux dire que cela n’a
rien d’automatique mais demande une volonté de créer du neuf à partir du vieux.
Un vieux considéré a priori comme fondamental.
Ma Réaction du 10, Ralbol, a suscité
cette réponse à Patrick :
« Entièrement de ton avis. Malheureusement qu'un type
de ce genre puisse être candidat à la présidentielle sans déclencher un énorme
scandale en dit long sur l'état de notre société. »
– Oui, ça signifie beaucoup de misère,
de malheur, d’ignorance, de crainte et de perte de repères dans le pays…
Ma brève Réaction du 6 intitulée
Ouf a inspiré ceci à
Christiane : « Nabot
faire, ça revient toujours. Il me revient des bribes de l'ascension d'Hitler :
un vilain petit homme qui crache des insanités, et une horde, même une nuée de
chiens courants qui l'entourent, le protègent, l'encensent en répétant tout ce
qu'il dit, s'appuient sur cela pour exhaler leur violence et bien vite,
commettre des exactions... La faiblesse et la nullité de nombreux média comme
de la classe politique me navrent et m'épouvantent. Tu vois de qui je parle ?
Sa vue comme son nom me procurent une souffrance et une colère... impuissante
! »
– Je vois bien de qui il s’agit, en
effet. Il y a quelque temps, j’avais écrit un poème, d’ailleurs publié sur ce
site, intitulé Regarde bien et qui
commençait ainsi : Hitler ne pouvait
pas mourir mon cœur. Et c’est vrai, il se réveille chaque fois que la
République, ses politiciens, ses penseurs, ses journalistes, que sais-je,
oublient le peuple, l’abandonnent en rase campagne et laissent les profiteurs
se goinfrer en paix. Si seulement on arrêtait de lui faire la courte échelle !
Ayant lu ma Réaction du 25 novembre
intitulée Woke,
Christiane y
répond ainsi : « Il n'empêche que selon l'éducation et le contexte
social, pour faire admettre le rôle de la femme et de l'homme dans une société égalitaire,
les moyens qui ne relèvent pas de la guerre semblent souvent inefficaces ! et cela non dans les grandes idées mais dans le quotidien
! »
– Peut-être, mais
ça n'ira pas loin car tous y perdront d'un autre côté. Je vous rappelle que
dans la guerre, on tue, même en paroles. C'est pourquoi l'on ne peut pas se
passer des idées (grandes ou petites).
Novembre
Ma Réaction du 21
intitulée Ainsi font font
font et qui évoquait un polémiste célèbre aspirant au pouvoir
a suscité cette réponse chez Joelle : « Ça
devient inquiétant : j'ai mis une "lumière rouge, défense d'entrer"
sur CNews où en 3 minutes j'ai entendu son nom 12
fois mais hélas d'autres chaines consacrent un temps fou au
"phénomène" et finalement on entend son nom sur toutes les chaines.
Je me demande s'il n'a pas quelque chose d'hypnotique (le nom) et là, alors, y
a de quoi frissonner pour les prochaines élections... Du coup, je ne le
prononce pas, je ne l'écris pas et je n'aborderai plus le sujet de peur que
l'hypnose ne fonctionne aussi par là ! »
– C’est sage de
votre part. Je vais y penser pour moi mais c’est difficile à tenir tant le
personnage a le don de s’immiscer !
Mon ami Toma m’envoie cette méditation dans laquelle je retrouve la profondeur de sa
spiritualité nomade. Je suppose que c’est en écho à ma Réaction du
11 intitulée Der des Der :
Dimanche au culte à Exoudun,
m'étant mis au premier rang à cause de ma malentendance,
je me suis trouvé en face de la croix centrale de 6 m sur 2,5 m en bois, nue
comme toute croix protestante. J'ai pensé : on dirait celle d'il y a 2000
ans...
J'ai songé ensuite à l'arbre évidemment centenaire.
Quel arbre, je ne sais mais celui-ci ne pensait sûrement pas finir ainsi comme bois
de supplice.
J'ai pensé au bûcheron, au scieur de long, au
menuisier et à ceux qui l'ont mis en terre...
L'arbre a dit : avec ma frondaison j'abrite gens et
animaux et je produis du bon oxygène. On m'aime.
Le bûcheron : j'ai besoin de gagner de l'argent, de
manger. C'est une commande. Je coupe.
Le scieur a pensé la même chose. Que m'importe ce que
deviendront les planches. Je scie.
le menuisier : Qu'on me demande une croix peu m'importe, il faut
bien vivre. J'assemble.
Le terrassier, peut être un militaire, j'obéis aux
ordres... Je creuse.
Personne n'est coupable, à l'image de ces
fonctionnaires allemands qui signèrent l'envoi de milliers de juifs dans des
wagons à bestiaux.
Aujourd'hui pour manger et faire vivre sa famille on
peut très bien travailler dans une usine d'armement ou vendre des produits
toxiques...
Aujourd'hui cette croix devant moi à été faite par les
mêmes intervenants mais je l'espère à la gloire de Dieu.
Elle est devenue point de mire de ma méditation.
Et nue, comme si elle nous disait : je t'attends, je
vous attends.
– Je remercie.
Ma Réaction du 5 intitulée
Suffisance a poussé David (qui porte un nom écossais…) à écrire
ceci : « L'anglais restant la langue utilisée dans la plupart des échanges
internationaux... il faut le conserver avec le Français, l'Espagnol et
l'Allemand. Restons polyglottes. »
– En fait, je pointais la suffisance des parlementaires français qui veulent imposer le seul français à l’Union européenne… Mais, à côté de l’anglais, de l’espagnol et de l’allemand, il y aurait aussi l'italien et le polonais. Ceci dit, sourire, je remplacerais volontiers l'anglais par le latin (les racines chrétiennes...) !
Alix a répondu ainsi à ma Réaction du 1er intitulée Démarrage : « Remettre à jour chaque jour la Réforme,
c’est une autre manière de rappeler le fameux mot d’ordre réformé :
l’Église réformée est toujours à réformer. Les protestants n’ont jamais cru
détenir la vérité absolue, qu’ils soient luthériens ou réformés. »
– En fait, j’avais écrit
« remettre en route chaque jour » pour indiquer qu’il s’agit d’un
cheminement, d’une histoire que l’on peut toujours se remettre à faire
produire, mais sur le fond nous sommes bien d’accord. D’ailleurs je ne pensais
pas faire une différence entre les uns ou les autres.
Octobre
Deux de mes Réactions, datées du 22
et intitulées Le fusil et Vedette, ont suscité diverses remarques toutes tournées, soit vers le bon
usage des armes à feu, soit vers le comportement et les dires usuels d’Éric Zemmour. Je trouve remarquable qu’aucun de mes
correspondants n’ait commenté ma remarque sur le rôle des médias dans cette
affaire. Or c’était pour moi le point le plus important : il n’y aurait
pas de cas Zemmour, du moins important à ce point, si
les journalistes laissaient le bonhomme à sa place, celle de publiciste
monomaniaque. Mais Bolloré est passé par là.
Didier réagit ainsi à cette phrase de Boris Cyrulnik
qui ouvrait
la page de titre de la semaine dernière, L'incertitude est créatrice, la certitude mortifère : « On peut
opposer dans des termes aussi justes, s'agissant du croire, la contestation et
la soumission, le dogme et le questionnement, et les mots formulés ou traduits
par les autorités de la foi au souffle de l'esprit qui vous glisse à l'oreille
que pour chaque verset, il y a sept lectures. »
– Je suis bien
d’accord… quoique ne sachant pas si chaque verset suppose effectivement sept
lectures, tant ce nombre correspond à la compréhension traditionnelle du monde
qui faisait loi à l’époque de sa première énonciation ! Mais là je
m’amuse.
Ma Réaction du 13
intitulée Le prix à payer a suscité
cette réponse
chez Toma : « Cela me semble être un pléonasme de dire : garder le
secret de la confession et aller en prison. Cela fait, en effet, partie de la
démarche. On pourrait même ajouter doit risquer la prison celui qui est
parjure...
Si l'on considère que le secret n'est pas au dessus de la loi que pensera
alors le malade chez le psy, l'accusé avec son avocat, le patient chez le
médecin (à ce propos, je n'ai plus confiance en eux car ceux-ci font fi du
secret médical et le livrent même aux patrons. Je soupçonne même mon médecin
traitant de signaler les non vaccinés). Quand je travaillais de nuit à la Poste ,j'ai juré sur l'honneur de garder la confidentialité
du courrier. Il restait un code d'honneur... Le secret est pour moi toujours au
dessus de la loi. Pour le prêtre, par contre, il peut entendre et refuser
l'absolution.
Les lois changent.
La preuve pour l'avortement, interdit il y a 50 ans, maintenant autorisé
jusqu'à neuf mois ; la peine de mort appliquée jusqu'en 82 puis
abolie et maintenant, ces gouvernants minables et sans vision d'avenir, vont
sûrement nous la rétablir par électoralisme... Alors sans parler de la loi de
Dieu, il y a la loi de l'idéal universel. »
– Tout à fait
d’accord sur l’idée centrale, mais pas sur deux points qui me paraissent
ressortir à une tendance de type complotiste :
la façon dont les médecins traitent le secret médical, et l’autorisation de
l’IVG jusqu’à neuf mois car cela ne s’applique qu’en cas de mort du fœtus ou de
risque majeur de décès pour la mère. De plus, je n’ai vraiment pas l’impression
que le gouvernement pense rétablir la peine de mort.
Ma Réaction du 2 intitulée
Frontières a dû provoquer des réminiscences chez
Christiane : « C'est tellement vrai ! Pour nous c'était la rive
gauche ! Et les très très rares fois où nous nous
aventurions sur la rive droite on nous faisait respirer à fond dans l'espoir
que nous nous rendions compte par nous même que l'air n'avait pas la même
odeur... ».
– Ça a l’air d’une
blague mais il y avait du vrai car le fleuve séparait deux modes de vie et surtout
d’activité différents. Plus intello au Sud et plus industriel et commercial au
Nord.
Ma Réaction du 26
intitulée Lire a inspiré ce
commentaire à Marielle : « Les versions avaient déjà le casse-tête du degré
de littéralité du texte, elles se posent aussi désormais le problème de l’oral.
D’où la Bible catholique romaine d’où vient le missel, pour privilégier la voix
au-dessus du sens. Également la Bible du Semeur et la Parole de Vie. Pour les
Psaumes, le premier audacieux fut le p. Gelineau, qui choisit la musique au-dessus des phrases pour
la première Jérusalem de 1956. La routine tranquille des versions inamovibles
attend que la nouveauté se démode... »
– Joseph Gelineau fut aussi le maître d’œuvre du Psautier liturgique
œcuménique, récupéré ensuite pour l’essentiel par la Bible catholique
officielle. J’ai eu le bonheur de contribuer aux deux et je ne dirais pas
qu’ils privilégient l’oral au-dessus du sens. Ils transmettent le sens par la
voix afin que celui-ci soit perçu par un public catholique tout venant qui n’a
pas nécessairement l’habitude de lire
des yeux les Écritures mais s’est toujours attendu à les entendre lire. Je
rappelle que celles-ci ont été écrites primitivement en fonction de l’oral
puisque destinées à un public qui, pour le plus grand nombre, ne savait pas
lire ou ne lisait que pour les choses les plus immédiates.
Septembre
J’adore cette réponse de Micheline à ma Réaction du 22 intitulée Le droit : « Cela me semble vilain ! »
–
L’avantage des gros mots, consiste néanmoins à transmettre le ressenti de
l’écrit.
Ma Réaction du 9 intitulée
Brutal et dépensier a suscité ces compléments de la part de
Daniel : « Familles séparées dans des hôtels loin du lieu de travail
et de l’école, où il n'est pas possible de cuisiner. Elles se regroupent à une demi douzaine dans une chambre et l’hôtelier n'en veut plus.
Tous leurs biens détruits ou placés dans des garde-meubles auxquels elles n’ont
pas accès. Campements multiples déjà reconstitués sur plusieurs communes
alentour. Expulsion illégale par des huissiers incapables de produire le mandat
du propriétaire du terrain. Et pour cause puisque qu’il appartient à la commune
dont le nouveau maire avait entrepris de résorber les bidonvilles et non de les
évacuer ! Le résultat est que les Roms n'auront
probablement plus aucune confiance dans les promesses d’intégration. , perdant
leur emploi ou leur lieu de ferraillage, les vols et trafics vont augmenter
encore. »
– Eh oui, les Roms ne votent pas. Et quel qu’en soit le prix humain,
c’est ainsi que la République est à la recherche des voix… de ses ennemis.
Après avoir lu ma Réaction du
30 août intitulée Justesse, François
n’en croit pas ses yeux : « Mon Dieu ! Jean est envoûté : vite, vite,
il faut appeler l’exorciste du diocèse. »
– Inutile, voici
pourquoi : un jeune couple s'est pointé un jour chez le pasteur réformé le
plus proche pour lui demander d'exorciser leur appartement, devenu l'antre d'un
mauvais esprit. Il leur a conseillé de s'adresser plutôt au pasteur luthérien
des environs. C'était moi. L'exorciste du consistoire !
La citation portée sur la page d’accueil de ce site pour la semaine du 30 août au 5 septembre
était la suivante : « On ne peut être chrétien qu'en étant en
opposition, en prenant une conduite d'opposition » (Søren Kierkegaard).
Joëlle l’a commentée ainsi : « En opposition à quoi ? Je ne vois
pas les protestants en conduite d’opposition. […] Et ce n’est pas une
provocation mais une question réelle qui me travaille depuis un certain
temps. »
– Cela leur
arrive, aux protestants, notamment à propos du soutien aux immigrés, mais ils
ne constituent pas une communauté univoque. Au fond, peu importent les
protestants, ou n'importe quelle autre collectivité, la question concerne
chacun : à quoi t'opposes-tu ? Sous-entendu : qui concerne l'essentiel ! C'est
à partir de là que se créent des communautés réelles, que ce soit parmi les
protestants ou non.
Août
Michel écrit cela après avoir lu ma Réaction du 26 intitulée
Foin du mythe :
« Je me demande quelquefois s'il ne convient pas de remythologiser
la Bible pour pouvoir l'expliquer ! C'est qu'il m'est arrivé de passer du mythe
existentiel moderne (qui a aussi ses limites et ses chapelles rivales avec la
psychanalyse par ex.) aux mythes de l'époque de la Bible pour pouvoir
l'expliquer (L'AT croyait au léviathan, sorte de
Dragon crachant du feu, et aux démons du désert – que nos bibles ont traduits
avec des noms d'animaux, l'apôtre Paul croyait aux cieux superposés, les
contemporains de Jésus pensaient que le Temple pouvait à nouveau être détruit
et que ce serait un des signes de la Fin, etc.). »
– Ils croyaient cela, et pas nous. Où est le problème ? Eux et nous sommes étrangers les uns aux autres, à nous de savoir inventer à partir de cela, prenant leur écriture comme parabole. Par ailleurs, on ne sait pas aujourd'hui ce qu'ils croyaient vraiment de ce qu'ils écrivaient, au sens actuel du verbe croire. Le genre de la parabole, c'est eux qui l'ont inventée.
Georges a du mal avec ma Réaction du 15 intitulée Marie : « En ce qui me concerne,
virginité ou pas, les dogmes ont la faculté de me crisper et de m'éloigner de
tous ces théologiens, la plupart des hommes, qui nous ont pondu de telles
histoires dont ils ont voulu nous faire croire au chausse-pied que c'était des
vérités, que de n'y pas croire, c'était se situer hors de l'Église, catholique,
protestante ou orthodoxe, peu importe. Je suis donc un protestant et un
hérétique qui ne comprend pas que l'on perde son temps avec de telles
discussions qui rejoignent celles concernant le sexe des anges. Mais bon,
chacun est libre d'occuper son temps comme il veut. »
– Certes, l'affaire est de peu d'intérêt, mais nous sommes quand même le 15 août, jour de la fête catholique de l'Assomption de la Vierge, ce qui est un fait social et culturel tout autant que religieux dans notre pays ! Par ailleurs, il y avait de la raillerie à l'égard des discours théologiques sur cette affaire dans mon texte.
Bruno répond ceci à ma Réaction du
11 intitulée Improbable qui
concernait l’avenir de notre espèce sur la planète et se terminait ainsi :
l’improbable peut arriver : « Si
on compte sur les autres et sur ceux qui détiennent le pouvoir, sûrement pas.
La seule révolution possible est faisable au niveau de chacun de nous, en
espérant que les autres en fassent autant. Je n'attends pas les injonctions
pour diminuer mon empreinte carbone. J'apprends à me contenter de l'essentiel.
J'ai encore beaucoup de grain à moudre ! »
– Certes, mais si en plus la Chine et les États-Unis, entre autres, changent de régime énergétique, ça pourrait aider...
« Pourquoi tant de haine ? », me demande Toma en écho à ma Réaction
du 6 intitulée Ne pas se tromper… Il
précise que ne n’est pas à celle-ci qu’il fait directement allusion, mais à
l’ambiance générale suscitée par la question de l’obligation vaccinale ou du
passe sanitaire.
– Il a bien raison ! Mais la
hargne, ce me semble, s’exprime plus dans le camp des antivax
que dans celui des vaccinés. C’est habituel, le minoritaire se sent à la fois
marginalisé et impuissant, du moins dans une démocratie. Mais beaucoup de
manques et de frustrations authentiques trouvent là une voie qui leur permet de
s’exprimer. Il s’agit d’un peuple en souffrance. Seulement l’ambiance délétère
se généralise, et les pro-vaccin s’agacent de ce qui
est pour eux - comme pour moi - une régression de la lucidité, pour le moins,
chez les autres. Car qu’est-ce qui rassemble des gens
comme, par exemple, Dieudonné et Ruffin ? Quel type de confusion ?
Une même opposition au gouvernement, considéré comme un adroit
manipulateur ? Ce serait le créditer d’une bien grande adresse !
– Toma m’envoie aussi cette belle
prière d’un chef apache :
Je prie pour
une longue vie
Je prie pour
la chance
Je prie pour
respirer la vie à pleins poumons
Je prie pour
que mes paroles soient justes
Je prie pour que mes pieds soient comme les Tiens
et qu'ils me
portent sur un long chemin
Je prie pour que ma vie s'inspire de la Tienne
Je marche
avec mon peuple
devant moi tout est
beau
Je prie pour
que les gens sourient de bonheur
tant que je
vivrai
Je prie pour que ma vie soit longue à Tes côtés
là où se
trouvent les êtres de bonté
Je vis
simplement
Je souhaite que mon peuple parle de bonheur
et
s'entretienne avec moi
Je souhaite que Tu partages Tes qualités avec moi
comme entre frères
Devant moi est la beauté et la bonté
Guide -nous vers elles.
Juillet
Viviane refuse le vaccin contre la Covid ainsi
que le passe sanitaire. Sur
les réseaux dits sociaux, elle manifeste vivement contre l’obligation de se
munir de ce dernier, aussi s’est-elle estimée insultée par ma Réaction du 28 intitulée Bof !.
– C’est par erreur, je pense. Il arrive
souvent que l’on ne lise pas ce qui est écrit mais ce que la passion pousse à
comprendre. Je n’insulte personne en disant ce que je ressens personnellement.
Ceux qui estiment généreux le mouvement des antivax,
qu’ils me le démontrent. De plus, mon texte ne parlait pas de personnes en
particulier mais de ce mouvement tel
qu’il se manifeste (accusation de dictature, port de l’étoile jaune,
menaces de mort…). On ne peut pas dire qu’il reflète une conception élevée de
la politique !
J’aime bien cet écho que Richard ajoute à ma Réaction du 22 intitulée Macron :
« Quand tu tires les marrons du feu, prends garde que les châtaignes qui
n'ont pas été fendues ne te pètent à la gueule. »
– Ça me rappelle cette vieille rengaine
tirée de la chanson scoute Gribouille
s'est fait boy-scout (Jacques Sevin, 1919) : « Ah il fallait pas, il fallait pas qu’il y aille, ah il fallait pas y
aller ! ».
Ma Réaction du 14
intitulée Ça suffit a inspiré cette réflexion à Patrick :
« Clivage inattendu que révèle la pandémie, certains ont oublié ce que
signifie vivre en société,. S'y ajoute une méfiance
envers la science (malgré les prodigieux progrès actuels) dont la cause est
peut-être à chercher du côté de certains médias dont le but est non pas
d'informer mais de faire du pognon. »
– Outre le côté pognon, évidemment
présent chez les médias supposés populaires mais en réalité populistes,
peut-être n’a-t-on pas assez pris en compte l’effet de la complexité de cette accélération
des connaissances scientifiques. La science est devenue pour beaucoup trop de
gens une affaire dangereuse parce que perçue comme inexplicable, et les
scientifiques des apprentis sorciers tout autant que de potentiels savants fous
attachés à la recherche d’un pouvoir occulte.
Après avoir lu ma Réaction du 10 intitulée Style, l’un de mes collègues pasteurs dont je
sais qu’il refuse la vaccination me répond ainsi : « Comme toujours,
les choses sont complexes. Nous sommes poussés vers l’adoption d’un schéma
mental quelque peu manichéen selon lequel les vaccinés seraient des altruistes
(« je le fais pour les autres »), et les non-vaccinés des égoïstes. Or voilà,
on peut être non-vacciné et faire très attention (masques, gestes barrière
etc.) lorsqu'on se trouve en présence de personnes fragiles – qui maintenant
sont massivement vaccinés d’ailleurs (et donc a priori protégées). Un nombre
important de soignants n’est pas convaincu que le vaccin soit la solution
miracle. Ce n’est pas pour autant que dans leur travail (dur travail) ils
n’aient le sens de la responsabilité. »
– La question
n'est pas, pour moi, de savoir comment tu te comportes personnellement
("moi ma ligne de conduite"), mais de prendre en compte les effets nocifs
des comportements civiques d'un grand nombre de citoyens qui agissent comme
toi. Je ne fais ni dans la morale ni dans la psychologie, mais dans le
politique. Là, la complexité des choix individuels s'efface devant un impératif
collectif : obtenir une couverture vaccinale maximale, quels qu'en soient les
inconvénients possibles, estimés largement moins graves que ceux qu'occasionne
la pandémie. Ceci sans injonction coercitive.
Autre chose mais quand même en rapport : la moralisation et la psychologisation à outrance sont à mes yeux d'insidieuses ennemies des Écritures.
Ma Réaction du 1er
intitulée Alerte a suscité cette
réponse de Jeanne : « Que
les politiques changent, c’est possible, même si ça ne semble pas venir assez
vite, mais il est douteux que nos mentalités suivent. D’ailleurs, il vaudrait
mieux qu’elles précèdent ! Mais ce ne semble pas devoir se manifester.
D’où mon pessimisme. J’ai des petits enfants, et je suis terriblement inquiète
pour eux. »
– C’est aussi mon cas et je n’ai
malheureusement rien à ajouter à vos paroles…
Juin
À la suite de ma Réaction du 10 intitulée Cantiques, Daniel se pose cette question :
« Je me demande comment un poète d’aujourd'hui paraphraserait les psaumes
et sur quelle mélodie populaire on les chanterait. »
– Cela renvoie aux
seizième et dix-septième siècles, quand les protestants remplaçaient les textes
de chansons connues de leur époque par des paroles d’origine biblique traduites
et adaptées au français, obtenant ainsi de grands succès populaires, parfois
même au sein du peuple catholique. On peut le faire aussi bien aujourd’hui, si
ce n’est que nombre de nos chansons sont des œuvres aux paroles et musiques
déposées. Mais à mon sens, la question n’est pas là mais concerne plutôt la
qualité du sens et du style qui nous paraîtrait cohérente avec notre façon de
croire en citoyens du monde. Or la mode actuelle est plutôt à des chansonnettes
qui portent les thèmes ressassés de notre piété interne, peu audibles par
ailleurs, seraient-elles de qualité.
Ayant lu ma Réaction du 8 intitulée À la Ségolène, Michel m’écrit
ce qui suit : « Ce qui se discute (cf
Télérama du 5 au 11 juin), c'est si les femmes peuvent garder des poils aux
jambes, des cheveux blancs, etc., et non des voies et moyens par lesquels elles
peuvent exercer des fonctions de direction politique, industrielle, etc. sans
se faire descendre. »
– Bien d’accord.
L’épisode des quolibets, à l’Assemblée Nationale, au sujet de la robe de Cécile
Duflot, alors ministre, a renforcé en moi cette
certitude : nombre de mecs font politicien pour se poser en mâles
dominants, certains que c’est leur rôle. Quant à celui des femmes, pour eux
c’est assistante. En de divers domaines...
Zoltan répond ainsi à la Réaction du 4 intitulée Jugé d’avance ? due pour le fond à Daniel :
« 1. L'OFPRA
rejette quasi systématiquement. Mais le demandeur reçoit la décision avec ses
motifs.
2. La décision quasi
DEF est à la CNDA. Vraiment il faut bien monter le dossier, ça reste aléatoire
: il ne suffit pas d'avoir raison, ni de savoir qu'on a raison, pour arriver à
le faire reconnaître.
Je pense qu'il
faut un bon avocat 'CNDA', mais aussi qu'il faut bien l'appuyer avec récit de
vie, documents, etc.
Le récit
'spontané' du réfugié, ça ne suffit pas forcément, il fuit FORCER, préparer le
réfugié à répondre aux questions que l'officier va ou devrait poser. On a vu
des dossiers refusés parce que le récit n'était pas crédible au motif que le
réfugié n'avait pas expliqué telle contradiction apparente... Or l'officier
N'AVAIT PAS DEMANDÉ d'explication... C'est alors-coup qu'il a vu la
contradiction, et il REJETTE sans demande d'explication. Le réfugié me dit : "il
ne m'a pas demandé".
Je connais
plusieurs réfugiés admis pour motif religieux. Sénégal, Guinée, Centrafrique.
Faits peu connus.
Je n'ai pas de
conclusion. »
– Dans le cas
cité, toutes ces précautions avaient été prises, d’autant qu’il s’agissait d’un
appel, les arguments ayant déjà été rodés. Le point important me paraît être
que le rejet est quasi systématique. Se peut-il qu’en haut, on redoute d’être
accusé de soutenir cette croisade
dont les islamistes prétendent qu’elle est menée par l’Occident contre l’islam
?
Mai
Vanni reprend autrement que Richard la
question posée par ma Réaction du 21 intitulée Pasteure : « […] la déchirure entre protestants et le reste de la France a du mal
à se cicatriser. C’est un passé lourd qui pèse dans la conscience collective
des Français. C’est une raison (et pas des moindres) qui explique les succès
des Églises dites évangéliques qui ne s’inscrivent pas dans cette tradition. En
effet, cultiver son propre protestantisme à Paris 6ème c’est très sexy. C’est
une minorité d’intellectuels, des cadres sup, etc. Dans la vallée d’Arvieux, en plein Queyras, c’en est une autre. Ces gens là
n’arrivent plus à comprendre le fait de ne pas être considérés comme les
autres. »
– Une vieille histoire – guerres de religion, Révocation de l’Édit de Nantes, dragonnades, galères, exil, camisards et autres joyeusetés – en effet, reste présente dans le subconscient au point que l’on a parfois l’impression que, chez certains, cette histoire date d’hier. Reste que d’autres raisons expliquent en profondeur le décalage entre les protestants historiques et les autres Français, qui restent façonnés par la mentalité catholique. Je pense en particulier à la fameuse éthique de responsabilité, qui ouvre la personne à une liberté intérieure propice à la mise en cause des vérités établies, à charge pour elle de se débrouiller avec sa culpabilité, éventuelle ou imaginaire.
Richard répond ainsi, non sans logique, à ma Réaction du 21 intitulée Pasteure qui déplorait un silence médiatique autour du
comportement féministe des protestants : « Il y a une certaine cohérence,
si on veut affirmer la chose comme normale, à ne pas la faire mousser. »
– Ce serait en effet illogique, sauf si l'orientation suivie consistait à contribuer au retour du protestantisme dans la culture nationale, alors qu’il évite soigneusement de se prêter à cette "compromission". Un de mes dadas.
Étienne a lu ma Réaction du 12 intitulée Prolétaires et
ça ne lui a pas plu : « […] Je constate que vous
utilisez la Bible à des fins politiques de gauche. Que penseriez-vous de ceux
de droite qui feraient de même ? Vous les traiteriez de faux prophètes,
bien entendu ! »
– En l’occurrence, je ne vais pas de
mes opinions politiques aux Écritures pour les embrigader, mais des Écritures à
notre situation politique pour la critiquer. C’est le rôle du prédicateur. À
propos de cette réaction, ce que je lis dans les Écritures, c’est que Dieu est
hostile à la violence humaine, pour le moins, alors que celle-ci n’a pas
disparu aujourd’hui. J’aurais pu d’ailleurs aller plus loin et préciser qu’à
mes yeux, cette violence des humains ne s’exerce pas au sein de notre seule
espèce, mais sur l’ensemble de la création, qu’elle s’ingénie à détruire. Mais
vous m’auriez accusé de tirer la Bible vers l’écologie politique…
De François, à propos de ma réaction du 27 avril intitulée Une bouffée d’antisémitisme : « Le IIIe Reich a dû avoir
un paquet de bouffées délirantes car beaucoup de ses assassins furent épargnés
par la « justice » des vainqueurs et celle de la RFA. Pour l’anecdote, le terme
serait emprunté à l’arabe حشاشين
« ḥašašyīn » (consommateurs de haschich,
cette interprétation est cependant contestée), introduit en français à partir
de l'italien assassino. Le nom arabe désignait
initialement la secte des Nizârites (Ismaëliens de
Syrie) dirigée par Hasan-i Sabbâh, dont les membres
se rendirent coupables d'assassinats ciblant des chrétiens et des musulmans :
déjà ! »
– Merci à François pour ce lien historique.
Avril
Alain répond ainsi à ma Réaction du 23 intitulée Luxe « Et Christophe Colomb, tu aurais
aussi refusé de financer ses expéditions ? Il y avait aussi beaucoup de misère
à l'époque ! »
– Je n'aurais eu rien contre, au contraire, mais tu noteras le mot "organisé" à propos de la misère des gens : qu'est-ce qui fait que cela existe en même temps que l'organisation de la découverte de nouveaux mondes ? Pourquoi ce déséquilibre ? Comme s'il était naturel !
À propos de ma Réaction du 19
intitulée Sérieux s’abstenir 1, Renée se pose une question : « Au-delà de
la blague, j’espère bien que ce sont les très jeunes, comme Greta Thunberg, qui vont l’emporter, ce serait un espoir pour
notre planète et donc pour l’humanité. Mais vous ne dites rien des gens plus
vieux, c’est compréhensible car ils sont complètement perdus il me semble,
d’ailleurs c’est mon cas. »
– Vous n’êtes pas la seule, en
effet ! La renaissance d’une gauche véritable, débarrassée de son suivisme
économique libéral, est pourtant devant nous, à inventer. Et l’on dirait que
l’exemple, par exception, nous vient aujourd’hui d’Amérique !
Richard appuie à sa manière ma Réaction du 15 intitulée Cases : « Il faudrait compter le nombre d'associations cultuelles
membres de l'EPUdF* dont le nom officiel comporte
encore le terme "évangélique". La plupart des associations cultuelles
dont j'ai été le ministre s'appelaient "Église réformée évangélique
de..." J'ai toujours supposé que ça n'était pas seulement pour faire
joli. »
* EPUdF : Église protestante unie de France.
– Je crois que, du XIXème siècle au
début du XXème, cette appellation, Église réformée
évangélique, dénotait une volonté d’être séparée de l’État,
contrairement aux Églises concordataires, donc suspectées d’être influencées
par lui.
Je note ce message de Michel en écho à ma Réaction du 9 intitulée Pro-Vie ? : « Ces députés qui ont déposé 4000 amendements
pour bloquer le vote ne respectent pas les vœux des Français et la démocratie.
Il serait utile de faire connaître leurs noms. »
– J’approuve totalement !
Toma répond ainsi à ma Réaction du 1er intitulée Dérivatif et consacrée au drame du milliardaire :
« Essayez d'imaginer un peu le désespoir de cet homme lorsqu'il apprend qu'il
y a plus milliardaire que lui. Déjà en manque du manque il va se précipiter
dans les acquisitions les possessions... au point d'en être possédé. Lorsqu'on
n'a pas d'horizon spirituel quoi de plus normal que d'aller vers le matériel...
Ne lui jetons pas la pierre nous sommes tous fait ainsi. Néanmoins il y aurait un échappatoire celui de gagner le plus d'argent possible
pour embaucher et ainsi faire vivre décemment des familles entières. Cela me
semble accessible à tout bon chrétien et même à des protestants...
D'ailleurs ne nous leurrons pas les gens "d'en-bas"
ont la même aspiration que ceux du haut mais sans les moyens. J'ai d'ailleurs
connu des pauvres qui rackettaient d'autres pauvres pour une place de manche en
sortie de cathédrale.
Disons que les trois gros principes de cette course malsaine sont communément
l'argent, le pouvoir et le sexe et maintenant l'immédiateté sans souci des
générations futures. Tout cela me rend triste et me désole Mais lorsque je
regarde le sourire des "sans dents" des pays pauvres, je me
demande si nos gueules fermées ne nous donnent pas la réponse à cette
problématique... »
– Deux choses : même les
protestants sont chrétiens (rire)… et quand tu disposes des moyens te
permettant de satisfaire totalement ton besoin d’argent, de pouvoir et de sexe,
il te reste… l’ennui.
Mars
De Françoise, suite à ma Réaction du 24 intitulée Ouvriers ? : « J'ai travaillé pendant 41 ans à
la Sécurité sociale (eh oui !). L'esprit a complètement changé quand le
personnel est devenu "des ressources humaines" et les assurés sociaux
des "clients", les remboursements des "flux entrants" etc.
C'est comme les usagers des services publics qui deviennent des clients. Le
vocabulaire en dit long sur les mentalités ! »
– Oui, on a tendance à oublier que dans
« service public » il y a « service » !
Zoltan répond ainsi à ma Réaction du
15 intitulée Yaourt : « Ben
oui bien sûr, Jean, mais non quand même. Ça montre que rien ni personne ne peut
durer, tenir, persévérer sans un soutien, un assentiment populaire (ou
populeux) persistant, persévérant, conscient, exigeant. La loi, même du type
RSE (Responsabilité Sociétale et Environnementale), nécessaire pourtant, n'y
pourra rien sans les menaces et exigences des 'soutiens' à l'esprit de la loi.
Alors plutôt : où donc étions-nous, "consommateurs-clients
vigilants", qui avons laissé vide la place des "activistes-actionnaires"
dans les instances du groupe ? Trop confiants en Emmanuel Faber
(le PDG saqué de Danone, NDLR), seul... Oui ne soyons pas naïfs. Apprenons avec
des mouvements alternatifs citoyens ! […] »
– La difficulté
est que certaines formes de combat citoyen, par exemple le boycott de Danone,
nuiraient aux salariés…
Cette semaine, c’est un petit débat avec Didier qui m’a intéressé, à propos de ma Réaction du 1er intitulée Centres d’intérêt :
Didier –
L'incongruité apparente de la liste et du rapprochement qu'elle induit pourrait
dissimuler des mécanismes de domination similaires, non ? N'est-ce pas la base
de l'écoféminisme, par exemple ?
Jean – L'incongruité n'est pas apparente, elle provient à mon sens du fait que tout cela n'est intégré dans aucune "théorie générale", ou si l'on préfère dans aucun "imaginaire social" incluant l'ensemble des rapports de domination et d'exploitation. Pour le dire vite.
Didier – Je ne
sais pas s'il faut en faire une "théorie générale", si c'est vraiment
souhaitable, mais au moins penser la corrélation de ces différents phénomènes.
Est-ce que ce n'est pas un peu ce qui se pratique sous le nom - certes
régulièrement décrié - d'intersectionnalité,
notamment ?
Jean – Il me semble plausible que l'intersectionnalité consiste en un bricolage horizontal et aléatoire nécessité justement par l'absence, ou encore le refus concerté et revendiqué, d'une vision globale assez cohérente (je vous abandonne la théorie générale). Celle-ci permettant pourtant de rendre compte du réel social dans son ensemble. Le refus d'un surplomb théorique ? Pourtant nécessaire si l'on veut élaborer une ligne politique suffisamment pertinente pour dépasser les apories actuelles de la gauche. On ne peut choisir entre l'addition des "minorités" d'un côté et, de l'autre, le ventre mou actuel du prolo gaulois... une synthèse, construite évidemment de façon critique mais propice à la naissance d'une vision populaire, est nécessaire (mais dans quoi je me lance, je me le demande).
De Serge, en réponse à ma Réaction du
6 intitulée À mes amies et amis du Poitou : « Si tu
t'éloignes le paysage sera attristé de ne plus avoir un poète pour regarder les
arbres et mesurer les brises ou les tourmentes du jour. Je te souhaite un
heureux séjour dans ton nouveau parcours, l'errance, l'exil, le dé-ménagement de toute chose ne sont-ils pas nouvelles
pensées à naître ? »
– Quel autre paysage que celui qui est
en moi ?
Février
À la suite de ma Réaction du 14 intitulée La pente savonneuse, Stéphanie m’envoie ce
commentaire : « Déjà, aucun lien scientifiquement démontré n'a été
établi entre nos "modes de vie" et l'apparition de nouveaux virus.
Ensuite, la "modernité" a sorti la majorité de la population de la
grande pauvreté et c'est bien l'enrichissement de millions de personnes
(notamment en Chine) qui génère de la pollution et de la destruction
environnementale. Bien sûr, il y a les grands perdants, notamment en Afrique,
sur lesquels nous avons appuyé l'augmentation de nos niveaux de vie dans les
pays "du Nord" (parce que oui, c'est nous les "riches").
Autrement je pense qu'un écart de richesse trop important entre les individus
n'est pas souhaitable, avant tout pour le maintien de la cohésion sociale, mais
c'est un autre sujet. »
– Le lien entre nos modes de vie et
l'apparition de nouveaux virus n’a pas été démontré, mais l’accroissement
permanent du nombre des humains sur la Terre pourrait tout de même causer une promiscuité
grandissante entre eux et d’autres espèces porteuses de virus multiples et
divers.
Ma Réaction du
12 intitulée Pas de clerc a amené
Cédric à m’écrire ceci : « Personnellement, pour la
loi de la République, c'est à dire la démocratie et les droits de l'homme, les
poser comme étant compris dans la loi de Dieu ne me pose aucuns problème. En
revanche, quand des lois de la République sont contraires à la loi de la
République nous devons les dénoncer comme contraires aux lois humaines,
naturelles et divines, et donc nous ne pouvons pas proclamer que la législation
d'un moment T est supérieur aux lois de Dieu. »
Le problème, c’est que si le fait que
nos lois républicaines proviennent d’une manière ou d’une autre de la tradition
biblique, en particulier évangélique, me paraît certain, cela est difficile à
concevoir et surtout à accepter pour un esprit marqué par une conception
étroite de la laïcité qui semble dominer aujourd’hui.
Bernard, à propos de ma Réaction du 12 intitulée Créativité : « Déjà, le papier utilisé depuis peu pour l’impression de Réforme me contrarie par sa rigidité, mais le contenu me rend encore plus perplexe. La part faite à la tendance évangélique nous éloigne peu à peu de la Réforme et de ses audaces. Cette tendance lourde qui se manifeste aussi à la Fédération protestante est tristement « commerciale ». Les bataillons se trouvent du côté des Églises anciennement dites libres. C’est de ce côté que l’on cherche les lecteurs et les « consommateurs » de religion. C’est un mauvais choix. En période de « disette » intellectuelle, spirituelle, évangélisatrice, il conviendrait, plus que jamais, de se recentrer sur ce qui fait la force et la nouveauté éternelle de l’évangile : la foi en un amour fraternel qui transporte des montagnes d’indifférence, de résignation, de jugements, de refus du partage, de manichéisme, de bien-pensance, de soumission aux puissants, d’adoration du veau d’or, etc. Un journal engagé, quoi ! À la manière des évangiles. »
C’est exactement mon avis.
« Vous faites ce que vous pouvez pour le cacher mais votre laïus sur le blasphème (ma Réaction du 31, NDLR) est en réalité une fois de plus une apologie du protestantisme. Vous ne savez faire que ça ! Pour vous, le méchant c’est le papiste. Comme si la France n’avait rien reçu de bon de ce sale monstre catholique. Et Saint Vincent de Paul ou l’abbé Pierre ? » m’écrit Jannick… non sans toutefois une pointe d’humour.
Saint Vincent de Paul a été aumônier des galères du roi quand les huguenots y étaient attachés aux rames… Je dis ça juste pour vous embêter (je plaisante). Plus sérieusement, j’ai déjà remarqué ce drôle d’agacement que montrent certains catholiques lorsqu’ils s’aperçoivent que les protestants trouvent normal d’être protestants !
Janvier
Cette fois, c’est Pierre qui réagit à ma Réaction du
7 intitulée Suivisme
: « Le leader ne sort pas tout fait d'ex nihilo, il est le produit de
toutes les petites combines, compromissions, lâchetés de millions de petites
gens qui n'ont pas fait attention. »
Bien sûr. Et voici une bonne raison de s’inquiéter de nos propres comportements collectifs. Nous ne sommes pas à l’abri, ici en France, d’un futur choix catastrophique…
Richard, encore lui, fait des maths en écho à ma Réaction du 22 intitulée
Logistique : « Comparer le
nombre de doses qu'ils sont susceptibles de fournir par jour avec le nombre de personnes
qui entrent dans leur 76ème année par jour. C'est un banal problème de robinets
qui fuient et de baignoires qui se vident. »
Je me demande si nos responsables avaient pensé à ça…
Richard a commenté ainsi le début de la Réaction du 11 intitulée Confessionnelles : « Cela étant, le problème, si on traduit par "à l'origine", c'est qu'on polarise la réflexion et qu'on la fixe sur la question métaphysique. Si on traduit par "au commencement" on invite à attendre la suite. Quand la tête passe, le reste suit. »
Tout est
là, en effet. En général, les Écritures se méfient des questions d’origine,
elles s’intéressent plutôt au devenir.
François répond ainsi à ma Réaction du 9 intitulée Vil : « Ce qui est choquant en l'affaire
c'est que ces flics-là obéissent le petit doigt sur la couture du pantalon
comme pour la Rafle du Vel d'Hiv'. »
C’est
l’histoire canonique du bon serviteur d’un mauvais maître… Avec ce côté banal
de l’efficacité bureaucratique repéré par Hannah Arendt. On ne s’en sort que
rarement, surtout quand le flic de base a toutes les raisons de tenir à son
boulot en période de chômage persistant. Notons toutefois qu’ici ou là, tels de
ces agents mettent un genou à terre pour marquer leur désaccord.
En écho à ma Réaction du 31 intitulée À ne
pas oublier, voici une
excellente contribution de l’ami Toma : « 2020 ANNÉE DE M :
M comme manifestations, matraque,
mortalité, masque, microbe, mensonge, morbidité, malheur, monotonie, manque,
morosité, médical, Marseille, machiavélisme, mitigé, méchanceté, mollesse,
mécontentement, mercantilisme, mal en point, morts, morosité, mascarade, mélancolie,
mental, ministres... et j'en passe, et des meilleurs *
2021 J'M déjà ou j'aimerais pour vous
et pour moi que L'ANNEE 2021 soit comme médecines douces, messes
pas médiatiques, avec du miraculeux, du merveilleux et du magnifique, douce
comme le miel, pleine de mystère avec une manne providentielle, de la musique
plein les oreilles, monacale mais pas trop, pleine de miséricorde et de
compassion, du mieux-être, de la modestie (ça ne fait pas de mal), des mamours
à plein sans modération, un maximum ou un minimum selon, une méditation de
pleine conscience, des marches mais pas crève, une bonne maitrise de soi c'est
à dire un abandon, un lâcher-prise *
Voilà en gros ce que je me
souhaite et vous souhaite. »
*Rayez
les mentions inutiles.