Retour à la page accueil

Vous pouvez donner votre avis : jean.alexandre2@orange.fr

 

 

 

Historique                                                       

 

 

Les messages reçus de visiteuses et visiteurs.

(contact : jean.alexandre2@orange.fr)

 

 

On peut trouver ici l’historique complet de mes réponses

aux messages reçus  à propos de ce site ouvert en mai 2006.

Quoi que vous me communiquiez, de toute façon, merci

pour le message, la question ou la remarque.

 

 

 

Cuba – D.R.

 

 

Septembre 2023 

 

À la lecture de ma Réaction du 31 août intitulée Appellation, Lydie s’est trouvée un tantinet agacée :

« On dirait que vous avez un problème avec les mères, à moins que ce soit avec les femmes en général ! Que voulez-vous dire au juste ? Il me semble que les mères valent bien les pères, vous ne croyez pas ? »

 

– Euh, oui, tout à fait, pour le moins ! Ce que je pense, c’est que les pères adoptent l’enfant dont leur femme vient d’accoucher, c’est un geste d’amour et de confiance qu’elles n’ont évidemment pas besoin de faire ! À moins d’avoir plusieurs partenaires mâles, elles savent d’où vient cet enfant, non ? Si bien qu’elles sont dans une relation différente de celle des pères. Voyez l’histoire de Joseph, dans l’évangile, il accepte comme son fils l’enfant dont le père est Dieu. Marie, elle, ne peut pas se dire qu’une Mère céleste l’a conçu avec elle. Il se peut qu’un jour les femmes puissent porter un gêne mâle en sus du leur, mais pour le moment, le géniteur reste nécessaire. Si la femme est une mère et que Dieu l’est aussi, alors cela pose en effet un problème à l’homme que je suis : dans l’histoire, je disparais… Or vous pourrez constater que, dans ma réaction, j’en accepte le principe si jamais telle dame y tient. Bref, si vous ne voulez plus de moi, dites-le ! 

 

Août 2023

 

Ma Réaction  du 24 intitulée Logique a fait réagir aussi Maxime :

« Et depuis le temps que la France devrait légaliser (ou dépénaliser) le cannabis, par exemple… Ça réglerait déjà beaucoup de problèmes. »

 

– Possible. Il faudrait peut-être faire comme les États-Unis, faire un test dans quelques départements, en autorisant par exemple les buralistes à en vendre sous certaines conditions. Tant qu’on n’aura pas essayé, on ne saura pas ce que ça donne. Mais généraliser ainsi la vente sous contrôle du cannabis n’empêchera pas les salopards de développer en revanche le trafic des autres drogues… plus nocives.

 

Richard prolonge ma Réaction du 9 intitulée Zou ! :

« Après la suspension du service militaire, les forces armées ont été entièrement reconfigurées et professionnalisées en vue d'opérations extérieures. On est passé d'une stratégie centrée sur la dissuasion à une stratégie d'intervention. Trente ans après, le résultat n'est pas vraiment convaincant. »

 

– Effectivement. C’est pourquoi, concernant les pays sahéliens et plus généralement, j'ai eu suffisamment l'occasion de considérer à quel point notre relation actuelle avec l''ex-Afrique française est nocive pour les deux parties. Je pense qu'il faut y mettre fin de façon claire et nette.

 

Toma a répondu ainsi à ma Réaction du 11 intitulée Un mot :

« Einstein disait : Dites moi ce que vous entendez par Dieu et je vous dirai si j’y crois. » Pour ma part, lorsqu’on me demande :  « Avez-vous la foi ? » je réponds invariablement : Dieu seul le sait. Car en effet, il y a des croyants qui croient croire et des non croyants qui ne savent pas qu’ils croient. Comme le disait un moment le frère Charles : « Mon Dieu, si tu existes fais le moi connaître. »

 

– En effet, c’est Dieu qui donne la foi, qui n’est pas particulièrement une croyance mais surtout un lien personnel et ecclésial.

 

Il y a des pluriels qui évitent la question du genre, c’est ce que relève Pascale à propos de ma Réaction du 2 intitulée Métier : « Tout à fait d’accord (juste, si je peux me permettre, tu me pardonneras, ici très paradoxalement le « x » nous sauve la mise) (pardon). »

 

– Très juste, il évitait de préciser de quel genre on parle, mais il présentait à mes yeux de mec pas sérieux l'avantage de jouer avec le nom de Quentin Dupieux. Veuille agréer toutes mes excuses. Je ne vais pas essayer de me défiler en ajoutant qu’avec les pieux, j’embrasse aussi toutes les pieuses. Ce qui ne serait vrai qu’en partie.

 

Juillet 2023

 

Michel commente ainsi ma Réaction du 23 intitulée En guerre : « Lorsque nous étions plus jeune nous rêvions d’un avenir meilleur pour nos enfants. À présent nous redoutons un avenir terrifiant pour nos petits-enfants ; et nos enfants n’ont pas l’air de s’en rendre compte. »

 

– Je suis moins pessimiste sur l’état d’esprit de nos enfants, mais il est vrai qu’ils ont été formés dans l’inexistence de la guerre totale. Pour eux, elle est une réalité exotique, un irréel de l’ordre d’un passé lointain. De moins en moins de gens l’ont connue chez nous. Des très vieux. Et mon expérience à ce sujet est que le ressenti qu’elle créait en nous n’est pas transmissible. Aussi pensent-ils souvent qu’elle ne les concerne que de loin. D’autant que la Russie, l’Ukraine, pour eux, au départ, c’était une réalité lointaine, ça ne s’imprimait pas dans les consciences comme le font par exemple les pays voisins, l’Angleterre ou l’Allemagne. Mais ça change.

 

Richard a des doutes quand à la fiabilité de ma Réaction du 8 intitulée Parole donnée : « Ben oui. Mais il y a quand même des moments où la question se pose. Surtout quand le gamin ou la gamine te teste, pour voir. »

 

Je maintiendrai ! (Richard habite aux Pays-Bas). Ma réponse : m'en fous, tu fais partie de la famille que ça te plaise ou non et quoi que tu fasses. C’est quand même pas les mômes qui vont commander ! De plus, si ta parole ne vaut rien à leurs yeux, je te raconte pas comment ils vont se comporter !

 

Juin 2023

 

Ma Réaction du 6 intitulée Toujours eux a inspiré Joël : « Bien sûr que c’est normal de faire payer ces salauds de pauvres. D’abord il y en a plus que de riches donc ils sont plus rentables, et en plus ils sont sales, méchants, brutaux, malpolis et j’en passe. Beaucoup sont en plus étrangers, immigrés, ce qui n’arrange rien pour leur cas ! Vive la France ! »

 

– Heureusement que je te connais car je ne suis pas sûr que tous les lecteurs comprendront ton humour acide, qu’ils jugeront mal placé, ou même qui te prendront au mot et seront horrifiés, mais c’est un style, genre imitation d’un certain discours hélas existant.  

 

Marielle a commenté ma Réaction du 18 juin concernant Missak Manouchian, intitulée Affiche rouge, et lui a ajouté ceci : « Avec sa femme - elle a reçu la plus belle lettre d’amour que je connaisse. Ensemble dans la même cérémonie et le même tombeau. »

 

– C’est en effet une belle chose d’associer Mélinée Manouchian au salut rendu enfin à son mari et camarade. Au vrai sens de cette parole biblique, ils ne formaient qu’une seule chair, une seule existence déchirée par les barbares.

 

À ma vive surprise, ma Réaction du 12 intitulée Regret ? n’a pas été comprise par plusieurs lecteurs alors que je la croyais évidente. On m’a demandé des éclaircissements, ce que j’ai peu aimé faire. À la place, je me serais volontiers satisfait de donner cet exemple, parmi d’autres possibles :

 

– Dans une rue d'un quartier populaire de Paris, imité par une petite équipe, je glissais sous les essuie-glace des voitures en stationnement, le long d'une rue, une invitation à une soirée à l'église luthérienne locale. Le titre en était "Et si on parlait d'amour !" Un Monsieur entre deux âges, me voyant faire, intrigué, regarde le titre de loin, me suit et attrape la feuille que je viens de déposer sur une voiture, mais à peine en a-t-il reconnu l'origine qu'il sursaute, comme effrayé, jette la feuille et part presque en courant. Surpris, j'éclate de rire.

 

Pour Yves, ma Réaction du 5 intitulée Langue est contre-productive : « C'est cela ! Comme cela l'arabe deviendra la seule langue maîtrisée. C'est déjà difficile pour les enfants vivant dans un foyer où l'arabe est utilisé d'apprendre le français et surtout de ne pas avoir de difficultés à écrire de gauche à droite... »

 

– Je pense que l'apprentissage de l'arabe international, par exemple à partir de treize ans, le français devenu langue courante, ne peut qu'aider à se situer ceux qui le parlent à la maison sous des formes locales. Je rappelle qu'à cet âge, les enfants juifs sont censés maîtriser la lecture de l'hébreu, tout aussi différent du français que l'est l'arabe.

 

Jean n’apprécie pas ma réaction du 14 mai intitulée Provoc : « C’est bien vite faire son deuil des trois générations suivantes qui restèrent fidèles à leur foi en dépit des multiples épreuves. Beaucoup de ruraux, de petites gens et même quelques-uns parmi les élites alors que tant d’autres allaient à la soupe. Mais qui s’intéresse encore à eux ? »

 

– Ce sont justement ceux dont je dis qu’ils étaient de culture genevoise. Du solide, permettant de « résister », mais impropre à la survie dans l’environnement indifférent d’aujourd’hui. Sommes-nous tellement plaisants, faisons-nous tellement envie, pour nos compatriotes ?

D’autre part, faire le deuil des uns ne signifie pas ne pas faire le deuil des autres, bien au contraire, car en l'occurrence, 1610, année de l'assassinat de Henri IV, signe la venue de nouvelles guerres civiles, de persécutions redoublées, du développement d'un pouvoir central de plus en plus absolutiste dont l'exagération explique en partie la fureur révolutionnaire ultérieure. Pendant ce temps, donc, le huguenot souffre et résiste, privé de la joie, de la liberté et de la légèreté de ceux dont je parle et dont je déplore l'effacement.

 

Mai 2023

 

Ma Réaction en série du 26 intitulée Bête et méchant a provoqué de nombreuses réponses, dont celle de Bernard : « C’est ce qui s’appelle la gestion raisonnée de la grande pauvreté. Il faut la disperser pour la rendre invisible. Un chouïa par ci, un chouïa par là. Les bobos qui vont déferler dans la capitale n’auront pas à se pincer le nez ou à fermer les yeux. La place sera nette. Reste à savoir si les déplacés ne seront pas tentés de regrimper très vite vers la capitale où ils trouvent mieux à se nourrir dans certaines poubelles qu’en province ? La technique utilisée est ancienne mais elle n’a jamais donné les résultats escomptés. Et pour cause. Elle est totalement indigne et scandaleuse. Un sparadrap sur une jambe de bois. Avec les milliards engloutis dans la méga teuf il y aurait de quoi résorber l’essentiel des situations de détresse. Mais cela ne présente aucun intérêt pour les bénéficiaires des Jeux. Qui ne pensent qu’aux retombées pour eux. Les sales types dont tu parles, Jean. »

 

– Les Jeux olympiques semblent habitués à tourmenter les pauvres, ainsi que le rappelle Marielle : c’est « ce qu’a fait Pékin en saccageant la vieille ville pour créer un « Pékin Potemkine » pour ses JO. » Plus grave encore, les Jeux de Séoul ont permis aux Coréens de raser les quartiers défavorisés qui empêchaient les promoteurs de construire ultérieurement des cités de style cage à poules.  

 

Ma Réaction du 18 intitulée Un ton en dessous ! a suscité de nombreuses mais rapides réponses positives dont celle-ci, de Christiane : « Bravo Jean ! Tu as exactement les mots qu'il faudrait réussir à faire circuler... Vaste programme ! »

 

– Excellente vision de la réalité : c’est juste mais ça ne passe pas, ça ne circule pas, ce n’est pas à l’ordre du jour… Les gens préfèrent s’engueuler, peut-être. Mais peut-être aussi manquons-nous d’instances régulatrices universellement reconnues, comme l’ont été longtemps l’École et les Églises ? Car en quoi ou en qui croire aujourd’hui quand on est un Français lambda ? La science est incompréhensible, la philosophie est l’affaire des m’as-tu-vu, la religion est déconsidérée, l’école n’est plus un magistère, la politique n’ouvre pas un avenir, la finance échappe aux simples gens, le travail les ennuie… Il faut être bien courageux pour subir un tel vide sans déraper ! 

 

Virginie a des doutes concernant ma Réaction du 17 intitulée Prédiction ? : « En Chine, ils sont bouddhistes, et si ce n'est pas suffisant, le taoïsme rythme la vie et le confucianisme la codifie. A priori, ça ne laisse pas beaucoup de place pour ce type de christianisme. Et si besoin le PCC veillera au grain. »

 

– Le fait est pourtant que le nombre des évangelicaux ne cesse d'augmenter en Chine malgré la surveillance dont ils font l'objet, d’ailleurs comme toutes les confessions chrétiennes. Bien sûr, les évangélicaux, étant notoirement d’origine étatsunienne, sont sans doute plus surveillés que d’autres, mais les actives missions coréennes, entre autres, montrent que les religions asiatiques peuvent faire place au message évangélique. Un jeune Coréen, récemment converti, me disait qu’il avait préféré cette voie parce qu’il s’agissait pour lui de la religion de la liberté et de l’efficacité ! Un point de vue très asiatique.

 

Ma Réaction du 8 mai intitulée Tristesse a rappelé des choses à ma vieille amie Raymonde : « Bien sûr, la guerre n’est jamais finie car elle revient toujours. J’en sais quelque chose car j’y participais déjà quand j’avais dix ans à passer des messages ! Mon père m’envoyait dire une phrase dans le village à côté comme « Mon tracteur est en panne » et moi je savais bien que ce n’était pas vrai, mais sans comprendre la raison. J’ai compris à la Libération. »

 

– J’ai reçu un autre message de ce genre, de Jean. J’aurais pu ajouter le mien, mon histoire de sac de sable destiné à une barricade, à Paris cette fois, en 44. Et un autre de Gilbert, un ancien d’Algérie rescapé d’une embuscade. Ce qui prouve que les vieux me lisent ! Et que la guerre, cette saloperie, compte aussi sur les enfants !

 

Ma Réaction du 26 avril intitulée Culte a suscité cette réflexion chez Richard : « C'est le corolaire du 10ème commandement : "Tu ne susciteras pas la convoitise de ton prochain." Pour Max Weber, c'est une version alternative de l'accumulation primitive du capital. Et comme ça n'est pas bien non plus de thésauriser, tu es bien obligé d'investir dans de nouveaux outils de travail. Et comme tu ne peux pas les utiliser tout seul, faut bien que tu embauches quelqu'un d'autre pour les faire fonctionner. »

 

– Sauf qu’à l’époque, le travail concernait plus une famille élargie, au sens antique, qu’un seul bonhomme. Les enfants, les femmes, les jeunes frères et leur famille, etc., et au besoin quelques serviteurs obligés, débiteurs insolvables ou prisonniers. Jamais cet individu encloisonné en lui-même que nous sommes.

 

Bruno a répondu ainsi à ma Réaction du 22 avril intitulée Les écouter aussi : « La question c'est aussi de savoir pourquoi il y a une privatisation d'un bien commun subventionné à 70% par l'ensemble des contribuables ? Ce qui donne peut-être à chacun le droit de dire ce qu'il en pense. Quels sont les arguments des propriétaires des bassines (subventionnées aux deux tiers) ? Cela m'intéresse. »

 

– Je ne sais pas, je n'ai pas posé cette question. Toutefois, j'imagine qu'ils diraient qu'il est vrai que les bassines sont subventionnées, mais pas l'eau. Celle-ci est de l'eau de pluie, on ne te fait pas payer l'eau de pluie quand tu la récupères, de même qu'on ne fait pas payer les industriels qui pompent l'eau des rivières, du moins je crois. Mais sur l'ensemble de la question, je n'ai pas de certitude, sauf une : les grosses têtes qui prônent la violence pour faire avancer l'écologie sont des cons.

 

Avril 2023

 

Bernard a lu ma Réaction du 19 intitulée Logique, qui lui a inspiré ceci : « Toujours les mêmes salauds de pauvres qui emmerdent le monde, coûtent trop cher aux honnêtes gens et sont sources d’insécurité ! Il faut les bouter hors de France ou les anéantir à coups de matraques ! Sus à la vermine ! Coupons l’herbe sous les pieds de Marine. Faisons au moins aussi bien sinon mieux qu’elle !! Et nous garderons le pouvoir. Ce qui est l’objectif essentiel de notre politique prétendument bonne pour le pays. Tout le monde n’y verra que du feu ! Haro sur les étrangers et sur tous ceux qui nous défrisent ! »

 

– Oui, et en plus, ces salauds-là vont se tirer au moment où on a besoin d’eux vu le manque de main-d’œuvre ! 

 

De Marielle, suite à ma Réaction du 14 intitulée Réconciliation : « Une ″démarche de réconciliation″ suppose un vocabulaire approprié et ça ne va pas être facile… Déjà saint Paul a essayé. 2 Corinthiens, chapitre 5. Et ce ne fut pas très efficace… »

 

– Non seulement, mais on est loin de seulement y penser, chez nous. On pense à garder sa chasse gardée africaine menacée par des vilains.

Quant à l’efficacité des vues de l’Apôtre Paul sur la question, il en est d’elles comme de bien d’autres, émises par lui. Même chrétiens, les gens sont peu sensibles aux poussées de l’Esprit !

 

Ma Réaction du 4 intitulée Éthique a suscité cette réponse chez Dominique : « Bah, ce sont les apparatchiks religieux qui s’expriment et non pas le résultat de référendum interne à chaque confession chrétienne, à chaque religion... Au vu des sondages sur le sujet, bien des "croyants" ont un avis très personnel. Idem sur le droit à l’avortement. »

 

– Je m'exprimais en mon nom, parlant de ceux des protestants qui sont partisans d’une éthique de la responsabilité, personnelle et collective, celle que revendiquent la plupart de nos exégètes et théologiens. Il va de soi que d'autres ont une opinion différente tout à fait respectable à mes yeux. Grâce à Dieu, le protestantisme est divers. C'est pourquoi je ne parle pas de façon systématique, ne disant pas que les protestants sont de tel ou tel avis sur la question, mais qu'ils sont moins négatifs, c'est mon sentiment, que d'autres confessions religieuses.

 

Cédric complète à sa manière ma Réaction du 28 mars intitulée Trahison : « L'histoire se répète car c'est la même chose à partir de la fin du XVIIIème siècle, lorsque la monarchie se convertit aux théories des physiocrates et cesse de réguler le marché des grains. »

 

– Le parallèle avec ce que nous vivons est intéressant, et si l’histoire se répète… la convulsion sociale violente, la Révolution, est à notre porte. Gare aux pouvoirs établis ! Au XVIIIème siècle, c’est finalement la bourgeoisie, fer de lance du Tiers État, qui en a bénéficié : quel milieu social en profiterait aujourd’hui ? On ne saurait l’imaginer, je trouve.

 

Mars 2023

 

Ma Réaction du 18 intitulée Amen !, qui demandait une décléricalisation des Écritures bibliques a suscité ceci chez Marielle : « Pour y arriver c’est facile : une traduction sans les sous-titres liturgiques des péricopes. Soit l’audace des retitrages comme la Bible du Semeur, soit le texte nu avec seulement numéros chapitre versets, comme certaines versions Segond. On lit ou relit le texte sans les réflexes préjugés « ah oui c’est Le Mauvais Riche et le Pauvre Lazare » ou « Parabole de l’enfant prodigue ».Vu un retitrage de cette parabole : « Le conte du père et de ses deux fils ». Mon cher Kuen encourage son lecteur à retitrer le passage à méditer, et cet exercice est en soi-même une méditation… »

 

– Pas si simple. Il faut savoir que la traduction porte aussi le point de vue du traducteur. Exemple : il n'est pas écrit "Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre", mais "En un commencement, etc." Changement de perspective : il n'existe pas là de commencement absolu, mais Dieu crée aussi un commencement, le temps apparaît. Autre exemple, différent : en grec, hupokritai signifiait imposteurs, pas hypocrites, on passe du social au moral, point de vue quasi constant des religieux. La liste des exemples est assez fournie pour que l'on se dise qu'a existé très tôt un mouvement tendant à comprendre les Écritures en ce sens : individualisant et moralisant.

 

Olivier fait écho ainsi à ma Réaction du 12 intitulée Instantané : « Globalement je ne regarde plus Présence protestante avec ses airs de fausse modernité, cette façon de vouloir faire populaire, d’aguicher le chaland... quelque chose de démagogique au détriment d’un contenu construit... d’un message au monde d’aujourd’hui, autre qu’une bouillie lénifiante... J’adhère au point de vue de Jean. Je m’étais déjà exprimé en ce sens il y a quelques années. Il en ressort une sorte de mièvrerie qui n’apporte pas grand chose ni en terme de compréhension, ni en terme de posture. Dans ce sens, et pour être plus juste, il y a quelques trop rares fois des reportages qui marquent un engagement, une articulation conviction/action... »

 

– La raison de cette faiblesse ? J'imagine un manque d'intérêt pour une exploitation de notre immense trésor culturel, spirituel et théologique allant d'Abraham à nos jours, au profit d'un objectif promotionnel supposé missionnaire valant dans l'immédiat. Contrairement à ce que font les juifs, dont les émissions sont souvent intéressantes. Ils sont sûrs d'eux-mêmes, pas nous.

 

Paul a du mal à accepter les termes de ma Réaction du 5 intitulée Au fond : « Sans être ni pour ni contre la réforme des retraites, souvenons nous que l'abolition de la peine de mort en France était minoritaire en 1981. Donc l'opinion et encore plus le Peuple ne sont pas des entités probantes, ni existantes à mes yeux. »

 

– Je suis d'accord, en fait, pour moi la notion de Peuple souverain est de l'ordre du principe, rarement du vécu, mais elle reste valide à moins d'abolir la République. On a les totems qu'on a. Mitterrand a fait un coup de force, tout comme il arrive au peuple d'en faire un de son côté, mais souviens-toi tout de même que l'enjeu, décider à froid de la vie ou de la mort d'un humain, avait une autre portée.

 

Ma Réaction du 28 février intitulée Dansez, maintenant a suscité cette réponse de Marielle : « Je suppose que c’est une prédication contre la danse et le bal et les chansons rocks. Déjà sermons de ce genre en province française au XIXème siècle. La haine contre ces arts par les évangéliques américains est presque aussi violente que les institutions musulmanes. »

 

– Ce n’était pas cela. Le ton était plutôt à la mise en garde paternelle teintée d’humour. N’oubliez pas qu’il s’agissait d’une Église évangélique africaine, dans laquelle il convenait justement de chanter et danser pour le Seigneur. C’était plutôt, à mes yeux, une réaction justifiée selon laquelle même la piété la plus authentique peut devenir source d’autojustification. De propre justice, comme on disait autrefois chez les huguenots. J’ai trouvé géniale cette façon lapidaire de dire une grande et complexe vérité. 

 

Février 2023

 

Mathieu répond ceci à ma Réaction du 22 intitulée Origines : « Je suis tout à fait d'accord avec le propos, mais cela me fait penser à une chose annexe : lorsque je décris ma famille, je dis "d'origine protestante" (sans préciser "française"), compte tenu de l'importance culturelle que cela a pour nous, bien que nous n'ayons pas été élevés dans la religion. »

 

– Oui, la religion comporte toujours une culture spécifique, faite plus de façons de voir ou de comportements que de notions ou de représentations. Cela peut se maintenir peu ou prou pendant plus d’une génération après l’abandon de la pratique religieuse. De plus, cette marque peut se présenter de façon négative, par un rejet actif de cet héritage. On observe aussi que le point de vue global sur la religion d’origine reste souvent marqué par une vision dépassée de celle-ci, tant les confessions évoluent bien plus qu’on ne le croit, surtout de nos jours.

 

À propos de ma Réaction du 12 intitulée Voltairien, Daniel m’envoie ceci : « N'êtes vous pas fatigués de tous ces efforts pour défendre des théodicées qui bafouillent depuis des siècles ? Si vous avez des solutions pour justifier le Mal quel que soit ses formes, je suis preneur. »

 

– En ce qui me concerne, je ne suis pas dans cette recherche, j’ai d’ailleurs remarqué que les Écritures vont souvent dans un autre sens. Qui est responsable du malheur ? À cette question, Jésus ne répondait pas. Il proposait qu'on en conçoive la nécessité d'un changement de comportement (Luc 13). Un de mes poèmes récents (Job, in Lette à l’angelesse, éd. Jas sauvages) se terminait ainsi : en un souffle ténu Dieu leur répondrait / il n’y a pas de pourquoi.

 

Ma citation de la chanson La Butte rouge (Réaction du 10) a bouleversé René : « Merci pour le couplet de La Butte rouge. C’est vrai qu’elle est très actuelle en Ukraine aujourd’hui, avec ce tyran de Poutine qui va sûrement crever tranquillement dans son lit. Mais cette chanson me rappelle beaucoup ma mère. Son père est mort devant Verdun, elle en parlait souvent, elle pleurait en écoutant ces chansons-là. J’ai été bercé par ces souvenirs de la guerre de 14, et même aujourd’hui ça me bouleverse. Tu as bien fait de rappeler ça. »

 

– Merci à toi, mon René, je vois que nous sommes sur la même ligne. Moi, c’est mon grand-père, Auguste Alexandre, qui est mort coupé en deux par un éclat d’obus. Mon père avait trois ans, pupille de la Nation comme ils disaient. Cela ne l’a jamais quitté. 

 

François fait de l’humour à propos de ma photo du 4, la page de couverture de mon dernier livre, Lette à l’angelesse : « C'est pénible ces protestants surtout luthériens qui font leur pub. On se croirait chez Drucker. Jamais on verrait ça avec un Reformé. Non jamais ! »

 

– Nous autres luthériens, ça nous vient d'une histoire où il était question d'un affichage sur la porte d'une église…

 

Janvier 2023

 

Toma n’aime pas quand je critique les catholiques, comme dans ma Réaction du 25 intitulée Chiffres : « Toujours la bonne vieille provocation facile protestante sur les saints catholiques. 40000, je trouve qu’il n’y en pas assez car chacun est appelé à devenir saint. Il devrait y en avoir autant que de population.

Définition pour moi d’un saint : c’est une personne qui par son vécu nous montre où il ne faut pas forcément aller car c’est une voie particulière et difficile, mais nous dit que c’est à nous aussi de faire de même : « Soyez dans votre propre vocation, dans votre propre plénitude. Vous êtes merveilleux et unique au monde. »

Psaume : Je te rends grâce Seigneur pour la merveille que je suis.

Mantra à se répéter tous les jours.

Quant à la sainteté du Christ : il est parfait et plein du Saint-Esprit : Soyez parfaits comme notre Père céleste est parfait. Si lui le dit…

Paix force et joie, et n’ai pas peur on te lit et t’apprécie. »

 

– Mon cher Toma, tout d’abord, merci pour ton mantra, je m’en souviendrai. Ceci dit, si tu relis bien ce que j’ai écrit, tu verras que c’est au journaliste que je m’en prends, pas aux catholiques. Toutefois, il est vrai que ces derniers sont aussi touchés par ricochet. À ce sujet, voici une expérience que j’ai faite :

Une amie catholique, devenue veuve, avait décidé de faire des vœux de consécration et elle m’avait invité à cette cérémonie. L’évêque, qui me connaissait, était évidemment présent. Dans l’église, je m’étais placé au second rang, au bord de l’allée centrale, ce qui fait que j’étais en vue directe de l’évêque, installé dans le chœur. Arrive un moment où il faut se lever et où commence la litanie des saints : un saint est nommé, et l’assistance répond « Saint Untel, priez pour nous ! », et ça dure comme ça pendant longtemps longtemps… car il y a beaucoup de saints. L’évêque me regardait, stupéfait de me voir dans cette situation (comme moi), l’air de se demander ce que je pouvais bien penser de cela et semblant comprendre que j’étais tombé dans un piège (sans méchanceté du tout, bien sûr).

Voici ce que je pensais : « J’aimerais bien m’asseoir car j’ai mal au dos, mais cela blesserait mon amie, elle penserait que je désapprouve. D’ailleurs, je désapprouve, cette histoire n’a aucun sens, si vous voulez prier Dieu, vous n’avez qu’à le faire directement, il est à l’écoute, pourquoi passer par des sous-fifres ? » Puis on s’est rassis. 

Dans les Écritures, en particulier dans les Épîtres, on nomme saints les membres de l’Église, non quelques héros de la foi ou modèles de comportement. C’’est Dieu qui les sanctifie. À cette aune, je suis saint moi aussi, comme les autres. Toutefois, Jésus disait : « Pourquoi m’appelez-vous saint, un seul est saint ! »… même pas lui, alors ?

À la sortie, je dis gentiment au frère de mon amie que cette litanie m’avait été pénible. Il me répond : « Oui, ma sœur aurait pu la raccourcir un peu. » Les catholiques ne se rendent pas compte, le plus souvent, de ce que certaines de leurs pratiques nous choquent, nous les protestants. La réciproque est sans doute vraie.

Mais nos pratiques font moins mal au dos.

 

« En toute franchise, m’écrit la camarade Micheline à propos de ma Réaction d’hier 22 intitulée Bigamie, je ne vois pas l’intérêt de s’allier à la Pologne qui est plutôt du genre catho-facho, non ? » 

 

– Facho un jour, libéral un autre. La Pologne est une démocratie, avec élections, le jour où elle virera de bord, la France, elle, sera peut-être devenue facho, non ? Surveille la mère Le Pen…

 

Claude n’a pas attendu pour protester contre Tuerie, ma Réaction du 14 : « Il n’y a pas plus cynique que cette évocation de la mort absurde et inutile de milliers d’hommes destinés à la fosse par la folie d’un dictateur ! Or on dirait que tu t’en amuses… » 

 

– Si tu le comprends comme ça, collègue, c’est que tu n’as pas perçu le désespoir sous-jacent à cette tentative d’humour noir. Ou bien c’est que j’ai raté ma tentative. J’ai une faiblesse pour les Russes de base, les Popofs, justement, et ce massacre me bouleverse.

 

La Réaction du 6 intitulée Tchort znaïet a déplu à Thomas, qui m’a écrit une longue lettre acerbe dont j’extrais ce début qui résume parfaitement le tout : « Je garde ma pitié pour les Ukrainiens ! Les Russes n’ont qu’à se rebeller au lieu d’obéir à leur tyran… »

 

– Bien entendu, mais ils sont tenus dans l’ignorance de ce qui se passe réellement. De plus, c’est sans doute plus facile à dire qu’à faire pour des Popofs de base, formés à l’obéissance.

Voici ce que j’ai posté sur mon compte Facebook :

Ya platchou s rousskimi matieryami. Je pleure avec les mères russes. Et je pleure avec les enfants ukrainiens. A ya platchou s oukrainskimi dietmi.

 

Décembre 2022

 

François le facétieux m’envoie cet ours à propos de ma Réaction du 25 intitulée L’enfant-roi : « Jean, le dénuement qui était mien dans mon enfance ne m'a pas permis de fréquenter l'École du dimanche dont les tarifs n'étaient pas accessibles au fils d'ouvrier que j'étais.

Bref tout ça pour dire que je ne sais pas ce qu'est Noël. C'est à quelle page dans la Bible ? Est-ce que les musulmans fêtent Noël ? Jésus, qu'avait-il reçu comme cadeaux ?

Merci par avance pour ton éclairage savant et néanmoins théologique.

Avant de conclure, dis-moi si le Père Noël c'est Jésus. J'avoue que je suis perdu.

Vous les pasteurs vous avez déjà rencontré Jésus et le Père Noël ?

RSVP cher Jean.

Noyeux Joël ! »

 

– Je lui réponds ceci sur le même ton :

L'École du Dimanche était et reste gratuite pour tout le monde. Il est encore temps pour toi d'y aller. Le mot Noël évoque la naissance de Jésus, histoire que l'on trouve au début des évangiles selon Matthieu et Luc. Les musulmans font ce qu'ils veulent à ce sujet. Jésus a reçu de l'or, de l'encens et de la myrrhe et je suppose que cela lui a bien servi pour survivre avec ses parents quand ils étaient des migrants poursuivis par le méchant roi Hérode, qui tuait les enfants tout comme Poutine et d'autres. Le Père Noël n'est pas Jésus mais une création publicitaire de la marque Coca Cola, au départ. Je ne peux pas répondre pour les collègues, mais j'ai rencontré Jésus, répondant à son invitation, par exemple quand il est planqué dans un bout de pain et une gorgée de vin. Mais là, faut le croire. J'ai jamais rencontré le Père Noël bien que j'aie cru l'entendre de nuit quand j'étais couché, il y a longtemps.

 

« Votre réaction du 22 décembre, Le signe, ne m’a pas parue très claire, m’écrit Abi. Car à Noël, fêter le Prince de la paix n’arrêtera pas la guerre, c’est certain, que peut-on ajouter à cela ? Vous croyez que les gens qui font la guerre vont se convertir en masse par miracle ? »

(Voir à la page Réaction)

 

– Je constate qu’effectivement, je n’étais pas clair ! Je voulais dire plus simplement que, guerre ou pas, tous ces gens n’ont pas d’autre avenir, au bout du bout, que celui que leur propose dès maintenant l’enfant de Noël, qu’ils le croient ou non.

Tout au plus peut-on ajouter que s’apercevoir de cela, de ce signe, pour peu que cela soit un jour le cas de l’un ou l’autre, rend moins belliqueux, plus conscient de l’atroce stupidité qu’est la guerre… qui ne s’arrêtera pas pour autant.

 

Je reçois ceci d’un cher ami, Toma, de Lezay (Deux-Sèvres) : « Le monde vit de grandes turbulences. Le religieux y est même atteint. Qu'importe, il nous reste à chacun le spirituel et la foi brut des premiers chrétiens...

Un prêtre du Mellois est mis sur la touche pour cause de pédophilie. Je l'aimais pourtant bien, ce prêtre, et je prie maintenant pour lui et surtout pour ses petites victimes...

Un couple protestant et pasteurs amis veulent maintenant divorcer... Quelle misère ! Quel exemple donnons nous à tous ceux qui cheminent cahin-caha et bringuebalant ? Il faut parfois beaucoup pleurer, comme Pierre après son reniement.
Nous avons trois poules : une blanche, Roxane une noire Gitane et une rousse, Pépète. Elles nous causent et nous leur causons.

Dans le jardin les oiseaux piaillent car j'ai oublié de mettre du grain.
Il faudrait avoir le courage des oiseaux en hiver... »

 

– C’est une bonne chose de parler aux animaux, La parole est un des aboutissements heureux de l’histoire de la vie au long des siècles. Parfois, cependant, la parole donnée, lors de vœux, par exemple, ne tient pas ses promesses. Un seul est saint.

 

Ma Réaction du 7 intitulée Défi cosmique a suscité ces mots chez Michel : « Nous n'avons plus besoin des "Guignols de l'info" puisque nous avons d'autres guignols sur la scène publique. Nous n'avons ni penseurs ni praticiens du politique. Seulement des gesns (je ne sais comment les nommer) qui se partagent des parts de marché. » 

 

– Certes, ce personnel est frelaté, usé, et courbatu à nos yeux mais il lui reste une assez grande capacité de malfaisance, guignolesque ou non. Peut-être vont-ils, par inadvertance, vers de folles catastrophes (ce qui se dit mabboul en hébreu biblique) ?

 

Christophe n’aime pas que l’on touche à tout se qui se relie au capitalisme, je le sais depuis longtemps. C’est pourquoi il n’a pas aimé ma Réaction du 30 novembre intitulée C’est mal : « Propos confus pleins de préjugés et de jalousie. "L'égoïste, c'est toujours l'autre" disait Milton Friedman. »

 

– J'accepte "confus", je te défie d'être tout à fait pertinent sur ce sujet en deux lignes, surtout quand celles-ci sont teintées d'humour. Mais par ailleurs, c'est ton habitude, tu extrapoles en me prêtant des intentions et des sentiments que je n'éprouve pas. C'est que tu ne sais rien du rapport que j’entretiens avec les Étatsuniens. Je ne les jalouse pas. Et si préjugé il y a – qui peut en juger pour soi-même ? –, tu n’en es pas dépourvu toi non plus.  

 

Novembre 2022 

 

Ma Réaction du 24 intitulée Destruction suscite ceci chez Michel : « À ceci près que la honte n’est pas au programme des dirigeants russes. Ils livrent guerre sainte a des traitres et des hérétiques (catholiques grecs par exemple).

 

Bien sûr, mais plus tard, le peuple russe ne s'en exonèrera pas pendant longtemps. La culpabilité lui pèsera sur les épaules et je plains les enfants qui devront, adultes, la porter.

 

Ma Réaction du 11 intitulée Poilus a suscité cette réponse d’Étienne : « Ne pensez-vous pas qu’un grand nombre de ces hommes ait eu réellement le sentiment et la volonté de se sacrifier pour la Patrie ? Parmi eux, n’y avait-il que des moutons menés à l’abattoir ? Je ne le crois pas ! Voyez comment se comportent les Ukrainiens d’aujourd’hui, sont-ils manipulés, selon vous ? »

 

– Vous avez raison, je regrette d’avoir donné l’impression que tous étaient purement et simplement des victimes sacrifiées. Mais ce n’est pas contradictoire avec l’opinion selon laquelle ils ont été aussi, en même temps, manipulés et sacrifiés…

 

Marielle répond ceci à ma Réaction du 3 intitulée Immigration : « Vous et moi avons le souvenir où les usines de voitures recrutaient des immigrés exprès de pays étrangers pour leur travail à la chaîne. Mais les Algériens de Citroën étaient des citoyens de départements français devenus indépendants… »

 

– Je me souviens de cela, en effet, à ce « détail » près : ces Algériens n’avaient jamais été « citoyens » français au plein sens du terme, ils dépendaient alors d’un statut particulier.

 

À ma Réaction du 26 octobre, Modernisme, Richard répond ceci : « Il n'y a pas que dans la Bible que les dieux ne cessent de nous faire des embrouilles et ce depuis une antiquité antérieure à l'invention de l'écriture. L'histoire est quand même ce qui se transmet oralement le plus spontanément, parfois avec le support de l'image au fond d'une grotte. La chance de la théologie chrétienne, c'est que contrairement à l'Olympe, notre ciel n'abrite qu'un seul protagoniste. Ce qui limite quand même un peu les dégâts ».

 

– À mon sens, les choses s’inversent dans les Écritures bibliques en ce sens qu’il s’agit, en profondeur, d’une histoire de Dieu. Un dieu problématique, critique, tragique, même. C’est nous qui lui faisons des embrouilles !

 

Octobre 2022

 

Après avoir lu mon dernier recueil de poèmes intitulé Lettre à l’angelesse (Marseille, éd. Jas sauvage), Yves fait connaître son point de vue sur ma poésie. Il lui est plutôt favorable : « Contre le "sel de la mer (qui) a noirci, a figé nos figures", la poésie de Jean Alexandre relève de la pratique du sourcier. Elle fore et crée les lieux de l'émergence, de la vie et de l'émerveillement. "Pour le sourcier qui le fera/le monde sortira". Une ample respiration, une lecture du souffle. »

 

– Ce n’est pas rien, d’autant qu’Yves est lui aussi poète, et pas le dernier ! Je ne peux que le remercier de son indulgence. Chaque fois que je reçois ce genre de félicitation, je suis d’autant plus saisi par une sorte d’aphasie que, à vrai dire, cela m’arrive rarement ! 

 

Paul n’a pas raté ma Réaction du 15 intitulée Chiche ! : « Nestlé... ceux qui ont offert du lait en poudre pendant les sècheresses du Sahel ? Total... on connait leur CV long comme un jour sans pain, Shell qui vient de lâcher poussivement 100 millions de $ au Nigeria pour marée noire, BP à qui l'on doit la plate-forme Deepwater Horizon de sinistre mémoire. Quand aux banques... ben ce sont des banques ce qui est déjà une insulte. »

 

– Qu’est-ce qu’il a, Paul, contre les banques ? On lui a refusé un prêt ? Ou bien fait-il allusion à leur manie de créer des bulles financières ? Quant aux autres de ses cibles, ma foi, il a bien raison de ne pas oublier leurs méfaits ! Leurs valeurs se résument à une seule : faire du fric pour leurs actionnaires.

 

Mon amie Marielle, catholique et paroissienne du Sacré-Cœur à Paris, n’est pas d’accord avec ma Réaction du 12 intitulée Pauvre Louise. Plutôt que de polémiquer, elle nous envoie cette précision : « Le square Willette (anarchiste dessinateur du Chat Noir et autres lieux) a été débaptisé par les wok de la Ville de Paris pour ses écrits réactionnaires. On l’a baptisé Louise Michel qui a été institutrice rue Becquerel à Montmartre - elle fut témoin du mariage de son élève Mathilde Mauté et de Paul Verlaine le 11 août 1870 à l’église ND de Clignancourt (actuelle place J Joffrin). »

 

– Grand salut d’amitié à Marielle, grande lectrice de Bible et d’histoire religieuse, passionnée par son quartier montmartrois. Et pardon de lui avoir fait de la peine, mais, comme disait l’autre, je ne peux autrement…

 

François a lu ma Réaction du 30 septembre intitulée L’homme nu. Il y ajoute ceci : “Et comme disait Johann Wolfgang von Goethe : "Dream no small dreams for they have no power to move the hearts of men.”

 

– Je traduis : “Ne rêve pas de petits rêves car il n’ont pas le pouvoir de changer le cœur des hommes.” Certes, certes, mais du rêve à l’engagement, il y a une différence, une grosse !

 

Ma Réaction du 30 septembre intitulée L’homme nu a suscité ces mots chez mon ami Toma : « Il est d’ailleurs fort agréable de faire du naturisme  en pleine nature lorsque le temps est beau et la mer belle.

Mais trêve de blague, le jeune homme qui repart fort triste, j’en suis sûr, est également celui qui, la nuit de l’arrestation au Mont des Oliviers, voulut suivre  Jésus mais, les gardes l’ayant attrapé, il leur échappa en laissant en leurs mains son vêtement. Il s’enfuit tout nu dit l’évangile… Il a eu un sursaut de courage à vouloir suivre le Christ mais celui-ci fut de courte durée. Puisqu’il eut peur d’être jugé avec Jésus (et je le comprends), il ne lui reste que sa nudité pour s’enfuir et pour pleurer .Je ne sais si c’est exact mais ça me plait de le croire. »

 

– Il est certain qu’il existe un point commun entre les deux : ils s’en vont plutôt que se lancer. De là à dire qu’il s’agit du même, effectivement, on ne peut l’assurer. La tradition suppose qu’il s’agissait de Marc. L’important consiste, je pense, entre cette contradiction entre le dire ou l’engagement et le faire qui s’ensuit. Dans ces récits, on met aussi en relief la seule figure qui ne cale pas mais accomplit son engagement, celle du Christ.

 

Septembre 2022

 

Ma Réaction du 14 intitulée Efficacité a suscité cette remarque de la part de Richard : « Le plus surprenant, c'est que consigner, transmettre et constituer en bibliothèque ces textes prophétiques, ça demandait des moyens financiers qui n'étaient pas à la portée du vulgaire. Ce sont les riches qui ont trouvé utile de transmettre ces textes. Le message politique est assez clair : si vous ne prenez pas suffisamment soin du peuple, il n'y aura personne pour défendre les murs de la ville quand l'ennemi sera à ses portes. »

 

– Sans doute, mais au départ de la conception des Écritures, ce sont des prêtres, vilipendés par les prophètes, qui ont inclus ces derniers dans la liste des livres à lire... Saluons cette honnêteté intellectuelle !

 

François répond ainsi à ma Réaction du 8 intitulée Rappel : « Tu es sûr ? Ils meurent surtout pour eux ce qui est logique. Avant cette guerre, nous les Occidentaux n'avions que faire de l'Ukraine, des États Baltes, etc. Aujourd'hui la bonne conscience pousse à soutenir l'Ukraine. Demain un autre malheur chassera le précédent. Il en va ainsi des crashs d'avion, des glissements de terrain, des inondations, des incendies géants, etc. Notre mémoire semble être celle de l'instant. »

 

– Ces dernières remarques sont certes pertinentes, mais justement, sur le point de la prise de conscience de notre situation géopolitique, les temps changent. Poutine nous l’a fait savoir, c’est aussi l’Union européenne qui est visée, donc aussi la France. Pour imiter Brassens, je dirais : « Ne touchez pas à mon amie l’Ukraine, je suis derrière ! »

 

Ma Réaction du 29 août intitulée Coquecigrue, qui réagissait à un article de l’hebdomadaire Marianne déclarant que « d’après la science, Dieu n’existe pas », a suscité cette réponse de Michel : « C’est surtout stupide. "La" science n’existe pas. Il y a des sciences. De plus "la science" ne parle pas. Des scientifiques expriment des opinions fondées soit sur leurs connaissances soit sur leurs fantaisies. Ceci est le b a ba de l’épistémologiste (un gros mot, je sais). »

 

– Bon, ben je suis d’accord, je me contente d’ajouter une définition du mot épistémologie : « Partie de la philosophie qui étudie l’histoire, les méthodes, les principes des sciences » (Le Petit Larousse 2021).

 

Août 2022  

 

Richard, qui est un pinailleur à qui il arrive d’avoir raison, n’a pas apprécié la phrase d’entrée de la première page de ce site, "Nos récits sacrés nous disent : sois capable de changer", due à la rabbine Delphine Horvilleur. Il écrit : « La formule sonne bien, mais l'emploi de l'impératif pose problème. À moins que celui qui donne l'ordre donne aussi les moyens de l'exécuter, autrement dit te rende apte au changement du point de vue simultané de tes dispositions intérieures et des circonstances extérieures. Mais même dans ce cas, en quoi recevoir la capacité offerte de changer te place-t-il automatiquement dans l'obligation de le faire ? Peut-être est-ce cela qui fait de ces histoires des récits à part à défaut d'être "sacrés". Si ces récits parlent mieux du changement que les recueils de sagesse, c'est parce que le changement est de l'ordre de l'événement et advient dans un temps et un lieu déterminés. La capacité au changement s'y révèle pratiquement (ou non) et suscite le témoignage sous la forme d'une histoire qu'on raconte. Si nous avons pu changer, c'est sans doute que cette capacité nous avait été préalablement donnée. La formulation à l'indicatif présenterait l'avantage d'annoncer simultanément la loi (tu dois changer) et l'évangile (tu peux changer). »

 

On ne peut pas demander à une rabbine d'annoncer l'évangile. Ceci dit, bien sûr, Richard a raison, mais l’idée forte était tout de même la nécessité de changer, impératif très actuel ! On se dira donc plutôt : « Tu peux changer ! » ce qui serait déjà une bonne nouvelle.

 

Dominique a été personnellement interpelée par ma Réaction du 19 intitulée Œcuménisme : « J’ai été baptisée catholique (avec une part d’ancêtres vaudois) recevant l’évangile du dimanche jusqu'à la crise agnostique où la politique m’a mobilisée. Sur le divan de la psychanalyse m’est revenue la foi. J’ai appris à louer Dieu avec les orthodoxes, qui m’ont enseigné la patristique et l’iconographie. Puis retour au protestantisme pour une vie ecclésiale plus "démocratique" en attendant la prochaine aventure... Je reste de confession orthodoxe. Mon ambition est de devenir chrétienne, un long chemin...

Nota : je n’ai pas choisi ce parcours œcuménique, il s’est totalement imposé à moi. »

 

– Je devine, à vous lire, un parcours qui ne m’est pas étranger… Il se trouve que je n’ai pas rencontré directement l’orthodoxie, si ce n’est par l’étude ou par quelques rares amis. Comme beaucoup, ce qui me réchauffe en elle c’est le chant. Il en est de même de la psychanalyse, que je n’ai réellement abordée que par la lecture, mais je conçois assez bien qu’elle puisse amener à dé-couvrir la foi. Merci pour votre témoignage.

 

On ne saurait plaire à tout le monde, Virginie n’a pas aimé ma Réaction du 13 intitulée Cercle : « Désolée, je n’ai pas aimé du tout ce que vous avez écrit sur la chasse aux migrants, comme vous dites. Je vous signale que déjà l’expression la chasse aux migrants est très malvenue. On ne les chasse pas, on les renvoie chez eux, et poliment encore ! J’ajoute que les lois de la République sont décidées par des gens élus, ce ne sont pas des idées qui leur sont arrivées en l’air. Donc, désolée, je trouve que vous êtes malhonnête en écrivant cela. »

 

– Sur ce sujet, je pense que les gens dont vous parlez ont un métro de retard sur l’opinion, c’est-à-dire sur les électeurs. L’opinion publique a commencé à intégrer les faits, comme le manque criant de main d’œuvre ou l’affaire des jeunes apprentis renvoyés alors que leurs patrons tenaient à eux. Ceux qui sont au Pouvoir n’ont même pas réussi à avoir la majorité au Parlement, demandez-vous pourquoi. Les temps changent.

 

Richard, ayant lu ma Réaction du 3 intitulée Sobriété, va un peu plus loin dans l’humour : « Je n'ai jamais compris ce que le beurre apportait aux épinards surtout hachés. » D’où ma réponse :

 

– Tu n'es pas normand, ça se voit. Si tu l'étais, tu comprendrais que la bonne question, c'est : qu'est-ce que les épinards apportent au beurre, compte tenu du fait qu'on a déjà la crème ?

 

La fin de ma Réaction de ce jour, intitulée comme il se doit Lundi, mais déjà parue ailleurs samedi dernier, a suscité alors cette protestation de Carine : « Pourquoi écrivez-vous que la religion chrétienne d’aujourd’hui est devenue tellement casse-pied ? Je m’inscris en faux ! D’abord, pourquoi dite chrétienne ? Le christianisme est la religion du Christ ! Si vous voulez dire qu’elle Lui est infidèle, c’est une façon de voir car la religion de Jésus est justement le pardon. Vous connaissez des chrétiens qui ne reconnaissent pas d’être des pécheurs ? En plus, c’est vous qui dites qu’elle est casse-pied, j’ai l’impression que vous avez des expériences négatives, mais parlez pour vous ! »

 

– Il y a donc deux désaccords entre nous. D’abord, pour dire le vrai, je ne tiens pas tellement aux mots « dite chrétienne ». Allez, je les retire, car ils sont source de malentendu dans un texte aussi lapidaire. Mais que la religion chrétienne soit perçue comme casse-pied par l’immense majorité de la population française (pour le moins), cela, je le maintiens, c’est à cela que je faisais allusion, trop rapidement, j’en conviens.

 

Juillet 2022  

 

De Marielle, à propos de ma Réaction du 21 concernant Michel Onfray et intitulée Glose : « Il est centré sur lui-même. Donc il ne peut que se tromper sur un univers qu’il ne peut concevoir ni même envisager. Cela dit, il a un bon vocabulaire. »

 

– L’ennui est qu’il rassemble un tas de gens, centrés sur lui-même, et qui le croient expert. Écrire élégamment pour dire des bêtises est l’une des tares classiques de notre littérature.

 

De Bruno, cette réflexion, suite à ma du 2 intitulée Civisme : « Je suis d'accord pour arrêter individuellement de gaspiller. Mais j'exige que la gabegie collective soit sanctionnée. Je me rappelle qu'en 1974, mon père avait civiquement réduit notre consommation de fuel de chauffage en suivant les conseils de nos politiques (et déjà convaincu par avance, grâce à René Dumont, Jacques Ellul et Bernard Charbonneau entre autres). Je me rappelle aussi comment il a pesté contre la décision unilatérale de réduire en 1975 la consommation de fuel domestique par rapport à 1974. En clair, les quelques personnes aillant agi de manière civique et responsable se trouvaient flouées. »

 

– Se trouver floué est souvent le cas de ceux qui anticipent sur les mesures raisonnables à prendre. Ils en paient généralement les conséquences. Ça me rappelle ce dit de la sagesse militaire : ayant reçu un ordre, attendre le contrordre !

 

Juin 2022  

 

Pour Lucile, ma Réaction du 24 intitulée On change la donne sent le soufre : « Autrement dit, ça y est, la Nupes est déjà condamnée ? Plus de solidarité ? Vous faites bien partie des sociaux traitres ! » 

 

– C’est net ! Mais peut-être pas trop pertinent. Je me contentais de noter un fait lié à la nouvelle constitution de l’Assemblée. Lors de la création de la Nupes, les socialistes, verts ou communistes ne se sont jamais engagés à suivre tous les choix de La France Insoumise los des débats parlementaires.

 

Yves a lu ma Réaction du 10 intitulée Blocus et y répond ainsi : « La Russie rentre en guerre, elle est sanctionnée et riposte en instaurant le blocus d'Odessa. Rien de surprenant, c'est dans tout conflit le principe de l'escalade. Nota : il y a avait déjà des sanctions avant janvier. »

 

– C'est ça, la Russie bloque l'approvisionnement en blé des pays pauvres pour punir les pays riches qui la sanctionnent... Il vous faut vraiment trouver des excuses aux Russes quoi qu'il arrive à ce que je vois !

 

De Toma, cette réponse à ma Réaction du 6 : « Cher Jean, suite à ton billet  d'humeur "mantra" je pense qu'il y a au moins cinq catégories de citoyens. […]

 - Il y a ceux qui ont trouvé leur élu(e) : il en existe encore. Tout n'est pas pourri.

- Ceux qui ne vont pas voter  comme cet excellent philosophe français (Onfrey ou BHL?) qui aimerait  bien voter pour le meilleur mais celui-ci ne fait jamais partie de la liste des candidats.

- Ceux qui croient qu'aucun citoyen ne va changer sa vie par un bulletin de vote et voient parfois, lorsque le vote est mauvais, l'Europe maestrichienne se charger de le corriger.

Tout ça c'est de la philo  mais, comme le disait Victor Hugo, philosophons ça peut aider à digérer. 

- Ceux qui votent blanc en attendant qu'ils soient comptabilisés et qui sont en passe de devenir le premier parti de France. Ils respectent trop la démocratie pour la dérégler en votant. À quand la proportionnelle ? […]

- Il y a ceux dont les bulletins sont considérés comme nuls. Dans mes relations je connais quelqu'un qui, aux dernières présidentielles, a voté Emmanuel Zemour. Son bulletin a été considéré comme nul. De quel droit ? Je trouve son analyse "forfine".

- Maintenant il y a ceux qui votent sous la contrainte le choix de charybde en scylla. Cela fait que nous avons maintenant plus des votes protestataires que des votes d'adhésion. Ceux qui  croient enfin que le pays des Droits de l'homme ne l'est justement plus...

L'urne propice aux factuels épanchements 

peut décrire le vase de nuit tout simplement 

On n'est pas dans la merde. »

 

– Cher Toma, je te trouve bien pessimiste. Quoi que disent ou pensent ceux que tu évoques, le vote sera acquis. À eux de voir. Par ailleurs, je te signale que Zemmour se prénomme Éric, et Macron, Emmanuel : il votait pour qui, ton gars ? Macremmour ou Zemmacron ? Enfin, je ne classerais certainement pas Onfray parmi les excellents philosophes. Quant à BHL, j’ai aussi un doute. 

 

David note ceci à propos de ma Réaction du 31 mai intitulée Bardella : « M. Bardella n'a qu'une grille de lecture : les immigrés et leurs descendants, il ignore les facteurs sociaux et économiques. »

Ce que Daniel complète ainsi : « Parmi les facteurs sociaux et économiques qui accompagnent en partie l’immigration il y a aussi le ressentiment post colonial et le suprémacisme islamique. Difficile d’en estimer la prévalence mais l’argument social est un peu simplifié à gauche. »

 

– L’égalitarisme républicain voudrait que les prestations publiques offertes dans les Yvelines et en Seine-Saint-Denis, par exemple, soient les mêmes, ce qui est loin d’être le cas. Compte tenu du retard accumulé, il faudrait même qu’elles soient supérieures dans les zones moins dotées. Quant aux questions culturelles ou religieuses, je pense à cet aphorisme : « Il n’y a pas d’amour, il n’y a que des preuves d’amour », et j’ajouterai : des preuves de respect. 

 

Mai 2022  

 

Ma Réaction du 21 intitulée Patriarche a suscité cette remarque à Michel : « Tu n’avais qu’à être orthodoxe au lieu de protester ; tu aurais pu toi aussi porter des beaux déguisements. »

 

– Michel a su discerner quels sont mes penchants cachés. J’ai toujours envié mes confrères des autres confessions à cause de leur liberté à l’égard du ridicule vestimentaire. Qu’ils s’habillent de draps de lit ou de rideaux colorés et bigarrés, qu’ils y ajoutent au besoin de la dentelle, cela, encore, ne me titille pas vraiment, mais ce sont les chapeaux que je leur jalouse. Certains sont carrément psychédéliques ! Un regret, cependant, l’abandon de la tiare par les papes récents, un signe de la perte de sens comique du catholicisme ? Quant à nos robes austères, noires comme le cœur du diable, agrémentées seulement de deux bouts de ruban blanc parfois humides de sueur, elles ne nous font pas honneur. On sent les types qui veulent faire sérieux… Médiocre ambition !

 

Marion répond ainsi à ma Réaction du 6 intitulée Liberté de culte : « On enrage de voir ce manque de discernement et cette inhumanité systématique dans le traitement des dossiers des gens. »

 

– Il faut bien comprendre que le but de tout cela se résume à ceci : refuser tant qu’on peut l’asile à ces gens-là, sinon nous serons envahis ! Comme si un Zemmour insidieux se logeait depuis longtemps, ni vu ni connu, dans la logique de nos institutions.

 

L’ami Fabien répond ainsi à ma Réaction du 9 intitulée Dilemme : « Jean, les partis de gauche ont enfin compris qu'il fallait travailler avec le premier parti en terme d'adhésion ou de vote ! Enfin pour le moment. Je ne crois pas que ce soit de la soumission mais, ou une conscience, sinon un calcul. »

 

– J’avoue avoir cédé à mon goût du jeu de mots. Toutefois, on ne peut éviter de considérer que la France Insoumise s’impose aux autres composantes de la gauche en ce qui concerne les candidatures, et ne leur a pas laissé beaucoup de jeu en matière de programme.

 

Ma Réaction du 4 intitulée Oui mais a suscité cette réponse de Marie : « Qui vous dit que la [France Insoumise] est loin de la Sociale démocratie ? Avez-vous lu leur programme ou est-ce simplement un "feeling" ? La presse les nomme "Gauche radicale" mais la presse française n’est pas indépendante... (Voir le dernier rapport de Reporters sans frontières). Relisez le programme de l’Union de la gauche et vous verrez que la tonalité en est très proche, planification écologique en moins. Ne restons pas prisonniers de nos intérêts et habitudes de pensée : l’heure est grave et Macron n’est qu’un dangereux bavard. »

 

– J'ai lu et approuve en grande partie ce programme, raison pour laquelle je voterai pour cette union. Permettez-moi cependant de craindre un peu la façon dont cela serait mis en musique en cas de victoire : on connaît son Mélenchon depuis longtemps, si vous me permettez un "feeling" né d'une longue expérience.

 

 

Avril 2022 

 

Toma m’écrit ceci après avoir regardé, le 18, la page d’accueil de ce site (on y voyait ma bobine et il y était question de l’impossibilité de rencontrer un homme normal) : « J’ai mis ta photo en papier peint de mon ordi tu as tout du prophète biblique  (celui qui fout un peu la trouille).

Quant aux différents courants du protestantisme, je crois que tous ont des charismes différents ainsi que pour l’Église catho ou orthodoxe. Maintenant il émerge même une nouvelle sorte de croyant, celui qui est interpellé par Jésus mais qui n’appartient à aucune Église .J’aime selon mon humeur vagabonder de l’une à l’autre. Suis-je une sorte d’abeille ? D’ailleurs, où qu’on puisse se tourner, Dieu est là.

Concernant l’être normal, dans mes chiottes se trouve le livre de Miller « Lire aux cabinets », qui dit : ‘Méditer sur le problème du jour ou sur ses problèmes personnels est la dernière chose que désire l’individu NORMAL’. La société a besoin de transgresseurs pour éviter que nous ne devenions que normaux et fades. »

 

  Le problème des transgresseurs, c‘est que quand tout le monde se veut transgresseur il n’y a plus de transgression, que de la pâte molle en bordel.

 

Ma Réaction du 20 intitulée Guerre a inspiré ceci à Bruno : « Les USA vivent de la guerre depuis combien de temps ? Et la France ? Nous n'appartenons pas à une des nations les moins bellicistes. C'est sans doute pour cette raison que le pouvoir en France dérive si facilement vers l'autoritarisme. »

 

– Les États dont tu parles font, comme d'autres, la guerre de façon structurelle, certes, mais à chaque fois pour acquérir ou défendre un bénéfice substantiel. C'est une constante de l'histoire humaine. Ce que je me demande, c'est si le régime russe actuel, par exemple, n'a pas la guerre comme finalité. C'est juste une question, au vu de l'inadéquation entre le but recherché et la méthode employée.

 

Andriamanganiaina répond ceci à ma Réaction du 11 intitulée Quinauds : « Manque d'humilité ? Trop d'ego ? Un désert de cinq ans donc pour se mettre ensemble sur un Programme commun de gauche avec une sincère stratégie de conquête du pouvoir. Appel aux jeunes de corps et... d'esprit. »

 

– Vous avez raison, l’important est maintenant de se tourner vers l’avenir, et votre proposition pourrait déjà commencer à se mettre en œuvre avec les élections législatives... si toutefois les mêmes appareils ne commettent pas la même stupidité !

 

De François, en réponse à ma Réaction du 8 intitulée Beurk : « Trop d'hommes et de femmes d'Église sont rongés de l'intérieur par un mal ancien : l'angélisme. Angélisme vs évangélisme, un débat éternel où le politiquement correct rejoint l'angélisme pour apaiser les bonnes âmes. Eh bien non ! les Russes sont en l'affaire de fieffés salopards. Mais ne soyons pas naïfs non plus, qui dit guerre, dit saloperies. Caïn s'est reproduit comme un lapin depuis les origines. Abel ne l'a jamais été. Quant aux pasteurs à côté de la plaque, tu me les adresses. Je me ferais une explication de texte avec une joie non feinte. »

 

Bouh ! Ils vont frémir de peur. Mais ce n’est pas l’angélisme qui pousse ces pasteurs à douter systématiquement des infos transmises par les médias occidentaux, c’est une sorte de complotisme systématique tout azimut (certains par rejet de l’ordre économico-politique occidental, d’autres pour combattre une supposée bien-pensance chrétienne). Le fond de la chose résidant dans une volonté de se montrer au-dessus de la foule bêlante à laquelle nous appartenons tous… sauf eux. Bref, c’est pas joli-joli.  

 

Ma Réaction du 31 mars intitulée Nullards ? concernant le cabinet de conseil McKinsey a inspiré cette réponse à Pascale : « Pas juste l’administration : les universités sont remplies de séminaires et instituts de recherche spécialisés, mais auxquels les pouvoirs publics ne pensent pas comme à des ressources possibles et mieux informées, sur le temps long, que des experts multicartes (qui d’ailleurs pompent souvent les dits spécialistes). »

 

– Les gens qui nous dirigent viennent des "grandes écoles", plutôt que des universités, ceci expliquant en partie cela. De plus, il est à présumer qu’avant de gouverner ils ont eu recours à ces cabinets au cours de leur vie professionnelle. Quoi qu’il en soit, il s’agit d’une forme de pensée préformée et standardisée qui a oublié de se soumettre à l’autocritique

.

 

Mars 2022

 

Ma Réaction du 22 intitulée Dénazification a suscité cette réponse chez Richard, qui parle ainsi des Russes : « La base, quand même, ce sont deux invasions en provenance d'Europe occidentale en deux siècles (Napoléon, Hitler). À partir de là, il y a une mise en abîme : ils craignent l'Occident, l'Occident craint que cette crainte ne les incite à anticiper sur une attaque de sa part, l'Occident s'arme en fonction de cette éventualité, ce qui augmente la crainte des Russes d'un attaque par l'Occident, et ainsi de suite. »

 

– Certes, il y a peut-être là pour eux, à la rigueur, des raisons de craindre une répétition mais les conditions sont tout autres. Les invasions précédentes se trouvaient mêlées par ailleurs à un contexte de guerre déjà existant, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Quant au nazisme supposé du régime ukrainien actuel, il s’agit d’une falsification de la propagande russe. Il existe tout autant de néonazis en Russie qu’en Ukraine, sinon plus. Le groupe Wagner ne le cède en rien au bataillon Azov ukrainien en ce domaine, sans doute est-il même, aujourd’hui, beaucoup plus pernicieux que lui.

 

« J'aime bien les deux premiers tiers de cette réflexion – m’écrit Olivier après lecture de ma Réaction du 15 intitulée La tragédie d’aujourd’hui –, et je pense que notre force n'est pas de vivre dans des pays parfaits, mais de vivre dans des pays où l'on a le droit de dire qu'ils ne sont pas parfaits !

Par contre, je ne suis pas sûr que l'emploi de la force, fût elle économique, soit maintenant la seule option possible. N'est-ce pas reconnaître l'irrémédiable défaite de nos démocraties, qui n'ont pas réussi à partager les ressources avec le reste du monde ? N'est-ce pas donner raison à ceux qui nous critiquent ?

Est-il vraiment trop tard pour "proposer aux uns et aux autres un effort commun de redéfinition de nos relations sur une base cette fois communautaire, pacifique et équitable ?" »

 

– À mon sens, l'emploi de la force nous est imposée dans l'urgence. Je ne vois pas comment ramener autrement le Russe en Russie avant qu'il ait tout cassé et n'en conçoive d'autres excès. Est-ce pour nous une défaite ? Oui, sans aucun doute, et la conséquence d'une succession de fautes, mais pas irrémédiable à terme. Cela dépendra de nous. Quand à la recherche d'une redéfinition commune des relations de l'Union européenne avec le reste du monde, je ne pense pas qu'il soit trop tard pour s'y efforcer, bien au contraire.

 

François répond ainsi à ma Réaction du 5 intitulée L’ennemi : « Yes but Jean, Poutine n'est pas câblé comme les cartésiens occidentaux comme si le cartésianisme était la valeur de référence. Poutine est un être froid formaté par ses années au KGB. Il n'appréhende pas les sujets comme tout un chacun. Il a ses objectifs et il s'y tient quoiqu'il puisse en coûter. Nous, nous avons peur de notre ombre. À quoi sert notre force de dissuasion, si nous ne dissuadons personne ? Je maintiens que face à la force, seule la force est d'utilité. Lorsque la situation militaire s'équilibre alors la diplomatie peut proposer des portes de sortie mais pas l'inverse. »

 

– Hors du terrain de guerre, nous sommes plus forts que Poutine. C'est là, avec les sanctions, que nous nous efforçons de le dissuader. C'est notre façon de manier la force. Le faire sur le terrain lui-même reviendrait à instaurer un état de guerre au niveau continental, niveau où l'ennemi est aujourd'hui plus fort que nous, ce qui, entre autres, n'aiderait en rien les Ukrainiens.

 

À suite de ma Réaction du 26 février intitulée Rêve, Daniel écrit : « Trente pays contre un seul, ça veut dire un coût divisé par trente de notre côté, et multiplie par trente côté russe. Et là, soudainement, les Allemands ne cherchent plus du gaz mais des blindés car ils réalisent enfin qu’ils sont a poil. »

 

– Angela Merkel est une fille de l’Est européen, elle parle russe aussi bien qu’allemand, elle n’a jamais cru que le fil pouvait être coupé entre la Russie et l’Allemagne, ou en tout cas, elle a tout fait pour qu’il tienne, d’où, en partie, son pacifisme. Et d’où en tout cas le gaz russe, tellement pratique, surtout quand on se défait du nucléaire. Aujourd’hui, la réalité a rattrapé les Allemands, et Mutti est partie. Ça change tout. Ceci dit, on ne refait pas une armée et une défense en six mois, et pour le moment, l’Allemagne est à poil, ce qui ne nous arrange pas. Si on m’avait dit dans ma jeunesse qu’un jour, je regretterais que les Allemands soient pacifistes !   

 

Février 2022

 

À la lecture de ma Réaction du 21 intitulée Naïve espérance, Yves me trouve effectivement naïf : « Décloisonner les quartiers difficiles, vous plaisantez ! Sans doute vivez-vous dans quelques quartiers bourgeois pour construire des propos aussi décalés.... on pourrait presque pensez que les personnes en difficultés en France sont toutes issues du continent Africain... Ces quartiers se communautarisent poussant un peu plus loin ceux et celles qui ne veulent pas se faire happer. Les pauvres en campagne ne transforment pas leur village en lieu d'insécurité. C'est donc aux causes racines qu'il faut s'attaquer en quittant le discours d'excuses servi depuis des années par une gauche aveugle et racoleuse. »

 

– Yves caresse une vision du monde des banlieues quelque peu orientée, je trouve. J’en parle d’expérience, ne lui déplaise. Mais ce qui est en question à propos de leur décloisonnement est bien plus concret que ses vues : il s’agit de mesures à développer qui visent à permettre aux habitants de ces quartiers ou cités de disposer des mêmes moyens de vie pratique que ce dont disposent les autres lieux de la République. Rien de plus, rien de moins (cela valant également, mutatis mutandis, pour les zones rurales). Exemples : autant de facilité de déplacement, de bus, de métros, de taxis, d’ambulances, de cars, de trains, de liens inter-cités, voire de vélos libres qu’ailleurs. Et tout autant protégés, ce qui signifie autant de forces de l’ordre formés. Et pour la circulation des idées, autant d’enseignants expérimentés œuvrant dans autant d’établissements scolaires équipés de la même manière qu’ailleurs, de médiathèques et de librairies, de cinémas et de théâtres, d’universités… Etc. Après cela, on pourra parler des ravages dus au communautarisme. « L'amour de la démocratie est celui de l'égalité » écrivait Montesquieu.

 

Ma Réaction du 14 intitulée Laïcité a suscité ceci chez Michel : « On défend souvent cette idée que la sécularisation "à la catholique" est la matrice de la laïcité républicaine. Sans convaincre parce que l'histoire est têtue : la pensée de l'institution catholique, ancrée sur la préservation de son pouvoir sur les consciences et sur la société, et la volonté de la République de garantir définitivement la liberté de conscience par la séparation des Églises et de l'État, ont été au plus haut point antagonistes, et ce dès la Révolution. La politique n'est pas moins têtue : tout le catho-tradi, et l'épiscopat dirigeant en sous-main, ont animé les "manifs pour tous", autrement dit la résolution de conformer le mariage civil, contrat institué par la République, sur la doctrine et les normes qui configurent le mariage religieux catholique. Soit le dessein le plus complètement cléricaliste qui soit – et qui se prolonge s'agissant de la PMA, et plus encore de la reconnaissance du droit pour chacun de mourir dans la dignité. Je crois bien avoir lu que la "Primat" de l'Église luthérienne de Suède est non seulement une femme (ahurissant vu de Rome ?), mais une femme homosexuelle et mariée comme telle : si telle est bien la réalité, on rêve un peu plus d'être Suédois... »

 

– Inutile d'aller si loin, Michel trouvera une telle situation dans l'Église protestante unie de France. Dans notre pays, la laïcité a été édictée en loi en 1905 par l’action concertée des protestants et des libres penseurs, qui étaient d’ailleurs parfois les mêmes. On sait que cette loi, dite de 1905, n’a pas été acceptée par l’Église catholique, qui en a obtenu en 1907 un aménagement dont l’effet est justement d’effacer l’aspect librement associatif de la loi de 1905.

 

Yves a lu ma Réaction du 9 intitulée Sécheresse et lui répond : « L'immigration n'est pas la solution. Il faut que la France mène une vraie politique d'aide au développement et surtout cesse ses ingérences économiquement intéressées. »

 

– L’immigration n’est pas la solution pour qui, pour nous ? On peut toujours dire ce qu'on veut, quand les peuples bougent, ils bougent, serait-ce illogique. On ne les arrête pas si facilement car il s’agit d’une démarche inorganisée, au moteur totalement individuel et dispersé. Au bout du compte, il n’y aura plus ou moins de solution que si les pays de départ prennent les choses en main, eux qui subissent cette déperdition de force vive. Il nous faut cesser de penser que le salut doit nécessairement venir de nous.  

 

Ma Réaction du 31 janvier intitulée Vote a suscité cette réponse chez Bruno : « Je n'ai toujours pas compris que l'on puisse confier autant de pouvoir à une personne en acceptant de jouer le jeu de cette constitution qui permet si facilement les abus de pouvoir et l'impunité. Quelle que soit la probité de la personne choisie, c'est un pousse au crime. »

 

– Certes, mais pour le moment, nous n’avons pas le choix ! Et plus généralement, tout système basé sur la représentation de tous par un seul présente ce risque, à quelque niveau que ce soit, de la commune à la République. Voire à la simple association. La question est donc de savoir s’il existe suffisamment de possibilités de contrôle, de mise en demeure ou de renvoi éventuel. Ce n’est pas le cas chez nous actuellement. Comment éviter cet excès de pouvoir à l’avenir ? Peut-être en limitant les pouvoirs de la présidence, en introduisant une dose de proportionnelle au Parlement, et en rendant impossible qu’un seul parti y détienne la majorité absolue ? Bref, plus de pouvoir parlementaire, ceci sans aller jusqu’aux exagérations de la Troisième République. D’autres possibilités de changement existent, supposant une mutation beaucoup plus radicale, comme la république des conseils, mais l’expérience historique a montré que celle-ci était très susceptible d’être renversée par une faction de type totalitaire.    

 

 

Janvier 2022

 

Voici un écho de Philippe à ma Réaction du 23 intitulée Aux morts ! : « L'opinion publique malienne est allée en se radicalisant. Deux coups d'État, bientôt couronnés par un troisième. Les attaques terroristes, le marasme militaire, toute chose pour désigner un bouc-émissaire. Les dirigeants locaux comme les puissances étrangères, Paris en tête. Une campagne de détestation de la France a coagulé la crise dans l'ensemble du Sahel, embrassant le mal-être des jeunes, et pas seulement. En face, la rhétorique pédante de Macron. Les habitudes autistes des élites dans l'Hexagone, l'indifférence raciste et le mépris du reste de la population française... »

 

En réponse à cette dernière phrase, je ne crois pas que la moitié des Français soient racistes, même tout bas. Ce qui est ressenti comme tel par les Noirs n'est pas toujours de cet ordre. La répétition mécanique de stéréotypes anciens, de type colonial, ne signifie pas nécessairement une adhésion réelle. Sinon, comment expliquer l'accroissement rapide du métissage ? Par ailleurs, les sujets abordés par la droite et l'extrême-droite sont eux aussi plus complexes que cela et ne touchent pas spécifiquement les personnes à peau sombre. Ils mêlent racisme, xénophobie, peur de l'invasion, peur ou haine de l'islam, etc.

 

Alain répond ainsi à ma Réaction du 20 intitulée Déplacé : « Le changement climatique est un sujet éminemment européen et planétaire. Yannick Jadot a donc interpellé le président de la République pour mettre ces préoccupations au cœur de la présidence de l'Europe. […] Eh bien assumons-le : oui, on a apprécié qu’un moment de la campagne présidentielle française se déroule dans cette enceinte européenne trop peu connue du grand public français, sous le drapeau étoilé, avec des interventions politiques, certes polémiques mais – même pour le RN – sur des sujets de fond. D’avoir eu droit, non pas à un débat feutré mais clivant. Des attaques d’un côté, des réponses d’Emmanuel Macron, elles-mêmes très politiques, de l’autre. »

 

– C'est sans doute le point de vue de Libération, entre autres, ce n'est pas le mien, qui suis opposé à Macron tout autant que d'autres. En général, la recherche du clivage me paraît plus une posture qu'un élément utile du débat. Comme aurait dit un vieil ami Briard, "Clive, cliveras, tu sais pas qui te clivera !"

 

Ma Réaction du 10 intitulée Tri a suscité cette réponse de Toma : « Je vois que tu as fait un premier tri. C’est super ! Pour ce qui reste à voter à gauche, alors laissons gagner la droite et Macron. De toute manière la gauche est morte ou du moins elle va retrouver sa véritable vocation : celle d’être une opposition, un contre pouvoir n’étant pas fait ou peu pour gouverner. Que la droite prenne les rênes et qu’étant en place elle soit obligée de faire des réformes de gauche… »

 

– C’est fou le nombre de gens qui ont tellement envie que la gauche disparaisse qu’ils en viennent à croire que c’est arrivé ! Il est vrai qu’elle est en mauvaise posture aujourd’hui, néanmoins l’ensemble des intentions de vote, selon les sondages, lui donne encore un quart des voix sur l’ensemble des votants. Elle n’est dépassée, ce faisant, que par l’extrême droite. Quant à la possibilité de voir la droite prendre des mesures de gauche, c’est ne pas voir que la politique, ce n’est pas une collection de mesures ou de réformes, mais une tendance de fond qui donne à ces mesures ou réformes, au bout du compte, leur poids réel sur les gens. C’est ce que l’on voit avec Macron.

 

Serge répond ainsi à ma Réaction du 3 intitulée Gauche : « Je suis heureux de constater que je ne suis pas le seul qui, malgré l'âge, est encore plein d'espoir !! L'espérance c'est croire que l'utopie est la réalité de demain ! »

 

– Bien que peut-être un peu ironique, voilà une pensée bienvenue pour commencer l’année, je trouve ! Demain, en effet, ne nous apportera rien de bon sans la parole qui invente, construit et espère ce bon-là.

 

En écho à ma Réaction du 1er intitulé Hein ?, Toma propose ce vœu du Nouvel An : « Et si c'était le moment que nous passions

de  "l'enchosement" au partage,

du religieux au spirituel,

de la guerre en nous-mêmes à la paix avec la Terre,

ou tout simplement de la peur à l'amour ? »

 

– J’ai bien sûr envie de répondre Chiche ! mais je sais à quel point ces bonnes intentions du début d’année s’oublient vite et combien le retour à nos bonnes vieilles ornières est rapide. Aussi faut-il, je pense, ne pas oublier de calculer l’avantage qu’on peut en recevoir en retour. C’est pourquoi j’ai tenu à rappeler que l’enjeu est le bonheur.

 

 

Décembre  

 

Stéphane approuve ainsi ma Réaction du 20 intitulée Noël ? : « "Relecture" intéressante au regard de l'aujourd’hui. J'entends par relecture le fait de lire régulièrement les textes pour comprendre l'ici et maintenant.... l'éternel présent. Lire les textes anciens pour aujourd'hui... »

 

– Merci. Je n’appellerai pas cela "éternel présent", pour ma part. Il s’agit plutôt pour moi de la rencontre de deux historicités étrangères l’une à l’autre. La relecture de l’une peut devenir alors une chance de créativité au sein de l’autre. Je veux dire que cela n’a rien d’automatique mais demande une volonté de créer du neuf à partir du vieux. Un vieux considéré a priori comme fondamental.

 

Ma Réaction du 10, Ralbol, a suscité cette réponse à Patrick : « Entièrement de ton avis. Malheureusement qu'un type de ce genre puisse être candidat à la présidentielle sans déclencher un énorme scandale en dit long sur l'état de notre société. »

 

– Oui, ça signifie beaucoup de misère, de malheur, d’ignorance, de crainte et de perte de repères dans le pays…

 

Ma brève Réaction du 6 intitulée Ouf a inspiré ceci à Christiane : « Nabot faire, ça revient toujours. Il me revient des bribes de l'ascension d'Hitler : un vilain petit homme qui crache des insanités, et une horde, même une nuée de chiens courants qui l'entourent, le protègent, l'encensent en répétant tout ce qu'il dit, s'appuient sur cela pour exhaler leur violence et bien vite, commettre des exactions... La faiblesse et la nullité de nombreux média comme de la classe politique me navrent et m'épouvantent. Tu vois de qui je parle ? Sa vue comme son nom me procurent une souffrance et une colère... impuissante ! »

 

– Je vois bien de qui il s’agit, en effet. Il y a quelque temps, j’avais écrit un poème, d’ailleurs publié sur ce site, intitulé Regarde bien et qui commençait ainsi : Hitler ne pouvait pas mourir mon cœur. Et c’est vrai, il se réveille chaque fois que la République, ses politiciens, ses penseurs, ses journalistes, que sais-je, oublient le peuple, l’abandonnent en rase campagne et laissent les profiteurs se goinfrer en paix. Si seulement on arrêtait de lui faire la courte échelle !

 

Ayant lu ma Réaction du 25 novembre intitulée Woke, Christiane y répond ainsi : « Il n'empêche que selon l'éducation et le contexte social, pour faire admettre le rôle de la femme et de l'homme dans une société égalitaire, les moyens qui ne relèvent pas de la guerre semblent souvent inefficaces ! et cela non dans les grandes idées mais dans le quotidien ! »

 

– Peut-être, mais ça n'ira pas loin car tous y perdront d'un autre côté. Je vous rappelle que dans la guerre, on tue, même en paroles. C'est pourquoi l'on ne peut pas se passer des idées (grandes ou petites).

 

 

Novembre

 

Ma Réaction du 21 intitulée Ainsi font font font et qui évoquait un polémiste célèbre aspirant au pouvoir a suscité cette réponse chez Joelle : « Ça devient inquiétant : j'ai mis une "lumière rouge, défense d'entrer" sur CNews où en 3 minutes j'ai entendu son nom 12 fois mais hélas d'autres chaines consacrent un temps fou au "phénomène" et finalement on entend son nom sur toutes les chaines. Je me demande s'il n'a pas quelque chose d'hypnotique (le nom) et là, alors, y a de quoi frissonner pour les prochaines élections... Du coup, je ne le prononce pas, je ne l'écris pas et je n'aborderai plus le sujet de peur que l'hypnose ne fonctionne aussi par là ! »

 

– C’est sage de votre part. Je vais y penser pour moi mais c’est difficile à tenir tant le personnage a le don de s’immiscer !

 

Mon ami Toma m’envoie cette méditation dans laquelle je retrouve la profondeur de sa spiritualité nomade. Je suppose que c’est en écho à ma Réaction du 11 intitulée Der des Der :

Dimanche au culte à Exoudun, m'étant mis au premier rang à cause de ma malentendance, je me suis trouvé en face de la croix centrale de 6 m sur 2,5 m en bois, nue comme toute croix protestante. J'ai pensé : on dirait celle d'il y a 2000 ans...

J'ai songé ensuite à l'arbre évidemment centenaire. Quel arbre, je ne sais mais celui-ci ne pensait sûrement pas finir ainsi comme bois de supplice.

J'ai pensé au bûcheron, au scieur de long, au menuisier et à ceux qui l'ont mis en terre...

L'arbre a dit : avec ma frondaison j'abrite gens et animaux et je produis du bon oxygène. On m'aime.

Le bûcheron : j'ai besoin de gagner de l'argent, de manger. C'est une commande. Je coupe.

Le scieur a pensé la même chose. Que m'importe ce que deviendront les planches. Je scie.

le menuisier : Qu'on me demande une croix peu m'importe, il faut bien vivre. J'assemble.

Le terrassier, peut être un militaire, j'obéis aux ordres... Je creuse. 

Personne n'est coupable, à l'image de ces fonctionnaires allemands qui signèrent l'envoi de milliers de juifs dans des wagons à bestiaux.

Aujourd'hui pour manger et faire vivre sa famille on peut très bien travailler dans une usine d'armement ou vendre des produits toxiques... 

Aujourd'hui cette croix devant moi à été faite par les mêmes intervenants mais je l'espère à la gloire de Dieu.

Elle est devenue point de mire de ma méditation.

Et nue, comme si elle nous disait : je t'attends, je vous attends.

 

– Je remercie.

 

Ma Réaction du 5 intitulée Suffisance a poussé David (qui porte un nom écossais…) à écrire ceci : « L'anglais restant la langue utilisée dans la plupart des échanges internationaux... il faut le conserver avec le Français, l'Espagnol et l'Allemand. Restons polyglottes. »

 

– En fait, je pointais la suffisance des parlementaires français qui veulent imposer le seul français à l’Union européenne… Mais, à côté de l’anglais, de l’espagnol et de l’allemand, il y aurait aussi l'italien et le polonais. Ceci dit, sourire, je remplacerais volontiers l'anglais par le latin (les racines chrétiennes...) !

 

Alix a répondu ainsi à ma Réaction du 1er intitulée Démarrage : « Remettre à jour chaque jour la Réforme, c’est une autre manière de rappeler le fameux mot d’ordre réformé : l’Église réformée est toujours à réformer. Les protestants n’ont jamais cru détenir la vérité absolue, qu’ils soient luthériens ou réformés. »

 

– En fait, j’avais écrit « remettre en route chaque jour » pour indiquer qu’il s’agit d’un cheminement, d’une histoire que l’on peut toujours se remettre à faire produire, mais sur le fond nous sommes bien d’accord. D’ailleurs je ne pensais pas faire une différence entre les uns ou les autres. 

 

Octobre

 

Deux de mes Réactions, datées du 22 et intitulées Le fusil et Vedette, ont suscité diverses remarques toutes tournées, soit vers le bon usage des armes à feu, soit vers le comportement et les dires usuels d’Éric Zemmour. Je trouve remarquable qu’aucun de mes correspondants n’ait commenté ma remarque sur le rôle des médias dans cette affaire. Or c’était pour moi le point le plus important : il n’y aurait pas de cas Zemmour, du moins important à ce point, si les journalistes laissaient le bonhomme à sa place, celle de publiciste monomaniaque. Mais Bolloré est passé par là.

 

Didier réagit ainsi à cette phrase de Boris Cyrulnik qui ouvrait la page de titre de la semaine dernière, L'incertitude est créatrice, la certitude mortifère : « On peut opposer dans des termes aussi justes, s'agissant du croire, la contestation et la soumission, le dogme et le questionnement, et les mots formulés ou traduits par les autorités de la foi au souffle de l'esprit qui vous glisse à l'oreille que pour chaque verset, il y a sept lectures. »

 

– Je suis bien d’accord… quoique ne sachant pas si chaque verset suppose effectivement sept lectures, tant ce nombre correspond à la compréhension traditionnelle du monde qui faisait loi à l’époque de sa première énonciation ! Mais là je m’amuse.

 

Ma Réaction du 13 intitulée Le prix à payer a suscité cette réponse chez Toma : « Cela me semble être un pléonasme de dire : garder le secret de la confession et aller en prison. Cela fait, en effet, partie de la démarche. On pourrait même ajouter doit risquer la prison celui qui est parjure...
Si l'on considère que le secret n'est pas au dessus de la loi que pensera alors le malade chez le psy, l'accusé avec son avocat, le patient chez le médecin (à ce propos, je n'ai plus confiance en eux car ceux-ci font fi du secret médical et le livrent même aux patrons. Je soupçonne même mon médecin traitant de signaler les non vaccinés). Quand je travaillais de nuit à la Poste ,j'ai juré sur l'honneur de garder la confidentialité du courrier. Il restait un code d'honneur... Le secret est pour moi toujours au dessus de la loi. Pour le prêtre, par contre, il peut entendre et refuser l'absolution.

Les lois changent. La preuve pour l'avortement, interdit il y a 50 ans, maintenant autorisé jusqu'à neuf mois ; la peine de mort  appliquée jusqu'en 82 puis abolie et maintenant, ces gouvernants minables et sans vision d'avenir, vont sûrement nous la rétablir par électoralisme... Alors sans parler de la loi de Dieu, il y a la loi de l'idéal universel. »

 

– Tout à fait d’accord sur l’idée centrale, mais pas sur deux points qui me paraissent ressortir à une tendance de type complotiste : la façon dont les médecins traitent le secret médical, et l’autorisation de l’IVG jusqu’à neuf mois car cela ne s’applique qu’en cas de mort du fœtus ou de risque majeur de décès pour la mère. De plus, je n’ai vraiment pas l’impression que le gouvernement pense rétablir la peine de mort.

 

Ma Réaction du 2 intitulée Frontières a dû provoquer des réminiscences chez Christiane : « C'est tellement vrai ! Pour nous c'était la rive gauche ! Et les très très rares fois où nous nous aventurions sur la rive droite on nous faisait respirer à fond dans l'espoir que nous nous rendions compte par nous même que l'air n'avait pas la même odeur... ».

 

– Ça a l’air d’une blague mais il y avait du vrai car le fleuve séparait deux modes de vie et surtout d’activité différents. Plus intello au Sud et plus industriel et commercial au Nord.

 

Ma Réaction du 26 intitulée Lire a inspiré ce commentaire à Marielle : « Les versions avaient déjà le casse-tête du degré de littéralité du texte, elles se posent aussi désormais le problème de l’oral. D’où la Bible catholique romaine d’où vient le missel, pour privilégier la voix au-dessus du sens. Également la Bible du Semeur et la Parole de Vie. Pour les Psaumes, le premier audacieux fut le p. Gelineau, qui choisit la musique au-dessus des phrases pour la première Jérusalem de 1956. La routine tranquille des versions inamovibles attend que la nouveauté se démode... »

 

Joseph Gelineau fut aussi le maître d’œuvre du Psautier liturgique œcuménique, récupéré ensuite pour l’essentiel par la Bible catholique officielle. J’ai eu le bonheur de contribuer aux deux et je ne dirais pas qu’ils privilégient l’oral au-dessus du sens. Ils transmettent le sens par la voix afin que celui-ci soit perçu par un public catholique tout venant qui n’a pas nécessairement l’habitude de lire des yeux les Écritures mais s’est toujours attendu à les entendre lire. Je rappelle que celles-ci ont été écrites primitivement en fonction de l’oral puisque destinées à un public qui, pour le plus grand nombre, ne savait pas lire ou ne lisait que pour les choses les plus immédiates.

 

 

Septembre  

 

J’adore cette réponse de Micheline à ma Réaction du 22 intitulée Le droit : « Cela me semble vilain ! »

 

L’avantage des gros mots, consiste néanmoins à transmettre le ressenti de l’écrit.

 

Ma Réaction du 9 intitulée Brutal et dépensier a suscité ces compléments de la part de Daniel : « Familles séparées dans des hôtels loin du lieu de travail et de l’école, où il n'est pas possible de cuisiner. Elles se regroupent à une demi douzaine dans une chambre et l’hôtelier n'en veut plus. Tous leurs biens détruits ou placés dans des garde-meubles auxquels elles n’ont pas accès. Campements multiples déjà reconstitués sur plusieurs communes alentour. Expulsion illégale par des huissiers incapables de produire le mandat du propriétaire du terrain. Et pour cause puisque qu’il appartient à la commune dont le nouveau maire avait entrepris de résorber les bidonvilles et non de les évacuer ! Le résultat est que les Roms n'auront probablement plus aucune confiance dans les promesses d’intégration. , perdant leur emploi ou leur lieu de ferraillage, les vols et trafics vont augmenter encore. »

 

– Eh oui, les Roms ne votent pas. Et quel qu’en soit le prix humain, c’est ainsi que la République est à la recherche des voix… de ses ennemis.

 

Après avoir lu ma Réaction du 30 août intitulée Justesse, François n’en croit pas ses yeux : « Mon Dieu ! Jean est envoûté : vite, vite, il faut appeler l’exorciste du diocèse. »

 

– Inutile, voici pourquoi : un jeune couple s'est pointé un jour chez le pasteur réformé le plus proche pour lui demander d'exorciser leur appartement, devenu l'antre d'un mauvais esprit. Il leur a conseillé de s'adresser plutôt au pasteur luthérien des environs. C'était moi. L'exorciste du consistoire !

 

La citation portée sur la page d’accueil de ce site pour la semaine du 30 août au 5 septembre était la suivante : « On ne peut être chrétien qu'en étant en opposition, en prenant une conduite d'opposition » (Søren Kierkegaard). Joëlle l’a commentée ainsi : « En opposition à quoi ? Je ne vois pas les protestants en conduite d’opposition. […] Et ce n’est pas une provocation mais une question réelle qui me travaille depuis un certain temps. »

 

– Cela leur arrive, aux protestants, notamment à propos du soutien aux immigrés, mais ils ne constituent pas une communauté univoque. Au fond, peu importent les protestants, ou n'importe quelle autre collectivité, la question concerne chacun : à quoi t'opposes-tu ? Sous-entendu : qui concerne l'essentiel ! C'est à partir de là que se créent des communautés réelles, que ce soit parmi les protestants ou non.

 

 

Août

 

Michel écrit cela après avoir lu ma Réaction du 26 intitulée Foin du mythe : « Je me demande quelquefois s'il ne convient pas de remythologiser la Bible pour pouvoir l'expliquer ! C'est qu'il m'est arrivé de passer du mythe existentiel moderne (qui a aussi ses limites et ses chapelles rivales avec la psychanalyse par ex.) aux mythes de l'époque de la Bible pour pouvoir l'expliquer (L'AT croyait au léviathan, sorte de Dragon crachant du feu, et aux démons du désert – que nos bibles ont traduits avec des noms d'animaux, l'apôtre Paul croyait aux cieux superposés, les contemporains de Jésus pensaient que le Temple pouvait à nouveau être détruit et que ce serait un des signes de la Fin, etc.). »

 

– Ils croyaient cela, et pas nous. Où est le problème ? Eux et nous sommes étrangers les uns aux autres, à nous de savoir inventer à partir de cela, prenant leur écriture comme parabole. Par ailleurs, on ne sait pas aujourd'hui ce qu'ils croyaient vraiment de ce qu'ils écrivaient, au sens actuel du verbe croire. Le genre de la parabole, c'est eux qui l'ont inventée.

 

Georges a du mal avec ma Réaction du 15 intitulée Marie : « En ce qui me concerne, virginité ou pas, les dogmes ont la faculté de me crisper et de m'éloigner de tous ces théologiens, la plupart des hommes, qui nous ont pondu de telles histoires dont ils ont voulu nous faire croire au chausse-pied que c'était des vérités, que de n'y pas croire, c'était se situer hors de l'Église, catholique, protestante ou orthodoxe, peu importe. Je suis donc un protestant et un hérétique qui ne comprend pas que l'on perde son temps avec de telles discussions qui rejoignent celles concernant le sexe des anges. Mais bon, chacun est libre d'occuper son temps comme il veut. »

 

– Certes, l'affaire est de peu d'intérêt, mais nous sommes quand même le 15 août, jour de la fête catholique de l'Assomption de la Vierge, ce qui est un fait social et culturel tout autant que religieux dans notre pays ! Par ailleurs, il y avait de la raillerie à l'égard des discours théologiques sur cette affaire dans mon texte.

 

Bruno répond ceci à ma Réaction du 11 intitulée Improbable qui concernait l’avenir de notre espèce sur la planète et se terminait ainsi : l’improbable peut arriver : « Si on compte sur les autres et sur ceux qui détiennent le pouvoir, sûrement pas. La seule révolution possible est faisable au niveau de chacun de nous, en espérant que les autres en fassent autant. Je n'attends pas les injonctions pour diminuer mon empreinte carbone. J'apprends à me contenter de l'essentiel. J'ai encore beaucoup de grain à moudre ! »

 

– Certes, mais si en plus la Chine et les États-Unis, entre autres, changent de régime énergétique, ça pourrait aider...

 

« Pourquoi tant de haine ? », me demande Toma en écho à ma Réaction du 6 intitulée Ne pas se tromper… Il précise que ne n’est pas à celle-ci qu’il fait directement allusion, mais à l’ambiance générale suscitée par la question de l’obligation vaccinale ou du passe sanitaire.

 

– Il a bien raison ! Mais la hargne, ce me semble, s’exprime plus dans le camp des antivax que dans celui des vaccinés. C’est habituel, le minoritaire se sent à la fois marginalisé et impuissant, du moins dans une démocratie. Mais beaucoup de manques et de frustrations authentiques trouvent là une voie qui leur permet de s’exprimer. Il s’agit d’un peuple en souffrance. Seulement l’ambiance délétère se généralise, et les pro-vaccin s’agacent de ce qui est pour eux - comme pour moi - une régression de la lucidité, pour le moins, chez les autres. Car qu’est-ce qui rassemble des gens comme, par exemple, Dieudonné et Ruffin ? Quel type de confusion ? Une même opposition au gouvernement, considéré comme un adroit manipulateur ? Ce serait le créditer d’une bien grande adresse !

 

– Toma m’envoie aussi cette belle prière d’un chef apache :

Je prie pour une longue vie

Je prie pour la chance

Je prie pour respirer la vie à pleins poumons 

Je prie pour que mes paroles soient justes
Je prie pour que mes pieds soient comme les Tiens

et qu'ils me portent sur un long chemin
Je prie pour que ma vie s'inspire de la Tienne

Je marche avec mon peuple

devant moi tout est beau

Je prie pour que les gens sourient de bonheur 

tant que je vivrai
Je prie pour que ma vie soit longue à Tes côtés 

où se trouvent les êtres de bonté

Je vis simplement
Je souhaite que mon peuple parle de bonheur 

et s'entretienne avec moi
Je souhaite que Tu partages Tes qualités avec moi

comme entre frères
Devant moi est la beauté et la bonté
Guide -nous vers elles.

 

 

Juillet  

 

Viviane refuse le vaccin contre la Covid ainsi que le passe sanitaire. Sur les réseaux dits sociaux, elle manifeste vivement contre l’obligation de se munir de ce dernier, aussi s’est-elle estimée insultée par ma Réaction du 28 intitulée Bof !.

 

– C’est par erreur, je pense. Il arrive souvent que l’on ne lise pas ce qui est écrit mais ce que la passion pousse à comprendre. Je n’insulte personne en disant ce que je ressens personnellement. Ceux qui estiment généreux le mouvement des antivax, qu’ils me le démontrent. De plus, mon texte ne parlait pas de personnes en particulier mais de ce mouvement tel qu’il se manifeste (accusation de dictature, port de l’étoile jaune, menaces de mort…). On ne peut pas dire qu’il reflète une conception élevée de la politique !

 

J’aime bien cet écho que Richard ajoute à ma Réaction du 22 intitulée Macron : « Quand tu tires les marrons du feu, prends garde que les châtaignes qui n'ont pas été fendues ne te pètent à la gueule. »

 

– Ça me rappelle cette vieille rengaine tirée de la chanson scoute Gribouille s'est fait boy-scout (Jacques Sevin, 1919) : « Ah il fallait pas, il fallait pas qu’il y aille, ah il fallait pas y aller ! ».

 

Ma Réaction du 14 intitulée Ça suffit a inspiré cette réflexion à Patrick : « Clivage inattendu que révèle la pandémie, certains ont oublié ce que signifie vivre en société,. S'y ajoute une méfiance envers la science (malgré les prodigieux progrès actuels) dont la cause est peut-être à chercher du côté de certains médias dont le but est non pas d'informer mais de faire du pognon. »

 

– Outre le côté pognon, évidemment présent chez les médias supposés populaires mais en réalité populistes, peut-être n’a-t-on pas assez pris en compte l’effet de la complexité de cette accélération des connaissances scientifiques. La science est devenue pour beaucoup trop de gens une affaire dangereuse parce que perçue comme inexplicable, et les scientifiques des apprentis sorciers tout autant que de potentiels savants fous attachés à la recherche d’un pouvoir occulte.

 

Après avoir lu ma Réaction du 10 intitulée Style, l’un de mes collègues pasteurs dont je sais qu’il refuse la vaccination me répond ainsi : « Comme toujours, les choses sont complexes. Nous sommes poussés vers l’adoption d’un schéma mental quelque peu manichéen selon lequel les vaccinés seraient des altruistes (« je le fais pour les autres »), et les non-vaccinés des égoïstes. Or voilà, on peut être non-vacciné et faire très attention (masques, gestes barrière etc.) lorsqu'on se trouve en présence de personnes fragiles – qui maintenant sont massivement vaccinés d’ailleurs (et donc a priori protégées). Un nombre important de soignants n’est pas convaincu que le vaccin soit la solution miracle. Ce n’est pas pour autant que dans leur travail (dur travail) ils n’aient le sens de la responsabilité. »

 

– La question n'est pas, pour moi, de savoir comment tu te comportes personnellement ("moi ma ligne de conduite"), mais de prendre en compte les effets nocifs des comportements civiques d'un grand nombre de citoyens qui agissent comme toi. Je ne fais ni dans la morale ni dans la psychologie, mais dans le politique. Là, la complexité des choix individuels s'efface devant un impératif collectif : obtenir une couverture vaccinale maximale, quels qu'en soient les inconvénients possibles, estimés largement moins graves que ceux qu'occasionne la pandémie. Ceci sans injonction coercitive.

Autre chose mais quand même en rapport : la moralisation et la psychologisation à outrance sont à mes yeux d'insidieuses ennemies des Écritures.

 

Ma Réaction du 1er intitulée Alerte a suscité cette réponse de Jeanne : « Que les politiques changent, c’est possible, même si ça ne semble pas venir assez vite, mais il est douteux que nos mentalités suivent. D’ailleurs, il vaudrait mieux qu’elles précèdent ! Mais ce ne semble pas devoir se manifester. D’où mon pessimisme. J’ai des petits enfants, et je suis terriblement inquiète pour eux. »

 

– C’est aussi mon cas et je n’ai malheureusement rien à ajouter à vos paroles…

 

 

Juin

 

À la suite de ma Réaction du 10 intitulée Cantiques, Daniel se pose cette question : « Je me demande comment un poète d’aujourd'hui paraphraserait les psaumes et sur quelle mélodie populaire on les chanterait. »

 

– Cela renvoie aux seizième et dix-septième siècles, quand les protestants remplaçaient les textes de chansons connues de leur époque par des paroles d’origine biblique traduites et adaptées au français, obtenant ainsi de grands succès populaires, parfois même au sein du peuple catholique. On peut le faire aussi bien aujourd’hui, si ce n’est que nombre de nos chansons sont des œuvres aux paroles et musiques déposées. Mais à mon sens, la question n’est pas là mais concerne plutôt la qualité du sens et du style qui nous paraîtrait cohérente avec notre façon de croire en citoyens du monde. Or la mode actuelle est plutôt à des chansonnettes qui portent les thèmes ressassés de notre piété interne, peu audibles par ailleurs, seraient-elles de qualité.  

 

Ayant lu ma Réaction du 8 intitulée À la Ségolène, Michel m’écrit ce qui suit : « Ce qui se discute (cf Télérama du 5 au 11 juin), c'est si les femmes peuvent garder des poils aux jambes, des cheveux blancs, etc., et non des voies et moyens par lesquels elles peuvent exercer des fonctions de direction politique, industrielle, etc. sans se faire descendre. »

 

– Bien d’accord. L’épisode des quolibets, à l’Assemblée Nationale, au sujet de la robe de Cécile Duflot, alors ministre, a renforcé en moi cette certitude : nombre de mecs font politicien pour se poser en mâles dominants, certains que c’est leur rôle. Quant à celui des femmes, pour eux c’est assistante. En de divers domaines...

 

Zoltan répond ainsi à la Réaction du 4 intitulée Jugé d’avance ? due pour le fond à Daniel :

« 1. L'OFPRA rejette quasi systématiquement. Mais le demandeur reçoit la décision avec ses motifs.

2. La décision quasi DEF est à la CNDA. Vraiment il faut bien monter le dossier, ça reste aléatoire : il ne suffit pas d'avoir raison, ni de savoir qu'on a raison, pour arriver à le faire reconnaître.

Je pense qu'il faut un bon avocat 'CNDA', mais aussi qu'il faut bien l'appuyer avec récit de vie, documents, etc.

Le récit 'spontané' du réfugié, ça ne suffit pas forcément, il fuit FORCER, préparer le réfugié à répondre aux questions que l'officier va ou devrait poser. On a vu des dossiers refusés parce que le récit n'était pas crédible au motif que le réfugié n'avait pas expliqué telle contradiction apparente... Or l'officier N'AVAIT PAS DEMANDÉ d'explication... C'est alors-coup qu'il a vu la contradiction, et il REJETTE sans demande d'explication. Le réfugié me dit : "il ne m'a pas demandé".

Je connais plusieurs réfugiés admis pour motif religieux. Sénégal, Guinée, Centrafrique.

Faits peu connus.

Je n'ai pas de conclusion. »

 

– Dans le cas cité, toutes ces précautions avaient été prises, d’autant qu’il s’agissait d’un appel, les arguments ayant déjà été rodés. Le point important me paraît être que le rejet est quasi systématique. Se peut-il qu’en haut, on redoute d’être accusé de soutenir cette croisade dont les islamistes prétendent qu’elle est menée par l’Occident contre l’islam ?

 

 

Mai

 

Vanni reprend autrement que Richard la question posée par ma Réaction du 21 intitulée Pasteure : « […] la déchirure entre protestants et le reste de la France a du mal à se cicatriser. C’est un passé lourd qui pèse dans la conscience collective des Français. C’est une raison (et pas des moindres) qui explique les succès des Églises dites évangéliques qui ne s’inscrivent pas dans cette tradition. En effet, cultiver son propre protestantisme à Paris 6ème c’est très sexy. C’est une minorité d’intellectuels, des cadres sup, etc. Dans la vallée d’Arvieux, en plein Queyras, c’en est une autre. Ces gens là n’arrivent plus à comprendre le fait de ne pas être considérés comme les autres. »

 

– Une vieille histoire – guerres de religion, Révocation de l’Édit de Nantes, dragonnades, galères, exil, camisards et autres joyeusetés – en effet, reste présente dans le subconscient au point que l’on a parfois l’impression que, chez certains, cette histoire date d’hier. Reste que d’autres raisons expliquent en profondeur le décalage entre les protestants historiques et les autres Français, qui restent façonnés par la mentalité catholique. Je pense en particulier à la fameuse éthique de responsabilité, qui ouvre la personne à une liberté intérieure propice à la mise en cause des vérités établies, à charge pour elle de se débrouiller avec sa culpabilité, éventuelle ou imaginaire.

 

Richard répond ainsi, non sans logique, à ma Réaction du 21 intitulée Pasteure qui déplorait un silence médiatique autour du comportement féministe des protestants : « Il y a une certaine cohérence, si on veut affirmer la chose comme normale, à ne pas la faire mousser. »

 

– Ce serait en effet illogique, sauf si l'orientation suivie consistait à contribuer au retour du protestantisme dans la culture nationale, alors qu’il évite soigneusement de se prêter à cette "compromission". Un de mes dadas.

 

Étienne a lu ma Réaction du 12 intitulée Prolétaires et ça ne lui a pas plu : « […] Je constate que vous utilisez la Bible à des fins politiques de gauche. Que penseriez-vous de ceux de droite qui feraient de même ? Vous les traiteriez de faux prophètes, bien entendu ! »

 

– En l’occurrence, je ne vais pas de mes opinions politiques aux Écritures pour les embrigader, mais des Écritures à notre situation politique pour la critiquer. C’est le rôle du prédicateur. À propos de cette réaction, ce que je lis dans les Écritures, c’est que Dieu est hostile à la violence humaine, pour le moins, alors que celle-ci n’a pas disparu aujourd’hui. J’aurais pu d’ailleurs aller plus loin et préciser qu’à mes yeux, cette violence des humains ne s’exerce pas au sein de notre seule espèce, mais sur l’ensemble de la création, qu’elle s’ingénie à détruire. Mais vous m’auriez accusé de tirer la Bible vers l’écologie politique… 

 

De François, à propos de ma réaction du 27 avril intitulée Une bouffée d’antisémitisme : « Le IIIe Reich a dû avoir un paquet de bouffées délirantes car beaucoup de ses assassins furent épargnés par la « justice » des vainqueurs et celle de la RFA. Pour l’anecdote, le terme serait emprunté à l’arabe حشاشين « ḥašašyīn » (consommateurs de haschich, cette interprétation est cependant contestée), introduit en français à partir de l'italien assassino. Le nom arabe désignait initialement la secte des Nizârites (Ismaëliens de Syrie) dirigée par Hasan-i Sabbâh, dont les membres se rendirent coupables d'assassinats ciblant des chrétiens et des musulmans : déjà ! »

 

– Merci à François pour ce lien historique.

 

 

Avril  

 

Alain répond ainsi à ma Réaction du 23 intitulée Luxe « Et Christophe Colomb, tu aurais aussi refusé de financer ses expéditions ? Il y avait aussi beaucoup de misère à l'époque ! »

 

– Je n'aurais eu rien contre, au contraire, mais tu noteras le mot "organisé" à propos de la misère des gens : qu'est-ce qui fait que cela existe en même temps que l'organisation de la découverte de nouveaux mondes ? Pourquoi ce déséquilibre ? Comme s'il était naturel !

 

À propos de ma Réaction du 19 intitulée Sérieux s’abstenir 1, Renée se pose une question : « Au-delà de la blague, j’espère bien que ce sont les très jeunes, comme Greta Thunberg, qui vont l’emporter, ce serait un espoir pour notre planète et donc pour l’humanité. Mais vous ne dites rien des gens plus vieux, c’est compréhensible car ils sont complètement perdus il me semble, d’ailleurs c’est mon cas. »

 

– Vous n’êtes pas la seule, en effet ! La renaissance d’une gauche véritable, débarrassée de son suivisme économique libéral, est pourtant devant nous, à inventer. Et l’on dirait que l’exemple, par exception, nous vient aujourd’hui d’Amérique !

 

Richard appuie à sa manière ma Réaction du 15 intitulée Cases : « Il faudrait compter le nombre d'associations cultuelles membres de l'EPUdF* dont le nom officiel comporte encore le terme "évangélique". La plupart des associations cultuelles dont j'ai été le ministre s'appelaient "Église réformée évangélique de..." J'ai toujours supposé que ça n'était pas seulement pour faire joli. »

* EPUdF : Église protestante unie de France.

 

– Je crois que, du XIXème siècle au début du XXème, cette appellation, Église réformée évangélique, dénotait une volonté d’être séparée de l’État, contrairement aux Églises concordataires, donc suspectées d’être influencées par lui.

 

Je note ce message de Michel en écho à ma Réaction du 9 intitulée Pro-Vie ? : « Ces députés qui ont déposé 4000 amendements pour bloquer le vote ne respectent pas les vœux des Français et la démocratie. Il serait utile de faire connaître leurs noms. »

 

– J’approuve totalement !

 

Toma répond ainsi à ma Réaction du 1er intitulée Dérivatif et consacrée au drame du milliardaire : « Essayez d'imaginer un peu le désespoir de cet homme lorsqu'il apprend qu'il y a plus milliardaire que lui. Déjà en manque du manque il va se précipiter dans les acquisitions les possessions... au point d'en être possédé. Lorsqu'on n'a pas d'horizon spirituel quoi de plus normal que d'aller vers le matériel... Ne lui jetons pas la pierre nous sommes tous fait ainsi. Néanmoins il y aurait un échappatoire celui de gagner le plus d'argent possible pour embaucher et ainsi faire vivre décemment des familles entières. Cela me semble accessible à tout bon chrétien  et même à des protestants... D'ailleurs ne nous leurrons pas les gens "d'en-bas" ont la même aspiration que ceux du haut mais sans les moyens. J'ai d'ailleurs connu des pauvres qui rackettaient d'autres pauvres pour une place de manche en sortie de cathédrale.
Disons que les trois gros principes de cette course malsaine sont communément l'argent, le pouvoir et le sexe et maintenant l'immédiateté sans souci des générations futures. Tout cela me rend triste et me désole Mais lorsque je regarde le sourire  des "sans dents" des pays pauvres, je me demande si nos gueules fermées ne nous donnent pas la réponse à cette problématique... »

 

– Deux choses : même les protestants sont chrétiens (rire)… et quand tu disposes des moyens te permettant de satisfaire totalement ton besoin d’argent, de pouvoir et de sexe, il te reste… l’ennui. 

 

 

Mars  

 

De Françoise, suite à ma Réaction du 24 intitulée Ouvriers ? : « J'ai travaillé pendant 41 ans à la Sécurité sociale (eh oui !). L'esprit a complètement changé quand le personnel est devenu "des ressources humaines" et les assurés sociaux des "clients", les remboursements des "flux entrants" etc. C'est comme les usagers des services publics qui deviennent des clients. Le vocabulaire en dit long sur les mentalités ! »

 

– Oui, on a tendance à oublier que dans « service public » il y a « service » !

 

Zoltan répond ainsi à ma Réaction du 15 intitulée Yaourt : « Ben oui bien sûr, Jean, mais non quand même. Ça montre que rien ni personne ne peut durer, tenir, persévérer sans un soutien, un assentiment populaire (ou populeux) persistant, persévérant, conscient, exigeant. La loi, même du type RSE (Responsabilité Sociétale et Environnementale), nécessaire pourtant, n'y pourra rien sans les menaces et exigences des 'soutiens' à l'esprit de la loi. Alors plutôt : où donc étions-nous, "consommateurs-clients vigilants", qui avons laissé vide la place des "activistes-actionnaires" dans les instances du groupe ? Trop confiants en Emmanuel Faber (le PDG saqué de Danone, NDLR), seul... Oui ne soyons pas naïfs. Apprenons avec des mouvements alternatifs citoyens ! […] » 

 

– La difficulté est que certaines formes de combat citoyen, par exemple le boycott de Danone, nuiraient aux salariés…

 

Cette semaine, c’est un petit débat avec Didier qui m’a intéressé, à propos de ma Réaction du 1er intitulée Centres d’intérêt :

 

Didier – L'incongruité apparente de la liste et du rapprochement qu'elle induit pourrait dissimuler des mécanismes de domination similaires, non ? N'est-ce pas la base de l'écoféminisme, par exemple ? 

 

Jean – L'incongruité n'est pas apparente, elle provient à mon sens du fait que tout cela n'est intégré dans aucune "théorie générale", ou si l'on préfère dans aucun "imaginaire social" incluant l'ensemble des rapports de domination et d'exploitation. Pour le dire vite.

 

Didier – Je ne sais pas s'il faut en faire une "théorie générale", si c'est vraiment souhaitable, mais au moins penser la corrélation de ces différents phénomènes. Est-ce que ce n'est pas un peu ce qui se pratique sous le nom - certes régulièrement décrié - d'intersectionnalité, notamment ?

 

Jean – Il me semble plausible que l'intersectionnalité consiste en un bricolage horizontal et aléatoire nécessité justement par l'absence, ou encore le refus concerté et revendiqué, d'une vision globale assez cohérente (je vous abandonne la théorie générale). Celle-ci permettant pourtant de rendre compte du réel social dans son ensemble. Le refus d'un surplomb théorique ? Pourtant nécessaire si l'on veut élaborer une ligne politique suffisamment pertinente pour dépasser les apories actuelles de la gauche. On ne peut choisir entre l'addition des "minorités" d'un côté et, de l'autre, le ventre mou actuel du prolo gaulois... une synthèse, construite évidemment de façon critique mais propice à la naissance d'une vision populaire, est nécessaire (mais dans quoi je me lance, je me le demande).

 

De Serge, en réponse à ma Réaction du 6 intitulée À mes amies et amis du Poitou : « Si tu t'éloignes le paysage sera attristé de ne plus avoir un poète pour regarder les arbres et mesurer les brises ou les tourmentes du jour. Je te souhaite un heureux séjour dans ton nouveau parcours, l'errance, l'exil, le dé-ménagement de toute chose ne sont-ils pas nouvelles pensées à naître ? »

 

– Quel autre paysage que celui qui est en moi ?

 

Février

 

À la suite de ma Réaction du 14 intitulée La pente savonneuse, Stéphanie m’envoie ce commentaire : « Déjà, aucun lien scientifiquement démontré n'a été établi entre nos "modes de vie" et l'apparition de nouveaux virus. Ensuite, la "modernité" a sorti la majorité de la population de la grande pauvreté et c'est bien l'enrichissement de millions de personnes (notamment en Chine) qui génère de la pollution et de la destruction environnementale. Bien sûr, il y a les grands perdants, notamment en Afrique, sur lesquels nous avons appuyé l'augmentation de nos niveaux de vie dans les pays "du Nord" (parce que oui, c'est nous les "riches"). Autrement je pense qu'un écart de richesse trop important entre les individus n'est pas souhaitable, avant tout pour le maintien de la cohésion sociale, mais c'est un autre sujet. »

 

– Le lien entre nos modes de vie et l'apparition de nouveaux virus n’a pas été démontré, mais l’accroissement permanent du nombre des humains sur la Terre pourrait tout de même causer une promiscuité grandissante entre eux et d’autres espèces porteuses de virus multiples et divers.

 

Ma Réaction du 12 intitulée Pas de clerc a amené Cédric à m’écrire ceci : « Personnellement, pour la loi de la République, c'est à dire la démocratie et les droits de l'homme, les poser comme étant compris dans la loi de Dieu ne me pose aucuns problème. En revanche, quand des lois de la République sont contraires à la loi de la République nous devons les dénoncer comme contraires aux lois humaines, naturelles et divines, et donc nous ne pouvons pas proclamer que la législation d'un moment T est supérieur aux lois de Dieu. »

 

Le problème, c’est que si le fait que nos lois républicaines proviennent d’une manière ou d’une autre de la tradition biblique, en particulier évangélique, me paraît certain, cela est difficile à concevoir et surtout à accepter pour un esprit marqué par une conception étroite de la laïcité qui semble dominer aujourd’hui.

 

 

Bernard, à propos de ma Réaction du 12 intitulée Créativité : « Déjà, le papier utilisé depuis peu pour l’impression de Réforme me contrarie par sa rigidité, mais le contenu me rend encore plus perplexe. La part faite à la tendance évangélique nous éloigne peu à peu de la Réforme et de ses audaces. Cette tendance lourde qui se manifeste aussi à la Fédération protestante est tristement « commerciale ». Les bataillons se trouvent du côté des Églises anciennement dites libres. C’est de ce côté que l’on cherche les lecteurs et les « consommateurs » de religion. C’est un mauvais choix. En période de « disette » intellectuelle, spirituelle, évangélisatrice, il conviendrait, plus que jamais, de se recentrer sur ce qui fait la force et la nouveauté éternelle de l’évangile : la foi en un amour fraternel qui transporte des montagnes d’indifférence, de résignation, de jugements, de refus du partage, de manichéisme, de bien-pensance, de soumission aux puissants, d’adoration du veau d’or, etc. Un journal engagé, quoi ! À la manière des évangiles. »

 

C’est exactement mon avis.

 

 

« Vous faites ce que vous pouvez pour le cacher mais votre laïus sur le blasphème (ma Réaction du 31, NDLR) est en réalité une fois de plus une apologie du protestantisme. Vous ne savez faire que ça ! Pour vous, le méchant c’est le papiste. Comme si la France n’avait rien reçu de bon de ce sale monstre catholique. Et Saint Vincent de Paul ou l’abbé Pierre ? » m’écrit Jannick… non sans toutefois une pointe d’humour.

 

Saint Vincent de Paul a été aumônier des galères du roi quand les huguenots y étaient attachés aux rames… Je dis ça juste pour vous embêter (je plaisante). Plus sérieusement, j’ai déjà remarqué ce drôle d’agacement que montrent certains catholiques lorsqu’ils s’aperçoivent que les protestants trouvent normal d’être protestants !

 

 

Janvier 

 

Cette fois, c’est Pierre qui réagit à ma Réaction du 7 intitulée Suivisme : « Le leader ne sort pas tout fait d'ex nihilo, il est le produit de toutes les petites combines, compromissions, lâchetés de millions de petites gens qui n'ont pas fait attention. »

 

Bien sûr. Et voici une bonne raison de s’inquiéter de nos propres comportements collectifs. Nous ne sommes pas à l’abri, ici en France, d’un futur choix catastrophique…

 

Richard, encore lui, fait des maths en écho à ma Réaction du 22 intitulée Logistique : « Comparer le nombre de doses qu'ils sont susceptibles de fournir par jour avec le nombre de personnes qui entrent dans leur 76ème année par jour. C'est un banal problème de robinets qui fuient et de baignoires qui se vident. »

 

Je me demande si nos responsables avaient pensé à ça…

 

Richard a commenté ainsi le début de la Réaction du 11 intitulée Confessionnelles : « Cela étant, le problème, si on traduit par "à l'origine", c'est qu'on polarise la réflexion et qu'on la fixe sur la question métaphysique. Si on traduit par "au commencement" on invite à attendre la suite. Quand la tête passe, le reste suit. »

 

Tout est là, en effet. En général, les Écritures se méfient des questions d’origine, elles s’intéressent plutôt au devenir.

 

François répond ainsi à ma Réaction du 9 intitulée Vil : «  Ce qui est choquant en l'affaire c'est que ces flics-là obéissent le petit doigt sur la couture du pantalon comme pour la Rafle du Vel d'Hiv'. »

 

C’est l’histoire canonique du bon serviteur d’un mauvais maître… Avec ce côté banal de l’efficacité bureaucratique repéré par Hannah Arendt. On ne s’en sort que rarement, surtout quand le flic de base a toutes les raisons de tenir à son boulot en période de chômage persistant. Notons toutefois qu’ici ou là, tels de ces agents mettent un genou à terre pour marquer leur désaccord.

 

En écho à ma Réaction du 31 intitulée À ne pas oublier, voici une excellente contribution de l’ami Toma : « 2020 ANNÉE DE M :

M comme  manifestations, matraque, mortalité, masque, microbe, mensonge, morbidité, malheur, monotonie, manque, morosité, médical, Marseille, machiavélisme, mitigé, méchanceté, mollesse, mécontentement, mercantilisme, mal en point, morts, morosité, mascarade, mélancolie, mental, ministres... et j'en passe,  et des meilleurs * 

2021 J'M déjà ou j'aimerais pour vous et pour moi que L'ANNEE 2021 soit  comme médecines douces,  messes pas médiatiques, avec du miraculeux, du merveilleux et du magnifique, douce comme le miel, pleine de mystère avec une manne providentielle, de la musique plein les oreilles, monacale mais pas trop, pleine de miséricorde et de compassion, du mieux-être, de la modestie (ça ne fait pas de mal), des mamours à plein sans modération, un maximum ou un minimum selon, une méditation de pleine conscience, des marches mais pas crève, une bonne maitrise de soi c'est à dire un abandon, un lâcher-prise *

Voilà en gros ce que je me souhaite  et vous souhaite. » 

 

*Rayez les mentions inutiles.

 

 

  

Retour au haut de page