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Vos remarques : jean.alexandre2@orange.fr

 

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théo-logie

                                                                           

Sur la traduction de la Bible

 

 

 

Multiplicité des traductions

Diversité ou confusion ?

 

 

Jean Alexandre

 

 

On n’a jamais autant traduit la Bible. On peut alors se demander ce que signifie le grand nombre de ces traductions que l’on peut trouver aujourd’hui sur le marché. Heureuse diversité ou dommageable confusion ? Pour envisager cette question, je pense nécessaire d’exposer en premier lieu les termes dans lesquels j’aborde moi-même le sujet de la traduction biblique. Je le ferai ainsi, de façon quelque peu parabolique :

 

Elles et nous

 

J’aime la Bible, et j’aimerais aimer Dieu vraiment. Ces deux amours sont bien sûr différentes, ce sont deux sortes d’amour. Car l’un concerne la Bible, qui est œuvre humaine, alors que le second concerne un Autre.

La Bible me parle de l’Autre, c’est à Lui qu’elle se réfère. Elle est une amie qui me parle de Celui qui me séduit sans que je puisse Le connaître vraiment par moi-même.

Elle et moi – elle et nous, en réalité – sommes en conversation. Cela suppose qu’elle soit elle-même, en tout cas autre que moi, vraiment elle vis-à-vis de moi, vis-à-vis de nous… pour autant que cela puisse être car je ne comprends pas tout de cette autre, pas tout et pas tout de suite, pas plus que je ne comprends tout des gens que j’aime.

D’autant qu’elle est en réalité toute une population, diverse et cependant cohérente en quelque manière, raison pour laquelle il vaut sans doute mieux l’appeler, au pluriel, Écritures saintes.

Telle est la situation, dans cette rencontre : elles et nous. D’où l’existence assumée, dans la réception et la compréhension, de nombreuses combinaisons, possibilités, écarts. Multiplicité.

 

Ce que je viens d’énoncer ainsi est le socle sur lequel je m’appuie pour me situer vis-à-vis de la traduction de la Bible. Cela implique à la fois une théorie et une théologie, au bénéfice desquelles une pratique spécifique de la traduction biblique se trouve à mon sens induite. Les miennes viennent de Saussure en ce qui concerne la linguistique et de Luther pour ce qui se rapporte à la théologie…

 

Il n’y a pas de traduction littéraire sans une théorie linguistique sous-jacente de la traduction, que cette théorie soit consciemment mise en œuvre ou non, revendiquée ou non.

Les théories linguistiques existantes se fondent sur quelques concepts de base. Dans un premier temps et pour simplifier, je ne retiendrai ici que l’un de ceux-ci, le signe linguistique. Selon la théorie de Saussure1, il prend en compte trois éléments : le signifiant, le signifié et le référent. Le signe résulte de la fusion totale d’un élément matériel (signifiant) et, pour le dire vite, d’une image mentale (signifié). C’est ainsi que prononcer le son matériel bébé évoque chez l’auditeur l’image mentale d’un bébé. Si le son bébé n’évoquait pas cette image mentale, il n’y aurait pas de signe. Même absence de signe si l’image mentale d’un bébé n’appelait aucun son correspondant. Mais l’important est de considérer que ni le signifiant bébé ni le signifié "image d’un bébé" ne sont un bébé existant en chair et en os. Le signe renvoie à ce bébé-là, qui est son référent. Ce très simple exemple montre que l’on ne peut distinguer, dans le signe, son signifiant et son signifié, et que ce qu’il signifie n’est pas ce à quoi il se réfère. Bref, le sens n’est pas dans le signe, mais dans le rapport qu’il établit arbitrairement avec son référent. Or ce qui paraît ici évident ne le sera plus, me semble-t-il, dans la mise en œuvre de nombre d’entreprises de traductions de la Bible.

            

De même, il n’y a pas de traduction de la Bible sans une théologie sous-jacente, ou, si l’on préfère, sans une façon ou une autre de se situer vis-à-vis du Dieu biblique, ce qui inclut une conception précise de la relation qu’on puisse établir entre Dieu et les Écritures. Or si l’on considère celles-ci comme un ensemble de nature linguistique, il est probable que des liens s’établissent entre cette conception théologique et la théorie linguistique à laquelle on se rapportera 2.

C’est ainsi que pour moi, la Bible ne peut pas être dite Parole de Dieu, mais l’ensemble des Écritures canoniques qui se réfèrent à Lui et à Sa Parole. À la suite d’éminents linguistes3, je considère en effet l’écriture, quelle qu’elle soit, comme une réalité seconde, qui dépend de la parole, n’est pas la parole et peut communiquer la parole. La lecture des Écritures, dans l’attitude du croyant, est alors semblable à la célébration d’un sacrement. Dans la communion, du moins selon le rite luthérien auquel j’adhère, le pain et le vin ne sont pas le Christ, ils ne contiennent pas le Christ, mais qui les ingère dans la foi reçoit le Christ, qui n’est ni du pain ni du vin et que mes sens ne perçoivent pas. C’est ainsi que la lecture de l’Écriture, dans la foi, permet de recevoir la Parole, qui n’est ni un mot, ni une phrase, ni une suite de phrases et que mon langage ne maîtrise pas 4.

 

Que ce soit sur l’un de ces deux points, le linguistique et le théologique, ou sur les deux, selon le cas, il m’apparaît que l’imprécision est patente dans l’ensemble des entreprises de traduction envisagées. Cela pourrait bien être l’une des raisons majeures de leur pluralité : les utilisateurs comme les éditeurs sentiraient bien qu’il y a du flou (d’où la possibilité qu’il y ait aussi un loup, comme dit le proverbe) mais ne le cerneraient pas, aussi seraient-ils tentés de souvent réessayer...

 

Théorie ou pas

 

Cependant, il existe sans doute plusieurs raisons à cette démultiplication. L’une de celles-ci tient au fait qu’à partir de 1982 une théorie linguistique a été choisie par le plus important des éditeurs actuels de bibles. Il s’agit de la théorie qui a donné naissance à la pratique de l’équivalence dynamique. Pour la caractériser rapidement, je dirai qu’elle est foncièrement dualiste – forme versus sens – et je citerai l’une de ses praticiennes : « Lorsque l’éloignement culturel avec la Bible risque de provoquer des incompréhensions, cette traduction préfère rester fidèle au sens du texte, et non à sa forme. Son approche prend en compte la capacité de compréhension du lecteur de la Bible et exprime le sens des textes dans les catégories mentales du lecteur contemporain. Ses principes de traduction permettent aussi de rendre le genre littéraire dans l’original par un genre littéraire correspondant en français. » On pense ainsi pouvoir « faire ressentir au lecteur moderne l’impression que le texte hébraïque provoquait chez ses premiers lecteurs. » 5

Selon cette théorie, il va de soi qu’il est possible d’envisager l’édition d’autant de bibles différentes qu’il y a de « capacités » chez les lecteurs. Cela ira donc de la Bible Parole de Vie, qui « s’adresse à un public non spécialisé, avec les mots de tous les jours »6, à la Bible en français courant qui se décline elle-même pour le moment en diverses éditions conçues en fonction de visées pédagogiques (La Bible expliquée, Ze Bible). Les révisions de la vénérable Second, la Bible à la Colombe et la Nouvelle Bible Second, me paraissent aller dans ce même sens.

Je ne suis pas en accord avec la théorie linguistique sous-jacente, même si je reconnais qu’elle a le mérite d’exister. Si je m’en remets à mon penchant saussurien, elle confond le sens d’un texte et son signifié. Elle appelle forme, en effet, la réalité constatée du texte, et sens la réalité en référence. Or je ne sais pas comment elle connaît celle-ci ! Mais prenons un exemple :

Soit ces mots grecs écrits au Proche-Orient au cours du premier siècle de notre ère : makárioi hoi ptôkhoì tô pneúmati (Mt. 5,3a), soit, littéralement : "heureux les pauvres à l’esprit", ou bien "heureux les pauvres au souffle". Dans ce contexte, le signifié du signifiant pneúmati, avec son datif, ne nous est pas totalement perceptible, les images mentales qu’il pouvait susciter ne sont  probablement pas les nôtres, elles sont liées à un contexte historique, social, culturel et religieux qui ne nous est plus directement accessible. La Bible en français courant (BFC) traduit ainsi : "Heureux ceux qui se savent pauvres en eux-mêmes". Elle fait ainsi le choix très moderne de psychologiser et/ou de moraliser 7 ce qui pouvait tout aussi bien évoquer une attitude très pratique8. Je regrette d’ailleurs pour ma part de ne pas avoir traduit "ceux qui mendient l’esprit" 9, sans toutefois bien savoir ce qu’évoquait précisément ce dernier terme, à quoi il se référait au premier siècle de notre ère chez des Juifs de l’époque. Sans doute à tort, j’ai préféré garder l’étrangeté de "heureux les pauvres à l’esprit".

 

L’étrangeté de ces étranges étrangers… Voilà justement ce que la méthode suivie par la BFC refuse par principe. Elle affirme ainsi sans trop y penser que les gens d’ailleurs et d’autrefois qui ont écrit la Bible étaient mêmes que nous, et qu’il est donc évident que nous devons comprendre leurs écrits du premier coup. Ce n’est pas vrai. C’est le résultat d’une confusion entre les uns et les autres qui risque de nier, et les uns, et les autres. Nous ne comprenons pas tout, encore moins du premier coup. À moins de prétendre expliquer plutôt que traduire (ce qui est justement le cas dans l’exemple de traduction choisi plus haut), c’est-à-dire s’installer soi-même entre l’écriture et ses lecteurs, non comme passeur mais comme maître. Or ce faisant, le traducteur risque de conformer aussi les lecteurs en clones de lui-même10. Où l’on constate qu’une théorie suscite aussi quelque chose comme une politique.

 

Il n’en va pas de même de performances telles que celle de la TOB, de la traduction pour la liturgie catholique, ou encore de celle d’André Chouraqui. Aussi différentes soient-elles par ailleurs, elles ne me semblent pas avoir été le résultat d’une réflexion théorique portant sur l’acte même de traduire11. J’en parle en connaissance de cause pour les deux premières auxquelles j’ai longuement collaboré.

On le sait, la TOB, pour s’en tenir à elle, est le résultat d’une volonté ecclésiale et d’un certain type d’expertise. Mais si la volonté était commune, les finalités des uns et des autres n’étaient pas totalement les mêmes : le texte commun était proposé à la piété, à l’étude, voire à la liturgie, tous usages envisagés de façon fort diverse selon les Églises. L’expertise, quant à elle, était celle d’une grosse centaine de spécialistes de diverses disciplines académiques regroupés sous le vocable de biblistes. Parmi ceux-ci, pour ainsi dire pas de théoriciens du langage…

Or quand on ne dispose pas d’une théorie, la première question qui se pose au traducteur est tout simplement : qu’est-ce que cela voulait dire ? Question de simple bon sens, semble-t-il, mais qui suit tout naturellement une propension à rendre le sens plutôt que la forme puisque, autrement, on se demanderait plutôt ce que ça dit... quitte à ne pas le comprendre, invitant ainsi à une réflexion ultérieure, hors texte, ce qui s’appelle, suivant la situation, un commentaire ou une prédication. Une propension, donc, à supposer qu’il existe entre sens et forme une distinction possible, bref à se raccrocher à la pensée de type dualiste qui commande, on l’a vu, la traduction par équivalence dynamique. L’absence de réflexion consacrée à la théorie linguistique a presque toujours ce dualisme pour conséquence.

 

Je pense pour ma part que cette pensée – dépendante d’écoles philosophiques dualistes, positivistes et béhavioristes – appliquée au langage n’est pas scientifique mais idéologique. Elle ne provient pas d’une théorisation de la pratique réelle du langage, mais de l’oubli, dans cette pratique, du sujet qui parle (ou écrit) à d’autres sujets. C’est ce que j’exprimais plus haut en mettant en scène le « elles » d’un couple « elles versus nous ».

Un sujet ne parle pas d’un côté par forme et de l’autre par sens ! Le sens d’un langage, quel que soit celui-ci, est insécable, il n’est pas dans le signifié, il n’est pas dans le signifiant, et, ajouterai-je, s’il est dans le rapport à la réalité à laquelle le langage du sujet se réfère, il l’est de telle manière et de nulle autre ! C’est ainsi qu’il parle, qu’il dit. Ce qu’il aurait voulu dire et n’a peut-être pas réussi à nous dire est de l’ordre d’un commentaire ultérieur. Ceci quel que soit le système langagier concerné : phrase, ou discours, ou livre… ou Bible tout entière.

J’aborde ici un deuxième aspect de la théorie linguistique à laquelle je me fie : la distinction à maintenir entre signification et signifiance. La signification d’un texte, c’est le contenu du commentaire ultérieur de ce texte. Sa signifiance, c’est son mode, son agir sur le lecteur/auditeur envisagé comme un sujet indissociablement sensoriel, émotionnel et mental. La signification est de l’ordre du communiqué, la signifiance appartient à la communication, voire à la communion.     

Là on est dans la chair, dans l’histoire, l’écriture est située, datée. Elle l’est à la fois dans ses innombrables références à jamais disparues et dans sa respiration propre, liée à la langue d’origine comme à la cénesthésie de l’écrivain ou au ressenti de la communauté d’origine, à leur souffle/esprit. Or traduire ne permet jamais de faire passer ce mode, pour toujours aboli : il faut en créer un autre ! Le nôtre, à nous qui sommes, nous aussi, des êtres sensoriels, émotionnels et mentaux. Et je note au passage que la réception mentale d’un message est seconde par rapport à sa réception sensorielle…  

Il va de soi, me semble-t-il, que si, avec ou sans théorie revendiquée, la question posée est Qu’est-ce que ça voulait dire ? plutôt que Qu’est-ce que ça dit ?, on puisse imaginer la mise en œuvre d’innombrables bibles traduites : confessionnelles de tel ou tel type (Bible en français courant, TOB, liturgique, etc.) ou portées par divers intérêts (ainsi Chouraqui). Mais créer un langage de cette écriture-là – prophète, évangile ou épître – puis de cette autre, pour aboutir à une langue française de la Bible, à la fois riche, souple et (pourquoi pas ?) belle, ne peut se démultiplier à l’infini, même si diverses tentatives peuvent y prétendre, parce qu’il y faut une conscience aiguë de la langue. C’est pourquoi je maintiens que la question, pour le traducteur de la Bible, ce n’est pas le sens du texte primitif, depuis longtemps répertorié à quelques exceptions près, mais la langue d’arrivée qu’il faut trouver, inventer, dans toute sa richesse.

 

Théologie ou pas

 

La plupart des traductions ont évidemment été portées par un intérêt confessionnel. Mais lorsque c’est le cas, leurs promoteurs me paraissent curieusement silencieux sur le point précis que j’abordais plus haut. Pour le dire vite : de quoi s’agit-il quand on parle de « Parole de Dieu » ? Entre les chrétiens de tout poil – évangéliques, réformés, luthériens, anglicans, catholiques, orthodoxes – qui sont à la fois promoteurs et utilisateurs de nombre de ces traductions, la réponse n’est pas souvent la même. Il me semble que cette diversité est plus ou moins sous-entendue par certains12, mais l’on sait que certains autres en refusent le principe. En fait on est dans la confusion.

Or si écriture et parole sont confondues en un mixte écriture-parole, on retrouve à nouveau ce bon vieux dualisme, erroné, de la forme et du sens : écriture-forme et parole-sens. La Parole de Dieu comme signifié d’un signifiant nommé Écriture.

 

Quelle traduction ?

 

Confusion, donc, qu’il s’agisse de la langue ou de la spiritualité. Une confusion qui aboutit dans de nombreux cas, sur le plan littéraire – que l’on m’excuse de l’écrire comme je le pense –, à des Bibles moches : traductions tristes et ternes, ou faussement esthétisantes, ou faussement historicisantes… mais toujours plus ou moins idéologisantes. Il me faudrait tout un livre pour le montrer point par point.

 

Créer une langue de la Bible, tel est pour moi le programme. Henri Meschonnic, au moins à ses débuts13, a montré que cela était possible et m’en a donné le goût. Viser à cela, qui est pourtant une utopie, une impossibilité qui pousse à la création. En réalité on ne peut sans doute y parvenir qu’à la suite de nombreuses expériences. Elles aboutiraient dans l’idéal à ce qu’un jour certaines de ces Écritures soient, de fait, devenues celles des peuples. De ces bibles qui portent une culture populaire se référant au Dieu de Moïse et de Jésus de Nazareth, à l’instar de traductions d’autrefois et d’ailleurs, Vulgate, Heilige Schrift de Luther ou King James Version. Des Écritures qui aient du souffle : pneũma !

Où l’on voit que ce n’est pas la multiplicité des traductions qui gêne, mais la visée qu’elles se proposent.

La Bible a subi d’innombrables re-créations au long des siècles, tout simplement dans le traitement du texte lui-même et par l’adjonction de hors-texte.

Voyons par exemple la transformation du texte évangélique. On le trouve d’abord écrit en capitales grecques continues ; puis il devient une suite de mots distincts, certains portant majuscule ; puis il compose un ensemble de livres qui formeront plus ou moins un canon ; puis cet ensemble est lui-même adjoint à telle ou telle édition de la Bible hébraïque ; puis, à l’image de cette dernière, il est découpé en chapitres, et bien plus tard en versets ; puis ces versets portent des numéros ; puis l’imprimerie en démultiplie l’abord en même temps qu’elle l’individualise, puis des notes de toute sorte s’y ajoutent, des parallèles sont indiqués, des introductions, des cartes, des index, que sais-je encore ? J’en oublie et je ne garantis pas l’ordre chronologique… 

Entre temps, cela s’est fait en diverses langues, de plus en plus nombreuses, en des traductions opérées selon des principes divers.

Qu’appelle-t-on Bible, aujourd’hui, sinon le résultat de toutes ces opérations visant à fournir au lecteur, croyant le plus souvent mais pas seulement, un livre unique, certes composite mais unifié par la langue de traduction et le concept éditorial ?

C’est comme si elle n’avait jamais été terminée. Considérant cela, je me dis alors que son histoire peut être continuée puisque, en français en tout cas, l’invention d’une langue de la Bible reste à faire.

 

 

 

1 Ferdinand de Saussure, Cours de linguistique générale ; édition originale : 1916 ; éditions récentes : Payot, Paris.

 

2 Il serait sans doute intéressant que soit envisagée la possibilité d’une proximité, de type analogique, entre la théorie linguistique du protestant Ferdinand de Saussure et la doctrine de la Parole et des sacrements chez les Réformateurs.

 

3 Ainsi Émile Benveniste, Dernières leçons, EHESS-Gallimard-Seuil, Paris, 2012.

 

4 Faut-il rappeler que, pour l’évangile selon saint Jean, elle est le Christ lui-même ?

 

5 Francine Leclerc, Quelle Bible pour quelle lecture ?, Les Nouvelles de la Cause N°470, Avril-Mai-Juin 2012, page 4.

 

6 Ibid., page 3.

 

7 Cette psychologisation et cette moralisation sont une vieille histoire, elles sont les tares quasi-constantes de la compréhension/traduction des Écritures.

 

8 Ptokhós, qui signifie "qui est en demande de protection, d’où pauvre, mendiant", est suivi ici d’un datif, alors que c’est avec un génitif qu’il signifie habituellement "pauvre en…". Avec ce datif, on pourrait donc comprendre : "ceux qui sont en demande pour (recevoir) l’esprit… ou le souffle", la réponse, évidente, étant alors que le Règne de Dieu est pour eux...  

 

9 Jean Alexandre, Quatre annonces de paix, une traduction des évangiles, Éditions Lambert-Lucas, Limoges, 2012, ad loc.

 

[1]0 Mis en œuvre dans le cadre d’une œuvre missionnaire, ce risque a pu occasionner la critique de ce type de traduction, par les représentants de certaines ethnies, comme pouvant amener à terme la destruction de cultures autochtones.

 

11 La question est posée dans l’introduction de la Bible des éditions Bayard, en fonction d’une démarche que je trouve problématique mais qui demanderait à elle seule tout un développement. 

 

12 Ze Bible, page 36.

 

13 Ainsi avec Les Cinq rouleaux, Gallimard, Paris, 1970.

 

 

 

 

 

Jean Alexandre est poète, pasteur (Église protestante unie de France), bibliste et traducteur. Il a notamment contribué à la Traduction Œcuménique de la Bible et à la Traduction liturgique de la Bible pour l’Église catholique. Il a publié en 2011 : Quatre annonces de paix : une traduction des évangiles pour la lecture à haute voix, Limoges, éd. Lambert-Lucas.

 

 

 

Perspectives missionnaires, N° 64, 2012/2, pages 34-42