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Les psaumes à l’os
ou les combats du juste
Mars
2022
Les
Psaumes bibliques revisités, resserrés et réécrits modestement selon une règle
arbitraire.
Incommensurablement
moins riches que les originaux
à certains
égards, évidemment, ce ne sont pas des résumés mais des œuvres différentes,
obéissant à une autre conception de l’écriture.
D.R.
PRÉSENTATION
« Réinterpréter,
c’est redécouvrir.
Cela
demande à la fois de l’humilité
et
d’oser dire : Me voici. »
Haïm
Korsia
Les poèmes présentés ici ne sont autres que les Psaumes
bibliques revisités, resserrés et réécrits modestement selon une règle
arbitraire de type oulipien. Il ne s’agit pas de résumés mais d’œuvres
différentes, obéissant à une autre conception de l’écriture. Voici les raisons
qui m’ont poussé à me lancer dans cette entreprise.
À la fin des années soixante du siècle précédent, peu
après le Concile Vatican II, j’ai eu la chance et le bonheur de participer
simultanément, en tant qu’hébraïsant, à deux équipes de traduction du livre
biblique des Psaumes. Cela a duré environ sept ans.
J’avais commencé avec l’équipe placée sous la direction
du père Joseph Gelineau sj, le musicien et liturge renommé. Elle avait pour but
d’établir le texte d’un Psautier liturgique œcuménique qui fut, révisé, intégré
bien plus tard à la Traduction liturgique officielle de l’Église catholique.
J’ai rejoint presque aussitôt l’autre équipe, celle des
Psaumes de la Traduction œcuménique de la Bible, la TOB, animée par le pasteur
André Lelièvre. Cette équipe comptait huit membres, quatre catholiques et
quatre protestants, et se composait de spécialistes de la littérature
hébraïque.
Ces deux équipes travaillaient conjointement en ce sens
que l’équipe liturgique suivait prioritairement les choix exégétiques de
l’autre équipe.
Ce qui était passionnant, c’était ce travail de deux
équipes qui poursuivaient conjointement deux objectifs différents à partir du
même texte hébreu. La première s’attaquait à la recherche du sens exact du
texte hébreu, la seconde à la possibilité d’une langue française propre aux
Psaumes, à destination du premier venu.
La première, avec ses nombreuses notes, parlait plutôt
à l’œil d’un lecteur assis, par le moyen d’une langue unie, précise et dénuée
de recherche. La seconde supposait un auditoire possiblement non captif et
privilégiait l’oreille, prenant en compte le rythme et la modulation du dire.
Un demi-siècle plus tard, ayant durablement usé des
deux, ayant aussi beaucoup travaillé sur la question des rapports entre les
Écritures saintes et la Parole de Dieu, j’ai été pris d’un doute méthodologique
qui m’a porté à me demander quel type de relation les usagers croyants de ces
traductions entretenaient avec ces Écritures.
C’est ce qui m’a poussé à reprendre ces poèmes anciens
et à tenter de les faire parler autrement. Je m’en explique un peu plus loin.
Il ne s’agit donc pas de refaire une traduction du livre biblique des Psaumes,
on s’en convaincra facilement en les lisant ainsi réécrits. Il s’agit de
créations nouvelles, personnelles, composées à partir de l’Écriture biblique.
Cela s’est fait en fonction de quelques choix liés au
caractère arbitraire du cadre littéraire retenu, mais aussi et surtout à partir
des conséquences d’un mode de relation avec les Écritures bibliques différent
de celui qui est ordinairement pratiqué dans le milieu chrétien. Celui-ci
cherche en quelque sorte à s’identifier à elles afin d’en tirer une
spiritualité qui soit à la fois la sienne et la leur, serait-ce au prix d’un
travail herméneutique confié aux savants spécialistes. Ils ne conçoivent pas
vraiment qu’elles puissent leur être profondément étrangères.
Ils croient en particulier que leur dieu et celui des
auteurs de ces textes est nécessairement le même, du moins pour l’essentiel. C’est
à mes yeux ce qui pousse à traduire en fonction de cette distanciation absente.
C’est pour moi une naïveté, le visage du dieu des Écritures bibliques étant
celui auquel se référaient des populations pour nous antiques et lointaines, en
fonction de leur histoire et de leurs cultures.
Cela a d’ailleurs notablement varié au long d’une
rédaction conçue petit à petit au cours des siècles. La figure de Dieu, à la
fois, est restée la même et a changé selon les temps et les circonstances. Un
peu, toutes choses égales par ailleurs, comme ces personnages littéraires
connus de tous et pour cela souvent réécrits ou filmés par des auteurs divers.
Mon point de départ est inverse : je considère
chacun des écrits bibliques comme un interlocuteur particulier avec lequel je
m’entretiens tel que je suis. Je le vois comme un étranger, profondément
différent de moi, humain comme moi mais à la fois antique et géographiquement
lointain. Notre relation est celle d’une rencontre entre inconnus bien
disposés, elle va colorer aussi bien le livre en question que moi-même, et nous
amener à changer d’avenir.
Amos, par exemple, ou Deutéronome, ont bien des choses, en
effet, à m’apprendre quand nous parlons ensemble de notre Ami commun, et
moi-même en ai autant pour eux, qui ne savent rien, ni de la suite de leur
histoire, ni de nos conceptions du monde actuelles...
J’ai donc agi avec Psaumes
en conséquence de ce principe. Ayant conversé avec lui, je présente ici ce
qu’il a consenti à dire de lui à l’étranger que je suis ou, si l’on préfère, ce
que j’ai retenu de cet entretien, ceci en fonction de mes capacités et de mes
outils.
Ceci posé, il me reste à souhaiter que la lectrice ou
le lecteur aient le même bonheur à lire ces poèmes que celui dont j’ai joui en
les écrivant.
Jean Alexandre
–oOo–
PREMIER
LIVRE DEUXIÈME
LIVRE TROISIÈME
LIVRE
Psaumes
1 à 41 Psaumes 42 à 72 Psaumes 73 à 89
QUATRIÈME
LIVRE CINQUIÈME
LIVRE COMMENTAIRES
Psaumes
90 à 106 Psaumes 107 à
150 et enseignements
Psaume 119 (118)
Toutes
les strophes
Précisions :
– dire tu, ici, c’est toujours dire Dieu
– on suit le compte du canon hébreu
(les numéros du canon gréco-latin sont ajoutés en italique)
–oOo–
PREMIER LIVRE,
Psaumes 1 à 41
Psaume 1
Bonheur
pour
qui suit ta voie
le
long de tes cours d’eau
loin
de routes perdues
avancer
le
pourrions-nous
sans
un dire vrai ?
Psaume 2
Devant
l’homme fort
vous
tremblez
que
tremble
celui
que ton dire effraie
sur
la puissance
sans
toi le juste
on
se tromperait
Psaume 3
Hors
de l’eau
ta
main nous tient le menton
quand
d’autres m’enfoncent
je
me relève
si
tu es là
je
dors tranquille
viens !
Psaume 4
Je
me couche et je dors
je
suis heureuse
tu
prends notre peine
tu
nous allèges
abandonner
c’est
inutile
je
n’ai plus peur
Psaume 5
J’arrive
voici
ta maison
à
l’abri je m’y tiens
tu
es là
des
amis
pas
de sang
là
tu m’entends
Psaume 6
Ébranlement
tremblements
j’ai
peur
la
nuit je pleure
tu
nous entends
ton
sourire
chasse
les peurs
Psaume 7
Le
danger vient
et
je suis faible
accourras-tu ?
oui,
tu es là
les
voilà tous
ils
nous harcèlent
nous
environnent
Psaume 8
Les
enfants le disent
–
le ciel, une splendeur !
aussi
la mer
et
toute vie sur terre
devant
toi
que
sommes-nous ?
mais
tu viens
Psaume 9 compte
grec et latin : 9a
Ils
t’ignorent
pourtant
tu règnes
lève-toi
sur ces mauvais
soutiens
les justes !
tu
disparais
tu
fais silence
la
justice, où est-elle ?
Psaume 10 9b
Tu
es juste
justice
et justesse
tu
les vois, les mauvais
il
faut tout refonder
trop de violence
faut-il s’enfuir ?
vers où s’envoler ?
Psaume 11 10
Tu
fais le tri
le
violent tu le vois agir
on
me dit de fuir
tel
l’oiseau qui s’envole
je
ne crains nulle tempête
je
te verrai agir
quel
autre refuge ?
Psaume 12 11
Mensonge
sur mensonge
loi
nouvelle
les
maîtres de parole
ne
font pas le dire vrai
silence du règne vrai ?
mais non
vient ton chant d’amour
Psaume 13 12
Tu
te caches
encore
combien de temps ?
tu
nous oublies
tu
ne nous réponds pas
mais
tu nous aimes
c’est
notre socle
vienne
ma joie !
Psaume 14
13
Tu
n’es rien pour eux
les
mauvais en profitent
pas
un qui vaille
tu
le vois
de ceux-là
vas-tu nous délivrer ?
tu nous accompagnes
Psaume 15 14
En
toute chose devant toi
agir
avec justesse
et
tu habites parmi nous
et
nous chez toi
ainsi
fait-on du bien
ainsi
chez toi
en
toi nous vivrons
Psaume 16 15
Dès
aujourd’hui
je
suis à toi
à
ceux d’avant
je
tourne le dos
c’est toi que j’aime
plénitude !
tu me fais vivre
Psaume 17 16
Tu
m’as mise à l’épreuve
j’ai
tenu
je
t’appelle et tu réponds
tu
me tiens à l’abri
tes
ennemis nous cernent
des
fauves
chasse-les !
Psaume 18 17
Je
t’aime
tu
m’aimes et tu m’as libéré
à
toi qui sauves les humbles
je
suis fidèle
tu
nous délivres
et
pour nos ennemis
tu
es le feu du ciel
Psaume 19 18
Voici
l’univers
il
parle de toi
et
notre soleil
il
vient de toi
ta
loi est leur maître
loi
parfaite
elle
nous illumine
Psaume 20 19
En
sa détresse
soutiens
notre messie !
fais-le
vaincre
je
le sais, tu le feras
pour
les autres, les chars
pour
nous, ton nom
nous
tenons bon
Psaume 21 20
Notre
messie exulte
tu
lui as répondu
tu
es vainqueur
il
s’appuie sur toi
tu
détruis ses ennemis
ils
ne peuvent l’abattre
nous
te faisons fête
Psaume 22 21
À
quoi m’as-tu abandonné ?
je
suis perdu
des
fauves me cernent
tu
me voues à la poussière
viens
à mon aide
–
tu m’as répondu !
les
pauvres seront heureux
Psaume 23 22
Au
long du chemin
c’est
toi qui nous mènes
mortels
sont les ravins
je
ne crains aucun mal
tu
nous attends
la
table est prête
je
vais vivre chez toi
Psaume 24 23
Le
monde et sa richesse
tu
l’as fondé sur les abîmes
qui
a le cœur pur
rejoindra
ton lieu saint
voici
le dieu de l’univers
portes,
élevez-vous
qu’il
entre, le roi de gloire !
Psaume 25 24
Vers
toi je m’élève
je
m’appuie sur toi
tu
es bon, dirige-moi
qui
peut te rejoindre ?
arrache-nous
à la détresse
aux
ennemis en nombre
nos
yeux te cherchent
Psaume 26 25
Vois
ma justice
éprouve-moi
je
suis innocent
loin
des accapareurs
j’aime
ta maison
sur
un sol sûr
nous
te chantons
Psaume 27 26
Tu
es ma lumière
ta
maison m’attend
je
ne crains nul méchant
à
l’instant ils s’effondrent
tu
dis cherchez-moi
nous
verrons ta bonté
sur
la terre des vivants
Psaume 28 27
Mon
roc, je t’appelle
je
meurs, réponds-moi
ne
me livre pas aux criminels
ils
n’ont rien compris
loué
sois-tu
toi
qui m’as entendu
sois
notre force
Psaume 29 28
Qu’ils
t’adorent
tous
nos dieux
des
forêts au désert
ta
voix qui épouvante
nous
crions gloire !
tu
es roi pour toujours
tu
donnes la paix
Psaume 30 29
Je
te chante
tu
m’as tiré de l’abîme
tu
m’avais épouvanté
ta
colère ne dure pas
à quoi te servirait un mort ?
mon
deuil
s’est
fait chant de fête
Psaume 31 30
Je
me cache en toi
mon
esprit en tes mains
prends
pitié
pour
tous je suis un mort
tu
m’as écouté !
tu
veilles sur les tiens
en
toi nous espérons
Psaume 32 31
Bonheur
du pardon
pour
nos erreurs
ta
main pesait sur moi
j’ai
tout reconnu
et
tu effaces la faute
tu
me montres la route
oh
les cris de joie !
Psaume 33 32
Cris
de joie
musique
et chansons !
tu
parles et tout existe
et
tu aimes la justice
ton
projet s’accomplit
non
celui de nos maîtres
tu
veilles sur nous
Psaume 34 33
Louange
pour toi
tu
entends le cri des pauvres
tes
anges sont là
combattant
nos malheurs
écoutez
l’enseignement
notre
maître vous est proche
il
secourt le cœur brisé
Psaume 35 34
Attaque
ceux qui nous attaquent
arrache
le pauvre aux puissants
ils
nous ont trahis
disperse-les
tels le fétu
attrapés
par leur propre piège
ils
ne riront plus
et
nous te louerons
Psaume 36 35
L’erreur
du méchant se révèle à moi
il
ne te craint pas
ne
se voit pas pécheur
ne
renonce pas au mal
ton
amour est un abîme
tu
es source de vie
tu
renverses les mauvais
Psaume 37 36
N’enviez
pas les méchants
ils
fanent comme l’herbe
ils
n’ont pas d’avenir
la
terre ira aux doux
choisissons
la sagesse
tu
protèges qui est droit
sa
démarche te plaît
Psaume 38 37
Ta
main m’a frappé
corrige-moi
sans colère
mes
erreurs me submergent
ma
chair en est pourrie
je
suis brisé
l’ennemi
me harcèle
vite,
à mon aide !
Psaume 39 38
J’ai
dit devant l’impie
je
me tairai
mais
j’ai parlé de toi
tu
es mon espérance
devant
toi je me tais
je
ne suis qu’un souffle
détourne
tes yeux
Psaume 40 39
Je
t’espérais
tu
m’as tiré du gouffre
bonheur
pour
qui s’appuie sur toi
tu
n’as rien demandé
je
t’ai dit je viens
tu
nous rends heureux
Psaume 41 40
Bonheur
de
qui pense au pauvre
tous
me méprisent
ils
souhaitent ma mort
je
t’ai dit guéris-moi
j’abattrai
mes ennemis
rétablis-moi !
Fin
du premier livre
Pour
toujours
loué
soit Mon seigneur
amen !
amen !
DEUXIÈME LIVRE
Psaumes 42 à 72
Psaume 42 41
La
biche qui a soif
cherche
l’eau vive
je
te cherche
j’ai
soif du dieu vivant
de
l’abîme à l’abîme
je
me souviens de toi
pourquoi
m’oublies-tu ?
Psaume 43 42
Défends
ma cause
délivre-moi
des traîtres
tu
es ma forteresse
mène-moi
vers ta demeure
tu
es ma joie
je
ne gémirai plus
tu
me sauves
Psaume 44 43
Grâce
à toi seul
nos
pères ont pu s’imposer
tu
chassais leurs ennemis
or
tu nous humilies
nous
ne t’avons pas trahi
viens
à notre secours
c’est
toi qu’ils attaquent !
Psaume 45 44
Pour
le roi
mon
chant d’amour
il
est beau et vaillant
il
fait régner le droit
à
lui les filles des rois
aimé
de la plus belle
naît
une lignée
Psaume 46 45
Tu
es avec nous
maître
de l’univers
citadelle
toi
le dieu de nos pères
de
ta demeure inébranlable
refuge
pour nous
tu
détruis la guerre
Psaume 47 46
Que
tous t’acclament !
sonnez
du cor pour notre roi
pour
nous
tu
soumets des nations
sur
les païens assemblés
tu
règnes
roi
de la terre
Psaume 48 47
Tu
es grand
sur
ta montagne sainte
des
rois s’étaient ligués
leurs
vaisseaux se sont brisés
dans
ta ville
tu
donnes la victoire
notre
dieu pour toujours
Psaume 49 48
Peuples,
écoutez
j’use
de sagesse
des
riches m’encerclent
ils
ne dureront pas
ils
semblaient éternels
la
mort les mène paître
ne
les craignez pas
Psaume 50 49
Tu
nous enseignes ainsi
respectez
mon alliance
depuis
les cieux
tu
dis de l’infidèle
il
récite mes lois
mais
il suit les mauvais
me
croit-il comme lui ?
Psaume 51 50
Aie
pitié de nous
lave-nous
de notre faute
contre
toi seul
nous
avons versé le sang
renouvelle
notre esprit
relève
nos murs
nous
danserons de joie
Psaume 52 51
L’homme
fort
se
glorifie du mal
il
ourdit les paroles qui tuent
tu
le ruineras
comme
un bel olivier
en
ta maison
je
table sur ta fidélité
Psaume 53 52
Le
fou dit Dieu n’est pas !
toi
tu regardes les humains
pourris,
dévoyés
ils
mangent mon peuple
ils
riaient
les
voici qui tremblent
quand
nous ramèneras-tu ?
Psaume 54 53
Dans
ta puissance
entends
notre prière
des
étrangers puissants
se
lèvent contre nous
ils
ne pensent pas à toi
mais
tu viens à notre aide
disparue
notre angoisse
Psaume 55 54
Écoute
ma prière
le
cri de l’ennemi m’effraie
discorde
dans la ville
trahison
des alliés
crainte
et tremblement
le
traître peut séduire
mais
je m’appuie sur toi
Psaume 56 55
Pitié !
on
s’acharne sur nous
si
ton armée combat pour nous
plus
rien ne nous fait peur
nous
faire du mal
c’est
ce qu’ils cherchent
tu
es pour nous
Psaume 57 56
Lève-toi
pour moi
réfugié
sous tes ailes
j’étais
environné de fauves
ils
ont chu dans leur propre piège
je
veux chanter
éveiller
l’aurore
lève-toi
sur les cieux !
Psaume 58 57
Juges
qui bâillonnez la justice
vous
nourrissez la violence
leurs
oreilles sont bouchées
tels
le serpent
brise-leur
les dents
ah
se laver dans leur sang !
il
vit, le dieu qui juge
Psaume 59 58
Délivre-moi
des criminels
ils
se jettent sur nous
des
chiens grondants
mais
d’eux, tu ris
vient
le dieu de mon amour
je
chanterai sa force
tu
es notre rempart
Psaume 60 59
Tu
nous as rejetés
le
pays est disloqué
sauve
tes bien-aimés
tu
abandonnes nos armées !
mais
tu as dit
j’écrase
du pied l’agresseur
avec
toi nous vaincrons
Psaume 61 60
Nous
sommes au loin
tu
entends notre plainte
nous
vivrons chez toi
tu
nous y conduiras
le
roi siègera devant toi
amour
et vérité
et
nous te chanterons
Psaume 62 61
Je
ne suis sauf qu’en toi
ma
citadelle
vous
cherchez à m’abattre
à
me déshonorer
souffle
sont les humains
mensonge
la
force est en toi
Psaume 63 62
Tu
es mon dieu
ta
main me soutient
je
te cherche dès l’aube
la
nuit longuement je te parle
tu
es venu à mon secours
que
crèvent les menteurs
le
roi se réjouira
Psaume 64 63
Écoute
mon cri
protège-nous
de l’ennemi
leur
langue, une épée
leur
parole, une flèche empoisonnée
ta
flèche les confond
les
témoins en sont saisis
joie
et refuge pour le juste
Psaume 65 64
Toute
chair vient à toi
ses
fautes pardonnées
tu
calmes le vacarme de la mer
tu
effraies les peuples lointains
tu bénis les semailles
l’abondance ruisselle
oh les cris de bonheur !
Psaume 66 65
Toute
la terre chante pour toi
elle
célèbre tes exploits
tu
nous avais mis à l’épreuve
tu
nous en as tirés plus riches
je
tiendrai mes promesses
je
dirai le bien que tu m’as fait
tu
n’as pas écarté ma prière
Psaume 67 66
Fais-nous
grâce
toute
la terre connaîtra tes voies
que
les peuples te chantent
tu
gouvernes la terre avec justesse
elle a produit son fruit
tu nous rends heureux
qu’elle t’adore !
Psaume 68 67
Tu
te lèves, l’ennemi se disperse
buée,
cire qui fond
tu
défends le malheureux
que
les justes te chantent !
dieu
des victoires
tu
nous dis soyez forts
que
tu es redoutable !
Psaume 69 68
Sauve-moi,
je me noie
on
me hait sans raison
à
travers moi on t’insulte
arrache-moi
à la boue
vienne sur eux ta fureur
que je me redresse
que les pauvres te fêtent !
Psaume 70 69
Vite,
à mon secours
ils
s’en prennent à ma vie
honte
sur eux
qui
cherchent mon malheur
joie
pour qui te cherche
qui
te dit tu es grand
mais
viens vite !
Psaume 71 70
En
toi j’ai mon refuge
libère-moi
du violent
maintenant
je suis vieux
ne
m’abandonne pas
tu reviendras me consoler
joie de mes lèvres
elles parlent de toi
Psaume 72 71
Donne
au roi tes pouvoirs
qu’il
fasse droit au malheureux
qu’il
écrase l’oppresseur
que
la terre soit champ de blé
les
rois viendront à lui
que
soit heureuse ainsi
toute
famille de la terre
Fin
du deuxième livre
Loué
soit Mon seigneur
lui
seul fait des merveilles
amen !
amen !
TROISIÈME LIVRE
Psaumes 73 à 89
Psaume 73 72
Tu
es bon pour nous
moi
je perdais pied
mon
cœur s’aigrissait
jaloux
des superbes
mais
j’ai su leur avenir
eux
sont anéantis
moi
je reste avec toi
Psaume 74 73
Sans
fin tu nous rejettes
pourquoi ?
nous
étions à toi
l’adversaire
a tout cassé
toi
qui fendis la mer
toi
qui es notre roi
quand
te défendras-tu ?
Psaume 75 74
À
toi nous rendons grâce
tu
juges avec droiture
aux
arrogants tu dis
baissez
la tête !
le
relèvement
ne
vient ni d’ici, ni de là
c’est
toi qui décideras
Psaume 76 75
Tu
as brisé la guerre
l’épée,
le bouclier
à
Sion, la ville sainte
tu
t’es fait entendre
quand tu te lèves
c’est pour sauver les humbles
les rois de la terre font silence
Psaume 77 76
Dans
la détresse je crie vers toi
la
nuit je gémis
ne
feras-tu que rejeter ?
tu
as changé
au
fracas du tonnerre
au
travers de la mer
tu
libérais ton peuple
Psaume 78 77
Qu’on
enseigne aux enfants le récit
où
tu donnais ta loi
où
tu ouvrais la mer
où
nos pères, au désert, se rebellaient
où tu frappais l’Égypte
nous donnais ce pays et Sion
et choisissais David
Psaume 79 78
L’infidèle
a envahi Jérusalem
versé
le sang comme de l’eau
efface
nos fautes
aide-nous,
tous se moquent
ils
disent où est leur dieu ?
déverse
sur eux ta fureur
nous
te chanterons
Psaume 80 79
Berger
d’Israël, écoute
fais-nous
revenir
replante
ta vigne
le
sanglier la dévore
dieu
de l’univers
tu
nous fait pleurer
reviens !
Psaume 81 80
Cris
de joie pour toi
son
du cor pour la fête
mais
tu dis
ils
n’ont pas voulu de moi
vous
appeliez, je vous sauvais
j’humiliais
vos ennemis
ah
si vous m’écoutiez !
Psaume 82 81
Tu
gouvernes
tu
dis aux dieux assemblés
combien
de temps encore
gouverner
sans justice ?
libérez
le faible et le pauvre
comprenez
ou
mourez tels des humains
Psaume 83 82
Ne
reste pas silencieux
vois
nos voisins, tes ennemis
ils
s’allient contre toi
ils
disent à nous son domaine
balayés
qu’ils
servent de fumier
qu’ils
sachent qui tu es !
Psaume 84 83
J’aime
tes demeures
toi
le dieu de l’univers
l’hirondelle
vole vers son nid
moi
vers ton lieu saint
tu es mon soleil
heureux qui trouve ce chemin
non la voie des infidèles
Psaume 85 84
Tu
as aimé ce pays
tu
as pardonné à ce peuple
fais-nous
revenir
j’écoute,
que diras-tu ?
ce
que tu dis c’est la paix
amour
et vérité ensemble
justice
et paix s’unissent
Psaume 86 85
Écoute-moi,
je t’appelle
je
suis pauvre et malheureux
dans
ton amour, rassemble-moi
que
je marche avec toi
dieu de tendresse et de pitié
dieu lent à la colère
sauve-moi de mes ennemis
Psaume 87 86
Fondée
sur les montagnes
tu
aimes Sion plus que toutes
on
naît ici ou là
mais
on dit d’elle c’est ma mère
le
très-haut la conduit
tous,
nés ailleurs, aiment dire
nos
sources sont en elle
Psaume 88 87
En
cette nuit, au bord de l’abîme
je
crie vers toi
tu
m’as descendu dans la fosse
je
tends les mains vers toi
depuis la tombe
qui parlera de ton amour ?
je n’en peux plus
Psaume 89 88
À toi
le ciel, à toi la terre
et
tu as dit j’ai choisi David !
tu
as dit voici mon fils
je
chante ta fidélité
ses
fils t’avaient trahi
tu
as brisé ton alliance
reviens
à ton messie !
Fin
du troisième livre
Loué
soit Mon seigneur
pour
toujours
amen !
amen !
QUATRIÈME LIVRE
Psaumes 90 à 106
Psaume 90 89
tu
es Dieu
pour
toi mille ans sont comme hier
nos
jours, peine et misère
nous
retournons à la poussière
ta
colère est sur nous
viens
à nous dans ta douceur
rends
forte l’œuvre de nos mains
Psaume 91 90
Je
me tiens à l’ombre de tes ailes
refuge
sûr
nul
danger, nulle peur
nulle
flèche ennemie
tes anges nous portent car tu as dit de nous
ils connaissent mon nom
Psaume 92 91
J’aime
chanter ton nom
du
matin jusqu’à la nuit
tes
œuvres si puissantes
et
tes pensées profondes
l’insensé
n’y comprend rien
il
fleurit puis dépérit
le
juste reste vert
Psaume 93
92
Tu
es roi
vêtu
de force et de magnificence
le
monde est stable, comme ton trône
depuis
toujours, tu es
le
fracas des flots s’élève ?
tu
resplendis
mon
seigneur pour toujours
Psaume 94 93
Dieu
vengeur, parais !
ils
écrasent ton peuple
ils
égorgent, ils assassinent
te
croyant aveugle et sourd
si
tu n’es pas notre secours
qui
se lèvera pour nous ?
tu
les feras taire
Psaume 95 94
Cris
de joie pour toi
cantiques
pour le grand roi
dans
tes mains, les abîmes
jusqu’au
sommet des monts
entrez et adorez
sans le trahir comme jadis
tu ne voulais plus de nous
Psaume 96 95
Chantez,
toute la terre
pour
toi un chant nouveau
tu
as fait l’univers
néant
sont tous les dieux
tu
viens juger avec justice
le
monde entier danse de joie
nations,
célébrez-le
Psaume 97 96
Tu
es roi, le monde tremble
les
îles lointaines exultent
tu
parais dans le tonnerre, les éclairs
le
droit et la justice s’avancent
les
cieux les proclament
joie
pour Sion
lumière
pour le juste
Psaume 98 97
Que
l’on chante pour ta victoire
un
chant nouveau
la
terre entière a vu ta justice
à nous,
tu as montré ton amour
sonnez,
jouez, chantez
fleuves,
montagnes, et la mer !
tu
viens pour régner
Psaume 99 98
Tu
es roi
tremblent
les peuples et la terre
tu
gouvernes depuis Sion
justice
et droiture
nos
anciens t’appelaient
ta
loi fut ta réponse
notre
dieu tu es saint
Psaume 100 99
Que
la terre t’acclame tout entière
et
vienne à toi avec des chants de joie
tu
es Dieu, tu nous as faits
nous
sommes à toi, ton troupeau
venez
dans sa maison !
oui,
tu es bon
éternel
est ton amour
Psaume 101 100
Chanter
le droit et la fidélité
avancer
vers l’intégrité
c’est
mon vœu, le cœur intègre
quand
viendras-tu à moi ?
je haïrai les coupables
je les ferai taire
je ne regarderai que les fidèles
Psaume 102 101
Viens
vite
entends-moi,
je hurle
sec
comme l’herbe fauchée
seul
comme un corbeau dans un désert
mais
tu es là
l’ennemi
s’use à m’outrager
toi
tu demeures
Psaume 103 102
Loué
sois-tu !
je
n’oublie rien de tes bienfaits
pour
nous tu es tendresse et pitié
tu
sais que nous sommes poussière
pour
qui respecte ton alliance
tu
gardes ton amour de père
que
tes anges te louent !
Psaume 104 103
Loué
sois-tu !
maître
du ciel, des monts et de la mer
maître
des terres propices
généreuses
pour l’humain et les bêtes
quelle
profusion
quelle
puissance est la tienne
gloire
à toi à tout jamais !
Psaume 105 104
Louange
pour tes hauts faits
tu
nous as donné la terre des nations
promesse
que tu as tenue
d’Abraham
à Moïse
tu
nous libérais de l’Égypte
tu
nous donnais tes lois
louange
à toi !
Psaume 106 105
Que
l’on te rende grâce
éternel
est ton amour !
nous
te trahissions toujours
toujours
tu nous punissais
et
toujours tu revenais à nous
aujourd’hui
encore, sauve-nous
sors-nous
de chez les infidèles
Fin
du quatrième livre
Loué
soit Mon seigneur, dieu d’Israël
depuis
toujours et pour la suite des temps
amen !
amen !
CINQUIÈME LIVRE
Psaumes 107 à 150
Psaume 107
106
Éternel
est ton amour
tes
rachetés le constatent
sur
la mer, dans le désert
dans
les fers, sous le mépris
ils
ont crié vers toi
tu
les as tirés de là
et
l’injuste a dû se taire
Psaume 108 107
Je
te chante, toi ma gloire
ma
harpe éveille l’aurore
pour
ton amour, ta vérité
broie
ceux qui nous encerclent
lève-toi et libère nous
toi qui nous rejettes
avec toi nous les piétinerons
Psaume 109 108
Parle,
toi que je loue
je
suis pauvre et malheureuse
ils
m’accusent, demandent ma mort
ils
ne sont que malédiction
mon
cœur est blessé
aide-moi,
sauve-moi,
les
pauvres te loueront
Psaume 110 109
Oracle
pour le roi :
″Siège
à ma droite !
″tu
es prince à jamais
″prêtre,
comme le roi Melkisédek
″comme la rosée de l’aurore
″je t’ai engendré
″je briserai tes ennemis″
Psaume 111 110
Louez-le
dans
l’assemblée des justes !
tu
es tendresse et pitié
te
craindre est le début de la sagesse
tu
te souviens de ton alliance
tu
nous offres le lot des nations
ton
œuvre n’est que splendeur
Psaume 112 111
Louez-le !
heureux
qui te craint
et
heureuse la lignée du juste
les
richesses affluent dans sa maison
l’impie le voit et s’irrite
l’homme de bien est confiant
il donne aux pauvres
Psaume 113 112
Louez-le !
heureux
sois-tu maintenant et toujours
tu
domines tous les peuples
qui
est semblable à toi ?
tu
relèves le pauvre
il
siège parmi les princes
et
la femme stérile, elle enfante
Psaume 114 113a
Louez-le !
les
monts bondirent, la mer s’enfuit
quand
Israël sortit d’Égypte
quand
il devint ton sanctuaire
pourquoi bondir et fuir ?
tremblez plutôt devant lui
il change le roc en fontaine
Psaume 115 113b
Non
pas à nous la gloire
à
toi, pour ton amour et ta vérité !
le
païen dit où est leur dieu ?
dans
le ciel, tout ce qu’il veut il le fait
les
morts ne te louent pas
qu’Israël
place en toi sa foi
tu
te souviens, tu béniras
Psaume 116 114 et
115
Louez-le !
je
t’aime, tu entends ma prière
j’étais
dans les liens de la mort
j’étais
faible, tu m’as sauvé
tu souffrais de nous voir morts
tu as brisé nos chaînes
comment te rendre cela ?
Psaume 117 116
vous
tous les peuples
louez-le
toutes
les terres
fêtez-le
ton
amour envers nous
s’est
montré le plus fort
ta
fidélité est éternelle !
Psaume 118 117
Louez-le !
éternel
est ton amour
j’ai
crié vers toi, tu m’as répondu
la
pierre rejetée devenue fondation
rameaux
en main
à
l’autel nous t’acclamons
heureux
soit celui qui vient !
Psaume 119 118
(cliquer ici pour lire toutes les strophes)
Bonheur
de
qui aime ta loi
depuis
alef et jusqu’à taw
ou
jusqu’au z depuis le a !
fais-nous
vivre par elle
place
ta paix sur notre route
et
prends-nous avec toi
Psaume 120 119
Dans
ma détresse, j’ai crié vers toi
tu
m’as répondu
je
dois vivre en exil
délivre-moi
de leur langue perfide
je
ne veux que la paix
chez
eux, quand je parle
ils
cherchent la guerre
Psaume 121 120
Je
lève les yeux vers les montagnes
d’où
me viendra le secours ?
il
me viendra de toi
qui
as fait le ciel et la terre
tu
ne dors pas, tu me gardes
tu
te tiens près de moi
à
mon départ comme au retour
Psaume 122 121
Joie
quand on m’a dit
allons
à sa maison
Jérusalem,
où montent tes tribus
maison
de David, siège du droit !
à cause de ton temple
je dirai paix sur elle !
j’aspire à son bien
Psaume 123 122
Tu
règnes depuis le ciel
je
lève les yeux vers toi
tels
les yeux de l’esclave
fixés
sur la main de son maître
pitié
pour nous !
du
rire des arrogants
nous
sommes rassasiés
Psaume 124 123
Sans
toi qui étais avec nous
le
torrent nous submergeait
tu
es notre secours
les
hommes nous avaient attaqués
nous nous sommes échappés
tels l’oiseau qui s’échappe
quand le filet se rompt
Psaume 125 124
Qui
s’appuie sur toi
comme
Jérusalem devient inébranlable
comme
les montagnes autour de Sion
tu
entoures ton peuple
Les
impies n’y règneront pas
ils
abuseraient les justes
paix
sur Israël !
Psaume 126 125
Quand
tu as ramené les captifs
c’était
comme un rêve !
rires
et cris de joie
quelles
merveilles tu fais !
qui
sème dans les larmes
moissonne
dans la joie
tels
un torrent ramène-les !
Psaume 127 126
Si
tu ne bâtis la maison
à
quoi bon s’échiner ?
tu
combles ton aimé quand il dort
heureux
l’homme que tu armes
tu
lui donnes des fils
flèches
aux mains d’un guerrier !
il
ne sera pas humilié
Psaume 128 127
Heureux
qui suit tes voies
nourri
du travail de ses mains
sa
femme, une vigne généreuse
ses
fils, des plants d’olivier
qui
te craint est heureux
il
verra les fils de ses fils
il
verra le bonheur de Sion
Psaume 129 128
Que
de mal ils m’ont fait !
ils
ne m’ont pas soumis
ils
m’ont labouré le dos
tu
as brisé leur attelage
qu’ils
soient humiliés, rejetés
herbe
desséchée
on
ne saurait les dire heureux
Psaume 130 129
Du
fond de l’abîme je crie vers toi
écoute
mon appel
si
tu te souviens des fautes
qui
subsistera ?
je
t’espère de tout mon être
plus
qu’un veilleur l’aurore
tu
es amour et pardon
Psaume 131 130
Je
n’ai pas le cœur fier
ni
ne vise de grands desseins
tu
le sais
je
reste égal et silencieux
qu’Israël
t’espère
tel
l’enfant contre sa mère
maintenant
et pour toujours
Psaume 132 131
Souviens-toi
de David
il
a respecté son serment
tu
as fait choix de Sion
viens
habiter ton lieu saint
ne
repousse pas ton messie
tu
l’as juré à David
ses
fils règneront après lui
Psaume 133 132
Qu’il
est bon pour des frères
de
vivre unis tous ensemble
c’est
comme un baume
parfum
pour la barbe d’Aaron
comme
une rosée de l’Hermon
sur
les collines de Sion
de
là tu nous promets la vie
Psaume 134 133
Heureux
sois-tu !
que
ceux qui te servent le disent
au
long des nuits
ils
veillent sur ta maison
mains
levées vers le lieu saint
qu’ils
te disent bienheureux
toi
qui as fait le ciel et la terre
Psaume 135 134
Que
tes servants te louent
tu
es plus grand que tous les dieux
toi
qui commandes à la tempête
eux
qui n’entendent ni ne voient
tu
as choisi Jacob
tu
as frappé les plus grands rois
sois
dit heureux d’âge en âge
Psaume 136 135
Que
l’on te rende grâce
éternel
est ton amour
tu
as fait les cieux et la terre
éternel
est ton amour
tu
as sauvé ton peuple
l’arrachant
à l’oppresseur
éternel
est ton amour
Psaume 137 136
Au
bord des fleuves de Babylone
nous
pleurions au souvenir de Sion
ils
nous ont dit de te chanter
comment
te chanter de si loin ?
ils
ont détruit ton lieu saint
heureux
qui saisira leurs enfants
pour
les briser contre le roc
Psaume 138 137
Devant
tes anges je te rends grâce
pour
ton amour et ta vérité
les
rois de la terre te rendent grâce
lorsqu’ils
entendent tes paroles
si
haut que tu sois
tu
vois le plus humble
ta
force le rend vainqueur
Psaume 139 138
Tu
sais tout de moi
où
que je sois tu me conduis
les
ténèbres m’écrasent
pour
toi la nuit est lumière
tu
m’as formé, tu me connais
éprouve-moi
je
hais tes ennemis
Psaume 140 139
Délivre-nous
du violent
vipère
qui aspire au mal
ils
méditent notre chute
ils
nous tendent des pièges
tu
es notre dieu
tu
les jettes à la fosse
aux
pauvres tu fais droit
Psaume 141 140
Je
t’appelle, accours vers moi !
le
parfum de ma prière monte vers toi
garde-moi
d’imiter les mauvais
eux
font du mal, moi je prie
ils
prenaient plaisir à ma douleur
je
résiste à leur parfum
tu
es mon refuge
Psaume 142 141
À
pleine voix je crie vers toi
un
piège m’est tendu et nul refuge
je
crie vers toi, mon refuge
sors-moi
de ma prison
sur
la terre des vivants
toi
mon abri, tu me sauves
les
justes te rendront grâce
Psaume 143 142
Écoute-moi,
ne me condamne pas
aucun
humain n’est juste
l’ennemi
me mène chez les morts
je
suis à bout de souffle
que
ton souffle me mène
délivre-moi
et conduis-moi
par
ton souffle fais-moi vivre
Psaume 144 143
Heureux
sois-tu, toi mon rocher
mon
allié, ma forteresse
qu’est-ce
que l’humain
pour
que tu comptes sur lui ?
incline
les cieux et descends
libère-nous
de l’étranger
comble-nous !
Psaume 145 144
Je
t’exalterai, mon dieu et mon roi
tu
es grand, sans limite
je
redirai tes immenses bontés
ta
gloire et l’éclat de ton règne
tu
es vrai, tu es fidèle
tu
soutiens ceux qui tombent
tu
garderas ceux qui t’aiment
Psaume 146 145
Louez-le
je
te chanterai tant que je vivrai
ne
comptez pas sur les humains
sur
les puissants
pauvre,
opprimé ou étranger
heureux
qui s’appuie sur toi
tu
as fait le ciel et la terre
Psaume 147 146 et
147
Louez-le
tu
rebâtis Jérusalem
tu
comptes le nombre des étoiles
tu
élèves les humbles
tu
fais régner la paix
ta
parole parcourt la terre
tu
la révèles à Israël
Psaume 148
Louez-le
vous
tous ses anges dans les hauteurs
soleil
et lune, astres de lumière
cieux
des cieux, eaux des hauteurs
louez-le,
monstres des abîmes
montagnes
et collines
rois
et peuples de la terre
Psaume 149
Louez-le
chantez
pour lui un chant nouveau
car
tu aimes ton peuple
les
humbles chantent ta victoire
tirer
vengeance des nations
charger
leurs rois de chaînes
c’est
la fierté de tes fidèles
Psaume 150
Louez-le
louez-le
dans son temple saint
au
son du cor, de la harpe, des flûtes
des
cymbales triomphantes
et
que tout être vivant
célèbre
ta grandeur
louez-le !
–o0o–
– Ne cherchant pas
à produire une énième traduction des Psaumes bibliques, je me suis inspiré, la
plupart du temps, de la langue française du Psautier,
version œcuménique, texte liturgique à la traduction duquel j’ai longuement
et passionnément collaboré en son temps (Éditions du Cerf, Paris, 7ème
édition, 1990).
– Le moule
canonique de ces poèmes se compose de deux distiques et d’un tercet mis en
retrait, soit sept vers brefs jouant sur le binaire et le ternaire. Je l’avais
utilisé naguère un peu différemment dans un recueil intitulé Versets par sept et dont le thème, non
biblique, était l’énigme (recueil intégré dans le recueil de recueils
antérieurs intitulé Chants et déchants,
Éditions Lambert-Lucas, Limoges, 2005). Ce cadre m’avait convenu, d’une part
parce qu’il m’obligeait par lui-même à discipliner l’effort consistant à
chercher l’essentiel du dire à retravailler, d’autre part parce qu’il offrait
un point de vue commun à la diversité des thèmes présents dans le livre de
départ.
– Ces poèmes sont à
lire de préférence à mi-voix parce qu’ils sont par nature des paroles, se
tenant dans l’oralité ; et aussi parce que leur dire est le plus souvent
profondément personnel. En un sens, on les dit à un dieu qui se tient dans
l’intime. Cela est évidemment paradoxal puisqu’ils évoquent souvent, à première
vue, un divin céleste et impérial, mais l’intention qui porte ces réécritures
consiste précisément à distinguer leur point de vue et le nôtre, à nous qui
nous sommes aujourd’hui, du moins je le pense, éloignés culturellement de cette
représentation. Ou devrions l’être à mon sens. Ceci dit, l’intime n’est pas
nécessairement fâché avec le règne, la puissance et la gloire du moment qu’en
son for intérieur, il réserve ces figures au divin.
Sur quelques choix de ″traduction″ :
– On considère ici
l’ensemble des psaumes comme des poèmes d’amour, d’où le choix de toujours dire
tu au lieu de, par exemple, le Seigneur. D’autant que la plupart du
temps, ce dernier terme voulait traduire le nom propre de Dieu, YHWH, rendu à l’oral par Adonaï, Mon-seigneur (et non le Seigneur).
Un humain parle amoureusement au partenaire divin dont il connaît le nom et
dont il est le fidèle. Le thème des rapports du je et du tu dans l’aire
de pensée judéo-chrétienne est bien connu, surtout depuis la parution en
Allemagne du livre central de Martin Buber, Je
et Tu (Ich und Du, 1923 ;
quatrième édition française chez Aubier en 2012).
– Le je des psaumes bibliques est souvent
pris en réalité pour un nous. C’est alors le peuple des fidèles qui s’exprime à
la première personne. On a voulu insister ici sur ce collectif, y compris en
allant jusqu’à féminiser parfois ce je
de force, ceci compte tenu de nos mœurs actuels.
– L’une des
questions posées au croyant par les Psaumes bibliques est celle de la haine et
de la violence qui s’y expriment souvent. Cela est incompréhensible si l’on
considère la Bible comme la source d’une spiritualité de l’amour conçu au sens
de bénévolence universelle. Mais le psalmiste résiste : il se voit
souvent, lui et son peuple, non sans raison, dans la situation du petit dévoré
par un grand et gros méchant. C’est à cela qu’il réagit, exhalant sa peur, sa
honte, sa haine et sa violence. Pour m’être trouvé enfant dans une situation
analogue, je comprends cela. Il m’est plus proche ainsi que s’il revêtait
l’image anachronique de l’agneau de Dieu. David n’est pas saint Jean. Aussi
n’ai-je pas manqué de souligner cela dans mon entreprise de réduction plutôt
que de l’atténuer ou l’effacer.
Ce que j’ai appris
Chemin faisant, j’ai appris sur les Psaumes. Rien de
neuf, en fait, mais une plus grande intensité, pour moi, de quelques thèmes
récurrents.
– Le premier enseignement se rapporte au choix du terme
bonheur en tant que premier mot de
l’ensemble du livre, dans lequel on le retrouve une bonne dizaine de fois – achréi… : plus précisément bonheurs de qui…
C’est une façon de colorer tout le recueil, de mettre
chacun de ses poèmes sous ce signe. Cette relation qui lie le dieu et le
psalmiste est pour ce dernier, de façon paradoxale, un bonheur, quoiqu’il
arrive, quels que soit les peines et les malheurs souvent évoqués.
À condition toutefois que le fidèle… le reste !
Qu’il se maintienne fidèlement dans son statut de partenaire. Je reviendrai
plus bas sur ce sujet.
Une coutume avérée de la tradition littéraire en
question consistait à citer un livre en utilisant son premier mot ou groupe de
mots, valant pour nous comme titre. C’est ainsi qu’on appelle beréchîth (en un commencement) le livre de la Genèse parce que c’en est le
premier mot, ou wayyiqra (et il
a appelé) le livre du Lévitique, pour la même raison ; etc.
Or ceux qui ont rassemblé et publié l’ensemble des
Écritures hébraïques de la Bible ont préféré donner le titre de tehillim à ce livre-ci. C’est un terme
intéressant car il a au moins deux sens : louange ou glorification, et gloire.
Deux façons de dire la même chose mais selon qu’on se place du point de vue de
celui qui loue ou de celui qui est loué.
Les termes qui évoquent la louange figurent parmi les
plus usités du recueil. D’où sans doute le choix de ce titre, qui correspond à
une valeur centrale de la piété biblique.
Il m’est donc apparu que, selon ces psaumes, la louange
est à mettre en relation avec ce bonheur
quoi qu’il arrive dont il est question plus haut. Où l’on voit que, malgré
la multitude des affects, des pleurs et des supplications dont le livre
regorge, mis dans la bouche du fidèle, ce n’est pas ce dernier qui compte, mais
bien Celui dont il célèbre la gloire.
Louer Dieu, le dieu seigneur des Hébreux, est en soi un
bonheur. C’est lui le héros de l’histoire, et sa gloire, oserai-je dire alors,
est la condition performante du sort heureux de sa Création et, partant, du
peuple et du fidèle qui le louent. Même si le fidèle attend de cela des
résultats bénéfiques pour lui, il s’agit au fond d’un bonheur au second degré
et souvent à portée ultérieure, comme pour une espérance assurée.
– L’enseignement suivant, c’est l’autorisation que le psalmiste
s’octroie de parler librement à son dieu comme un vis-à-vis plus que comme un
demandeur. Il exige même de lui. Certes, je force à dessein le trait, s’il le
fait c’est la plupart du temps sur le mode de la prière, mais une sorte
d’autorité morale pointe pourtant de temps en temps, qui en dit long. Il s’agit
pour lui de mettre son partenaire divin devant ses responsabilités, d’exiger de
lui d’être cohérent ou de mettre ses propres paroles en pratique…
Cela m’évoque ce dialogue fameux mettant en scène un
Abraham qui fait la leçon au Seigneur-Dieu à propos du sort de Sodome (Genèse
18.16-33).
Peut-être faut-il rappeler de quel mode de relation il
s’agit. De celui que l’on connaît sous le terme d’alliance – hébreu berith,
grec diathèkè, latin testamentum –, mais encore ? C’est
un contrat, signé entre le dieu, à son initiative, et un groupe humain choisi
par lui. À mon sens, il prévoit les règles qui valident la survie et
l’autonomie de ce groupe dans son aire d’existence propre au sein d’un monde possiblement
inamical. Ce contrat se place à l’intérieur de l’aire d’existence d’une
seigneurie de type royal.
Le groupe humain en question joue alors le rôle d’un
vassal (l’hébreu le nomme serviteur)
à l’égard de son unique seigneur, et le lien qui maintient dans cette relation
ces deux partenaires est personnel. Il est désigné en hébreu par le mot ‘hèsèd, difficile à traduire par un seul
terme en français.
Il s’agit d’une solidarité réciproque, exclusive et
personnelle, venant de l’un en tant que seigneur, et de l’autre, en réponse, en
tant que serviteur. Ce dernier terme n’étant pas entendu sur le mode servile,
mais plutôt sur celui de la fidélité (‘hèsèd)
d’un obligé qui est aussi un compagnon. De même, le terme de seigneur ne doit
pas évoquer seulement un pouvoir mais aussi une attention agissante, positive (‘hèsèd), à l’égard de son serviteur.
C’est cette relation qui explique la liberté de ton du ″serviteur″
à l’égard de son ″seigneur″ : ils sont en symbiose, liés
ensemble en tous les domaines par ce lien particulier, structurel et
interpersonnel : fidélité, grâce, faveur, etc. Amour, finalement, ou
amitié, mais avec une coloration très pratique, celle de l’entraide à la vie à
la mort. D’où la présence dans d’autres écrits bibliques du thème d’un couple
marital formé par le dieu et son peuple.
C’est sans doute cette proximité qui explique la
familiarité du fidèle ou du peuple choisi à l’égard de son dieu. C’est en tout
cas ce qui m’est apparu plus précisément que d’habitude.
– Un autre enseignement concerne l’identité, telle
qu’elle s’exprime dans la logique du psalmiste, entre la figure du pauvre, du
maltraité, du persécuté… et lui-même. C’est ce qui a permis à ces
poèmes/prières de passer dans une large mesure du particulier à l’universel.
Cela, néanmoins, grâce à une moralisation, une psychologisation et une ″spiritualisation″
qui les déplacent, les éloignant de leur esprit, qui est particulièrement
concret.
Pour eux, en effet, les choses, les événements, les
dires sont ce qu’ils sont, ils ne sont pas ″des façons de parler″,
des images d’une autre réalité, d’une échappée de nature céleste. Ils sont
terriblement contondants. C’est pourquoi, par exemple, ils disent le méchant
réellement trop dangereux pour être laissé libre d’agir. Il leur faut le
soumettre ou le tuer.
Ces appels à la violence ne sont pas les signes d’une
mentalité aujourd’hui dépassée, dont on pourrait faire l’économie. Ils sont
structurels, liés à l’image de soi qui habite le cœur du psalmiste, une image
profondément façonnée par l’histoire de son peuple.
On a parfaitement le droit, bien sûr, de les
interpréter en fonction de cet élément, central pour un chrétien, qu’est la
Passion du Christ, selon la tradition qui va des Pères à Luther et jusqu’à
nous. Cela, pourtant, ne se peut en vérité que lorsqu’on les a reconnus d’abord
pour ce qu’ils sont, eux qui n’ont pas, justement, connu le Christ, ni sa
volonté de les porter à leur accomplissement.
Le point de vue qui s’expose est donc purement et
simplement celui des fils d’Israël d’alors, qui ne disposaient le plus souvent
d’aucune sécurité pour continuer à exister – hormis leur dieu. Un dieu qui,
lui-même, ne faisait, à l’égard de ses serviteurs comme de leurs ennemis, ni
morale, ni psychologie, ni métaphysique, mais disait et agissait.
Ou non. Car pour eux, dans leurs poèmes, il est le
maître, c’est lui le héros de l’histoire, pas les humains, seraient-ils de ses
servants, liés à lui par serment. Car il voit plus grand qu’eux. Il sait ce
qu’il fait, c’est lui qui a créé toutes choses, eux compris. Certes il est
seigneur, donc lié, mais il est également dieu, donc libre… Paradoxe crucial pour la foi biblique.
Et pour revenir à cette identité du psalmiste avec le
pauvre démuni, elle n’est donc pas ″une façon de parler″, ce qui
signifie que ces poèmes ne nous concernent directement et véritablement que si
nous sommes nous-mêmes réellement pauvres, démunis et brutalisés. C’est aussi
en cela qu’ils nous sont souvent largement étrangers. Ils le sont en tout cas
pour moi-même, qui vis largement et paisiblement, aujourd’hui hors de danger
immédiat à ce qu’il semble.
– J’évoque maintenant un enseignement qui est plutôt un
corollaire des deux précédents. Il s’agit de cette façon qu’a le psalmiste de
se dire juste. En bon parpaillot,
cela me gêne, moi qui jamais n’oserais me prévaloir d’aucune justice
personnelle devant Dieu. Et qui n’adhère à la foi du Christ qu’en fonction de
cette simple maxime que je dois à Luther : Dieu n’aime que les pécheurs…
Mais est-ce bien de cela qu’il s’agit ? Car
souvent, pour le psalmiste, on a affaire à une justesse dans l’accomplissement
des exigences de la Thora, c’est-à-dire à la mise en avant de faits
vérifiables. Cet humain-là fait le boulot, personne ne peut le contredire. Et
de plus avec plaisir. En cela, il accomplit les gestes qui l’installent dans
cette relation d’alliance dont il est question plus haut. Ce n’est pas un
mérite, c’est un comportement conséquent. Viendrait-il à se rendre coupable
d’une faute dans cette partition, il accomplirait les rites de réconciliation
qui le ramèneraient sans difficulté à son affaire.
Cela va plus loin. Cette justice est aussi une justesse
dans la perception de sa situation. Elle est celle de la victime qui se plaint
ainsi : « Je ne leur ai rien fait et ils m’agressent ! »
Plus précisément, il est le juste souffrant qui paie pour son dieu… que
l’ennemi combat bien plus, en vérité, qu’il ne combat le peuple de ses
serviteurs. Le psalmiste est certain de cela.
Son comportement particulier lui attire alors les
agissements cruels de l’ensemble de ses semblables. Il est victime de
harcèlement, dirait-on aujourd’hui pour évoquer la cruauté du troupeau humain à
l’égard du mouton noir. Ce dernier paraît arbitrairement désigné à cet effet,
mais en vérité ce n’est pas le cas : sa foi, si elle prenait le pas sur la
religion des sociétés environnantes, mettrait tout le système royal/impérial en
danger.
Trônes, dignités, dominations, autorités, les visibles
et les invisibles, perdraient toute influence sur l’esprit des simples gens.
Là se trouve la justice/justesse du psalmiste, celle de
sa fidélité à un Autre. Un autre radicalement étranger à la sphère sociale des
humains. C’est pourquoi le psalmiste lui-même, qui s’adresse à cet Autre, se
désigne comme juste : il se tient dans son rôle.
Outre le plaisir de l’écriture, ce sont ces
éléments qui justifient à mes yeux,
après coup, la cruauté qui m’a porté à sabrer tant de thèmes, d’images, tant de
style, bref, tant de poésie, pour en arriver à cette écriture tellement
dépouillée, tellement privée de tissu conjonctif, qu’elle demandera parfois un
effort au lecteur pour être entendue.
–oOo–
Addendum,
le Psaume 119 (118)
par strophes alphabétiques
alef
Bonheur
des hommes intègres
ils
marchent suivant ta loi
ils
marchent dans tes voies
ils
te cherchent
je
voudrais vivre ainsi
t’obéir
ne
m’abandonne pas !
bet
Pour
un jeune
comment
garder pur son chemin ?
en
respectant ta parole !
garde-moi
de la fuir
apprends-moi
tes préceptes
je
les repasse sur mes lèvres
j’y
trouve mon plaisir
ghimel
Sois
bon pour tes servants
ouvre
mes yeux
je
contemplerai les merveilles de ta loi
pour
elles, je brûle de désir
je
suis un étranger sur la terre
ne
me cache pas tes volontés
j’y
trouve mon plaisir
dalet
Je
suis collé à la poussière
fais-moi
vivre selon ta parole
la
tristesse m’arrache des larmes
relève-moi
par ta parole
détourne-moi du mensonge
j’ai choisi la voie du bonheur
tu mets mon cœur au large
hé
Enseigne-nous
ta voie
celle
de tes volontés
détourne
nos yeux des idoles
et
notre cœur du profit
accomplis
ta promesse
elle
est bienfaisante pour nous
nous
voulons t’adorer
waw
Que
ton amour vienne jusqu’à moi
je
marcherai en liberté
je
saurai répondre à l’insulteur
une
parole vraie à ma bouche
je dirai ta loi devant les rois
je ne serai pas humilié
tes volontés, je les aime
zayin
Souviens-toi
de ta parole
ta
promesse me fait vivre
on
se moquait de moi
je
n’ai pas dévié
depuis
l’étranger
je
chante tes commandements
la
nuit, je me souviens de toi
‘het
Ce
qui m’échoit
c’est
de garder tes paroles
je
quête ton regard
j’examine
la voie que j’ai prise
l’impie cherche à me piéger
mais je suis uni à tes servants
c’est ton amour qui domine
tet
Selon
ta parole
tu
fais mon bonheur
apprends-moi
à bien juger
avant
d’avoir souffert, je m’égarais
les
orgueilleux m’accablaient
toi
tu es bon, tu fais du bien
tu
dis ta loi, c’est mon bonheur
yod
Tes mains m’ont façonné
j’espère
en ta parole
ceux
qui te craignent
qu’ils
se tournent vers moi
m’éprouves-tu, tu es fidèle
éclaire-moi
vienne
ton amour et je vivrai
kaf
Usé
par l’attente
j’espère
la parole qui me sauve
quand
vas-tu me consoler ?
ils
m’usent, mes poursuivants
ils
ont creusé ma fosse
aide-moi,
dans ton amour !
je
n’ai pas abandonné ta parole
lamed
Ta
fidélité demeure d’âge en âge
toute
chose est ta servante
ta
création tient bon
le
monde tient par ta décision
ta
loi est mon plaisir
son
ampleur est infinie
sans
elle je périrais
mem
De
quel amour j’aime ta loi !
je
la médite tout le jour
je
surpasse ainsi l’habileté de l’ennemi
la
sagesse des maîtres et des anciens
je
fuis le chemin du mal
tu
me donnes l’intelligence
ta
promesse est un miel
noun
Ton
dire est la lampe de mon chemin
je
fais serment de le suivre
j’ai
trop souffert
à
tout instant j’expose ma vie
fais-moi vivre, selon ta parole
pratiquer tes dires est ma joie
c’est ma récompense
samek
Je
hais les cœurs partagés
j’aime
ta loi
tu
jettes les mauvais comme l’écume
je
tremble devant toi
ton
appui me sauvera de l’impie
moi
j’hérite de tes volontés
c’est
la joie de mon cœur
‘ayin
J’ai
agi selon le droit et la justice
libère-moi
de ceux qui m’oppriment
mes
yeux sont usés à t’attendre
il
est temps que tu agisses
selon ton amour
assure la joie de ton servant
j’aime tes volontés
pé
Je
garde en moi cette merveille
tes
préceptes
ma
bouche ouverte les aspire
les
simples en sont illuminés
mais
on n’observe pas ta loi
mes
yeux ruissellent de larmes
aie
pitié, on m’opprime
tsadé
Tu
es juste
tes
exigences naissent de ta fidélité
mes
oppresseurs l’oublient
j’en
suis consumé
moi le chétif, le méprisé
j’aime la pureté de tes dires
éclaire moi, que je vive
qof
J’appelle,
réponds-moi
tu
es proche
je
garderai tes commandements
tu
les as fondés pour toujours
je
devance l’aurore et j’implore
j’espère
en ta parole
fais-moi
vivre
rech
Vois
ma misère, délivre-moi
je
n’oublie pas ta loi
les
impies s’éloignent du salut
ils
sont nombreux à m’opprimer
ta tendresse est sans mesure
par ton amour, fais-moi vivre
ta parole est vérité
chin
Des
grands me persécutent sans raison
je
ne crains que ta parole
ils
t’ignorent, ils me répugnent
défends-moi,
fais-moi vivre
vois
comme j’aime tes préceptes
la
base de ta parole est vérité
éternels
et justes sont tes dires
taw
Que
mon cri vienne jusqu’à toi
éclaire-moi
selon ta parole
que
ma prière arrive jusqu’à toi
délivre-moi
selon ta promesse
que
mes lèvres te chantent
que
je vive pour te louer
viens,
je suis perdu
–oOo–