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L’angelesse, ou l’évangile du dimanche

dans ma traduction*

 

Il s’agit de la traduction de "l’évangile" du dimanche ou de la fête liturgique

(le texte est choisi selon la liste de la Fédération protestante de France).

 

Je place après chaque texte une ″NOTE PÉDANTE supposée donner quelques

éclaircissements. 

 

https://jeanalexandre.fr/evangile_fichiers/image002.jpg

       

On trouvera d’abord ci-dessous la page du 28 juillet  

puis celle du Dimanche 4 août, en cliquant ici

 

 

Dimanche 28 juillet 2024 – Évangile selon Jean, chapitres 6, versets 1 à 15

 

Après cela — Jessous est parti — de l’autre côté de la mer de la Galiléenne

ou de Tiberias

Le suivait — une grande foule

parce qu’on voyait — les signes — qu’il faisait sur les malades

Jessous est monté dans la montagne

et il s’asseyait là — avec ses disciples

La Pâque était proche

la fête des Joudéens

Alors Jessous a levé les yeux — et il a vu ceci

une foule nombreuse vient vers lui

Il dit à Fílippos —— Où — pourrions-nous acheter des pains — afin qu’ils mangent ?

il disait cela pour l’évaluer — car il savait ce qu’il allait faire

Fílippos lui a répondu

Deux cents dinars de pain — pour eux — ne suffisent pas — pour le peu que chacun en recevrait

Un autre de ses disciples lui dit

Andréas — le frère de Símôn Roc

Il y a un gamin — ici — qui a cinq pains d’orge — et deux poissons frits

mais cela — qu’est-ce que c’est — pour autant de gens ?

Jessous a dit —— Faites s’étendre les gens

il y avait beaucoup d’herbe à cet endroit

Alors les hommes qui se sont étendus

étaient au nombre d’environ cinq mille

Alors Jessous a pris les pains — et il a rendu grâces

il les a partagés pour les convives —— aussi les poissons frits — autant qu’ils en voulaient

Lorsqu’ils ont été rassasiés — il a dit à ses disciples

Réunissez les morceaux qui restent — afin que rien ne soit perdu

Ils les ont donc réunis

et ils ont rempli douze couffins — avec les morceaux des cinq pains d’orge — laissés par ceux qui ont mangé

Alors les gens qui ont vu qu’il a fait ce signe —— disaient ceci

C’est lui — véritablement — le prophète qui vient dans le monde

Alors — Jessous a su — qu’ils vont venir — et l’enlever afin de le faire roi

il s’est retiré — de nouveau — dans la montagne —— lui seul

 

  

 

 

NOTE PÉDANTE

 

Dimanche 28 juillet 2024           

 

Évangile selon Jean, chapitre 6, versets 1 à 15                       

(Psaume : 145 – 2 Rois 4, versets 42 à 44 – Épître de Paul aux Éphésiens 4, versets 1 à 6)

 

Un récit codé   

 

On peut lire ce récit comme un message codé, en remarquant ces éléments

qui peuvent se référer à certains thèmes de la Bible hébraïque :

– le repas de la Pâque juive est tout proche – les douze paniers, comme

les douze tribus d’Israël – les cinq pains comme les cinq livres de Moïse

(Thora ou Pentateuque) ou les cinq livres des Psaumes – les restes réunis,

comme on se réunit dans le lieu de réunion (la synagogue, mot grec) – le pain

d’orge, nourriture de base du petit peuple, appelé aussi maza en grec ou en latin,

à rapprocher de l’hébreu matsa, le pain sans levain de la Pâque… – ou même

les cinq mille hommes, comme les cinq mille agneaux sacrifiés pour l’inauguration

de la Pâque restaurée par Josias (2 Chr. 35, 9) – de même les deux poissons :

au lieu du mot grec habituel qu’on trouve dans les autres évangiles (ikhthus),

Jean utilise le terme rare de Nombres 11, 22, opsárion (petite friture), lié aux

cailles survenant dans le désert, nourriture miraculeuse venue du Dieu de Moïse.

On peut ainsi penser qu’il s’agit là d’un récit qui se rapporte à l’Exode et à la Pâque,

réécrit vers l’an 90 à partir d’une tradition qui semble remonter au Nazaréen Jésus

et à ses débuts galiléens : le Reste d’Israël (une figure des temps derniers désignant,

chez les prophètes, les véritables adorateurs du Dieu biblique) n’est pas perdu,

le Jésus de Jean en réunit les morceaux éparpillés dans la synagogue véritable,

à la suite d’une communion propre à donner vie aux foules humaines en recherche. 

                                

 

 

 

Dimanche suivant

Dimanche 4 août 2024   

Évangile selon Jean, chapitre 6, versets 24 à 35

   

Alors quand la foule — a vu que Jessous n’était pas là —— ni ses disciples

ils sont montés dans les bateaux — et ils sont allés à Cafarnaoum — chercher Jessous

Et ils l’ont trouvé — de l’autre côté de la mer

ils lui ont dit —— Rabbi — quand es-tu arrivé ici ?

Jessous leur a répondu — et il a dit —— Amèn — je vous dis amèn

vous ne me cherchez pas — parce que vous avez vu des signes

Mais — parce que vous avez mangé des pains

et que vous avez été rassasiés

Agissez — non pour la nourriture qui se perd

mais pour la nourriture qui demeure — en une vie — pour l’étendue des temps

Celle — que le fils de l’humain vous donnera

car c’est lui — que le Père a marqué de son sceau —— Dieu

Alors ils lui ont dit —— Que ferons-nous ?

fique nous agissions — pour les œuvres de Dieu

Jessous a répondu et leur a dit —— Ce qui est l’œuvre de Dieu

c’est que vous ayez foi — en celui que lui-même — a envoyé

Alors ils lui ont dit —— Alors toi — quel signe fais-tu ?

afin que nous voyions — et ayons foi en toi —— quelle est ton œuvre ?

Nos pères — ont mangé la manne — dans le désert

comme il est écrit —— « Il leur a donné à manger — le pain du ciel »

Alors Jessous leur a dit —— Amèn — je vous dis amèn

Môïssès — ne vous a pas donné le pain du ciel

Mais mon Père — vous donne le pain du ciel —— le vrai

car le pain de Dieu — est celui qui descend du ciel — et qui donne vie au monde

Alors ils lui ont dit

Seigneur — donne-nous toujours ce pain-là

Jessous leur a dit —— Je suis le pain de la vie

celui qui vient vers moi —— non — il n’aura pas faim

Et celui qui a foi en moi

non — il n’aura jamais soif

 

 

 

 

NOTE PÉDANTE

 

Dimanche 4 août 2024           

 

Évangile selon Jean, chapitre 6, versets 24 à 35                                        

(Psaume 139 – Exode 16, versets 2 à 15 – Épître de Paul aux Éphésiens 4, versets 17 à 24)

 

La nourriture de l’avenir 

 

Se souvenir de la conception générale du monde supposée par cet évangile :

non l’Histoire, mais une succession d’éons (longues périodes commençant dans

la gloire et se terminant dans la catastrophe, leur énergie devenue trop faible).

Non notre cosmologie, mais un empilement de ciels, le plus haut, LE ciel,

habité par le Père-Empereur-Dieu (vie absolue, lumière), le plus bas par les

Enfers (vie totalement atone, ténèbres). Les ciels intermédiaires étant habités

par des puissances plus ou moins opérantes et bénéfiques, souvent mortelles

(le modèle est le mode de fonctionnement des empires orientaux antiques). 

L’enjeu est alors de passer dans la Vie de l’éon suivant, cet évangile supposant

qu’il s’agit du dernier, l’éon des éons, sous la seule gouvernance de Dieu.

La nourriture de ce ciel et de cet éon n’est pas notre pain, mais le Christ.

Il est évidemment possible que cela se réfère à l’eucharistie, mais incertain

car le récit de la Cène ne figure pas dans cet évangile.

Le message : la seule vraie vie, pleine et entière, se vit sous le règne de Dieu,

en communion avec le Christ, parole qui enseigne et dirige, lumière qui illumine,

pain qui nourrit au sens où avoir foi libère à l’égard de dépendances morbides.   

 

 

 

 

 

Traduire 

Je traduis ici en fonction de deux impératifs arbitraires :

1/ faire en sorte que le caractère grec antique – donc étranger – de ces textes

puisse être perçu autant que possible ;

2/ inscrire un rythme visant à faciliter la lecture orale de ces textes,

considérés comme des œuvres littéraires.

On trouvera à la page Matthieu des explications théoriques et pratiques,

destinées à aider le lecteur.

 

 

 

 

On peut peut-être trouver encore en librairie l’édition intégrale

de cette traduction des quatre évangiles parue sous le titre :

 

QUATRE ANNONCES DE PAIX

Une traduction des évangiles pour la lecture à haute voix

par Jean Alexandre

 

aux Éditions Lambert-Lucas

4 rue d’Isly, 87000 Limoges

Tél. : 05 55 77 12 36

ISBN : 978-2-35935-031-9

320 pages, 18 €

 

 

 

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