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Vos remarques et mes réponses

 

 

 

  

 

Mon caté

ou "Qu’en pensez-vous ?"

 

On peut voir l’ensemble des textes sur

La page cate 1

 

Ce feuilleton a été publié en 2013

par les éditions Théolib sous le titre

« Ce qui (m’)importe » : voir

 

 

 

 

 

C’est un feuilleton hebdomadaire commencé en décembre 2008

mais interrompu et repris plusieurs fois.

J’avais eu cette envie bizarre de revisiter les thèmes classiques

de la religion chrétienne, mais sans ordre ni méthode,

selon l’inspiration du moment, tels que je les ressentais question par question.

Car il s’agit de questions, même si, d’aventure, le ton peut en sembler affirmatif.

Je me suis donc efforcé d’y voir clair… Sans garantie.

 

On peut aussi se reporter à la page doxa pour retrouver l’autre versant

de ces réflexions hebdomadaires.

   

 

D.R.  

  

    

Aimer la croix ?

  

Ah le joli effet d’une petite croix en or sur la peau brune d’un décolleté plongeant !

Or c’était la guillotine de l’époque, quand elle était publique, le verger du roi de la ballade des pendus – bref, côté démonstration de pouvoir, la saloperie mise en spectacle.

C’est cela que l’on contemple devant une crucifixion.

Ne jamais oublier la foule qui regarde, qui ricane ou qui pleure, ni le militaire qui exécute sans état d’âme, ni le puissant que tout cela soulage.

Aimer cela ? Non.

Mais contempler. Bien regarder.

Sinon, cette croix redevient ce signe d’appartenance, cette marque d’identité qui ne dit rien d’autre que ceci : moi, je suis de ce bord, de cette ethnie, de cette tradition, de ce côté d’ici.

Et aussi : ce sont mes morts qui sont là.

Regarder vraiment. C’est après tout le corps de l’être humain que l’on profane ainsi.

C’est ton corps, c’est mon corps.

Et c’est donc aussi toi, ou moi, nous les humains, ces bêtes folles qui se font ce genre de choses.

Toujours. Partout. D’une manière ou d’une autre.

Oui, car si c’est le corps de l’humain, c’est lui, tout simplement. Ce que l’on appellerait âme n’est pas ailleurs, ni d’une autre nature. Ce qu’on appelle esprit, aussi, est bien là.

Voilà pourquoi il vaut mieux, sur ce point, agir en luthérien : regarder le corps, non la croix nue des réformés, portés trop vite à passer à l’idée.

Mais voilà aussi pourquoi tu comprends, en le voyant souffrir, que sa souffrance n’a rien de bon en elle, qu’elle ne sauve de rien, que c’est juste un type qui est en train de mourir salement, ce que Dieu n’aime pas.

Qu’il ne s’agit donc pas d’aimer cela.

Mais d’accepter de le voir, qui fait déjà mal, parce que ce que tu contemples là, c’est la vérité.

C’est donc lui que tu aimes, humain véritable qui souffrit cela.

Tout le contraire d’un mythe : il n’y a pas de foi du Christ sans l’amour navré de cette chair qui souffre par iniquité, contemplée… dans le but que cela cesse !

Dans le refus que se poursuivent les œuvres de mort.

Tout en sachant que cela continue et continuera, et que tu continueras à refuser qu’il en soit ainsi.

Puisque c’est le but : agir en vue de ce qui fait du bien.

Tel est le sens de ce qui suit, le jour final où le tombeau est vide : on ne t’aura pas, tu continueras !