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L’angelesse,
ou l’évangile du dimanche
dans ma
traduction*
Il s’agit de la
traduction de "l’évangile" du dimanche ou de la fête liturgique
(le texte est choisi
selon la liste de la Fédération protestante de France).
Je place après chaque
texte une ″NOTE PÉDANTE″ supposée donner
quelques
éclaircissements.
On
trouvera d’abord ci-dessous la page du 28 juillet
puis
celle du Dimanche 4 août, en cliquant ici
Après
cela — Jessous est parti — de l’autre côté de la mer de la Galiléenne
ou de Tiberias
Le
suivait — une grande foule
parce qu’on voyait — les signes — qu’il faisait sur les
malades
Jessous
est monté dans la montagne
et il s’asseyait là — avec ses disciples
La
Pâque était proche
la fête des Joudéens
Alors
Jessous a levé les yeux — et il a vu ceci
une foule nombreuse vient vers lui
Il
dit à Fílippos —— Où — pourrions-nous acheter des pains — afin qu’ils
mangent ?
il disait cela pour l’évaluer — car il savait ce qu’il allait
faire
Fílippos
lui a répondu
Deux cents dinars de pain — pour eux — ne suffisent pas —
pour le peu que chacun en recevrait
Un
autre de ses disciples lui dit
Andréas — le frère de Símôn Roc
Il
y a un gamin — ici — qui a cinq pains d’orge — et deux poissons frits
mais cela — qu’est-ce que c’est — pour autant de gens ?
Jessous
a dit —— Faites s’étendre les gens
il y avait beaucoup d’herbe à cet endroit
Alors
les hommes qui se sont étendus
étaient au nombre d’environ cinq mille
Alors
Jessous a pris les pains — et il a rendu grâces
il les a partagés pour les convives —— aussi les poissons
frits — autant qu’ils en voulaient
Lorsqu’ils
ont été rassasiés — il a dit à ses disciples
Réunissez les morceaux qui restent — afin que rien ne soit
perdu
Ils
les ont donc réunis
et ils ont rempli douze couffins — avec les morceaux des cinq
pains d’orge — laissés par ceux qui ont mangé
Alors
les gens qui ont vu qu’il a fait ce signe —— disaient ceci
C’est lui — véritablement — le prophète qui vient dans le
monde
Alors
— Jessous a su — qu’ils vont venir — et l’enlever afin de le faire roi
il s’est retiré — de nouveau — dans la montagne —— lui seul
NOTE PÉDANTE
On peut lire ce récit
comme un message codé, en remarquant ces éléments
qui peuvent se
référer à certains thèmes de la Bible hébraïque :
– le repas de la
Pâque juive est tout proche – les douze paniers, comme
les douze tribus
d’Israël – les cinq pains comme les cinq livres de Moïse
(Thora ou
Pentateuque) ou les cinq livres des Psaumes – les restes réunis,
comme on se réunit
dans le lieu de réunion (la synagogue, mot grec) – le pain
d’orge, nourriture
de base du petit peuple, appelé aussi maza en grec ou en latin,
à rapprocher de
l’hébreu matsa, le pain sans levain de la Pâque… – ou même
les cinq mille
hommes, comme les cinq mille agneaux sacrifiés pour l’inauguration
de la Pâque
restaurée par Josias (2 Chr. 35, 9) – de même les deux poissons :
au lieu du mot grec
habituel qu’on trouve dans les autres évangiles (ikhthus),
Jean utilise le
terme rare de Nombres 11, 22, opsárion (petite friture), lié aux
cailles survenant
dans le désert, nourriture miraculeuse venue du Dieu de Moïse.
On peut ainsi penser
qu’il s’agit là d’un récit qui se rapporte à l’Exode et à la Pâque,
réécrit vers l’an 90
à partir d’une tradition qui semble remonter au Nazaréen Jésus
et à ses débuts
galiléens : le Reste d’Israël (une figure des temps derniers désignant,
chez les prophètes,
les véritables adorateurs du Dieu biblique) n’est pas perdu,
le Jésus de Jean en
réunit les morceaux éparpillés dans la synagogue véritable,
à la suite d’une
communion propre à donner vie aux foules humaines en recherche.
Alors
quand la foule — a vu que Jessous n’était pas là —— ni ses disciples
ils sont montés dans les bateaux — et ils sont allés à
Cafarnaoum — chercher Jessous
Et
ils l’ont trouvé — de l’autre côté de la mer
ils lui ont dit —— Rabbi — quand es-tu arrivé ici ?
Jessous
leur a répondu — et il a dit —— Amèn — je vous dis amèn
vous ne me cherchez pas — parce que vous avez vu des signes
Mais
— parce que vous avez mangé des pains
et que vous avez été rassasiés
Agissez
— non pour la nourriture qui se perd
mais pour la nourriture qui demeure — en une vie — pour
l’étendue des temps
Celle
— que le fils de l’humain vous donnera
car c’est lui — que le Père a marqué de son sceau —— Dieu
Alors
ils lui ont dit —— Que ferons-nous ?
fique nous agissions — pour les œuvres de Dieu
Jessous
a répondu et leur a dit —— Ce qui est l’œuvre de Dieu
c’est que vous ayez foi — en celui que lui-même — a envoyé
Alors
ils lui ont dit —— Alors toi — quel signe fais-tu ?
afin que nous voyions — et ayons foi en toi —— quelle est ton
œuvre ?
Nos
pères — ont mangé la manne — dans le désert
comme il est écrit —— « Il leur a donné à manger — le
pain du ciel »
Alors
Jessous leur a dit —— Amèn — je vous dis amèn
Môïssès — ne vous a pas donné le pain du ciel
Mais
mon Père — vous donne le pain du ciel —— le vrai
car le pain de Dieu — est celui qui descend du ciel — et qui
donne vie au monde
Alors
ils lui ont dit
Seigneur — donne-nous toujours ce pain-là
Jessous
leur a dit —— Je suis le pain de la vie
celui qui vient vers moi —— non — il n’aura pas faim
Et
celui qui a foi en moi
non — il n’aura jamais soif
NOTE
PÉDANTE
Dimanche 4 août 2024
Se souvenir de la conception générale du monde supposée par cet évangile :
non l’Histoire, mais une succession d’éons
(longues périodes commençant dans
la gloire et se terminant dans la catastrophe,
leur énergie devenue trop faible).
Non notre cosmologie, mais un empilement de
ciels, le plus haut, LE ciel,
habité par le Père-Empereur-Dieu (vie absolue,
lumière), le plus bas par les
Enfers (vie totalement atone, ténèbres). Les
ciels intermédiaires étant habités
par des puissances plus ou moins opérantes et
bénéfiques, souvent mortelles
(le modèle est le mode de fonctionnement des
empires orientaux antiques).
L’enjeu est alors de passer dans la Vie de
l’éon suivant, cet évangile supposant
qu’il s’agit du dernier, l’éon des éons, sous
la seule gouvernance de Dieu.
La nourriture de ce ciel et de cet éon n’est
pas notre pain, mais le Christ.
Il est évidemment possible que cela se réfère
à l’eucharistie, mais incertain
car le récit de la Cène ne figure pas dans cet
évangile.
Le message : la seule vraie vie, pleine
et entière, se vit sous le règne de Dieu,
en communion avec le Christ, parole qui
enseigne et dirige, lumière qui illumine,
pain qui nourrit au sens où avoir foi libère à
l’égard de dépendances morbides.
Traduire
Je traduis ici en fonction de deux impératifs arbitraires :
1/ faire en sorte que le caractère grec antique – donc
étranger – de ces textes
puisse être perçu autant que possible ;
2/ inscrire un rythme visant à faciliter la lecture orale de
ces textes,
considérés comme des œuvres littéraires.
On trouvera à la page Matthieu des explications théoriques et pratiques,
destinées à aider le lecteur.
On peut
peut-être trouver encore en librairie l’édition intégrale
de cette
traduction des quatre évangiles parue sous le titre :
QUATRE ANNONCES DE PAIX
Une traduction des évangiles pour la lecture à haute voix
par Jean Alexandre
aux Éditions Lambert-Lucas
4 rue
d’Isly, 87000 Limoges
Tél. :
05 55 77 12 36
ISBN :
978-2-35935-031-9
320
pages, 18 €