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Réponses
Les messages reçus de visiteuses et visiteurs.
(contact : jean.alexandre2@orange.fr )
Quoi que vous me communiquiez, de toute façon, merci
pour le message, la question ou la remarque.
Cuba – D.R.
Juillet
Ma Réaction du 22 intitulée Complots a
choqué Étienne :
« Cher ami, je trouve cette fois que ces plaisanteries ne
sont pas dignes de toi car elles sont de très mauvais goût. Il n’y a aucune
raison de soupçonner quelque manigance que ce soit dans ce qui est arrivé à
Trump. Je suis comme toi, je ne l’aime pas, je le trouve menteur, brutal,
hypocrite, misogyne, etc. Mais la réalité manifeste est qu’il a joué sa vie et
qu’il s’agit d’une tentative d’assassinat. On ne plaisante pas avec ce genre de
choses. De plus, en inventant tes histoires, sous couvert de rigolade tu
renforces le complotisme et tu risques de voir certains lecteurs croire à ce
genre de choses ou même à s’y employer. En résumé, tu me déçois. »
– Ouille ! La balle n’est pas passée loin… C’est ce qu’on
appelle éreinter quelqu’un. Mais je comprends cette réaction, et elle me fait
réfléchir : jusqu’où puis-je me moquer et de quelle façon ? Et
surtout, jouer avec le complotisme le renforce-t-il ? Ma foi, ce n’est pas
impossible, à la réflexion. Je suis peut-être allé un peu trop loin ? Ou
bien l’ami Étienne est-il un peu trop collet monté ? Ou trop
protestant ?
Lory réagit à propos de la
définition d’un mot coréen employé lors de ma Réaction du 10 intitulée Peuple :
« Il me semble que "minjung" signifie
"pauvre". Et bien que les analogies
avec Jésus soient évidentes, le terme serait né hors sphère religieuse, dans le
contexte de l'oppression sociale et politique, en Corée, dans les années
1970. »
– Dans le domaine théologique, en effet, mais le terme est
courant en coréen et a un sens beaucoup plus vaste, complexe et relationnel. Il
dépend du contexte et marque toujours une situation d'infériorité collective
par rapport à d'autres. C'est ainsi que les femmes sont minjung par
rapport aux hommes, les enfants par rapport aux adultes, etc., mais le sens le
plus courant concerne les rapports sociaux.
Patrick approuve ma Réaction du 10 intitulée Les électeurs :
« Les militants qui sont la base de ce parti (je n'en suis
pas), sont plutôt des gens bien, préoccupés du bien public, dévoués, qu'on
retrouve dans les collectes alimentaires du secours populaires, entre autres.
On les voit davantage dans le solidaire que dans le chacun pour
soi. »
– Ce que je crois fermement, c’est surtout que ceux qui
connaissent le mieux ce qu’il en est du monde et de la société, ce sont ceux
d’en bas car ce sont eux qui portent le monde et la société sur leur dos. Je
sais que Patrick n’est pas croyant, mais il me paraît utile de préciser sur ce
sujet que je suis adepte de la théologie du Peuple dominé, pour laquelle Dieu,
en Christ, se fait lui-même ce peuple mortifié qui travaille à sa libération.
Benoît et moi ne sommes pas d’accord
sur ma Réaction du 1er intitulée Proposition et consacrée à
Carole Delga.
Benoît
« Pitié pas elle ! Elle s’est totalement décrédibilisée
avec l’A69. »
« Va donc dire ça aux auteurs du GIEC que sont Christophe
Cassou et Valérie Masson-Delmotte. Par ailleurs si la conception de la
démocratie se résume à la manière dont se déroule une enquête publique sur les
territoires, alors permet moi de douter légèrement du process. Comme l’ont bien
montré les politistes Sandra Laugier et Albert Ogien, la démocratie c’est une
forme de vie, une manière d’arbitrer collectivement les futurs possibles et
désirables, et certainement pas uniquement le résultat d’un vote. »
Moi
La démocratie ne serait pas dépendante d'un vote ? Donc d'une
élection ? Ben ça va loin, ça, j'ai déjà vu où ça mène, ce genre de point de
vue : c'est nous qu'on sait, c'est nous qu'on décide. Par exemple : le peuple a
voté Non, les sages ont décidé que Oui et l'ont appliqué. Je ne suis pas
d'accord.
Benoît
« Je pense précisément qu’il faut davantage de démocratie :
des comités de quartiers, des forums hybrides (en référence à Callon / Latour),
de la démocratie vivante et participative, au quotidien ! »
Moi
Tout à fait d'accord. Et en attendant tout cela, qui décide ? On
attend l'arrivée au pouvoir des super écolos qui savent mieux ?
Cette histoire de l’A69, c’est l'art, du genre agit-prop, de
créer un point de fixation. La question était : comment revitaliser la zone
économique Mazamet-Castres ? L'emploi à la clé. L'État a proposé le
désenclavement par l'autoroute. Delga a lancé un appel à autres solutions, elle
dit qu'elle n'a reçu aucune réponse notamment écologique, ce qui l'a poussée à
assumer le choix A69 à condition de remettre en culture ailleurs des terres
inutilisées et de remplacer les arbres abattus, là aussi ailleurs. Ou elle
ment, ou les super activistes écolo nous manipulent.
Tu es président de région, tu as les élus et les patrons locaux
en face de toi, tu es écolo, tu fais quoi ? Ou la politique en mode réel.
Juin
Ginot, évangélique fan d’un
Prophète autoproclamé, répond ainsi à ma Réaction du 23 intitulée Erreur, dans
laquelle je critiquais MM. Klarsfeld et Finkielkraut à propos du Rassemblement
national.
« Êtes-vous plus Juif que ce Monsieur, mettriez-vous son
intégrité en balance par rapport à vous ? Vous êtes-vous posé profondément la
question : qui est plus radical entre Mélenchon et Marine Le Pen, rien
qu'en considérant les révolutionnaires que sont ce front de gauche. Parlez-nous
de vous, car vous êtes loin d'avoir un cerveau plus développé que les Juifs que
vous critiquez. En fait, en parlant de ce Monsieur et de son Père, vous me
donnez encore plus envie de voter RN. »
– Deux choses, cher Monsieur : 1. Le cerveau ne suffit pas, il
faut savoir s'en servir. Évidemment, je ne parle pas de vous... 2. Si vous
votez pour le RN, je suppose que vous vous êtes trompé en vous adressant à moi.
Je n'ai qu'une chose à vous dire : évitez de voter pour le RN, c'est dangereux
pour le pays.
Marie me fait la leçon à propos de
ma Réaction
du 11 intitulée Le choix :
« Le programme de LFI ne pose aucun problème, il est même en
deçà de celui de l’Union de la gauche dixit moult socialistes dont LIONEL
JOSPIN. L’avez-vous seulement lu avant de céder aux critiques légitimes mais
qui ne concernent en rien le programme... Pas plus que celui du Nouveau Front
populaire. A lire également avant de bavarder sur Facebook, mon bien cher frère
! »
– Ma très chère sœur, je ne me souviens pas d'avoir commenté les programmes en question ! J'ai en ligne de mire, comme beaucoup de gens à gauche, le fonctionnement interne de LFI, c'est à propos de cela que je "bavarde". Ceci noté, je vais continuer à le faire en rappelant que le programme affiché par le Nouveau Front populaire demandera à être évalué dans les actes, le moment venu, comme tout programme électoral. Espérons que cela pourra se faire !
Pour Bruno, ma Réaction du 4 intitulée Européenne a
aussi de quoi le décevoir, mais pour d’autres raisons que celles de
Ginot :
« Malheureusement le réformisme du PS laisse à désirer tant
au niveau de l'intégralité que de l'intégrité. Dès 1983 mes doutes sont
apparus, je n'avais que 22 ans et je me berçais encore d'illusion. Ils se sont
renforcés en 2002, 2005, 2007 et in fine le doute a fait place à la certitude
dès 2016. Il m'aura quand même fallu du temps et encore quelques errements.
J'ai rejoint Élisée Reclus, Emma Goldman et Jacques Ellul, entre autres, en ce
qui concerne l'abdication de mon pouvoir par les urnes. J'ai appris de mes
erreurs. J'espère encore pouvoir en apprendre pendant de nombreuses
années. »
– Que de bons auteurs, en effet, avec lesquels je partage
beaucoup de choses. Mais mon expérience semble fort différente de celle de
Bruno puisqu’elle m’a appris que, l’espèce humaine étant tordue, dès qu’elle
n’est pas organisée par un ensemble de lois assurées par un pouvoir, sa belle
liberté se retourne le plus souvent en aveugle destruction collective. Certes,
le pouvoir est mauvais par principe, il est pour moi de l’ordre du péché, mais
on n’a le choix qu’entre ce péché-là et le précédent. Péchons donc, en votant,
de la façon la moins néfaste.
Ginot l’évangélique semble
désapprouver ma Réaction du 4 intitulée Européenne, dans laquelle je
me déclare socialiste :
« Vous mourez avec le socialisme. »,
m’écrit-il.
– Compte tenu de ce que je découvre sur la page Facebook
de cette aimable personne, je suppose qu’il a voulu écrire « vous
mourrez » mais je n’en suis pas sûr. Cependant, comme je ne suis pas
encore mort, il me semble que le futur est plus plausible. Je mourrai donc avec
le socialisme, pense donc mon frère chrétien+++ ? Cela me paraît très
probable, en effet, car l’avenir du socialisme est assuré, quel qu’il soit,
alors que le mien, celui d’un humble mortel, ne l’est pas. Ceci posé, je me
demande si je fais bien de répondre car il est manifeste que l’ami Ginot ne
sait pas de quoi il parle.
Mai
Michel commente ainsi ma Réaction du 26 intitulée Les mots et
portant sur l’usage idéologisé du vocabulaire concernant la situation en
Nouvelle-Calédonie :
« Quelques rares journalistes parlent quand même
d’insurrection.
Parler de « loyalistes » est une supercherie. Autre abus de
langage exaspérant : l’État hébreu, comme si on disait État franc (ou même
gaulois) ; ou encore « État juif » comme si on disait « État chrétien » alors
qu’en Israël il n’y a pas que des Juifs et des juifs. C’est si difficile
d’admettre qu’il existe un État d’Israël depuis 1948 ?
– Le langage est aussi une force politique, il n’est jamais
innocent dans ce genre de situation, serait-ce à l’insu de celui qui l’emploie.
Les mots n’attirent pas l’attention car on pense d’abord à l’information ou à
l’opinion qu’ils expriment, si bien qu’on a tendance à reprendre sans critiquer
le vocabulaire qui circule un peu partout à leur sujet. Le plus souvent, c’est
celui qui nous vient des principaux commentateurs, toujours porteurs d’un point
de vue. C’est d’autant plus vrai lorsque ce point de vue est inscrit dans nos
mémoires depuis des générations, comme lorsqu’il s’agit d’Israël.
Bernard répond ainsi à ma Réaction du 19 intitulée Réception :
« Quant à moi, j’aurai deux mots à lui dire ! »
– Deux mots à dire à Dieu quand tu arrives devant lui ? Je
vois à quoi tu penses : tu trouves qu’il est responsable de nombre de
misères et de catastrophes et qu’il ne punit pas les salauds. Je comprends ça.
À ceux qui posaient cette question à Jésus : « Pourquoi tout
ça ? », il répondait à peu près ceci : « Pour le moment,
occupe-toi plutôt de te mettre au boulot pour changer », car au fond, la
plupart du temps, tout ça est plutôt notre œuvre, à nous les humains, que la
sienne. Mais bon, on peut penser, ceci dit, qu’il reste tout de même de quoi
râler… À moins que nous ne comprenions pas bien sa position dans l’Univers.
Mon amie Lory a été bouleversée par
ma réaction du 14 intitulée Cage à fous :
« Tes mots sont bouleversants, retentissants, ils m’ont
touchée en plein cœur. Je voudrais pleurer […]. Tes mots font vibrer
ma corde de profonde compassion […]. Merci. »
– Ils disent simplement le point de vue d’un ancien enfant
mitraillé et bombardé. Le point de vue d’en bas, que l’on oublie trop souvent
de relayer à force de parler depuis le haut en tant que partisan, commentateur
ou stratège, serait-on accablé par ces naufrages de l’humain.
Jean-Christophe se trouve tout
attristé à cause de ma Réaction du 5 intitulée Notre-Dame
de Paris :
« Jean, je t'aime beaucoup, mais la lecture de ton
plaidoyer s'il dit une émotion - que je n'ai pas ressentie une seconde (sinon
en pensée pour les artisans et travailleurs du bâtiment au fil des siècles) -
montre que tu es pleinement parisien (ce dont tu ne t'es jamais caché, mais là
c'est manifeste !) Je savais qu'il y avait des aspects du luthéranisme qui ne
m'ont jamais convaincu : je ne dirais pas tant comme tu l'exposes la continuité
au fil des siècles que l'aspect inachevé d'une réforme quant à ce qui concerne
la sacralité... »
– Mon cher ami, ce n'est pas un plaidoyer : devant quel juge ?
Je vois que tu ne comprends ni ne ressens ce dont je parle et dont la sacralité
ne fait pas partie, mais simplement l'histoire. Bon, c'est ainsi. Ceci dit, la
Réforme n'est achevée pour personne, et je ne pense pas que le modèle huguenot
en soit l'aboutissement. Il est pour moi l'enfant émouvant de dures et longues
persécutions. En cela je le respecte. Mais à ce sujet, ta superbe me fait
sourire. Autre chose : pourquoi devrais-je me cacher d'être né parisien ? Ce
n'est pas une tare mais, là encore, juste un fait.
Bruno, fidèle lecteur, ajoute ceci à
ma Réaction du 26 avril intitulée Avis :
« Cette confession de foi encourage mon anarchisme face à
tous les César. Pour Dieu, sans maître humain. »
– Anarchisme chrétien, ou plutôt évangélique, qui modifie ainsi,
Ni faux dieu ni maître, le slogan habituel des anarchistes, Ni Dieu
ni maître. Et c’est vrai, la prière dit bien cela : aucun humain ni
aucune puissance issue des humains – croyance, valeur, mouvement, parti,
nation, etc., Église comprise – ne peut revendiquer l’âme, l’esprit ni le corps
des croyants. Et Dieu, c’est en pratique le nom de la liberté, de l’égalité, de
la fraternité… Ce que le langage biblique appelle amour.
Avril
Bruno, apparemment, aime la poésie.
À la suite de ma Réaction du 16 intitulée justement Poésie, il m’écrit
ceci :
« La poésie, c’est le maniement des mots et de la
versification permettant l’évasion de l’esprit qui peut par engagement nous
replonger à tout instant dans le réel. Le poème raconte l’imaginaire et nous
raconte. »
– On peut dire aussi que la poésie est le langage de la
sensation, cette première fonction cognitive de l’être humain qui introduit la
fonction de l’intellect puis celle de l’émotion. Elle est particulièrement
développée dans le langage biblique, ce que nos théologien semblent souvent
ignorer.
Ma Réaction
du 3 intitulée Bricoleurs a inspiré cette réponse à Claire :
« Ras le bol de ces bagarres qui tuent à l'aveugle. Et si
on retournait à l'âge des arcs et des flèches ? Bon y a des lobbies que ça
emmm... bien ! »
– Certes ! Mais le jour où l’on se mettrait à l’arc, un
type insatisfait de la chose essaiera de l’améliorer et inventera finalement
l’arbalète…
Sylvain écrit ceci en réponse à ma Réaction
du 31 mars (Christ est ressuscité,
en vérité il est ressuscité !) :
« Dieu est un Dieu tout puissant, il n’a pas besoin de sacrifier
son fils pour nous sauver !
De plus, Dieu est un Dieu juste, il ne peut punir l’innocent à
la place du coupable !
Si Jésus est mort, c’est pour une autre raison bien plis
importante que mon salut égocentrique ! »
– J’aurais bien aimé connaître cette raison à laquelle Sylvain a
pensé. Pour moi, il s’agit de la signature que le Père met au bas de son
alliance/testament proposée par grâce à l’espèce humaine : il signe avec
son sang, le sang de son envoyé, cet autre lui-même (Jurisprudence juive de
l’époque : Celui que quelqu’un
envoie en son nom est comme un autre lui-même).
Mars
Ma Réaction du 22 intitulée Question et concernant la natalité a
attiré toute une suite de réponses dont voici quelques unes :
Richard m’envoie
cette citation de deux vers tirés de "Les mamelles de Tyrésias",
d’Apollinaire, sans mentionner cette origine. Il me défie de la trouver :
"Écoutez ô Français
la leçon de la guerre
Et faites des enfants vous
qui n’en faisiez guère."
– Je lui assure que j'ai appris cela dès la mamelle.
Olivier est plus
sérieux :
« Faire des enfants », expression peu engageante, est-ce une
fonction économique, politique, démographique...? Ou « avoir des enfants »
relève-t-il du désir complexe... porteur de mystère ? »
– Je lui réponds qu’on fait
des enfants et dans un premier temps c'est assez agréable, Plus tard ça l'est
moins pour les dames, et après on a
des enfants.
Daniel, lui, tient à
la liberté individuelle : "Ce n'est pas une question
politique !"
– Non, en effet, pas spécialement, on peut la traduire ainsi :
faut-il faire des enfants ou surtout pas ? Mais cela a cependant des incidences
que les pouvoirs publics doivent prendre en compte.
Bernard, enfin, est
le moins sérieux : "Il faut faire des enfants sur une grande échelle
: essayez ! Mais attention, beaucoup d'accidents et de chutes !"
– Faire des enfants à tire-larigot est moins dangereux et plus
mélodieux.
Pierre répond ainsi à ma Réaction du 12 intitulée Pas content :
« Merci pour ta réaction... moi aussi je refuse cette position
de la Fédération qui est plus catholique que réformée... La vie n’est pas
sacrée mais est respectable... et je suis maître de ma vie... Je n’ai pas
demandé à vivre mais je suis libre et responsable de ma mort... »
– Eh oui ! C’est une réaction typiquement luthéro-réformée.
Cela se vit en fonction d’une éthique de la responsabilité, personnelle ou
collective. C’est le principe paulinien : ‘Tout est permis mais tout ne
convient pas’, à nous de savoir ce qui convient en situation et en fonction de
la loi d’amour, c’est-à-dire selon ce qui fait ou non du bien aux gens dans la
réalité de leur existence. Sans oublier d’éviter de leur faire du bien sans
leur demander en quoi ça consisterait pour eux. De toute façon, d’ailleurs, tu
resteras toujours en défaut vis-à-vis de Dieu mais il passe là-dessus :
‘Toujours pécheur et toujours pardonné’, disait le rude Luther.
Merci à Christiane, qui a répondu au
poème du vendredi 8, intitulé Nuit, par cet autre poème :
Mais tu ris,
Tu tiens et tu bénis
Très Aimé
tu ris aux tout-petits
tu tiens face au vent mauvais
tu bénis ce qui vit
Le Vivant
en tout temps
– Ma réponse :
Les chanceux, le Vivant
les appelle
à rire, à sourire, à bénir
à vivre une vie qui soit
telle
que son règne à venir
irise toute vie enfin
belle
Réponse de François à ma Réaction du 27 février intitulée Va comprendre ! :
« Nombre de protestants français ont voté pour qui tu sais
(influence Ricœur ?) et nous voilà dans la mouise. Moïse a guidé les Juifs hors
d'Égypte et M. EM nous a guidés droit dans le mur, le paradis de la mouise, le
cul de sac "républicain".
Alors Trump ou EM, les menteurs (néo)libéraux, puritains ou
purs ricains ou purs je-ne-sais-quoi, font de nous des marionnettes agitées par
un Gepetto alcoolique et soi-disant celui qui va bouleversifier (les Inconnus)
la démocratie, alors je m'en bats l'œil comme dit mon ophtalmo. »
– Je ne suis pas sûr que l’on puisse mettre Trump et Macron à
égalité dans l’ordre de la malhonnêteté et de l’hubris, loin de là !
Restons mesuré !
Autre chose : l’expression ″je m’en bats l’œil″
n’a rien à voir avec l’ophtalmologie, l’œil en question a plus à voir, de façon
métaphorique et pudique, avec un autre endroit du corps, moins exposé à la vue
habituellement....
À la suite de ma Réaction du 29 intitulée Foute féminin, mon vieux copain Rémi
m’envoie un long message ironique dont j’extrais ceci :
« Je vois donc que tu aimes le football féminin et je me
demande ce qui t’intéresse le plus à ce sujet : le sport ou les jeunes
femmes en short ? Mais va, je ne te condamne point mais ne pèche
plus !
– La vérité, c’est que si l’on cherche à reluquer des belles
filles, il y a mieux pour cela que les femmes de l’équipe de France en question.
Non qu’elles soient laides, mais enfin, faire valoir leurs appas n’est pas ce
qu’on leur demande en priorité. Ceci dit, il est vrai qu’il y a dans leur jeu
une sorte de grâce qui n’apparaît pas chez les garçons, du moins à mon avis. Et
à vrai dire, ce n’est pas ce qui se voit chez les Allemandes, par exemple, qui
souvent sont de belles blondes, mais pas trop glamour. Enfin, puisque la
question t’intéresse, je te dirai que ma préférée chez les Françaises est
Diani. Là-dessus, porte toi bien et surveille tes propres péchés.
Février
De
François, cette réplique ironique à ma Réaction du 16 intitulée Gaffe ! :
« On pourra toujours
gratter jusqu'à l'os et j'te fiche mon billet que les riches pourront encore et
encore faire cracher au bassinet les pauvres. Tu sais le problème avec les
pauvres, c'est qu'ils se plaignent, qu'ils font grève, qu'ils demandent
des aides sans se rendre compte qu'avec ce type de comportement, ils
pourraient créer des problèmes aux riches qui eux ne se plaignent que peu voire
pas du tout. Les pauvres ont des regards envieux envers les riches. Jamais on a
vu le contraire. Et je pourrais ainsi citer plein de comportements de pauvres
inacceptables. Souvenons-nous de La
Traversée de Paris ; film au cours duquel Gabin s'exclame, je cite :
"Salauds de pauvres !" Et puis les Écritures, je cite : "Heureux
les pauvres d'esprit..." Jamais, on ne lira "Heureux les riches en
esprit..." »
– Si tu vas par là,
il est vrai que les pauvres, s’ils le sont, c’est bien de leur faute ! Si
seulement ils étaient assez intelligents pour imiter les riches et leur piquer
leurs sous, mais non ! Rien à faire pour que ça leur entre dans la tête. J’en
viendrais à les plaindre.
Ma
Réaction du 12 intitulée Relent a suscité chez Jean-Christophe
cette réponse sur Facebook :
« C'est là que
nous voyons à quel point la sécularisation (plus que la laïcité) de notre
société n'est qu'apparence : les vieux réflexes de piété catholiques
ressurgissent comme un besoin de liturgie et de sacré collectif. Autrefois ce
furent les élans de l'inhumation de Victor Hugo, aujourd'hui les appels (pas
forcément infondés dans la perspective) à la panthéonisation de Badinter... En
lisant les premiers posts qui évoquaient cela, j'ai eu en mémoire les images
d'une foule place Saint Pierre à Rome alors que Karol Wojtyla venait à peine de
mourir et qui criait déjà "Santo
Subito" ! Le besoin d'images pieuses est au demeurant une vieille
tradition qui a fait la réputation du département des Vosges. On pourrait dire
la reconnaissance plutôt que d'évoquer une "perte". Mais la Réforme a
raté quelque part une refonte spirituelle et anthropologique devant la mort
! »
– Calvin, sors de ce
corps ! On peut être protestant et fleurir les tombes. Personnellement, je me
désole de la perte des gens que j'aime ou que j'admire, et j'aime célébrer leur
mémoire. Cela n'a rien à voir avec un culte et ne m'empêche pas d'être reconnaissant
à l'égard de Celui qui nous a offert le don de leur existence passée.
Michel
donne suite ainsi à ma Réaction du 28 janvier intitulée Spectacle :
« Cette année,
la célébration œcuménique a été préparée par les Églises du Burkina Faso et a
nécessité la présence d'une CALEBASSE, laquelle contient de l'eau qu'on partage
avec les visiteurs. Mais dans le bas Poitou, où trouver des CALEBASSES ? Nous
n'avons que des cruches et des mazagrans pour une sainte cène, aujourd'hui au
jus de raisin. Quelle ne fut pas mon angoisse quand j'ai aperçu ces mazagrans !
Je me suis dit; ça y est, les cathos nous refont le coup de cette inhospitalité
eucharistique. Mais non ! Ma parano s'était emballée. Ce n'était que le partage
de l'eau entre assoiffés. J'aime cette vision qui partage l'eau, le vin,
l'hospitalité, simplement, sans y mêler la consubstanciation, ni la
transsubstantiation ou autres concepts. »
– Qu’il n’existe pas
de calebasses dans le Poitou – haut ou bas – est sans doute considéré comme
improbable au Burkina Faso. Sinon, dans quoi les Poitevins boiraient-ils ?
Quant aux concepts dont tu parles, de quoi s’agit-il ? Encore un truc exotique ?
Ou genre mérovingien ?
Janvier 2024
Suite
à ma Réaction du 28 intitulée Borgnes, Toma le calligraphe m’écrit
ceci :
« Borgne :
Je ne vois bien pour viser qu'en fermant un œil.
La poésie devrait
être au centre de tous les intérêts, n'étant ni adroite, ni gauche, et
tant bien que...
Elle nous est
indispensable, disait un jour Cocteau mais je ne sais pas à quoi
exactement.
Elle n'est pas non plus,
forcément, un acte d'écriture mais peut-être une gestuelle dans l'univers.
Je repense à notre pérégrination avec tracteur et notre caravane "Danger
de vie" à travers la France comme gens du voyage. C'était un acte de
poésie pure. Même les clistés (les flics) venaient nous voir... Nous avions
alors un beau carnet de circulation à faire pointer.
La poésie, on la
porte en soi et sous ses semelles. Ceux qui ne la ressentent pas sont morts
avant l'heure...
Épitaphe pour ces
derniers : Mort à 30 ans enterré à 80.
La poésie, c'est
faire l'amour à la vie : Peau et Vie. Une vie pleine de contradictions, de
luttes, de désespoirs et de joie. Sans victoire ni défaite, juste la vie.
Lorsqu'elle n'est pas
au delà de tout clivage elle devient alors une poésie partisane, une poésie de
la connerie.
Pour conclure, j'aime
bien ce mot de René Char : ″Si la poésie meurt, le monde entier aura
froid.″ Et en ce moment nous glaglatons. »
– De tout cœur avec
toi, mon ami. Je n’ai qu’une chose à ajouter : la poésie, c’est aussi un
acte très pratique qui consiste à créer
quelque dire qui n’existait pas auparavant ! Un poème, disons.
De François, cette réponse à ma Réaction
du 19 intitulée Nouveau
gouvernement :
« Tu aurais dû
écouter notre président lors de sa conférence de presse. Gabriel Péri, dans son
autobiographie posthume, prononçait, et ce sont les derniers mots qu'il a
écrits, la phrase suivante : « Je crois toujours, cette nuit, que mon cher Paul Vaillant-Couturier
avait raison de dire que le communisme est la jeunesse du monde et qu'il
prépare des lendemains qui chantent », dont la fin donne son titre au livre.
Alors douterais-tu qu'avec Manu, Gaby, Rachi, etc. les lendemains vont chanter ? »
– Il y a l’ironie
finale dans cette réponse, mais la question du communisme est sérieuse, je
trouve. Tout dépend de ce que signifie le mot communisme. S’il s’agit de sa
caricature soviétique, on arrête de discuter, mais s’il s’agit de donner tout
son sens au beau mot de communisme et de tenter de le mettre en pratique, c’est
autre chose. On sait que le communisme dans un seul pays, ça ne tient pas, et
l’on n’a pas encore trouvé le moyen de l’établir de façon démocratique. On a
appris déjà ça. Avance, camarade colibri, l’avenir dépend de toi.
Nous discutions, Pierre et moi, deux
vieux, au sujet de ma Réaction du 15 intitulée Le vrai monde. Pierre me disait :
« Tout à fait d'accord, mais quand on a dit ça on fait quoi ? »
Jean-Christophe nous a interpelés :
« Je vous aime beaucoup tous les deux (Pierre et Jean – té,
sans le faire exprès, on se croirait à la fin d'un Évangile), et votre partage
sur ce qui fait le centre du vrai monde ressemble à une arlésienne déjà
annoncée quand je vous ai connus alors que vous étiez comme on dit dans la
force de l'âge. L'action, passée ou présente, manque cruellement de résultats,
mais votre âge – celui d'avant ou celui d'aujourd'hui, ou le mien actuel – ne
fait rien et n'est nullement cause de cette absence de résultat. Ce centre du
vrai monde, comme dit Jean, relève d'une cosmogonie, d'une façon de voir le
monde... et tant qu'il y aura des Jean pour le dire, fussent-ils vieux ou âgés,
ça donnera de la beauté au monde tel qu'il est et non aux illusions du monde en
coup d'éclat permanent... »
– C’est sympa, de la part de Jean-Christophe, merci ! Mais…
On fait, quoi ? Ça reste pourtant la vraie question, si on élargit ce On à l’ensemble de la société. Ce ne
sont ni Macron ni Bardella qui vont y répondre, si on pense à des jeunes. Et
pour les vieux, bon, on a vu… Il serait temps que d’autres se bougent,
finissent par s’unir sur la question, et là je pense à des idées et des modes
d’action venues de plus loin que nos parages. Qu’ils y pensent, les damnés de
la Terre ! Sachant, ne nous leurrons pas, que s’y coller signifierait au
passage bien du bobo…
Il me semble que Christophe a perdu
le sens des proportions après avoir lu ma Réaction du 6 intitulée Épiphanie et mes premières réponses :
« Tes propos participent de l'antisémitisme, à mon avis. Parler
des victimes palestiniennes de l'après-7 octobre sans dire un mot sur les
victimes du 7 octobre, c'est antisémite. Excuser des propos antisémites sous
prétexte qu'une "colère" supposée légitime ne doit par faire l'objet
de "jugements hors contexte de la part de types assis bien au calme",
c'est antisémite. »
– C’est une accusation fort grave et je la prends comme telle.
Je ne pense pas que Christophe puisse continuer à se dire mon ami. Comme je lui
avais rappelé le caractère complexe du conflit, il avait mentionné dans une
libelle : « L’antisémitisme tranquille du pasteur Jean
Alexandre. »
Quant au fond, il est incapable de distinguer les crimes du
Hamas commis autour de Gaza, dont je ne parlais pas, de la situation des
Palestiniens de Bethléem dont je parlais. Pour lui, tout Palestinien, où qu’il
soit et quoi qu’il fasse ou dise, fait la preuve de son caractère foncièrement
terroriste car Israël n’a rien de sérieux à se reprocher. Foin de
l’idéologue !
Décembre 2023
Richard, ce vieil ami, répond ainsi
à ma Réaction du 29 décembre intitulée Inattendu :
« Serge. Le souvenir que j'en ai des années 68 à Montreuil,
c'est qu'au milieu de l'agitation et des frasques (souvent sympathiques) des
Parmentier, des Lochard des Feurich-Lévejac*, y s'faisait pas mousser, ton
père, et en fait, il était là et pas qu'un peu.
Quand c'était le bordel, on pouvait toujours avoir recours à
Serge pour calmer le jeu.
Dans cette bande, il était sans doute le seul à savoir se servir
d'un boite à outils.Il devrait y avoir une épreuve de boite à outil pour la
licence de théologie. L'épreuve de soudure, c'est pour le master. »
* Parmentier, Lochard, Feurich et Lévejac,
pasteurs à Montreuil et à Pantin à cette époque.
– Il était champion en soudure sur zinc et plomb, il avait
réussi le concours d'ouvrier d'Etat en réalisant le chef-d'œuvre obligatoire.
Un truc infaisable. La leçon : quoi qu'on fasse, être un bon professionnel. Et
sur ce point, sans le savoir il était d’accord avec Luther.
Voici ce que ma Réaction du 25 intitulée Noël a inspiré à Odile :
« Par bonheur, il y a Quelqu'UN qui a dit OUI... C'est
grâce à ce OUI, qu'une loupiote existe encore, nous encourage, nous accompagne
dans nos efforts, que nous pouvons nous mettre DEBOUT.
Allez, "DEBOUT sainte cohorte..." Nous pouvons
maintenant nous mettre debout, et vivre debout. Joyeux Noël. Bises fraternelles
à tous ! »
– Ce langage est un peu obscur, je pense, pour nombre des
visiteurs de ce site. Il suppose connue une culture biblico-chrétienne qui
s’est largement perdu dans la société d’aujourd’hui. Ceci dit, il est vrai pour
les croyants que le Christ, disant Oui à Dieu et assumant ainsi jusqu’au bout
la mission qui l’a mené sur la croix, a permis à tous de marcher librement,
sans crainte du mal et de la mort. Mais c’est une longue histoire qui permet de
faire ce lien, de la croix à la vie libre.
De Jérôme, cette suite donnée à ma Réaction
du 18 intitulée Puzzle :
« Si je vous suis bien, cela veut quand même dire que Le Pen
ne rassemble pas une majorité de Français, comme on commence à le dire
aujourd’hui ! »
– Certes, et c’est heureux, j’allais dire ! Plus heureux serait
qu’elle ne navigue pas autour des 30% dans les sondages. Quant à la gauche,
majoritaire, semble-t-il en fait, il lui manque un leader capable d’effacer ce
pauvre Mélenchon et de fédérer, fédérer, fédérer. Mais qui ?
Didier m’envoie cet extrait d’un
article publié en avril 2014 par le regretté Raphaël Picon dans la
revue "Évangile et Liberté" :
"Soutenir cette primauté de la relation sur l’identité
fonde un christianisme libéral, un christianisme de la personne dans ses
relations aux autres et à Dieu, non un christianisme du dogme ou des
institutions ; un christianisme qui n’est pas pour Dieu contre le monde, mais
un christianisme pour qui le monde est l’histoire du Dieu. Ce christianisme est
celui d’une histoire ouverte, encore à écrire, et non le christianisme d’hier,
du patrimoine".
– Je suppose que cet envoi répond en substance à l’ensemble de
mes réflexions habituelles de la page Réactions. C’est sans doute pourquoi je
me sens pleinement en accord. Mais quel travail est proposé là !
François, à nouveau, répond à ma Réaction du 7 intitulée Décence :
« Ta gueule » prononcé avec véhémence par le président
de la chambre haute me fit comprendre d'un coup que M. Larcher n'était pas
apparenté LFI. En voilà une surprise !
En vérité, en vérité, je vous le dis, c'est la classe politique
dans sa quasi-unanimité qui, depuis longtemps, aurait dû claironner :
"Ta gueule Mélenchon ! Tu n'amuses plus personne et tu n'es plus
crédible."
– C’est un point de vue qui semble se répandre. Et c’est bien
dommage, car il fut un temps où Mélenchon émettait, d’ailleurs avec talent, des
vérités et des perspectives extrêmement positives, du moins à mon sens. Si
aujourd’hui il a perdu sa pertinence à la fois en matière de contenu et en
matière de conduite d’un parti, c’est bien de sa faute. Il a cru intelligent de
chercher à se rallier la banlieue en se faisant porte-parole de la colère, mais
c’était s’aliéner tous les autres milieux de gauche, chez lesquels on préfère
construire un meilleur destin pour le pays tout entier.
Novembre 2023
François revient sur ma Réaction du 21 novembre intitulée Omission :
« La laïcité, vocable n'apparaissant pas dans la loi de
1905, est devenue le poison de notre République. Chacun lui donne le sens qui
l'arrange. Chacun oublie que la loi de 1905 n'a jamais disposé de l'islam.
Enfin chacun oublie que cette loi fut l'outil nécessaire pour que L'Église
catholique romaine cesse de s'occuper du temporel. Cet outil - semble-t-il -
n'est plus adapté aux temps actuels. Les principes sous-tendus (art. 1 et 2)
devraient être insérés dans notre Constitution. Mais la laïcité devrait être
clairement définie (loi) et être accompagnée (cette loi) de dispositions
pratiques évitant de sombrer d'une part dans le laïcisme et d'autre part,
permettant de recadrer l'islam. Le christianisme est interdit dans les pays
musulmans. Pourquoi ne pas se limiter à tolérer l'islam en France ? Enfin, il
faudrait rappeler aux élus territoriaux que le judaïsme, le catholicisme et le
protestantisme peuvent être aidées et soutenues localement en tant
qu'associations (cultuelles) participant à la vie locale. Le laïcisme ne doit
pas avoir droit au chapitre : ce n'est ni une philosophie, ni une
religion. »
– Pourquoi, en effet, ne plus se référer à la Loi de 1905 et en
reformuler le contenu dans la Constitution ? Quant à recadrer l’islam au
sens où vous l’entendez, je pense au
contraire qu’il conviendrait de lui conférer enfin une place, conforme à nos
conceptions civiques, au sein de la République. Nous n’avons aucune raison de
nous conformer aux pratiques d’autres pays.
Ces derniers temps, des jeunes
femmes plaisantes à regarder m’envoient des messages de ce genre. Là, c’est
Claudine, texto :
« Bonjour, si le chant des oiseaux apporte l'harmonie et le
chant du coq apporte l'espérance alors que mon message vous apporte la joie je
suis vraiment impressionné pas votre profil et votre personnalité j'admire
beaucoup votre Bon Sens de l'humour je n'écris pas habituellement dans la
section des commentaires mais je pense que tu mérites ce complément. j'ai
essayé de vous envoyer une demande d'ami ici mais cela n’a pas put aboutir.
Donc je ne pense pas si vous pouvez cliquer sur mon profil et m'envoyer une
demande d'ami où écrivez moi Via message facebook. Je crois que nous pouvons
être de bons amis. Merci et j'attendrai votre demande et au plaisir de vous
lire. »
– Aucun doute c’est flatteur. D’autant que j’en compte déjà une
dizaine dans le genre. À moins qu’en fait ce soit toujours la même sous
différents prénoms. Si je vais voir la page Facebook
de la donzelle, je trouve en général la photo d’une blonde éblouissante pourvue
de laiteux appâts. Je ne suis pas sûr que le même éclat m’apparaîtrait si je
donnais suite… Bref, c’est de la prostitution adaptée aux réseaux sociaux, et
il est vrai que c’est moins pénible, je gage, que faire le trottoir. C’est
quand même le genre de chose qui m’attriste.
Pierre m’a envoyé cette réponse à la
Réaction du 7 concernant les Juifs et
intitulée C’est ainsi :
« Je suis bien d'accord avec ton commentaire mais je pense
qu'il y a bien du monde sur cette première marche, les Juifs n'étant
malheureusement pas seuls à être touchés (ou tués, violés, etc.) en tant que ce
qu'ils sont. »
– C'est vrai. Le Juif n'est pas plus victime que les autres
victimes de la violence inhérente à l'espèce. Seulement chez nous, quand on en
arrive au Juif, c'est un signe. Le signe que cette fois, c'est bien nous qui
sommes visés, là tout de suite après. C'est du moins mon sentiment.
Toujours sur ma Réaction du 30 intitulée Delorme la Récup’, voici ce qu’en dit
Claudine :
« J'avais envie d'ajouter ceci à ta réaction :
J'ai constaté ce que tu dénonces, il y a longtemps déjà, à Lyon,
lors d'une rencontre pour une interview pour Réforme avec Jean Costil, à l'époque responsable du poste Cimade de
la ville. Il se plaignait de l'entrisme de Delorme dans la région, au point que
les responsables locaux, politiques ou culturels croyaient que c'était lui
l'équipier Cimade ! Je vois qu'il n'a pas changé et j'étais étonnée que dans
l'article du Monde sur l'anniversaire
de la Marche (j'ai marché 24 km avec eux !), Costil ne soit pas cité, au point
que je l'ai pensé mort... Qu'en-est-il ? […] »
– Cette réponse m’amène a corriger mon texte du 30 sur un
point : contrairement à ce que je laissais entendre, Delorme n’était pas
équipier de la Cimade lors de la Marche des Beurs, c’était le cas du seul
Costil. Par ailleurs, ce dernier est mort, en effet, en 2020.
Octobre 2023
Ayant lu ma Réaction du 30 intitulée Delorme la Récup’, Jean-Christophe y
répond ainsi :
« Les "lois" implacables de la médiatisation
viennent façonner les réécritures de l'histoire, même dans l'esprit de ceux qui
en étaient les acteurs. Le drame dans la réécriture de l'histoire que tu
évoques, ce n'est pas qu'il y aurait une intentionnelle récupération ou
ingratitude consciente, c'est que l'acteur a fini par être persuadé de cette
lecture révisionniste du fait du vedettariat médiatique. »
– C’est peut-être un point de vue un peu trop iréniste. Bien
sûr, notre abbé n’est sans doute pas tout à fait conscient d’avoir à la longue
tiré la couverture à lui. Mais il se trouve que tout un aspect du comportement
catholique va dans le sens d’un effacement des protestants, considérés au fond
comme une sorte de compagnie chrétienne supplétive, marginale. Je me souviens
de l’acharnement des autorités catholiques montpelliéraines à tenter à tout
prix de ramener la radio locale protestante dans le giron « œcuménique »
de la catholique Radio Maguelonne. Les protestants se seraient alors trouvés à
leur place : inclus.
Réponse de Frédéric à Marc (voir
ci-dessous) :
On nous enseigne que la cause de la violence, dans nos sociétés
judéo-islamo-chrétiennes, est à chercher dans le monothéisme. Quand vous
demandez quelle est la cause de la violence dans les sociétés asiatiques, par
exemple, on vous répond qu’elle n’a rien à voir avec la religion ! Cela ne
me paraît pas très logique. D’autre part, les grandes idéologies,
quasi-religieuses, du XXème siècle, nazisme et stalinisme, n’étaient pas
monothéistes non plus ! D’où leur venait alors leur violence ? Il
me semble alors qu’il en est du monothéisme comme du reste : la violence
humaine l’utilise comme elle le fait de toute chose. »
– Je suis d’accord. Mais parler de monothéisme, c’est parler de
Dieu. À ce sujet, il me semble que la question est plutôt celle de l’image que
l’on se fait de lui. Et compte tenu de ce que vous dites, cela suppose un
combat permanent, intellectuel, culturel, spirituel, destiné à démasquer cette
exploitation que l’on fait de l’image de Dieu dans la religion. C’est par
exemple la raison d’être de ce débat très actuel sur sa ″Toute-Puissance″
qui a cours aujourd’hui.
Réponse de Marc à ma Réaction du 16 intitulée Où est le Christ ? :
« Je me demande parfois ce qu'est le
"monothéisme", dans les religions dites telles... Si on juge l'arbre
à ses fruits, ils s'y trouvent plein de pépins, sinon pire. »
– Ce n’est pas faux ! Ceci dit, il y a aussi du raisin, ou
des figues. Difficile de juger quand tout l'intérêt médiatique se porte sur les
gros pépins, rarement sur les bons fruits.
Par ailleurs, ce n'est pas une spécificité du monothéisme, les
grandes religions asiatiques ne font pas mieux, dans la pratique, bouddhisme
compris.
Denis n’est pas d’accord avec ma Réaction du 3 intitulée Silence, qui concernait le Synode général de l’Église
catholique :
« Je ne vois pas pourquoi nous devrions nous taire. Nous
sommes concernés nous aussi par la crise des Églises. Voir les analyses de
Danièle Hervieu-Léger et Jean-Louis Schlegel (Vers l'implosion ?), qui parlent
justement de crise systémique... »
– Que voici donc une réaction typique d’un universitaire !
Il entre en discussion avec ses pairs, dans une démarche livresque, et il me
semble que l’essentiel lui échappe. Le vécu des gens. Quand un couple ami est
en crise, il vaut mieux n'intervenir que si l'on en est prié... Et même alors,
il faut savoir que l'on sera toujours plus ou moins à côté de la plaque, faute
d'un profond ressenti commun.
Ma Réaction du 26 septembre intitulée Avise ! concernait la situation en Arménie,
dont je disais craindre la disparition. Elle a suscité cette réponse chez
François : « Mais c'est déjà fait Jean... malheureusement ! Ce ne
sont pas des remèdes à la Aznavour qui protègent ou protégeront l'Arménie. Les
Européens se moquent de l'Arménie comme d'une guigne. Quant à la France, elle
entonne son hymne guerrier "Paroles, paroles, paroles..."
Nous avons trois bases militaires aux EAU. Pourquoi ne pas
installer nos forces en Arménie ? Terre amie et chrétienne. »
– Non, ce n'est pas encore fait, hélas. Il reste aux Turcs à se
ménager un couloir pour se joindre aux Azéris, par exemple ; ou aux Russes,
surchargés, à lâcher Erivan une fois pour toutes ; enfin aux Iraniens à
attaquer les Azéris, comme ils menacent de le faire, déclenchant un conflit
général dont l'Arménie paierait le prix, etc. Par ailleurs, les Etasuniens ne
veulent pas approcher si près de l'Iran, cela risquerait de dégénérer. Alors ce
péril, qui menace l'Arménie depuis des siècles, pourrait finir par survenir
demain, les astres étant désormais alignés pour cela. Restent, je le maintiens,
les Européens...
Septembre 2023
Le 26, j’ai posté une Réaction qui visait les médias, Rappel aux médias. Mes
copains protestants n’ont pas manqué d’en profiter pour réagir sur un autre
sujet, le catholicisme et nous ! Ainsi Pierre-Yves : « Certaines
formes de protestantisme sont pourtant de pâles copies du catholicisme. »
Ou Richard : « Nous sommes une composante de l'Église
"catholique" mais pas romaine. […] Ce sont deux conceptions de la
catholicité et, en fait, de la communion, qui s'opposent : l'une univoque et
hiérarchique, l'autre plurielle et en générale fédérative. » Ou encore
Denis, ou Christophe : « Oui, nous n'associons pas la communauté
universelle à une institution humaine. » Ou bien Philippe ou François…
– Je les adore, mais je trouve que pour des gens du Livre, ils
pourraient faire un effort pour lire ce qui est écrit ! Ceci dit, c’est
vrai que le catholicisme est peut-être en train de… Voyez, moi aussi !
Ma Réaction du 20 intitulée Affreusement triste a suscité chez
François cette réponse :
« Très belle image ! L'Arménie qui ne sortira jamais de ses
malheurs. Israël a pu fondé un nouvel État fort et redouté. Pourquoi l'Arménie
est-elle un État faible et tourmenté. »
– Tu vois le danger de ta question ? La réponse qui sort
aussitôt, c'est parce qu'ils n'ont pas les qualités des Juifs... (réponse
d'ailleurs tout aussi antisémite, en un sens, que son contraire). Ma réponse :
l'Arménie sortira de son malheur quand on la laissera assez respirer pour
tenter d'y parvenir. Ce qui n'a plus existé depuis des siècles, étranglée
qu'elle est en permanence par trois gros méchants.
Pour Bernard, la lecture de ma réaction du 10
élégamment intitulée Ouin, ouiiin !
inspire ceci :
« Dans le monde des bannis du protestantisme bien pensant
je demande le camarade Jean Alexandre ! »
– Faut pas exagérer, je suis pas si banni, loin de là !
Ceci dit, je ne parle pas beaucoup de ma personne, sur ce site, sauf dans la
notice consacrée à cela, comme c’est l’usage. Non que le moi soit forcément
haïssable à mes yeux, mais il est ennuyeux à lire quand il s’agit de celui d’un
ou d’une autre !
Michel a lu ma Réaction du 29 août intitulée Culturel, et cela lui a rappelé des souvenirs décalés sur la
question :
« Quand je déambulais à Marrakech, dans le années 1970,
quand j'étais en djellaba et babouches tout le monde me parlait arabe ; quand
j'étais en pantalon et chemise, on ne me parlait que français. J'en déduis quoi
? RIEN, sauf que pour beaucoup l'habit fait le moine. Dans les années 1990, à
Jérusalem, du simple fait de mon nom, et sans rien connaitre de mes convictions
politiques ou religieuses, j'étais poussé à "faire mon alya." En revanche, en Chine, en
1997, personne ne m'a pris pour qui que ce soit, j'étais seulement un
non-Chinois. »
– Au Maroc, la djellaba te faisait musulman et la chemise,
toubab ; en Israël, c’est ton nom qui te faisait juif ; mais en
Chine, tu étais juste un autre, par ton visage, aurais-tu parlé le mandarin des
dignitaires. Il y a toujours une bonne raison qui t’annonce comme nôtre ou
autre… de sorte que l’on puisse au besoin te chasser ou te détruire. Ou même
t’accueillir !
À la lecture de ma Réaction du 31 août intitulée Appellation, Lydie s’est trouvée un tantinet agacée :
« On dirait que vous avez un problème avec les mères, à
moins que ce soit avec les femmes en général ! Que voulez-vous dire au
juste ? Il me semble que les mères valent bien les pères, vous ne croyez
pas ? »
– Euh, oui, tout à fait, pour le moins ! Ce que je pense,
c’est que les pères adoptent l’enfant dont leur femme vient d’accoucher, c’est
un geste d’amour et de confiance qu’elles n’ont évidemment pas besoin de
faire ! À moins d’avoir plusieurs partenaires mâles, elles savent d’où
vient cet enfant, non ? Si bien qu’elles sont dans une relation différente
de celle des pères. Voyez l’histoire de Joseph, dans l’évangile, il accepte
comme son fils l’enfant dont le père est Dieu. Marie, elle, ne peut pas se dire
qu’une Mère céleste l’a conçu avec elle. Il se peut qu’un jour les femmes
puissent porter un gêne mâle en sus du leur, mais pour le moment, le géniteur
reste nécessaire. Si la femme est une mère et que Dieu l’est aussi, alors cela
pose en effet un problème à l’homme que je suis : dans l’histoire, je
disparais… Or vous pourrez constater que, dans ma réaction, j’en accepte le principe si jamais telle dame y tient.
Bref, si vous ne voulez plus de moi, dites-le !
Août 2023
Ma Réaction du 24 intitulée Logique a fait réagir aussi Maxime :
« Et depuis le temps que la France devrait légaliser (ou
dépénaliser) le cannabis, par exemple… Ça réglerait déjà beaucoup de
problèmes. »
– Possible. Il faudrait peut-être faire comme les États-Unis,
faire un test dans quelques départements, en autorisant par exemple les
buralistes à en vendre sous certaines conditions. Tant qu’on n’aura pas essayé,
on ne saura pas ce que ça donne. Mais généraliser ainsi la vente sous contrôle
du cannabis n’empêchera pas les salopards de développer en revanche le trafic
des autres drogues… plus nocives.
Richard
prolonge ma Réaction du 9 intitulée
Zou ! :
« Après la suspension du service militaire, les forces
armées ont été entièrement reconfigurées et professionnalisées en vue
d'opérations extérieures. On est passé d'une stratégie centrée sur la
dissuasion à une stratégie d'intervention. Trente ans après, le résultat n'est
pas vraiment convaincant. »
– Effectivement. C’est pourquoi, concernant les pays sahéliens
et plus généralement, j'ai eu suffisamment l'occasion de considérer à quel
point notre relation actuelle avec l''ex-Afrique française est nocive pour les
deux parties. Je pense qu'il faut y mettre fin de façon claire et nette.
Toma a répondu
ainsi à ma Réaction du 11
intitulée Un mot :
« Einstein disait : Dites moi ce que vous entendez par
Dieu et je vous dirai si j’y crois. » Pour ma part, lorsqu’on me demande
: « Avez-vous la foi ? » je réponds invariablement :
Dieu seul le sait. Car en effet, il y a des croyants qui croient croire et des
non croyants qui ne savent pas qu’ils croient. Comme le disait un moment le
frère Charles : « Mon Dieu, si tu existes fais le moi
connaître. »
– En effet, c’est Dieu qui donne la foi, qui n’est pas
particulièrement une croyance mais surtout un lien personnel et ecclésial.
Il y a des
pluriels qui évitent la question du genre, c’est ce que relève Pascale à propos de ma Réaction
du 2 intitulée Métier :
« Tout à fait d’accord (juste, si je peux me permettre, tu me pardonneras,
ici très paradoxalement le « x » nous sauve la mise) (pardon). »
– Très juste, il évitait de préciser de quel genre on parle,
mais il présentait à mes yeux de mec pas sérieux l'avantage de jouer avec le
nom de Quentin Dupieux. Veuille agréer toutes mes excuses. Je ne vais pas
essayer de me défiler en ajoutant qu’avec les pieux, j’embrasse aussi toutes
les pieuses. Ce qui ne serait vrai qu’en partie.
Juillet 2023
Michel commente
ainsi ma Réaction du 23
intitulée En guerre : « Lorsque nous étions plus jeune nous rêvions d’un avenir
meilleur pour nos enfants. À présent nous redoutons un avenir terrifiant pour
nos petits-enfants ; et nos enfants n’ont pas l’air de s’en rendre
compte. »
– Je suis moins pessimiste sur l’état d’esprit de nos enfants,
mais il est vrai qu’ils ont été formés dans l’inexistence de la guerre totale.
Pour eux, elle est une réalité exotique, un irréel de l’ordre d’un passé
lointain. De moins en moins de gens l’ont connue chez nous. Des très vieux. Et
mon expérience à ce sujet est que le ressenti qu’elle créait en nous n’est pas
transmissible. Aussi pensent-ils souvent qu’elle ne les concerne que de loin.
D’autant que la Russie, l’Ukraine, pour eux, au départ, c’était une réalité
lointaine, ça ne s’imprimait pas dans les consciences comme le font par exemple
les pays voisins, l’Angleterre ou l’Allemagne. Mais ça change.
Richard a des
doutes quand à la fiabilité de ma Réaction du 8 intitulée Parole donnée :
« Ben oui. Mais il y a quand même des moments où la question se pose.
Surtout quand le gamin ou la gamine te teste, pour voir. »
– Je maintiendrai !
(Richard habite aux Pays-Bas). Ma réponse : m'en fous, tu fais partie de la
famille que ça te plaise ou non et quoi que tu fasses. C’est quand même pas les
mômes qui vont commander ! De plus, si ta parole ne vaut rien à leurs
yeux, je te raconte pas comment ils vont se comporter !
Juin 2023
Ma Réaction du 6 intitulée Toujours eux a inspiré Joël :
« Bien sûr que c’est normal de
faire payer ces salauds de pauvres. D’abord il y en a plus que de riches donc
ils sont plus rentables, et en plus ils sont sales, méchants, brutaux, malpolis
et j’en passe. Beaucoup sont en plus étrangers, immigrés, ce qui n’arrange rien
pour leur cas ! Vive la France ! »
– Heureusement que je te connais car je ne suis pas sûr que tous
les lecteurs comprendront ton humour acide, qu’ils jugeront mal placé, ou même
qui te prendront au mot et seront horrifiés, mais c’est un style, genre
imitation d’un certain discours hélas existant.
Marielle a
commenté ma Réaction du 18 juin
concernant Missak Manouchian, intitulée Affiche rouge, et lui a ajouté
ceci : « Avec sa femme - elle a reçu la plus belle lettre d’amour que
je connaisse. Ensemble dans la même cérémonie et le même tombeau. »
– C’est en effet une belle chose d’associer Mélinée Manouchian
au salut rendu enfin à son mari et camarade. Au vrai sens de cette parole
biblique, ils ne formaient qu’une seule chair, une seule existence déchirée par
les barbares.
À ma vive
surprise, ma Réaction du 12
intitulée Regret ? n’a pas été comprise par plusieurs lecteurs alors que je la croyais
évidente. On m’a demandé des éclaircissements, ce que j’ai peu aimé faire. À la
place, je me serais volontiers satisfait de donner cet exemple, parmi d’autres
possibles :
– Dans une rue d'un quartier populaire de Paris, imité par une
petite équipe, je glissais sous les essuie-glace des voitures en stationnement,
le long d'une rue, une invitation à une soirée à l'église luthérienne locale.
Le titre en était "Et si on parlait d'amour !" Un Monsieur entre deux
âges, me voyant faire, intrigué, regarde le titre de loin, me suit et attrape
la feuille que je viens de déposer sur une voiture, mais à peine en a-t-il
reconnu l'origine qu'il sursaute, comme effrayé, jette la feuille et part
presque en courant. Surpris, j'éclate de rire.
Pour Yves, ma Réaction du 5 intitulée
Langue est contre-productive : « C'est cela ! Comme cela l'arabe
deviendra la seule langue maîtrisée. C'est déjà difficile pour les enfants
vivant dans un foyer où l'arabe est utilisé d'apprendre le français et surtout
de ne pas avoir de difficultés à écrire de gauche à droite... »
– Je pense que l'apprentissage de l'arabe international, par
exemple à partir de treize ans, le français devenu langue courante, ne peut
qu'aider à se situer ceux qui le parlent à la maison sous des formes locales.
Je rappelle qu'à cet âge, les enfants juifs sont censés maîtriser la lecture de
l'hébreu, tout aussi différent du français que l'est l'arabe.
Jean n’apprécie
pas ma réaction du 14 mai intitulée Provoc : « C’est bien vite faire son deuil des trois générations
suivantes qui restèrent fidèles à leur foi en dépit des multiples épreuves.
Beaucoup de ruraux, de petites gens et même quelques-uns parmi les élites alors
que tant d’autres allaient à la soupe. Mais qui s’intéresse encore à eux
? »
– Ce sont justement ceux dont je dis qu’ils étaient de culture
genevoise. Du solide, permettant de « résister », mais impropre à la
survie dans l’environnement indifférent d’aujourd’hui. Sommes-nous tellement
plaisants, faisons-nous tellement envie, pour nos compatriotes ?
D’autre part, faire le deuil des uns ne signifie pas ne pas
faire le deuil des autres, bien au contraire, car en l'occurrence, 1610, année
de l'assassinat de Henri IV, signe la venue de nouvelles guerres civiles, de
persécutions redoublées, du développement d'un pouvoir central de plus en plus
absolutiste dont l'exagération explique en partie la fureur révolutionnaire
ultérieure. Pendant ce temps, donc, le huguenot souffre et résiste, privé de la
joie, de la liberté et de la légèreté de ceux dont je parle et dont je déplore
l'effacement.
Mai 2023
Ma Réaction en série du 26 intitulée Bête et méchant a provoqué de
nombreuses réponses, dont celle de Bernard : « C’est ce qui s’appelle
la gestion raisonnée de la grande pauvreté. Il faut la disperser pour la rendre
invisible. Un chouïa par ci, un chouïa par là. Les bobos qui vont déferler dans
la capitale n’auront pas à se pincer le nez ou à fermer les yeux. La place sera
nette. Reste à savoir si les déplacés ne seront pas tentés de regrimper très
vite vers la capitale où ils trouvent mieux à se nourrir dans certaines
poubelles qu’en province ? La technique utilisée est ancienne mais elle n’a
jamais donné les résultats escomptés. Et pour cause. Elle est totalement
indigne et scandaleuse. Un sparadrap sur une jambe de bois. Avec les milliards
engloutis dans la méga teuf il y aurait de quoi résorber l’essentiel des
situations de détresse. Mais cela ne présente aucun intérêt pour les
bénéficiaires des Jeux. Qui ne pensent qu’aux retombées pour eux. Les sales
types dont tu parles, Jean. »
– Les Jeux olympiques semblent habitués à tourmenter les
pauvres, ainsi que le rappelle Marielle : c’est « ce qu’a fait Pékin
en saccageant la vieille ville pour créer un « Pékin Potemkine » pour ses
JO. » Plus grave encore, les Jeux de Séoul ont permis aux Coréens de raser
les quartiers défavorisés qui empêchaient les promoteurs de construire
ultérieurement des cités de style cage à poules.
Ma Réaction du 18
intitulée Un ton en dessous ! a
suscité de nombreuses mais rapides
réponses positives dont celle-ci, de Christiane : « Bravo Jean ! Tu
as exactement les mots qu'il faudrait réussir à faire circuler... Vaste
programme ! »
– Excellente vision de la réalité : c’est juste mais ça ne
passe pas, ça ne circule pas, ce n’est pas à l’ordre du jour… Les gens
préfèrent s’engueuler, peut-être. Mais peut-être aussi manquons-nous
d’instances régulatrices universellement reconnues, comme l’ont été longtemps
l’École et les Églises ? Car en quoi ou en qui croire aujourd’hui quand on
est un Français lambda ? La science est incompréhensible, la philosophie
est l’affaire des m’as-tu-vu, la religion est déconsidérée, l’école n’est plus
un magistère, la politique n’ouvre pas un avenir, la finance échappe aux
simples gens, le travail les ennuie… Il faut être bien courageux pour subir un
tel vide sans déraper !
Virginie a des
doutes concernant ma Réaction du 17 intitulée Prédiction ? :
« En Chine, ils sont bouddhistes, et si ce n'est pas suffisant, le taoïsme
rythme la vie et le confucianisme la codifie. A priori, ça ne laisse pas
beaucoup de place pour ce type de christianisme. Et si besoin le PCC veillera
au grain. »
– Le fait est pourtant que le nombre des évangelicaux ne cesse
d'augmenter en Chine malgré la surveillance dont ils font l'objet, d’ailleurs
comme toutes les confessions chrétiennes. Bien sûr, les évangélicaux, étant
notoirement d’origine étatsunienne, sont sans doute plus surveillés que
d’autres, mais les actives missions coréennes, entre autres, montrent que les
religions asiatiques peuvent faire place au message évangélique. Un jeune
Coréen, récemment converti, me disait qu’il avait préféré cette voie parce
qu’il s’agissait pour lui de la religion de la liberté et de
l’efficacité ! Un point de vue très asiatique.
Ma Réaction du 8 mai
intitulée Tristesse a rappelé des
choses à ma vieille amie Raymonde :
« Bien sûr, la guerre n’est jamais finie car elle revient toujours. J’en
sais quelque chose car j’y participais déjà quand j’avais dix ans à passer des
messages ! Mon père m’envoyait dire une phrase dans le village à côté
comme « Mon tracteur est en panne » et moi je savais bien que ce
n’était pas vrai, mais sans comprendre la raison. J’ai compris à la
Libération. »
– J’ai reçu un autre message de ce genre, de Jean. J’aurais pu ajouter
le mien, mon histoire de sac de sable destiné à une barricade, à Paris cette
fois, en 44. Et un autre de Gilbert, un ancien d’Algérie rescapé d’une
embuscade. Ce qui prouve que les vieux me lisent ! Et que la guerre, cette
saloperie, compte aussi sur les enfants !
Ma Réaction du 26 avril
intitulée Culte a suscité cette
réflexion chez Richard :
« C'est le corolaire du 10ème commandement : "Tu ne susciteras pas la
convoitise de ton prochain." Pour Max Weber, c'est une version alternative
de l'accumulation primitive du capital. Et comme ça n'est pas bien non plus de
thésauriser, tu es bien obligé d'investir dans de nouveaux outils de travail.
Et comme tu ne peux pas les utiliser tout seul, faut bien que tu embauches
quelqu'un d'autre pour les faire fonctionner. »
– Sauf qu’à l’époque, le travail concernait plus une famille
élargie, au sens antique, qu’un seul bonhomme. Les enfants, les femmes, les
jeunes frères et leur famille, etc., et au besoin quelques serviteurs obligés,
débiteurs insolvables ou prisonniers. Jamais cet individu encloisonné en
lui-même que nous sommes.
Bruno a répondu
ainsi à ma Réaction du 22 avril
intitulée Les écouter aussi :
« La question c'est aussi de savoir pourquoi il y a une privatisation d'un
bien commun subventionné à 70% par l'ensemble des contribuables ? Ce qui donne
peut-être à chacun le droit de dire ce qu'il en pense. Quels sont les arguments
des propriétaires des bassines (subventionnées aux deux tiers) ? Cela
m'intéresse. »
– Je ne sais pas, je n'ai pas posé cette question. Toutefois,
j'imagine qu'ils diraient qu'il est vrai que les bassines sont subventionnées,
mais pas l'eau. Celle-ci est de l'eau de pluie, on ne te fait pas payer l'eau
de pluie quand tu la récupères, de même qu'on ne fait pas payer les industriels
qui pompent l'eau des rivières, du moins je crois. Mais sur l'ensemble de la
question, je n'ai pas de certitude, sauf une : les grosses têtes qui prônent la
violence pour faire avancer l'écologie sont des cons.
Avril 2023
Bernard a lu ma
Réaction du 19
intitulée Logique, qui lui a inspiré ceci : « Toujours les mêmes salauds de pauvres qui
emmerdent le monde, coûtent trop cher aux honnêtes gens et sont sources
d’insécurité ! Il faut les bouter hors de France ou les anéantir à coups de
matraques ! Sus à la vermine ! Coupons l’herbe sous les pieds de Marine.
Faisons au moins aussi bien sinon mieux qu’elle !! Et nous garderons le
pouvoir. Ce qui est l’objectif essentiel de notre politique prétendument bonne
pour le pays. Tout le monde n’y verra que du feu ! Haro sur les étrangers et
sur tous ceux qui nous défrisent ! »
– Oui, et en plus, ces salauds-là vont se tirer au moment où on
a besoin d’eux vu le manque de main-d’œuvre !
De Marielle,
suite à ma Réaction du 14
intitulée Réconciliation : « Une ″démarche de réconciliation″ suppose un
vocabulaire approprié et ça ne va pas être facile… Déjà saint Paul a essayé. 2
Corinthiens, chapitre 5. Et ce ne fut pas très efficace… »
– Non seulement, mais on est loin de seulement y penser, chez
nous. On pense à garder sa chasse gardée africaine menacée par des vilains.
Quant à l’efficacité des vues de l’Apôtre Paul sur la question,
il en est d’elles comme de bien d’autres, émises par lui. Même chrétiens, les
gens sont peu sensibles aux poussées de l’Esprit !
Ma Réaction du 4 intitulée
Éthique a suscité cette réponse chez Dominique : « Bah, ce sont les apparatchiks religieux
qui s’expriment et non pas le résultat de référendum interne à chaque
confession chrétienne, à chaque religion... Au vu des sondages sur le sujet,
bien des "croyants" ont un avis très personnel. Idem sur le droit à
l’avortement. »
– Je m'exprimais en mon nom, parlant de ceux des protestants qui
sont partisans d’une éthique de la responsabilité, personnelle et collective,
celle que revendiquent la plupart de nos exégètes et théologiens. Il va de soi
que d'autres ont une opinion différente tout à fait respectable à mes yeux.
Grâce à Dieu, le protestantisme est divers. C'est pourquoi je ne parle pas de
façon systématique, ne disant pas que les protestants sont de tel ou tel avis
sur la question, mais qu'ils sont moins négatifs, c'est mon sentiment, que
d'autres confessions religieuses.
Cédric complète
à sa manière ma Réaction du 28 mars
intitulée Trahison : « L'histoire se répète car c'est la même chose
à partir de la fin du XVIIIème siècle, lorsque la monarchie se convertit aux
théories des physiocrates et cesse de réguler le marché des grains. »
– Le parallèle avec ce que nous vivons est intéressant, et si l’histoire
se répète… la convulsion sociale violente, la Révolution, est à notre porte.
Gare aux pouvoirs établis ! Au XVIIIème siècle, c’est finalement la
bourgeoisie, fer de lance du Tiers État, qui en a bénéficié : quel milieu
social en profiterait aujourd’hui ? On ne saurait l’imaginer, je trouve.
Mars 2023
Ma Réaction du 18
intitulée Amen !, qui demandait
une décléricalisation des Écritures
bibliques a suscité ceci chez Marielle : « Pour y arriver c’est
facile : une traduction sans les sous-titres liturgiques des péricopes. Soit
l’audace des retitrages comme la Bible du Semeur, soit le texte nu avec
seulement numéros chapitre versets, comme certaines versions Segond. On lit ou
relit le texte sans les réflexes préjugés « ah oui c’est Le Mauvais Riche et le
Pauvre Lazare » ou « Parabole de l’enfant prodigue ».Vu un retitrage de cette
parabole : « Le conte du père et de ses deux fils ». Mon cher Kuen encourage
son lecteur à retitrer le passage à méditer, et cet exercice est en soi-même
une méditation… »
– Pas si simple. Il faut savoir que la traduction porte aussi le
point de vue du traducteur. Exemple : il n'est pas écrit "Au commencement,
Dieu créa le ciel et la terre", mais "En un commencement, etc."
Changement de perspective : il n'existe pas là de commencement absolu, mais
Dieu crée aussi un commencement, le temps apparaît. Autre exemple, différent :
en grec, hupokritai signifiait
imposteurs, pas hypocrites, on passe du social au moral, point de vue quasi
constant des religieux. La liste des exemples est assez fournie pour que l'on
se dise qu'a existé très tôt un mouvement tendant à comprendre les Écritures en
ce sens : individualisant et moralisant.
Olivier fait
écho ainsi à ma Réaction du 12
intitulée Instantané : « Globalement je ne regarde plus Présence protestante avec
ses airs de fausse modernité, cette façon de vouloir faire populaire,
d’aguicher le chaland... quelque chose de démagogique au détriment d’un contenu
construit... d’un message au monde d’aujourd’hui, autre qu’une bouillie
lénifiante... J’adhère au point de vue de Jean. Je m’étais déjà exprimé en ce
sens il y a quelques années. Il en ressort une sorte de mièvrerie qui n’apporte
pas grand chose ni en terme de compréhension, ni en terme de posture. Dans ce
sens, et pour être plus juste, il y a quelques trop rares fois des reportages
qui marquent un engagement, une articulation conviction/action... »
– La raison de cette faiblesse ? J'imagine un manque d'intérêt
pour une exploitation de notre immense trésor culturel, spirituel et
théologique allant d'Abraham à nos jours, au profit d'un objectif promotionnel
supposé missionnaire valant dans l'immédiat. Contrairement à ce que font les
juifs, dont les émissions sont souvent intéressantes. Ils sont sûrs
d'eux-mêmes, pas nous.
Paul a du mal à
accepter les termes de ma Réaction du 5 intitulée Au fond :
« Sans être ni pour ni contre la réforme des retraites, souvenons nous que
l'abolition de la peine de mort en France était minoritaire en 1981. Donc
l'opinion et encore plus le Peuple ne sont pas des entités probantes, ni
existantes à mes yeux. »
– Je suis d'accord, en fait, pour moi la notion de Peuple
souverain est de l'ordre du principe, rarement du vécu, mais elle reste valide
à moins d'abolir la République. On a les totems qu'on a. Mitterrand a fait un
coup de force, tout comme il arrive au peuple d'en faire un de son côté, mais
souviens-toi tout de même que l'enjeu, décider à froid de la vie ou de la mort
d'un humain, avait une autre portée.
Ma Réaction du 28 février intitulée Dansez, maintenant a suscité cette
réponse de Marielle : « Je suppose que c’est une prédication contre
la danse et le bal et les chansons rocks. Déjà sermons de ce genre en province
française au XIXème siècle. La haine contre ces arts par les évangéliques
américains est presque aussi violente que les institutions musulmanes. »
– Ce n’était pas
cela. Le ton était plutôt à la mise en garde paternelle teintée d’humour.
N’oubliez pas qu’il s’agissait d’une Église évangélique africaine, dans
laquelle il convenait justement de chanter et danser pour le Seigneur. C’était
plutôt, à mes yeux, une réaction justifiée selon laquelle même la piété la plus
authentique peut devenir source d’autojustification. De propre justice, comme
on disait autrefois chez les huguenots. J’ai trouvé géniale cette façon
lapidaire de dire une grande et complexe vérité.
Février 2023
Mathieu répond
ceci à ma Réaction du 22
intitulée Origines : « Je suis tout à fait d'accord avec le propos, mais cela me fait
penser à une chose annexe : lorsque je décris ma famille, je dis
"d'origine protestante" (sans préciser "française"), compte
tenu de l'importance culturelle que cela a pour nous, bien que nous n'ayons pas
été élevés dans la religion. »
– Oui, la religion comporte toujours une culture spécifique,
faite plus de façons de voir ou de comportements que de notions ou de
représentations. Cela peut se maintenir peu ou prou pendant plus d’une
génération après l’abandon de la pratique religieuse. De plus, cette marque
peut se présenter de façon négative, par un rejet actif de cet héritage. On
observe aussi que le point de vue global sur la religion d’origine reste
souvent marqué par une vision dépassée de celle-ci, tant les confessions
évoluent bien plus qu’on ne le croit, surtout de nos jours.
À propos de ma Réaction du 12
intitulée Voltairien, Daniel m’envoie
ceci : « N'êtes vous pas fatigués de tous ces efforts pour défendre
des théodicées qui bafouillent depuis des siècles ? Si vous avez des solutions
pour justifier le Mal quel que soit ses formes, je suis preneur. »
– En ce qui me concerne, je ne suis pas dans cette recherche,
j’ai d’ailleurs remarqué que les Écritures vont souvent dans un autre sens. Qui est responsable du malheur ? À cette question, Jésus ne
répondait pas. Il proposait qu'on en conçoive la nécessité d'un changement de
comportement (Luc 13). Un de mes poèmes récents
(Job, in Lette à l’angelesse, éd. Jas sauvages) se terminait ainsi : en un souffle ténu Dieu leur répondrait / il
n’y a pas de pourquoi.
Ma citation de
la chanson La Butte rouge (Réaction du 10) a bouleversé
René : « Merci pour le couplet de La Butte rouge. C’est vrai qu’elle
est très actuelle en Ukraine aujourd’hui, avec ce tyran de Poutine qui va
sûrement crever tranquillement dans son lit. Mais cette chanson me rappelle
beaucoup ma mère. Son père est mort devant Verdun, elle en parlait souvent,
elle pleurait en écoutant ces chansons-là. J’ai été bercé par ces souvenirs de
la guerre de 14, et même aujourd’hui ça me bouleverse. Tu as bien fait de
rappeler ça. »
– Merci à toi, mon René, je vois que nous sommes sur la même
ligne. Moi, c’est mon grand-père, Auguste Alexandre, qui est mort coupé en deux
par un éclat d’obus. Mon père avait trois ans, pupille de la Nation comme ils
disaient. Cela ne l’a jamais quitté.
François fait
de l’humour à propos de ma photo du 4, la page
de couverture de mon dernier livre, Lette à l’angelesse : « C'est
pénible ces protestants surtout luthériens qui font leur pub. On se croirait
chez Drucker. Jamais on verrait ça avec un Reformé. Non jamais ! »
– Nous autres luthériens, ça nous vient d'une histoire où il
était question d'un affichage sur la porte d'une église…
Janvier 2023
Toma n’aime pas
quand je critique les catholiques, comme dans ma Réaction
du 25 intitulée Chiffres :
« Toujours la bonne vieille provocation facile
protestante sur les saints catholiques. 40000, je trouve qu’il n’y en pas assez
car chacun est appelé à devenir saint. Il devrait y en avoir autant que de
population.
Définition pour moi d’un saint : c’est une personne qui par
son vécu nous montre où il ne faut pas forcément aller car c’est une voie
particulière et difficile, mais nous dit que c’est à nous aussi de faire de
même : « Soyez dans votre propre vocation, dans votre propre plénitude.
Vous êtes merveilleux et unique au monde. »
Psaume : Je te
rends grâce Seigneur pour la merveille que je suis.
Mantra à se répéter tous les jours.
Quant à la sainteté du Christ : il est parfait et plein du
Saint-Esprit : Soyez parfaits comme
notre Père céleste est parfait. Si lui le dit…
Paix force et joie, et n’ai pas peur on te lit et
t’apprécie. »
– Mon cher Toma, tout d’abord, merci pour ton mantra, je m’en
souviendrai. Ceci dit, si tu relis bien ce que j’ai écrit, tu verras que c’est
au journaliste que je m’en prends, pas aux catholiques. Toutefois, il est vrai
que ces derniers sont aussi touchés par ricochet. À ce sujet, voici une
expérience que j’ai faite :
Une amie catholique, devenue veuve, avait décidé de faire des vœux
de consécration et elle m’avait invité à cette cérémonie. L’évêque, qui me
connaissait, était évidemment présent. Dans l’église, je m’étais placé au
second rang, au bord de l’allée centrale, ce qui fait que j’étais en vue
directe de l’évêque, installé dans le chœur. Arrive un moment où il faut se
lever et où commence la litanie des saints : un saint est nommé, et
l’assistance répond « Saint Untel, priez pour nous ! », et ça
dure comme ça pendant longtemps longtemps… car il y a beaucoup de saints. L’évêque
me regardait, stupéfait de me voir dans cette situation (comme moi), l’air de
se demander ce que je pouvais bien penser de cela et semblant comprendre que
j’étais tombé dans un piège (sans méchanceté du tout, bien sûr).
Voici ce que je pensais : « J’aimerais bien m’asseoir
car j’ai mal au dos, mais cela blesserait mon amie, elle penserait que je
désapprouve. D’ailleurs, je désapprouve, cette histoire n’a aucun sens, si vous
voulez prier Dieu, vous n’avez qu’à le faire directement, il est à l’écoute,
pourquoi passer par des sous-fifres ? » Puis on s’est rassis.
Dans les Écritures, en particulier dans les Épîtres, on nomme saints les membres de l’Église, non
quelques héros de la foi ou modèles de comportement. C’’est Dieu qui les
sanctifie. À cette aune, je suis saint moi aussi, comme les autres. Toutefois,
Jésus disait : « Pourquoi m’appelez-vous saint, un seul est saint ! »…
même pas lui, alors ?
À la sortie, je dis gentiment au frère de mon amie que cette
litanie m’avait été pénible. Il me répond : « Oui, ma sœur aurait pu
la raccourcir un peu. » Les catholiques ne se rendent pas compte, le plus
souvent, de ce que certaines de leurs pratiques nous choquent, nous les
protestants. La réciproque est sans doute vraie.
Mais nos pratiques font moins mal au dos.
« En toute
franchise, m’écrit la camarade Micheline à propos de ma Réaction d’hier 22 intitulée Bigamie,
je ne vois pas l’intérêt de s’allier à la Pologne qui est plutôt du genre
catho-facho, non ? »
– Facho un jour, libéral un autre. La Pologne est une
démocratie, avec élections, le jour où elle virera de bord, la France, elle,
sera peut-être devenue facho, non ? Surveille la mère Le Pen…
Claude n’a pas
attendu pour protester contre Tuerie,
ma Réaction du 14 : « Il n’y a pas plus cynique que cette
évocation de la mort absurde et inutile de milliers d’hommes destinés à la
fosse par la folie d’un dictateur ! Or on dirait que tu t’en
amuses… »
– Si tu le comprends comme ça, collègue, c’est que tu n’as pas
perçu le désespoir sous-jacent à cette tentative d’humour noir. Ou bien c’est
que j’ai raté ma tentative. J’ai une faiblesse pour les Russes de base, les
Popofs, justement, et ce massacre me bouleverse.
La Réaction du 6 intitulée
Tchort znaïet a déplu à Thomas, qui
m’a écrit une longue lettre acerbe dont
j’extrais ce début qui résume parfaitement le tout : « Je garde ma
pitié pour les Ukrainiens ! Les Russes n’ont qu’à se rebeller au lieu
d’obéir à leur tyran… »
– Bien entendu, mais ils sont tenus dans l’ignorance de ce qui
se passe réellement. De plus, c’est sans doute plus facile à dire qu’à faire
pour des Popofs de base, formés à l’obéissance.
Voici ce que j’ai posté sur mon compte Facebook :
Ya platchou s rousskimi
matieryami. Je pleure avec les mères russes. Et je pleure avec les enfants
ukrainiens. A ya platchou s oukrainskimi
dietmi.