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Vos réactions : jean.alexandre2@orange.fr

Mes réponses

 

 

Femme remarquable

 

ou une héroïne biblique

 

Il est question du parcours de l’une des femmes remarquables

dont on peut trouver la trace dans les récits des Écritures bibliques.

Insistons sur le fait qu’il est utile de lire d’abord le récit biblique

lui-même, tant ce que l’on va lire ici est très largement…

interprété.

 

Pour retrouver l’ensemble des récits : femmes

 

 

 D.R.

 

 

la question de l’identitÉ

ou la samaritaine 

 

 

Jésus en était à ses débuts, il venait de quitter Jean, le Baptiste, qui officiait en Judée,

au bord du Jourdain. Il retournait dans son pays, en Galilée, au Nord,

et cela l’obligeait à traverser la Samarie impure et renégate…

On pourra se reporter à l’évangile selon Jean,

au chapitre 4, versets 1 à 42.   

 

 

Que fait donc cette femme près de ce puits à midi tapant ? C’est trop tôt ou trop tard ! Mais on ne saura pas pourquoi. Certes, c’est le lot des femmes d’aller chercher l’eau. Normal : elles servent à boire, elles cuisinent, elles lavent. Qui d’autre ? En voilà donc une qui descend au puits, sa jarre sur la tête. Les villages sont en hauteur et les puits sont en bas, il lui faudra remonter en portant sa pleine charge. Alors oui : pourquoi celle-là en est-elle à se coltiner ce fardeau en pleine chaleur ! Est-elle bien sérieuse ?

On sait qu’elle n’est pas toute jeunette, qu’elle a déjà eu le temps de servir cinq maris, que l’on suppose successifs, avant de se lier à celui du moment. Elle doit bien avoir eu quelques enfants, à ce rythme-là. Des filles, même, capables d’aller à l’eau. Ou bien serait-elle stérile ? On se le demande. On n’en serait pas étonné. L’évangéliste non plus.

Et l’on s’aperçoit qu’on en sait fort peu sur elle. Ce n’est pas elle qui l’intéresse, cet évangéliste, sauf à lui faire jouer le rôle de la simplette. Il est vrai qu’il est juif alors qu’elle est samaritaine, qu’il est homme alors qu’elle est femme, qu’il est pur alors qu’elle est impure. Et toc ! Non, lui, c’est l’eau qui l’intéresse, les différentes sortes d’eau.

L’eau dans laquelle on se plonge, on se baptise, comme chez Jean, pour être purifié, une eau semblable, d’ailleurs, à celle que le Maître avait transformé en vin de fête, l’air de dire qu’elle n’est pas insurpassable ; l’eau immobile des puits, aussi, l’eau des ménages qui ne désaltère que pour un temps ; et l’eau vive, enfin, l’eau vivante, l’eau de la vie véritable, de la source de vie qui surgit au cœur de ceux qui sont en Dieu… L’eau du Règne de Dieu dans lequel vous baignerez dès aujourd’hui si vous partagez dès ici-même la vie du Messie…

 

Juste une question dépassée

 

Mais elle, elle voit cet homme assis au bord du puits. Il a soif. Un Judéen. C’est ainsi qu’elle l’appelle. Elle le voit bien, on les reconnaît, ils ne s’habillent pas comme les gens ordinaires, ils ont une façon bien à eux de se comporter. Pas nécessairement un habitant de Judée, mais un sectateur du temple de Jérusalem. De ceux, elle se dit, qui ont ajouté de soi-disant écritures saintes aux Cinq véritables Écritures, celles de Moïse.

Quoique pour elle, ces choses-là... Elle n’y connaît rien. Ou peu de choses. Elle sait seulement qu’ils ont aussi remplacé le véritable lieu saint par un haut-lieu moins vénérable. Ils se trompent. Comment adorer Dieu si l’on n’est pas au bon endroit ? Là où il n’est pas accessible !

Et puisque cet homme parle d’eau, elle saura lui faire remarquer au passage que Jacob, le Père des Hébreux véritables, s’était fixé à cet endroit, là où il avait creusé ce puits. En un temps où cette Jérusalem n’existait même pas. Mais de tout cela ce Judéen ne s’inquiètera pas. Il ne fera que demander à boire. Et il faut qu’il ait eu très soif, elle se dit encore, pour adresser la parole à une femme de Samarie !

On ne saura jamais, pourtant, si finalement elle lui a donné à boire. Au début, en tout cas, elle n’en a pas eu le temps, car dès le premier mot il a prétendu détenir une meilleure eau que celle de Jacob. Jacob, l’ancêtre des Juifs comme des Samaritains ! Façon de dire que ni Jérusalem ni Garizim ne sont finalement les bons endroits, les vrais lieux saints. Juste des pierres d’attente. Et que vient le temps où la rencontre avec le divin n’est plus une question de lieu, de camp, de patrie, voire de religion. D’identités, bonnes ou mauvaises.

Qu’il s’agisse alors de servir ses cinq maris ou de vénérer ses cinq Livres saints, la question n’était plus là, c’était du passé. Le présent, c’était dans quel esprit tu sers maintenant. 

Elle le dira à ses voisins.

 

 

–oOo–

 

 

FIN DE LA SÉRIE

 

 

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