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Vos remarques : jean.alexandre2@orange.fr

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la traduction

 

ou comment traduire la Bible aujourd’hui ?

 

 

 

 

comme un Étranger qui vous parle

 

 

La traduction de la Bible pour aujourd’hui, vaste programme… Et là, plusieurs écueils sont à éviter.

Le premier d’entre eux, bien sûr, c’est l’erreur grossière, qui fait traduire ici et là par quelque contresens. Mais les vraies difficultés sont ailleurs et se résument à cela : pour qui allons-nous traduire ? Quel genre de personnes ? Je ne veux pas entrer ici dans les questions de théorie de la traduction – on s’y bagarre entre diverses écoles – mais juste poser une ou deux questions, en ouverture.

 

Tout d’abord, est-ce qu’il ne faudrait pas quelque peu "débondieuser" la Bible ? Je ne veux pas dire, bien sûr, y supprimer la mention de Dieu ! Mais secouer les frusques vieillies de notre langage religieux séculaire. Il y aurait beaucoup d’exemples, en voici deux :

Dans la Bible, il n’y a pas d’anges… Les termes que l’on traduit ainsi signifient "représentant", "envoyé" ou "messager". Garder les anges, c’est évoquer des images qui ne sont pas dans les récits bibliques. De même, il n’y a pas d’hypocrites chez les pharisiens de nos évangiles. Le mot grec signifie "imposteurs". Ce n’est pas leur psychologie qui est en cause, mais leur façon d’exercer indûment un pouvoir sur les gens. Sur leur piété, sur leurs mœurs, sur leurs ressources. On est dans le concret.  

 

Autre question : est-ce que vous voulez une Bible qu’on lise sagement en silence, avec ses yeux, ou une Bible qu’on entende de ses oreilles, qu’on fasse entendre de sa bouche et de sa voix ? Ce n’est pas la même chose, cela ne s’écrit pas de la même manière, on y est dans le rythme plus que dans la phraséologie.

Je penche pour la seconde façon. Elle est à la fois fidèle à la manière dont les gens des époques bibliques abordaient une écriture – en l’écoutant lire – et plus proche de la culture commune de notre époque, celle des médias audio-visuels. Les Écritures sont de la parole plus que de l’écrit. Cela n’est pas sans importance, car des paroles, on tire moins de doctrines abstruses, on est plus vite dans le domaine existentiel des comportements.

 

Ajoutez à cela que la plupart du temps, le texte biblique est simple et direct, et ne connaît ni l’académisme poussif ni le charabia exotique et archaïsant… Alors quand il s’exprime en français, par la grâce de la plus actuelle des traductions, c’est simplement de façon à ce que les Écritures soient pour vous comme quelqu’un qui vient d’un lointain pays, de temps lointains, comme un étranger, certes, mais qui pourtant vous parle. Actuellement.