théo-logie
Des enfants et du pain
Deux récits de purification dans le cycle d’Élisée
II Rois 2,19-25 et 4,38-44
Ces deux
récits de purification sont pourvus chacun d’un récit en écho, qui inverse les
termes du premier au regard d’un même enjeu vital : suivant le cas, la
procréation ou la nourriture. D’autre part ils font intervenir l’opposition du
pur et de l’impur, non dans le domaine cultuel, mais dans l’aire de la vie
quotidienne des simples gens. Enfin, ce sont des adjuvants triviaux qui
accompagnent la Parole du Seigneur de l’Alliance dans la réalisation de son
dessein. Derrière cela se profile ce choix radical : la vie ou la
mort ? – Baal ou le Seigneur de l’Alliance ?
Cette brève étude envisage le texte reçu des
Écritures, non selon l’histoire de leur rédaction, mais dans leur achèvement
d’œuvres littéraires. Les livres composant les Premiers Prophètes représentent
alors dans leur ensemble le déroulement d’une unique
narration aux nombreux épisodes. Si ceux-ci comprennent des éléments
qu’aujourd’hui nous dirions plausibles, aussi bien que du merveilleux nous
apparaissant comme d’origine mythique, chacun d’entre eux trouve d’abord son
sens en fonction de l’ensemble du récit, en l’occurrence dans le cadre de la
lecture de l’histoire qui lui est particulière. Ainsi, le récit porte une
intention, voire plusieurs, en créant sa propre logique à partir d’un stock,
daté et situé, de traits culturels variés. C’est le jeu des distinctions et des
conjonctions instaurées par lui (par exemple : enfantement et nourriture,
brousse ou haut-lieu, geste et parole, etc.) qui pourra nous dire quelque chose
de ses visées, que celles-ci soient explicites ou non.
1 – L’eau de Jéricho purifiée
19
– Et les hommes de la ville ont dit à
Élichâ´ : « Assurément le séjour
de la ville est bon, comme mon seigneur peut voir,
– et l’eau est mauvaise et la terre est rendue stérile ».
20
– Et il a dit : « Amenez-moi un plat neuf, et mettez y du
sel »,
– et ils le lui ont amené.
21
– Et il est sorti vers la sortie de l’eau, et il y a jeté du sel,
– et il a dit : « Ainsi a dit Mon-Seigneur 1 :
J’ai assaini cette eau, de là il n’y aura plus mort et stérilité ».
22
– Et l’eau a été assainie, jusqu’à aujourd’hui,
– selon la parole qu’Élichâ´ a dite.
23
– Et il est monté de là à Béthel,
– et il monte sur le chemin et des petits garçons
sont sortis de la ville, et ils l’ont insulté et lui ont dit :
« Monte, chauve ! Monte, chauve ! »
24
– Et il a regardé derrière lui et les a vus, et il les a maudits au nom de Mon-Seigneur,
– et deux ourses sont sorties de la forêt, et elles ont déchiré parmi
eux : quarante-deux enfants.
L’histoire commence en fait lorsque Josué profère une
malédiction après avoir incendié la ville de Jéricho (Josué 6,26) :
« Maudit soit devant Mon-Seigneur l’homme qui
se lèvera pour rebâtir cette ville, Jéricho. C’est au prix de son aîné qu’il
l’établira, au prix de son cadet qu’il en fixera les portes. » Cette
malédiction trouve son accomplissement (I Rois 16,33-34) au temps du roi Akhab, qui agissait « de façon à offenser Mon-Seigneur, le Dieu d’Israël, plus que tous les rois qui
l’avaient précédé ». « De son temps, Khiel,
homme de Béthel, a construit Jéricho. Au prix d’Aviram,
son fils premier-né, il l’a fondée, et au prix de Segouv,
son cadet, il a fixé ses portes, selon la parole que Mon-Seigneur
avait dite par Josué. » Le récit suggère une certaine hubris de la part de ce Khiel
qui donnait à ses fils des noms évoquant l’élévation.
C’est donc une histoire qui parle d’enfants, à
propos de Béthel et de Jéricho. Quelque vingt ans se sont écoulés entre la
reconstruction de Jéricho et la disparition d’Élie qui amène Élisée à prendre
sa suite, mais la mort des deux frères n’a pas suffi à abolir tous les effets
mortifères de la malédiction, car l’eau de l’oasis est cause de stérilité. La
fin de cette ville inconsidérément rebâtie est programmée. La mort des deux
frères, elle-même programmée par Josué, était là, sans doute, pour prédire le
destin mortel de Jéricho, si Élisée n’était intervenu, peut-être encouragé par
l’effort des habitants pour retrouver Élie (II Rois 2,15-18). On voit que cette
intervention consiste à placer enfin Jéricho, ville ennemie et probablement
vouée au culte du dieu Lune, dans la mouvance du dieu d’Israël.
On voit le plus souvent dans ce sel un moyen de
purification, compte tenu de ses qualités en matière de conservation des
aliments, ce qui suppose que la puissance abortive de l’eau de Jéricho soit une
marque de l’impur. Ce n’est donc pas à prendre de façon pragmatique, mais comme
rite. La valeur du sel comme le sens du geste seraient nécessaires à un récit
de ce genre pour qu’il opère le passage de l’eau d’un état dans un autre, ou
plutôt d’une valeur dans une autre : de l’impur dans le consommable vital.
Mais si l’on prend en considération l’enjeu de cette affaire
pour le Josué du récit, il devient probable qu’il faille aussi rapprocher la
mention du sel de la valeur qui lui est attribuée par ailleurs dans le contexte
de l’établissement d’une alliance : permanence, perpétuité. C’est le sens
de l’expression "alliance de sel" (Nombres 18.19). C’est pourquoi l’acte
de purifier l’eau par le sel n’a d’efficacité qu’en lien avec la parole qui
l’authentifie. Il s’agit alors de quelque chose qui s’apparente à ce que nous
appelons un sacrement.
C’est ainsi que le sens d’une action située dans le registre
de la purification rituelle a également valeur d’installation dans une
allégeance "historique", celle d’un dieu qui est un suzerain ici-bas.
Cette allégeance est la visée d’un récit qui s’exprime pourtant en partie dans
le registre de l’opposition mythique entre pur et impur. On a depuis longtemps
relevé que les récits du cycle d’Élisée se différencient de ceux du cycle
d’Élie en ce qu’ils ajoutent un acte humain à la parole divine. C’est
l’expression d’une volonté propre à ces récits, à mon sens, comme s’ils avaient
besoin que la parole s’accompagne d’un rite. Et dans ce cas, ce n’est pas ou
bien, ou bien : parole ou rite. Il ne s’agit pas de la conception
selon laquelle les écrivains bibliques ont transformé une culture mythique
préexistante en théologie de l’histoire par l’ajout d’une parole
interprétative, car si l’on se fie à la chronologie de la narration plutôt qu’à
celle de la rédaction, c’est l’inverse qui intéresse le récit. Il en a terminé
avec cette efficace directe de la Parole propre au cycle d’Élie.
Ce qui l’intéresse a rapport aux enfants, et c’est la raison
de la contiguïté de l’épisode concernant l’eau de Jéricho et de cet autre,
intrigant et dérangeant, qui touche les enfants mâles de Béthel.
On pourrait dire la chose ainsi : quand la Jéricho enfin
établie dans l’Alliance de Mon-Seigneur est à même de
procréer, il se trouve que des enfants meurent à Béthel. Dans les deux cas,
c’est la parole de Mon-Seigneur, proférée par l’homme
de Dieu, qui agit, accompagnée du versement du sel ou de l’intervention des
ours. Ainsi, la duplication mentionnée plus haut est spéculaire : l’écho
est inversé.
L’ensemble des deux récits donne alors une réponse à
cette question : comment l’homme de Dieu peut-il obtenir que viennent des
enfants ? Deux manières sont envisagées : l’une qui convient au
Seigneur de l’Alliance, et c’est par sa parole accompagnée d’un geste ;
l’autre selon la voie la plus ordinaire, le prophète devant entrer en érection.
C’est ce que lui proposent par deux fois les enfants de Béthel, de façon
grivoise et par provocation : « Monte, chauve ! » Que la
calvitie du prophète soit associée à l’érection du membre viril n’étonnera que
les prudes 2.
Bien que son nom signifie "Maison de Dieu"
pour le récit, Béthel n’est pas bien vu de lui : il la caractérise comme
haut-lieu, certes consacrée au culte de Mon-Seigneur,
mais en pratique à l’un des deux "veaux" voulus par Jéroboam (I Rois
12,29). C’est pour lui un détournement. De plus, ce sanctuaire est l’un de ces
concurrents du temple de Jérusalem que les rois du royaume du Nord ont
récupérés ; Amos, plus tard, le condamnera. Il n’est donc pas surprenant
que ce soit un homme de Béthel qui ait rebâti Jéricho en dépit de la
malédiction.
Jéricho la désormais "bonne" et judéenne supplante
en valeur d’avenir la samaritaine et pécheresse Béthel. Si l’on oublie
l’antique culte lunaire de Jéricho pour y faire régner désormais le dieu de
l’Alliance, on ne saurait passer sur "l’érection" persistante, à
Béthel, de ce jeune taureau qui évoque Baal, le grand dieu de Canaan, fils de
ce dieu Él dont Béthel, béith-Él, était autrefois la "maison", c’est-à-dire
le sanctuaire 3. Baal, un
dieu plus que viril, aux nombreux enfants.
En mentionnant de façon évidemment improbable le
nombre de quarante-deux enfants déchirés par les ours, le récit signifie sans
doute en effet une prolifération : six fois sept. C’est une foule de
garçons qui accueille le prophète au crâne rasé, homme seul et plus ou moins
suspect d’insoumission aux édits royaux. De quelle fécondité peut-il se
targuer, parviendrait-il à s’en donner les moyens sexuels ?
Les garçons sortent de la ville et n’y rentreront pas à cause
de ces bêtes qui sortent de la forêt. L’opposition est claire : cité
contre forêt, nature sauvage contre civilisation. Or, de même que la parole du
dieu d’Élisée maîtrise ce qui "sort" de la terre à Jéricho, de même
elle est maîtresse des créatures sauvages, de cette part de la création que
l’homme n’a pas domestiquée, et d’où "sortent" deux ourses.
Pourquoi ce féminin ? On peut remarquer que le
mot hébreu, en fait, est presque toujours, ou féminin, ou de genre
indifférencié dans les Écritures. Il se pourrait donc que le mot
"ours" soit plutôt un féminin en hébreu (comme "hyène" en
français). Mais la forme plurielle est masculine alors que la conjugaison des
verbes est au féminin : "deux ours sont sorties" ! C’est
comme si comptait une indifférenciation de ces animaux. Cela correspondrait à
l’indifférenciation de la nature sauvage, par définition hors cadastre, hors
répartition tribale, ethnique ou sociale à la différence du partage de la terre
dans le livre de Josué.
De plus, l’étymologie du mot dhôv
(ours) peut évoquer à la fois le maladif et le furtif : il s’agit d’une
présence néfaste qui se glisse, s’insinue, sur laquelle on n’a pas de prise. On
pense à ces loups dont se plaignent aujourd’hui les bergers alpins, et qui
déchirent eux aussi : c’est l’aspect pragmatique de l’affaire. Mais ici,
le contexte associe plutôt cette forêt et ces ours à l’impur… que le Seigneur
du pays est bien sûr à même d’instrumentaliser.
C’est un rappel à l’ordre : sur le pays conquis par
Josué, Mon-Seigneur ne laissera pas à Baal, supposé
maître d’une nature féconde et fertile et bien réel atout des puissants du
royaume, une quelconque suprématie sur le pays, ni la capacité de lui assurer
un quelconque avenir. Ce pays lui appartient jusque dans ses zones les plus
inhumaines, la vie de la cité s’éteint ou foisonne selon que l’on s’y fie ou
non à la parole donnée : la parole domine le sperme. Il en va de Béthel
comme de Jéricho : les enfants, l’avenir, cela dépend de la logique de
l’Alliance du dieu Seigneur : bénédiction pour ceux qui s’y tiennent,
malédiction pour ceux qui la refusent ou, comme à Béthel, la détournent.
C’est cette valeur suréminente de la parole de Mon-Seigneur que l’on va retrouver dans le double récit de
II Rois 4,38-44, cette fois-ci non dans le registre de la progéniture mais dans
celui de la nourriture :
38
– Et Élichâ´ est retourné à Guilgal, et la famine
est dans le pays, et les fils de prophètes sont assis devant lui,
– et il a dit à son garçon : « Prépare la grande marmite, et
fais cuire un ragoût pour les fils de prophètes ».
39
– Et l’un d’eux est sorti dans les terres sauvages pour ramasser des herbes,
et il a trouvé une vigne sauvage, et il y a ramassé des coloquintes sauvages
plein son vêtement,
– et il est rentré, et il les a coupées dans la marmite du ragoût car ils
ne savaient pas.
40
– Et ils ont servi à manger aux hommes,
– et il arriva quand ils ont mangé de ce ragoût qu’ils ont crié, et ils
ont dit : « Homme de Dieu la mort est dans cette
marmite ! » et ils n’ont pas pu manger.
41
– Et il a dit « Amenez de la farine ! » et il l’a jetée dans
la marmite,
– et il a dit : « Sers le peuple et qu’ils
mangent ! » et il n’y avait rien de mauvais dans la marmite.
42
– Et un homme est venu de Baal-Châlichâ, et il a
apporté à l’homme de Dieu 4 du pain de
prémices, vingt pains d’orge, et du blé vert dans son sac,
– et il a dit : « Distribue au peuple 5 et qu’ils
mangent ! »
43
– Et son serviteur a dit : « Comment vais-je distribuer cela, pour
cent personnes ? »
– et il a
dit : « Distribue au peuple et qu’ils mangent, car ainsi a parlé Mon-Seigneur : Qu’on mange et il en
restera ! »
44 6 – Et il a distribué pour eux et
ils ont mangé et ils en ont eu de reste selon la parole de Mon-Seigneur :
– !!!
C’est à nouveau des zones non domestiquées par l’homme qu’un
principe mortel provient, comme l’indique le triple usage du terme sâdèh. On a une opposition entre l’indéterminé de la
terre sauvage, toujours passible d’être infectée d’impureté, et le comble du
pur, le haut-lieu.
Ce dernier, Guilgal, est lié à Josué et se rapporte à la
puissance du Seigneur de l’Alliance, manifestée lors des traversées
miraculeuses de la Mer Rouge et du Jourdain (Josué 4,20-24). Néanmoins, il se
présente aussi, à l’instar de Béthel, comme concurrent nordiste du temple de
Jérusalem. La famine y règne à cause de la conduite mauvaise des rois de
Samarie. Il y a donc du trouble à Guilgal, malgré la présence d’une confrérie
de nevî’îm, ces "fils de
prophètes" manifestement disciples de "l’homme de Dieu", Élisée.
Ce trouble, manifesté ici par l’ignorance des disciples au sujet de
l’impropriété nutritive de la coloquinte, sera une fois de plus annulé par la
validité de la parole de Mon-Seigneur, associée cette
fois-ci à de la farine. On retrouve la banalité des adjuvants employés par
Élisée, sel ou farine, choisis évidemment pour qu’il ne soit pas possible de
les rendre responsables par eux-mêmes du miracle.
Si la coloquinte de ce récit est impropre à la consommation,
peut-elle être assimilée pour autant à un élément impur ? Oui, car si elle est
facteur de mort aux dires des consommateurs, c’est en fonction de sa capacité à
propager le mal. Méfions-nous de nos vues actuelles : nous sommes ici dans
le registre de la mort par contagion d’un ferment inconnu, de l’ordre de
l’infect, et qui ne saurait donc être autre, pour les protagonistes et pour le
récit, qu’un élément impur.
D’ailleurs, le terme de "mort" (écrit mwt et prononcé mawéth),
déjà rencontré à propos de l’eau de Jéricho, peut toujours évoquer, dans un
contexte de lutte contre Baal, la putréfaction engendrée par cet autre dieu, Môt (également écrit mwt),
la mort personnifiée, que Baal est censé combattre dans un cycle mythique où se
succèdent et s’opposent les pluies et la chaleur fécondantes de l’été et
l’engourdissement de l’hiver. Si le ba´al
(le maître, le propriétaire) de Canaan et l’âdhôn
(le seigneur, le suzerain) d’Israël sont en compétition, c’est qu’ils sont tous
deux inscrits dans les termes d’une même culture. La question y est
alors : lequel des deux est réellement apte à
vaincre la mort ? Le Propriétaire des terres fertiles ou le Seigneur des
traversées ? Le maître de serfs ou le suzerain par alliance ? Le mâle
dominant ou le verbe ?
Cela peut se dire ainsi : lequel nourrit, en
vérité ? De ce pain venu de chez un Baal (verset 42), Mon-Seigneur
peut-il tirer de quoi nourrir le peuple de son Alliance ? La réponse est
oui. Il le peut, et lui seul.
Il lui faut cependant un peu de farine, ou une vingtaine de
pains et quelques épis. L’homme doit apporter quelque chose. Je rapprochais
cela du sacrement – parole et espèces tenues ensemble. S’il fallait en
tirer hâtivement une leçon, cela montrerait qu’ici, le "sacrement" va
de pair avec la lutte contre les baals et leurs
sectateurs. On s’y engage, faisant de lui une arme de combat sans doute
nécessaire lorsqu’on ne dispose pas, à l’inverse d’Élie, d’une « pleine
mesure de l’Esprit » de Mon-Seigneur.
Mais il y a peut-être une autre leçon à tirer de ces
récits, car de même que lorsque Jéricho retrouve des enfants, Béthel en perd,
de même, lorsque le corps constitué des prophètes manque de mourir à cause de
son ignorance quant à la nourriture véritable, le peuple, lui, est nourri sans
difficulté, et en surabondance.
« Méfiez-vous du levain des pharisiens »,
dit le Christ à ses disciples dans un contexte de distribution du pain aux
foules (Matthieu 16,6). Les pharisiens, "séparés" du peuple comme
leur nom l’indique, n’apportent que du levain, lequel, à l’opposé du sel, est
facteur de pourriture, donc d’impureté. Si le sel évoque la pérennité de ce qui
est pur, le levain est promesse de mort (aussi est-il question pour Élisée de
pains de prémices, cuits sans levain).
C’est le point commun de ces récits, dont la vérité n’est pas
ternie par le merveilleux : dans l’âpre contexte d’une lutte pour la vraie
vie, le peuple choisi par le Seigneur n’est pas toujours où on le croit. La
putain lunaire de Jéricho devient maison de Dieu, une béith
Él, et le peuple infecté de baalisme,
bombardé de sexe, de violence et de fric (Amos), est finalement mieux nourri
que les saintes congrégations.
C’est sans doute une utopie, mais à réaliser.
1 Mon-Seigneur – c’est la traduction proposée pour le tétragramme YHWH,
lu adhônâï (litt. : Mes Seigneurs).
2 Sur ce point, voir C. Gaignebet, Le chauve au col roulé, revue Poétique,
8, 1971.
3 Él, assimilé au Seigneur-Dieu
biblique, était primitivement le dieu père du panthéon cananéen.
4 La suite narrative assimile cet homme de Dieu à Élisée. Il a pu en être autrement dans une étape antérieure de la rédaction.
5 Le terme ´am (peuple, habitants) est souvent employé par
opposition aux groupes éminents de la population.
6 Ce
verset est rythmé d’une façon anormale, il n’a qu’un stique au lieu des deux
stiques habituels, comme souvent lorsque le récit qui précède est
particulièrement digne de révérence. On traduit cela par ces !!!.
NOTA
On trouvera dans le livre de Wilhelm Vischer, L’Ancien Testament témoin du Christ, II, Les premiers prophètes, Neuchatel-Paris, Delachaux et Niestlé, 1951, pp. 462-530, une description expressive et fouillée du style et du contenu du cycle d’Élisée. Des éléments plus récents et plus proches du thème de cette étude peuvent être trouvés dans Le « Livret noir » de Baal, par Dany Nocquet, Genève, Labor et Fides, 2004, et dans « Le pur et l’impur », in Jean-Pierre Vernant, « Mythe et société en Grèce ancienne », Paris, La Découverte–Poche, 2004. Plus généralement, voir le chapitre Prophètes de la récente Introduction à l’Ancien Testament, Thomas Römer, Jean-Daniel Macchi et Christophe Nihan éditeurs, Genève, Labor et Fides (Le monde de la Bible), 2004. Sur la méthode suivie ici, on peut se reporter à Éden – Huis-clos, par Jean Alexandre, L’Harmattan, Paris, 2002.
Foi & Vie, N° 4, 2005, pages 36 à 47
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