Il s’agit d’un ensemble de sept poèmes
composant le premier jet de cet ensemble
dont l’écriture n’est pas encore au point…
ce qui fait que vous lisez ci-dessous
une version déjà remaniée plusieurs fois.
Ces poèmes ont été écrits pendant l’été 2017, en un temps
où apparaissaient conjointement des
tremblements de terre,
des ouragans et des inondations
catastrophiques,
mais où sévissaient aussi des conflits
sanglants, des attentats meurtriers,
des déplacements massifs de population,
des menaces nucléaires...
Autant dire la routine.
On a vu là les signes irréfutables
d’une action destructrice
liée à la violence propre à l’espèce
humaine.
Violence sur elle-même et sur son
monde.
Cela vous parle-t-il ?
J’aimerais savoir ! Vous pouvez
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elle
est morte la ville
ne
se relève plus
éboulis
et cratères
on
la survole
ainsi
les charognards
et
plus rien à ronger
nos
amours envolées
et
les champs ont brûlé
ainsi
venaient au feu les veuves
et
l’odeur de cramé
l’odeur
de chair grillée
la
fumée en montait
vers
les dieux affamés
qui
riaient
aujourd’hui
rient les hyènes
en
quête de provende
dans
la ville amoncelée
où
rôde encore le rire
l’écho
des rires envolés
fumée
de
risettes enfantines
oh
le monde où les tours
orgueilleuses
montent
montent
jusqu’au ciel
quand
au loin des obus
leur
parlent d’avenir
et
tous fuient
venu
le jour
parti
l’amour
nos
amours dévastées
au
loin volent les morts
le
monde est clos
les
églises murées
effondrées
les mosquées
tu
étais belle
et
tu es noire
non
comme l’ébène en sa splendeur
noire
de suie
plus
jamais tu ne verras le ciel
les
morts
sur
toi veillent les morts
ô
ma terre
ô
ma prolifique
ma
faiseuse de blés
ma
porteuse d’enfants
cacheuse
de trésors
sur
tes yeux courent les mouches
car
ils sont morts
elle
a le feu au cul
elle
a le feu partout
la
planète a très chaud
son
désir envolé
la
planète est en nage
non
pas pour le plaisir
non
pas pour le bonheur
juste
pour brûler
juste
pour mourir
brûle
sa chevelure
brûle
son manteau
elle
est nue la planète
elle
est chauve la terre
elle
n’a plus rien dessus
velue
je
l’aimais mieux velue
elle
ne me plaît plus
mais
elle n’en a cure
elle
vit mal sa vie
tenez
elle s’en fout
se
laissera mourir
la
banquise a fondu
fondue
la taïga
en
roulant l’Iénisseï
soulève
des poisons
les
lichens ont pourri
et
le renne est gazé
il
s’enlise
plus
loin
cherchait
l’ara
dans
la forêt du monde
une
branche où chanter
qu’il
se hâte
des
machines géantes
au
loin vont le chasser
ma
terre
ton
avenir
est
celui du désert
il
s’étend
il
ronge la savane
fait
son grain de toute chose
qui
vit sous le soleil
ô
monde tu te perds
en
perdant ton pelage
et
le vert et le vierge
les
cendres y voltigent
faisant
appel à ton bûcher
tu
brûleras
règne
la cendre
innocents
criminels
hommes
cruels
hommes
d'argent
terres
mortelles
hommes
de la douleur
hommes
du malheur
des
autres
nations
fictives
empires
virtuels
vagues
sont vos yeux
vides
vos cœurs
planent
sur vos écrans
des
avenirs tremblants
dans
l'éther des bilans
noirs
goélands
pères
et mères de violence
accoucheurs
de la mort
en
vos palais de verre
nageant
sur l’irréel
immatériels
dictateurs
dictant
entendez
entendez
le chant
les
chants de l'univers
et
prêtez votre oreille
ensommeillée
au
souffle court
au
souffle du vivant
au
loin vont les messages
un
seul doigt les envoie
ils
tuent pourtant
et
qui s’en souciera
qui
les plaindra
les
morts
n’avaient
pas de nom
j’achète
j’achète
et je vends
en
jubilant je gagne
qui
ne comprend que cela
n’est
qu’un jeu
d’argent
volant
coule
la terre
et
brûle la mer
sombre
le monde
resteront
dans l’éther
des
richesses éternelles
qui
tourneront
en
des crânes de vent
cités
nues ravagées
un
garçon déambule
où
aller si le monde
est
ainsi
ai-je
vu sa ferveur
ai-je
vu sa peur
sa
capuche le cache
aux
banlieues bleues de lune
ma
vie
frère
écoute
sœur
écoute-moi
elle
est rouge de feu
elle
est blême au matin
elle
est verte de peur
un
chant
qui
me l’aura transmis
c’est
l’esclave enchaîné
c’est
le chanteur de blues
le
malfrat repenti
car
il chante le vent
promesse
d’ouragan
ô
cet humain
quêtant
sa délivrance
avec
ce qui lui reste
et
rêvant de marcher
sur
les hautes montées,
sur
les chemins bleutés
côté
ensoleillé
terres
de béton
jardins
de macadam
cités
niches
de l’enfance
où
tu ne sais ne peux
te
sortir sans la honte
vivre
sans ciel
juste
il attend
d’aimer
quand
on n’offre que haine
au
long des avenues
et
que vienne
quand
l’aube est claire
un
matin bleu
homme
écoute-moi
femme
dis-moi
est-ce
ainsi qu’on vivra
et
si je meurs
si
je combats
me
diras-tu un train
qui
ne déraille pas
triant
vont les petits
assis
sur les déchets
cassant
sont
les mères accroupies
de
ces rocs
on
fera du ballast
femmes
de poussière
porteuses
de briques
empilées
sur leur tête
de
hautes princesses
leur
port
leurs
pieds nus
qui
foulent les tessons
rougis
quelques
pièces
au
soir
en
leur main sèche
gagnées
ce jour
au
loin de proche en proche
des
trésors se construisent
de
leur peine
pensez-vous
que cela dure
que
leurs fils
ne
se forment au cœur
une
colère
qu’eux
aussi ne ramassent des pierres
à
jeter
pierres
dures
dormez-vous
vos
rêves vous portant
ne
sachant que l’orage se forme
en
quelque endroit
un
lieu sans éclat
avant
qu’elles n’éclatent
vos
bulles
dormez-vous
vos
pensées s’enchaînant
systèmes
élégants
ignorants
d’une logique pure
et
simple
qui
dit à qui veut
fini
ce temps
quand
les princes gauchers
fuient
le cocon
et
s’en vont épouser des princesses
de
chantier
reines
pauvres
aux
yeux de colère
pour
vous tuer
et
qui dira
si
les pierres se lancent
que
jamais on n’oublie
de
les bâtir aussi
abri
de pierres
assemblées
par plaisir
ou
par nécessité
car
point de hasard
construisez
construisez
dans
le temps même de détruire
avec
les mêmes pierres
ce
sont hommes
des
cités de justesse
avec
les mêmes pierres
dissemblables
chacune
contondante
chacune
confondante
chacune
elle-même
construisez
une maison
de
bonheur éphémère
car
il se peut
que
vous mourriez vous tous
avec
la terre
et
le soleil flamboie
et
la lune rougeoie
vos
étoiles s’effondrent
en
vos yeux obscurcis
alors
il n’est que mort
absence
et
l’on vous cherchera
et
vous ne serez plus
et
votre souvenir
oubli
et
tout sera silence
croyez-vous
que
tout cela est songe
et
folie
et
votre rêve
est-il
songe
votre
fureur folie
aujourd’hui
est le jour
ô
ville de la lune
à
l’odeur de jasmin
qu’es-tu
devenue
quand
les femmes riaient
quand
les enfants jouaient
près
de pères tranquilles
quand
la table était mise
qui
le dira
sous
la chanson de tristesse
sourd
un commencement
qui
le croira
plus
de peuple qui avance
car
c’est douleur
et
rancœur
au
loin monte la mer
montent
les eaux
faut-il
au monde un sens
les
vagues répondent non
nous
noyons tout
notre
passage
crée
la boue
sous
les eaux
comme
sous les bombes
purs
ou non
ils
mourront et mourra
la
vierge effarouchée
elle
qui porte un voile
pour
n’être pas touchée
juste
comme injuste
croyante
ou incrédule
avec
elles périra
qui
ne s’aime plus
n’aime
sa vie
n’aime
la vie du monde
qu’en
un récit
quand
le souffle
tel
une vague
se
propageant
t’emportera
comme
l’emporte
tel
un orgasme
l’explosion
de ta ville
mais
que tourne la colère
en
rêve de paix
soif
bienheureuse
sur
la terre abandonnée
terre
damnée
cette
fois retournée
enfin
devenue belle
le
voudra-t-il
celui
qui tourne les abîmes
en
mondes de beauté
en
premier jour renouvelé
le
dira-t-il
et
l’un de ses prophètes a répondu
"peut-être"
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